Les brumes de l'apparence

Une citadine pur jus hérite d'une masure à la campagne. Quand elle s'y rend, comme par magie, elle, l'allergique à la Nature en devient dévote. Dit comme cela, la ficelle est un peu grosse, mais c'est sans compter sur le talent de conteuse de Frédérique Deguelt. Il y a en effet dans cette terre, mais aussi dans la famille de la protagoniste, quelque chose de surnaturel et l'autrice nous invite très habilement à traverser le miroir. Bien plus qu'une opposition ville/ nature, ce sont les dualités corps/esprit, logique/ magique, visible/invisible que ce roman explore. Il ébranle astucieusement nos certitudes et nous emporte dans le domaine de la sensation, de l'instinct... La langue est belle, les phrases s'enchainent comme l'eau de la rivière qui coule dans la forêt des brumes. Une très jolie lecture !

Gabrielle hérite d'une petite maison en ruine en pleine campagne. Elle, parisienne jusqu'au bout des ongles, a d'abord du mal à l'accepter et souhaite vendre tout de suite. Sa rencontre avec l'agent immobilier en charge de son dossier va bouleverser sa vie.

L'histoire de cette quarantenaire qui voit sa vie transfigurée par un héritage est marquante car je pense que beaucoup peuvent s'identifier à elle. Il y a ici un côté mystique affirmé qui n'est d'ailleurs pas désagréable, mais si on enlève ça, cela pourrait passer pour une simple remise en question de milieu de vie, crise de la quarantaine pour ceux qui préfèrent.
Cette découverte de la relation avec l'au-delà est je trouve bien écrit, car on suit de près le ressenti de l'héroïne et on évolue avec elle.

J'ai lu "La vie d'une autre" et "La grand-mère de Jade" de la même auteure, il y a une dizaine d'années, et j'avais adoré les deux. Lors de sa sortie, j'avais donc été tentée par ce roman, notamment pour sa magnifique couverture. C'est toutefois seulement maintenant que je tombe dessus par hasard à la bibliothèque. 

Dès la 4ème de couverture, le ton est donné :
"À l'occasion d'un héritage, une Parisienne dont la vie bourgeoise ne souffre aucune remise en question se révèle médium, à l'aube de ses quarante ans. Cette faculté, d'abord violemment refusée, va bouleverser sa vie et l'obliger à reconsidérer son existence."

Alors... Qu'ai-je pensé de ce livre ?... Divers sentiments et idées se bousculent en moi...

D'abord, j'adore l'écriture de Frédérique Deghelt, poétique et délicate. Grâce à ses descriptions, nous sommes transportés dans des lieux presque magiques (les forêts, la rivière,...), dans une ambiance mystérieuse. 
Et je trouve qu'elle exprime particulièrement bien les émotions et les sensations.
De plus, son choix d'écrire à la première personne du singulier et au présent, nous plonge dans l'instant présent et nous pousse à nous identifier à Gabrielle, le personnage principal.

J'ai d'ailleurs vraiment beaucoup aimé ce personnage, grâce auquel l'écrivaine évoque le thème du désir secret, parfois inavoué, de changer de vie.

J'ai trouvé l'intrigue surprenante et envoûtante à la fois, pleine de douceur et de suspense.

J'ai apprécié que l'auteure nous invite à nous poser certaines questions : Le hasard existe-t-il ? Peut-on communiquer avec nos défunts ? L'amitié et l'amour sont-ils immuables ? 
Elle nous incite aussi à réfléchir à ce qu'est la véritable spiritualité et à prendre conscience de l'essentiel - de "notre" essentiel - au-delà des apparences, comme le suggère le titre. Enfin, elle partage avec nous de très belles réflexions sur le sens de la vie,  sur la mort, sur la survie des âmes…

En résumé,  j'ai beaucoup aimé ce roman. Mais je pense qu'il faut être un minimum sensible à l'ésotérisme ou intéressé par les questions existentielles pour l'apprécier. Si ce n'est pas le cas, je vous conseille de passer votre chemin. 

Les brumes de l' apparence a été un coup de coeur, mais déçu par le passage de la rencontre avec le ” côté obscur de la force”.
Ce qui m'à plu c est cette vision de la vie,de la mort, des ”âmes ”, des possibilités spirituelles en dehors de toutes croyances religieuses.
Ce qui m 'a dérangé, c est la partie concernant l élimination du ”côté obscur qui reste pour moi une ”énigme ” . On y passe trop vite . Et la fin est un peu trop terre à terre un peu bâclée, trop brutale (regard, attirance ?, voyage.
Ce roman est écrit sur un ton philosophique et profondément humaniste. Frédérique Deghelt nous pousse à prendre conscience de l essentiel bien au-delà de l'apparence.

Encore une belle histoire de découverte de l'au delà des choses ! Un voyage au delà du monde rationnel et immédiat. J'ai aimé cette lente acclimatation d'une parisienne rationnelle à tout ce qui s'oppose à la vie plate et fiévreuse du monde moderne.
Et plus encore, j'ai aimé les dimensions cachées de la magie ou de la sorcellerie : l'amour et la puissance de l'intention

Ce serait un roman fantastique si on hésitait encore, mais ce roman vise à faire admettre l'existence d' »entités » à la recherche de la lumière. Certains arrivent à communiquer avec elles, et ont des pouvoirs de guérison.
C'est finalement très optimiste, très interpellant aussi.

Un livre que je qualifierais presque de roman initiatique.
On a beau savoir que l'on est dans une fiction, on ne peut s'empêcher de s'identifier au fil des pages à cette femme.
Gabrielle a la quarantaine, une vie classique et bien installée. Elle est cartésienne et ne croit pas à « ces choses là ». Aussi ne comprend elle pas ce qui lui arrive quand elle commence à voir les morts et à pouvoir leur parler. Est elle folle ? Ces troubles sont-ils liés à du surmenage ou à une dépression, comme le soupçonnent son mari et ses amis ? Il lui faudra du temps et un long parcours initiatique, d'abord pour croire en la médiumnité, ensuite pour accepter la sienne.
Et si ça nous arrivait à nous ?... comment réagirions-nous ? Vous m'avez fait réfléchir, madame Deghelt, et même un peu flipper je l'avoue ... je porte en tout cas un regard différent sur la médiumnité à présent.

Gabrielle, bientôt 40 ans, citadine à la vie rangée et trépidante, va connaître un changement de vie radical en héritant d'un vieux terrain et de ses mystères. L'univers lui ouvre alors la porte sur des dons auxquels elle a du mal à croire. C'est le début du basculement de sa vie dans le monde de l'invisible, et des questions qui accompagnent ceux qui s'ouvrent à ce chemin.
Le livre est rempli de réflexions pertinentes sur notre rapport à ce qui ne se voit pas.

Gabrielle, parisienne à l'approche de la quarantaine, directrice d'une agence d'évènementiel, mariée à un chirurgien esthétique et mère d'un adolescent en terminale, est contactée par un notaire de province car elle a hérité d'un terrain et d'une maison dont elle ignore tout. Pour elle qui a vécu aux États-Unis, qui se sent citadine jusqu'au bout des ongles, se rendre dans un trou perdu en pleine campagne pour signer des papiers est complètement exotique et inattendu. Chez le notaire, elle découvre qu'il s'agit en fait d'une masure délabrée, abandonnée en pleine forêt. Elle fait la connaissance de sa tante, Francesca, dont elle ignorait l'existence et qui vit toujours dans le village. C'est une vieille femme, bienveillante et bizarre, qui a rencontré Gabrielle quand elle était enfant.
L'agent immobilier avec lequel elle a pris contact, semble sceptique sur la possibilité de vendre rapidement la forêt des Brumes. Chez l'épicière du village, Gabrielle apprend que l'endroit a mauvaise réputation dans la région, les locaux l'ont surnommé la terre des Sorcières parce qu'elle appartenait à une famille de guérisseurs. La mère de Francesca barrait le feu et soulageait les maux de ses patients par imposition des mains. La tante Francesca, elle, prédisait l'avenir et soignait par les plantes.
Contrainte de dormir sur place dans la masure, Gabrielle passe une nuit étrange : plongée dans des sensations inhabituelles, elle fait un rêve très bizarre, au cours duquel elle se retrouve sur les lieux d'un accident de la route et porte assistance aux blessés. le lendemain, sur la route du retour, confrontée dans la réalité à la même situation que dans son rêve, Gabrielle prend conscience de ses pouvoirs de médium, lorsqu'elle aide les mourants dans leurs derniers instants et lorsqu'elle calme les douleurs des blessés. Revenue à Paris, très troublée par ce qu'elle a vécu, elle se demande à qui de son entourage elle va pouvoir parler de ce qui lui est arrivé.


Je ne suis pas du tout adepte de sciences occultes et pourtant, j'ai beaucoup aimé ce livre. L'auteur introduit petit à petit des phénomènes mystérieux auxquels est confrontée Gabrielle, une femme très moderne et très cartésienne. Lorsque des évènements bizarres se produisent, elle ne peut faire autrement que d'observer ce qui se passe, d'accepter ses sensations et de suivre son instinct. Elle est consciente de l'anormalité de ce qui lui arrive mais sait que ça lui arrive réellement. Elle réalise alors que toute sa vie est basée sur une certaine superficialité et qu'elle ne peut même pas partager ce qu'elle a découvert avec la plupart de ses proches, en particulier son mari.

C'est cet aspect du roman qui m'a le plus intéressée. J'ai lu sans chercher à les juger les situations paranormales qui sont racontées, sans me demander si c'était crédible ou pas, sans vouloir entrer dans un débat. La plume de Frédérique Deghelt est très agréable, le personnage de Gabrielle est attachant, ses interrogations à l'aube de la quarantaine sont légitimes, c'est juste la cause de sa remise en question qui est inhabituelle mais il faut se laisser emporter par la narration et laisser ses préjugés de côté. C'est ce que j'ai fait et je ne le regrette pas !
Lien : http://ruedesiam.blogspot.co..

Les brumes de l'apparence relate l'histoire d'une métamorphose de l'héroïne le temps d'un été.
Ecriture toujours aussi fluide, agréable et romanesque de Frédérique Deghelt.
Un agréable moment de lecture qui m'a surprit à vraiment vouloir croire à ce qui existerait de l'autre côté...

Dédicace de l'auteur à l'intérieur de mon exemplaire :
"Ce qui nous entraîne dans un roman est si mystérieux que le résultat est une autre terre... plus intérieure que celle sur laquelle nous vivons."
Tout un programme!