J'avais vu
Chloé Delaume dans l'émission littéraire de France5 il y a quelques semaines déjà et le personnage évoquant son roman m'avait attiré. Car ce roman c'est sa vie et sa vie ce n'est pas rien ! Son père est le frère de Ibrahim Abdallah le célèbre terroriste, il a tué sa mère sous ses yeux, elle a réchappé à de nombreuses tentatives de suicide et cerise sur le gâteau, elle a appris par sa grand-mère que son père n'était pas son père ! Ouf ! N'en jetez plus la coupe est pleine.
Le roman
Dans ma maison sous terre part de cette révélation tardive et l'auteur en veut tellement à sa grand-mère qu'elle écrit ce livre dans le but avoué de « tuer » celle-ci quand elle l'apprendra ou le lira. Un livre dont la motivation principale est la haine de sa famille et de l'aïeule en particulier, voilà qui n'est pas banal. Et de fait, il ne sera question que de morts, de cimetière et autres morbidités du même tonneau. Pourtant on y trouve matière à sourire, on y croise
Marie Darrieussecq et
Sacha Distel, et à rire carrément quand on lit : « Pour l'après-enterrement de tante Gladys, ils avaient commandé chez le traiteur. C'est la seule fois de notre vie qu'on a mangé correctement dans cette maison. »
Chloé Delaume évoque donc sa vie, ses morts plutôt, et des morts anonymes dont elle croise les tombes tout en devisant avec un nommé Théophile rencontré dans un cimetière. Au final le livre n'est pas aussi intéressant que sa présentation me l'avait laissé espérer, par contre de nombreux passages semblent écrits comme des vers en prose et confèrent à la lecture, un rythme particulier qui lui donne une certaine noblesse.