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Citations sur Journal de l'année de la peste (22)

L'homme [...] ne peut supporter de se voir plus malheureux que d'autres de son espèce et [...] désire involontairement que tous ses semblables soient aussi misérables et se trouvent en aussi mauvaise condition que lui-même.
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Hélas ! c'était une époque où chacun était si préoccupé de sa propre sécurité que la pitié pour la détresse d'autrui ne trouvait aucune place ; chacun voyait, pour ainsi dire, la mort à sa porte, souvent même dans sa propre famille, et nul ne savait que faire ni où s'enfuir.
Cela, dis-je, supprimait toute compassion ; la conservation de soi-même semblait, en fait, la règle primordiale : les enfants fuyaient leurs parents alors qu'ils languissaient dans la plus grande détresse ; en certains endroits, encore que cela fût moins fréquent, les parents firent de même pour leurs enfants - oui, il y eut des exemples affreux. Ainsi particulièrement deux fois en une seule semaine, l'on vit des mères désespérées tuer, dans leur folie et leur délire, leurs propres enfants ; l'une d'elles habitait non loin de chez moi, et cette pauvre démente ne vécut pas assez longtemps pour se rendre compte du péché qu'elle avait commis et encore bien moins pour en être punie.
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Je conclurai donc la relation de cette année de calamité par une strophe bien imparfaite mais sincère, que je plaçai à la fin de mes notes ordinaires l'année même où elles furent écrites :
Affreuse peste à Londres fut
En l'an soixante et cinq :
Cent mille personnes elle emporta,
Quant à moi, pourtant, toujours je suis là !
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J'ai souvent réfléchi à l'état d'impréparation où se trouvait la grande masse du peuple au moment où cette calamité tomba sur lui et combien ce fut le défaut de mesures et de dispositions prises en temps utile qui fut cause de toute la confusion qui suivit. Ce fut la raison du nombre prodigieux des gens qui succombèrent dans ce désastre, alors que cela eût pu être évité, la Providence aidant, si les mesures convenables avaient été prises ; et la postérité pourra, si elle le trouve bon, en tirer l'avertissement ainsi donné.
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La maladie n'ayant pas encore atteint ce côté de la cité, notre voisinage restait fort tranquille. Mais à l'autre extrémité de la ville, la consternation était grande ; les plus riches, surtout dans la noblesse et la grande bourgeoisie des quartiers de l'ouest, partaient en foule avec famille et serviteurs, de manière inhabituelle.
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Ici aussi, je dois faire une remarque pour le bénéfice de nos descendants au sujet de la façon dont les gens s'infectaient les uns les autres : ce n'était pas seulement des malades que les gens sains prenaient directement le mal, mais aussi des bien-portants. Je m'explique : par malades, j'entends ceux qui étaient connus pour tels, qui avaient pris le lit, qui avaient reçu des soins ou qui portaient des enflures ou des tumeurs. Ceux-là, tout le monde s'en méfiait : ils étaient ou dans leur lit ou dans un état tel qu'ils ne pouvaient pas le dissimuler.
Par bien-portants, j'entends ceux qui avaient reçu la contagion, qui l'avaient réellement sur eux et dans leur sang, et dont, cependant, l'aspect extérieur n'en révélait rien ; bien mieux, qui ne s'en rendaient pas compte eux-mêmes, comme il arrivait pour beaucoup de gens pendant plusieurs jours. Ceux-là exhalaient la mort en tous lieux et sur toutes les personnes qui les approchaient ; leurs vêtements mêmes retenaient l'infection, leurs mains contaminaient les objets qu'ils touchaient, surtout si elles étaient chaudes et moites, ce qui était fréquent.
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Ce fut vers le début de septembre 1666 que, comme mes voisins, j'entendis dire incidemment que la peste avait reparu en Hollande, car elle y avait été très violente, particulièrement à Amsterdam et à Rotterdam, en l'année 1663.
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Pour toute maison infectée, il sera désigné deux surveillants, l'un de jour et l'autre de nuit. Ils auront pour mission d'empêcher rigoureusement qu'aucune personne n'entre dans ces maisons ou n'en sorte; toute infraction sera sévèrement punie. Ledit surveillant devra également s'acquitter des divers services nécessaires que pourra demander la maisonnée atteinte; lorsqu'il sera envoyé en course, il devra fermer soigneusement la maison et en emporter la clef.
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A Journal of the Plague Year It was about the beginning of September, 1664, that I, among the rest of my neighbours, heard in ordinary discourse that the plague was returned again in Holland; for it had been very violent there, and particularly at Amsterdam and Rotterdam, in the year 1663, whither, they say, it was brought, some said from Italy, others from the Levant, among some goods which were brought home by their Turkey fleet; others said it was brought from Candia; others from Cyprus. It mattered not from whence it came; but all agreed it was come into Holland again.
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En effet, lorsque, dès l'apparition de la première diminution importante du chiffre des décès, cette idée se fût répandue par toute la ville avec la rapidité de l'éclair, tournant la tête des gens, nous vîmes que les deux bulletins suivants n'accusèrent plus une décroissance en proportion. J'en trouve la raison dans le fait que les gens se précipitaient aussi inconsidérément dans le danger, renonçant à toutes les précautions, à tous les soins qu'ils avaient pris et à la méfiance qu'ils avaient pratiquée jusque là, sûrs qu'ils étaient que la maladie ne les atteindraient pas ou que, si elle le faisait, ils n'en mourraient pas.
Les médecins s'élevèrent de toutes leurs forces contre cette humeur inconsidérée et distribuèrent des notices imprimées, les répandant par toute la ville et les faubourgs, pour conseiller aux gens de maintenir leur réserve et d'agir toujours avec la plus grande prudence dans leur conduite de tous les jours malgré la décroissance de la maladie.
[...]
Mais ce fut en vain.
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