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Citations sur Ce qui ne nous tue pas... (20)

Nini n'eut pas le droit à une tonte en public avec un écriteau et un bain salvateur dans une fontaine parisienne. Elle fut enfermée dans une cave avec deux femmes à Boches authentiques, dont une qui avait déjà eu deux enfants de son soldat de deuxième classe. Toutes les fois où elle voulut ouvrir la bouche pour parler, on la frappa à coups de poings. Une prémolaire se déchaussa. L'ossature de son visage se morcela. Ses lèvres éclatèrent à plusieurs reprises et ses yeux passèrent par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Elle fut violée jusqu'à trois fois par jour pendant une semaine. Et quand tous ces héros glorieux de la Libération eurent fini d'exercer leur traitement purificateur sur ces Françaises infestées par la vermine boche et estimèrent qu'elles pouvaient repasser sans danger de contamination, dans le patrimoine national, on la relâcha complètement folle de douleur sur le pavé parisien.
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La seule image qui s'imposait, avec une clarté qui faisait frissonner sa chair, c'était celle de cette cave sombre, humide, puante où elle avait été enfermée pendant sept jours avec deux autres jeunes femmes, jetée en pâture sur un matelas souillé jusqu'au crin des crimes et des outrages précédents, qu'on souilla encore plus de la jouissance coupable, honteuse que l'on prit sur elle. Quel déshonneur, quelle horreur des hommes, quel désespoir insurmontable pouvaient naître de cette semence ? Elle avait mis ce monstre hideux au monde et ne s'en remettait pas. Une hémorragie lente la minait.
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Je dois faire ce que je peux pour les aider. Eux, ce sont tous ces jeunes gars. Des Allemands, comme moi. Je ne peux pas leur demander de se dresser devant les Américains, debout, face à la mer et poitrine offerte en attendant la mort. Pour expier. La vie, c'est précieux. Ils ont le droit de la défendre encore un peu. Même un bourreau tient à la sienne.
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C'était la guerre. Il venait de le dire. Une chienne de guerre. Et les gens continuaient à aimer, à espérer, à se séduire, à se chercher, à se respirer.
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Voyons, comment présenter en restant polis ? "Bonjour, mademoiselle, nous allons vous fourrer dans le lit d'un officier allemand au beau milieu d'un service de contre-espionnage. Autant vous dire : un panier de crabes. Votre mission sera de tenir le plus longtemps possible, bien qu'il n'aime pas prendre ses aises avec une fille en particulier. Vous devrez photographier les rapports qui vous seront indiqués, contourner la sécurité, nous les faire parvenir sans vous faire prendre, éventuellement lui trouver la peau avec un engin fourni par la maison s'il vous surprend - on vous montrera comment faire le plus de dégâts - et vite vous carapater sans que nous ayons les moyens de vous faire de la souricière." Présenté comme ça elle ne pouvait pas dire non. On pouvait même se laisser aller à lui demander, puisqu'elle parlait allemand, de leur communiquer les petits extras qu'elle entendrait.
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-Et c'est toi, la femme d'expérience qui est censée s'incruster dans les habitudes du monsieur ? Le capitaine Michel t'a présentée comme la nouvelle Mata Hari. Tu as couché une fois avec un homme ? C'était bien, au moins ? II a bien fait son travail ?
-Je ne sais pas. Je n'ai pas de comparaison, répondit platement Marianne qui avait décidé de jouer franc-jeu avec ce mentor d'un genre inédit. C'était assez nouveau pour lui aussi. Il est homosexuel.
Nini se leva en jetant les bras au ciel au cas où il y aurait quelqu'un là-haut pour la soutenir morale. Ne recevant pas de réponse, elle se mit en colère :
-Alors, là, la Résistance débloque. Comment je vais faire, moi ? Ils me prennent pour Merlin l'Enchanteur ? Attends, stop, on réfléchit deux secondes : Ils veulent te flanquer, toi, une gamine qui a vu le loup une fois, comme qui dirait jamais, dans le lit de Max von Wreden ? Un homme à femmes notoire qui rôde dans tous les cabarets de Montmartre et qui a vu la petite culotte de tout ce qu'il y a de potable dans Pars ? Et quand je parle de loup...Non, mais, dites-moi un peu, je rêve !
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La dure réalité est préférable à un faux espoir. Marianne faillit laisser échapper un soupir.
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 L𠆚mour ça coulait comme de l�u, ça filait comme du sable. C’était incontrôlable.
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Un petit coup à la porte. Frau Gartner passa le nez, puis entra complètement en voyant qu'il était assis, méditatif, sur son canapé anglais, en regardant Polka comme si c'était le médecin psychiatre qui avait la solution à ses problèmes. La brave chienne avait d'ailleurs l'air de cogiter une réponse adaptée.
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Quoi qu'il arrive et où que je sois, après cette fichue guerre, il ne se passera plus une seule journée sans que j'attende l'heure bleue, murmura-t-il, troublé. Parce que je sais que, quelque part, il y aura une petite Marianne pour l'attendre aussi.
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