N’est-ce pas l’aiguillon de notre disparition finale qui nous rend précieux pour notre entourage ?
Mais je me demandai plutôt si j'étais en train de contempler l'avenir contrôlé, où des hommes et des femmes se voyaient subordonnés, de leur plein gré ou non, à un commandement centralisé sous une forme ou une autre. Des vies mannequinisées. L"idée était-elle simpliste?
La mort est une habitude difficile à vaincre
N’est-ce pas l’aiguillon de notre disparition finale qui nous rend précieux pour notre entourage ?
Les gens qui séjournent un certain temps ici finissent par découvrir qui ils sont. Non pas en consultant autrui mais par l’introspection, la révélation de soi. Une étendue de terre perdue, l’étourdissante sensation de la nature sauvage. Ces chambres, ces couloirs, le silence, cet état d’attente. Ne sommes-nous pas tous dans l’attente qu’il se passe quelque chose ? D’un ailleurs qui définira mieux notre raison d’être au monde.
A quoi sert de vivre si nous ne mourrons pas à la fin ?
Tout le monde veut posséder la fin du monde.
Emma et moi, amants d'un temps. Mon smartphone reste dans ma poche, parce qu'elle est là quelque part, dans le désert numérique, et la sonnerie, rarement entendue, contient l'espoir de sa voix, d'un instant à l'autre.
Les choses que les gens font, les choses ordinaires, oubliables, les choses qui affleurent juste à la surface de ce que nous admettons avoir en commun. Je veux que ces gestes, ces moments fassent sens, palper le portefeuille, vérifier les clés, qu'ils nous rapprochent implicitement, verrouiller et reverrouiller la porte d’entrée, inspecter les brûleurs de la gazinière en quête d’une petite flammèche bleue ou d’une fuite.
Tels sont les soporifiques de la normalité, de mes jours d’insignifiante dérive.
L’imminence de la mort n’encourage-t-elle pas un profond besoin de s’illusionner ?