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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ma maison sous terre, Chloé Delaume se penche une fois de plus sur le poids de ses souffrances et de son passé familial.

Auprès de son ami Théophile, elle passe son temps au cimetière à souhaiter la mort de sa grand mère, elle laisse entendre les voix des morts afin d'assembler des bouts de peau, des bouts d'âme, des bouts de malheur.

La plume de Chloe reste fidèle à ses traumas et sa sensibilité, d'une noirceur et profondeur sans précédent. L'orgie de ses mots en ébullition est une évidence. Ses pulsions de mort la conduisent à une émergence qui n'en finit pas : l'écriture ou la vie ? La vengeance ou le pardon ?

Les âmes meurtries qui n'en ont pas fini avec leurs cicatrices, je n'ai qu'un conseil, foncez lire Chloe Delaume. Elle parle avec ses tripes sans pincette et la mort guette sans relâche.
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Acquisition février 2009-Librairie Texture-Paris 19e / Relecture 23 février 2022

Une lecture qui m'avait "secouée " à la première lecture,tant par la forme que par la violence extrême de l'histoire de l'auteure....Cette dernière ayant toute gamine assisté à l'assassinat de sa mère par son père libanais;ce dernier s'étant ensuite suicidé.
A cela s'ajoute une famille maternelle raciste ,dénuée d'empathie pour la petite orpheline, dont le pire membre est "la grand-mère ", narcissique à souhait,cruelle par bêtise, qui ,par dessus tout ce "fait-divers" sordide,en rajoute une couche,en lui assénant un secret de famille supplémentaire...qui finit de démolir notre narratrice,lui donne d'incessantes idées suicidaires...
Un récit qui est essentiellement une vitupération pleine de haine,de rage contre cette grand-mère qui est bien loin de "la mamie- gâteau " des contes ...ou tout simplement d'une vie familiale "normale ",ordinaire

Le récit explose dans plusieurs directions, entre une Lettre adressée à Madame La Mort, des dialogues avec des morts inconnus,des promenades dans un cimetière (se voulant curatives),avec un drôle de Luluberlu,un certain Théophile, nous faisant songer à une sorte de psy...les évocations douloureuses d'une histoire familiale "lourdingue"...

Cette relecture me laisse perplexe...un texte-dynamite que l'on ressent comme des hurlements de rage,de volonté destructrice ,de désir non exprimé de "reconstruction"....un patchworks où se mêlent la tragédie, le désespoir, la folie rageuse mais aussi un humour noir décapant ! Comme la narratrice (l'auteure) l'exprime très simplement:l'écriture est son seul outil de résistance et de survie !!!

"Liste des raisons pour lesquelles je dois tuer ma grand-mère en écrivant un livre (extraits)

(...)-Ma grand-mère ne me considère pas comme une écrivaine, mais comme une paumée publiée. Je dois lui démontrer qu'elle a tort,en faisant un roman qui lui charcute le coeur." (p.117)
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Chloé Delaume est son nom de plume. Son "entrée en littérature" a été la lecture de L'Ecume des Jours de Boris Vian. Enfance à Beyrouth jusqu'en 1978. En 1983, sous ses yeux, son père tue sa mère et se suicide ensuite. Elle raconte ce drame dans le cri du sablier. Son choix d'écriture est l'autofiction, choix qu'elle explique dans S'écrire, mode d'emploi, lors du colloque de Cerisy en 2008 ("Je manipule le ressenti, les souvenirs, la fiction.... S'écrire, non pas à nu, mais parfaitement à vif, sans le tissu soyeux de la fiction classique...")

Mon avis : Dès le début j'ai été surprise par le style et la violence des mots, des images. Mais on s'y laisse prendre, on veut comprendre avec elle, on veut voir comment elle peut se sortir de ce sordide et de ces souffrances accumulées. Tuer mamie Suzsanne, fût-ce avec des mots, la délivrera-t-elle de ce secret révélé par la cousine, comme "une bonne nouvelle" ? Un livre très fort, que je n'ai pas pu poser une fois passée la page 10. La valse des émotions m'a conduite de page en page entre répulsion et fascination, parfois énervement puis compassion...
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Un Moi qui s'éboule à l'annonce d'une bonne nouvelle apportée par la grand-mère. L'écriture s'impose alors pour tenter de colmater les brèches et terrasser l'ensemble. Des mots naît un livre bâti pour détruire l'Autre, tuer Mamie Suzanne. C'est au milieu des tombes, dans un cimetière hanté par un être fantastique, un certain Théophile, que l'oeuvre va s'écrire. Tombe après tombe, Chloé Delaume déambule jusqu'aux condoléances qui voient mourir une jeune femme tandis qu'une autre éclot, par un jeu de substitution.

« Dans ma maison sous terre » est une oeuvre érudite, parfois poétique, au cynisme cinglant, chaque mot pesé sur le fil tranchant d'une arme redoutable – un obus ?, calibré au millimètre pour atteindre sa cible en plein coeur. Percutant, terrassant. le terrassement d'un moi que rendrait possible l'écriture.
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Pour moi c'est une révélation. Dérangeante sans doute, mais la littérature doit-elle être autrement ?
Une écriture puissante, violente, une autobio-fiction fascinante.
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Chloé Delaume est quelqu'un qu'on n'oublie pas. J'ai recherché ce que j'avais dans ma bibliothèque pour le faire lire, j'ai découvert de nouveaux titres (une femme avec personne dedans, dans ma maison sous terre) que j'ai achetés. Elle a avancé, su se réinventer et son écriture est toujours aussi hypnotisante.
J'ai appris qu'elle vivait avec un journaliste qui avait été spécialiste du Liban en guerre et ça m'a fait plaisir qu'elle avance et soit heureuse.
Il faut la lire, elle parle à votre inconscient même si vous ne comprenez pas tout. c'est un bain de fraîcheur et d'humour décalé qui vous changera de tout le storytelling convenu que devient la littérature à succès.
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Un livre pour tuer. Voilà l'ambition de Chloé Delaume avec cet ouvrage. C'est ambitieux et c'est une démonstration d'impuissance. L'impuissance de l'autrice face à la somme des abominations qu'elle a vécu. Tuer la grand-mère, est-ce que cela lui redonnerait une vie ?
Ce livre est un cri de colère, de haine pour tous ceux qui ne lui ont montré aucune bienveillance, qui n'ont pas de pitié pour elle. C'est un récit de souffrance qu'il est difficile d'appréhender comme elle le dit très bien.
Mais grâce à Théophile, entre l'écriture (qui semble signifier creuser encore et encore la souffrance) et la vie, elle choisit la vie, sous un autre nom, en essayant d'être une autre et en disant adieu à tous ceux qui pourraient encore la faire souffrir.
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