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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Landry part en voyage, un peu malgré lui, vers les étendues du Grand Nord. Las de sa vie, il fait en sorte de s'attarder sur ces terres isolées, glaciales, mais vivantes. Ce village du Groenland, avec ses maisons colorées, ses oiseaux qui nichent à même le sol, font écho en lui. Landry est un paysan qui a le sens du juste et du suffisant.
De retour chez lui, en France, il est riche de ce qu'il a découvert là-haut. Ce voyage ne le quitte plus. Il le rattrape même avec l'éruption des volcans islandais qui enferment l'Europe du nord sous un couvercle de gaz et de cendres. Une répétition du scénario de juin 1783, avec l'éruption du volcan Laki.
Catastrophe naturelle qui entraîne des flots d'immigrés vers le sud, jusqu'en Afrique.
Le monde est inversé, déboussolé. Plus rien ne pousse, le soleil est absent, les inondations rongent la terre, la canicule et le froid se succèdent. Tandis qu'au sud, l'Afrique verdit et prospère.

C'est un roman sur le monde agricole, sa précipitation sans freins vers la modernité, ses tentatives de revenir vers une alliance plus raisonnée avec la Terre. Mais que reste-t-il de ses querelles lorsque le soleil ne se montre plus, lorsque la nature devient indomptable ? Il reste la solidarité, l'innovation intelligente alliée à la richesse du savoir d'autrefois, l'attention à la nature, au vivant.

Un roman sur l'environnement et les hommes, sur sa violence et son aveuglement, mais aussi sur sa capacité à raisonner, à réagir lorsqu'il est au bord du gouffre. Le volacan Laki avait peut-être précipité la Révolution française, ici c'est une Révolution écologique qui s'annonce, à rebours de la modernité fracassante.

J'ai aimé la narration, la façon de donner la parole à chacun des habitants à tour de rôle, à la manière d'un documentaire, où chaque point de vue donne un nouvel angle à la tragédie, chaque sentiment est exploré, de la générosité à l'égoïsme, du partage à la violence. J'ai aimé le parallèle entre catastrophe naturelle et guerre. Il en découle les mêmes comportements.

Je remercie Babelio et les Éditions Gaïa pour ce roman profond, effrayant, qui reflète parfaitement les enjeux agricoles et environnementaux auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui.
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En voyage au Groenland avec un groupe d'agriculteurs français, Landry est victime d'un accident qu'il a lui-même provoqué et qui le contraint à prolonger son séjour sur place. Rien ne le rappelle en France. Sa femme est partie avec ses enfants et ses voisins sauront s'occuper de ses terres durant son absence. Il décide donc de passer sa convalescence avec Germain, un belge expatrié en terre inuite. Lors d'une partie de chasse, Landry trouve un oisillon sanderling dans un nid posé sur la toundra gelée. Pour l'agriculteur las de vivre, cet oiseau appelé à devenir un extraordinaire migrateur, représente l'espoir et la persévérance. Landry y voit le signe d'un renouveau et c'est, dopé par une envie d'en découdre et de tout changer, qu'il rentre à Belligny, sur les terres qui l'ont vu naître et auxquelles il a consacré sa vie. Il ne sait pas encore que sa révolution intérieure va trouver un écho très concret dans sa vie. Les volcans islandais ont décidé de rappeler les hommes à l'ordre en déversant lave, fumée et cendres sur l'Europe ébahie et désemparée. L'Islande est rayée de la carte, le Danemark et l'Ecosse sont au plus mal, l'Europe toute entière est menacée. A Belligny, on s'organise pour faire face au nuage de cendre et son lot de calamités : été caniculaire, hiver polaire, inondations, glissements de terrain, gaz toxiques. Face à cette nature soudain hostile, il faut inventer une nouvelle façon de vivre; certains s'adaptent, d'autres rechignent, les plus vils tentent d'en tirer profit. Landry est un des hommes-clés de la communauté et, pour lui, c'est un nouveau départ, difficile certes, mais peut-être l'occasion inespérée pour tout recommencer à zéro sur des bases plus saines.


Evacuation des populations en Islande, trafic aérien paralysé en Europe, quand il entre en éruption en mars 2010, l'Eyjafjöll a rappelé aux hommes que la nature parfois reprend ses droits et que rien ne peut la maîtriser. Quelques années plus tard, cet épisode n'est plus qu'une anecdote qui 'a eu pour conséquence que de clouer au sol quelques vacanciers malchanceux qui de toute façon l'auraient été par une grève des aiguilleurs du ciel. Mais si ce coup de semonce venu du Nord n'était qu'un avertissement avant une catastrophe de plus grande ampleur ? Et si les volcans islandais sortaient de leur sommeil pour déverser sur l'Europe leur lave, leur fumée, leur cendre ? Quelles seraient les conséquences humaines, économiques, écologiques ? C'est à cette réflexion que nous invite Anne DELAFLOTTE MEHDEVI dans son roman mi-roman d'anticipation, mi-conte moderne qui raconte la vie d'un village français à l'heure où le continent européen est mis sous cloche par un nuage de cendres volcaniques. Privés de soleil, confrontés à des problèmes d'un autre âge, les habitants de Belligny, aux personnalités hautes en couleurs, vont créer une communauté parée à survivre en mêlant les méthodes du passé et les nouvelles technologies. Mais comme dans toute communauté humaine, les natures les meilleures côtoient les sentiments les plus vils. le partage, l'échange, la solidarité seront confrontés à la jalousie, la trahison, la violence. Mais Landry, Merlin, Ladona, Alice, Lila et tous les autres sauront trouver un équilibre dans un univers qui vacille au bord du gouffre.
Au-delà d'une vision catastrophiste de l'avenir de l'humanité, Sanderling est une belle réflexion sur le monde rural, le travail de la terre, l'écologie et un chant d'espoir pour l'Homme, ses défauts les plus terribles palliés par sa fabuleuse capacité à s'adapter. Anne DELAFLOTTE MEHDEVI est une auteure d'ambiance qui sait à merveille raconter les aléas d'un microcosme dont elle nous rend les protagonistes infiniment proches. Malgré les circonstances dramatiques et la noirceur du contexte, on s'attache à ces survivants-combattants et on les quitte avec un immense regret. Ils sont en guerre contre un ennemi qui s'est rebellé après des années de maltraitance mais ils savent que l'ennemi d'aujourd'hui était l'ami d'autrefois et sera obligatoirement celui de demain. Optimiste et plein de bons sentiments, Sanderling, sous ses airs un peu naïfs, est une invitation à la réflexion sur l'avenir, le rapport à la nature, le monde paysan, le voyage, la vie. A lire.
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J'ai trouvé, dans Sanderling, tout ce qui me plaît.

De grands personnages d'abord. Il y en a beaucoup, tout un village à vrai dire. Anne Delaflotte Mehdevi nous offre des portraits magnifiques, humains, sensibles, réalistes.
A Belligny, paumé dans la cambrousse bretonne, on trouve de tout : des petites vieilles maniaques et chagrines, des égyptiennes amoureuses, des lettrés qui ne se lavent pas tous les jours, des agriculteurs vieille génération, des agriculteurs nouvelle génération, des écolos infatigables, des gosses, des vaches, des sanderling et des cochons intelligents ! Et si l'on suit de bout en bout Landry, qui ferait fondre les coeurs les plus endurcis, c'est tout le village que l'on apprend à aimer, mêmes les têtes de pioche !

Cependant, de beaux personnages ne font pas tout. Il faut aussi un sujet intéressant.
En l'occurrence, Anne Delaflotte Mehdevi a choisi de parler de notre planète et de ce qui pourrait se produire en cas de réveil d'un volcan islandais. Ce point de départ est l'occasion d'introduire une réflexion plus poussée sur l'agriculture, le terroir, la vie en communauté, le statut de réfugié.
J'ai beaucoup aimé lire les différentes réactions de tous ces personnages face à la catastrophe naturelle : comment relever le défi du manque de luminosité et du confinement, des inondations, du froid, du manque de nourriture et de distractions, des attaques enfin. Car, finalement, le plus dur à vivre pour les Bellignois viendra de l'homme et non de la nature.

Il me reste tout de même quelque chose à ajouter pour comprendre ce coup de coeur : tout ce dont je viens de parler ne suffirait pas s'il n'y avait aussi le style ! Celui d'Anne Delaflotte Mehdevi est surprenant. J'ai parfois eu l'impression de faire une incursion dans le théâtre car il lui arrive souvent d'introduire des phrases qui sonnent comme des didascalies, ou de noter le nom du personnage qui va prendre la parole. Cela ne retire rien à la limpidité du propos. Au contraire, le style est pur, les mots portent, les sentiments affleurent discrètement.

Ce récit m'a beaucoup marquée. Il parle de thèmes qui me sont chers d'une belle manière.
Je ne peux que remercier les éditions Gaïa et Babelio pour m'avoir fait découvrir ce beau roman (et pour avoir été patients).
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Je quitte avec regret le village Breton de Belligny, j'y étais bien depuis deux semaines en compagnie de Landry, Merlin, Polka, Julienne, Alice et tous les autres pourtant la vie n'y est plus simple, les querelles entre agriculteurs conventionnel et bio sont passées au second plan, la vie est chamboulé suite à une succession d'éruption volcanique islandaise qui plonge l'hémisphère Nord dans un brouillard de cendre, gaz, pluies abondantes ...Cette situation apocalyptique déclenche une émigration vers le Sud, les Bellignois accueillent des familles ou en hébergent d'autres le temps de leur offrir un repas, de la chaleur humaine.
Mais pour tous il faut apprendre à vivre sans soleil, à changer ses habitudes alimentaires, repenser une nouvelle agriculture, à vivre en autonomie le plus possible, l'ingéniosité et la solidarité se propagent ainsi que le banditisme hélas.
Cette fiction nous fait réfléchir sur le comportement humain, l'écologie, l'agriculture, comment peut on organiser une nouvelle société ?
Les portraits de personnages sont sincères, attachants, l'intrigue bien menée, j'ai pris mon temps car il y a des livres que l'on ne veut pas quitter même comme celui-ci quand l'univers vacille.
Je remercie Babelio et les Editions Gaia pour ce merveilleux roman.
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Sanderling est le nom d'une race de bécasse que Landry rencontre au Groenland.
On retrouve le personnage principal du roman en voyage au Groenland ; un voyage pour se remettre de son accident et surtout de sa dépression. Il découvre une jeune bécasse blessée, un sanderling, qu'il bague et qu'il soigne. Son sanderling, un oiseau migrateur qu'il espère retrouver lors de sa pérégrination vers l'Afrique. Outre le sanderling, il rencontre Germain, un belge. Mais, le phénomène le plus important, c'est Margret : un nuage dévastateur de poussières volcaniques qui s'étend, notamment, à travers toute l'Europe. Toute la vie se trouve chamboulée : pluies, froids polaires, manque de luminosité car les poussières de cendre masquent perpétuellement le soleil. Ce qui occasionne un cauchemar jour après jour. Tout doit être réorganisé : les plantations sont noyées. Pas de soleil, plus rien ne pousse. Les populations émigrent à la recherche de la lumière. Cette catastrophe engendre un nouveau mode de vie : la solidarité se propage mais aussi le banditisme. Des cités coupoles naissent.
Cette fiction fait réfléchir sur le comportement humain face à une catastrophe. L'imagination de l'auteure est sans pareille et pousse le lecteur à égrainer les pages et ainsi découvrir de nouvelles situations dans une écologie nouvelle.
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Très beau livre qui pousse à la reflexion. Ce nuage de cendres qui nous arrive des volcans d'Islande, pour masquer notre soleil,peut survenir n'importe quand.
Et que ferons nous ?
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Encore un auteur dont je vous ai parlé avec enthousiasme, pour “La relieuse du gué” et surtout “Fugue” . Avec ce nouveau roman, Anne Delaflotte Mehdevi nous entraine dans un monde paysan en mutation bouleversé par une catastrophe naturelle qui va imposer aux hommes de réinventer leurs vies. Un magnifique roman sur fond d'écologie, une description fine et absolument passionnante du monde de l'agriculture, des personnages terriblement attachants, qu'ils soient le héros, Landry ou des personnages secondaires, tous jouent une partition dont la petite musique vous surprendra et vous captivera... J'ai adoré les 200 premières pages, vraiment adoré, sur les 376 que comporte le roman, ce qui ne m'a pas empêchée de le faire lire à ma belle-mère en lui disant “lisez au moins le début, il est fantastique” (je craignais qu'elle n'aime pas la tournure des évènements) eh bien elle a aimé jusqu'au bout ! attention c'est un très très bon roman, mais comme on dit parfois d‘un très bon film qu'il est un peu long , je dis juste que quelques pages en moins ne l'aurait pas affaibli tant sont denses et profonds les deux premiers tiers... Lisez-le et dites-moi si vous partagez le même ressenti...
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