La fille d'avant

J’essaie de découvrir ce qui est arrivé à sa femme. Car je crois qu’il pourrait m’arriver la même chose.

Puis je comprends. « Va au diable, Edward ! J’avais envie de prendre une putain de douche. »
Effectivement, en regardant plus attentivement le message de Housekeeper, je découvre ces mots : Certaines fonctions de la maison ont été déconnectées jusqu’à achèvement de l’évaluation.

Edward lit rarement pour le plaisir. Un jour, je lui ai demandé pourquoi, et il m'a répondu qu'il avait du mal à lire des livres parce que les mots n'étaient pas imprimés de manière symétrique sur les deux pages.

Mais il y a une autre partie de moi-même, celle qui a tenu un bébé mort dans ses bras, qui a contemplé son visage parfait et ressenti, malgré tout, la joie extatique de la maternité, qui ne pourra jamais envisager de détruire un foetus bien portant, par simple lâcheté.
Oui, je vais le garder, dis-je. J'aurai cet enfant,. L'enfant d'Edward. Je sais que cette idée ne lui plaira pas sur le coup, mais j'espère qu'il s'y habituera.

Pour Simon, fou de gadgets, l'idée d'habiter dans une maison que l'on peut contrôler depuis son portable, c'est comme si on réunissait tous les plus beaux cadeaux d'anniversaire en un seul.

Je réfléchis au sens de ces paroles. Elles ne s'appliquent pas uniquement à moi, elles concernent Edward également. Elizabeth était son Isabel : la première, perdue, parfaite dont il ne parvient pas à se libérer.

Il plante un baiser sur mon ventre comme un drapeau.

On dit, à propos de l'alcoolisme que vient un moment où vous finissez par toucher le fond. Personne ne peut vous dire quand il est temps d'arrêter, personne ne peut vous convaincre . Vous devez atteindre ce cul-de-sac par vous même, en prendre conscience, et alors, alors seulement, vous avez une chance de faire demi-tour.

Ce qu'il y a d'étrange avec le chagrin, c'est cette façon qu'il a de vous sauter dessus au moment où vous vous y attendez le moins.

Alors, vois-tu, je croyais avoir enfin trouvé en toi un être à la fois gentil et fort. (…). Et quand j’ai découvert que tu avais des secrets, toi aussi, je m’en suis réjouie. J’ai pensé que nous pourrions être honnêtes l’un envers l’autre. Que nous pourrions enfin nous débarrasser de tout le fatras de notre passé. Je ne parle pas des objets, mais de tous ces trucs qu’on trimballe dans nos têtes. Car c’est ça que j’ai compris en vivant au One Folgate Street. Tu peux bien créer l’environnement le plus raffiné et le plus épuré possible, ça ne sert à rien si c’est la pagaille dans ta tête. Et c’est ça que tout le monde cherche, non ? Quelqu’un qui s’occupe du fouillis qui règne dans notre esprit.