L'invention de l'écriture, dont nous avons beaucoup parlé, ne conduit pas seulement à une transformation mentale. C'est un outil qui étend nos compétences en modifiant notre environnement. L'écriture nous permet de projeter nos pensées, de les stocker dans une mémoire externe, et de les retrouver après des années ou même des siècles. C'est une invention qui augmente le potentiel des circuits du cerveau, parce qu'elle externalise en quelque sorte une partie de notre intelligence.
L'usage de l'outil c'est peut-être la caractéristique de l'intelligence humaine.
... nous apprenons beaucoup plus vite en faisant confiance à nos interlocuteurs.
Les différences de mémoire entre les gens proviennent souvent de l'utilisation de stratégies plus ou moins efficaces.
Certaines théories estiment que nous enregistrons tout et que tous les enregistrements sont superposés, donc toujours présents sous une forme latente.
Le re-play s'effectue jusqu'à dix fois plus vite que dans la vie réelle. Des épisodes qui ont pris du temps dans la vie réelle sont rejoués à toute vitesse pendant le sommeil et, du coup, peuvent être rejoués plusieurs fois. Des neurones qui, dans la vie réelle, s'activaient après un grand intervalle de temps se retrouvent contigus. Et ainsi, leurs réseaux se consolident.
Au niveau microscopique, apprendre consiste à augmenter ou à diminuer la force des interactions entre les neurones dans le cerveau. C'est l'un des grands dogmes des neurosciences aujourd'hui. Apprendre, cela consiste, en quelque sorte, à créer des liens entre les informations.
Il y a de la mémoire partout dans le cerveau. Chaque point de contact entre deux neurones, donc chaque synapse, est un petit système de mémoire qui se modifie lorsque nous apprenons.
La mémoire forme, avec l'intelligence, une sorte de continuum, comme le temps avec l'espace.
- C'est qui a curiosité ?
- Il s'agit de l'envie d'explorer des choses inconnues. Elle est liée à un circuit émotionnel, le circuit de la dopamine, qui nous donne une récompense à chaque fois que nous apprenons quelque chose de nouveau. On trouve donc, chez l'espèce humaine en particulier, une réelle motivation pour l'apprentissage qui peut être aussi forte que pour la nourriture, le sexe ou l'argent, et passe d'ailleurs par les mêmes circuits.