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Citations sur Les chemins nous inventent (33)

Le soleil ce matin ne naîtra pas dans l'opulence. Il n'y aura pas d'aurore, pas de flamboiement chaud dans le palais du froid, mais seulement une aube prolongée, s'évadant pas à pas de son carcan de glace. (p.49)
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Les gueules monstrueuses, les écailles, les tritons, les vasques silencieuses parlent le même langage, poussent la même incantation pour une absence - et leur prière sourde fait surgir un monde féérique, et la pierre de l'eau absente révèle une volonté qu'eût abolie l'eau jaillissante. Ces ombres blanches et grises rêvent de transparences, d'irisations, de perles embuées flottant dans l'air. Mais c'est le vert qui vient les apaiser, leur faire un rêve d'ombre parfumé. Odeur un peu fade du buis, odeur légère des tilleuls centenaires, poussières blonde s'écoulant dans le soleil à contre-branche : la pierre et le feuillage, l'ombre et la lumière, les buissons taillés, les arbres libres déferlant - il y a bien là tout un Grand Siècle et toute une Italie. (p.46)
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Marcher longtemps dans les tons froids. Sur le lac Brionne, l'eau vient mouiller l'hiver, la brume se fait bleue. (p.41)
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Le sous-bois ne répond pas. Le sol jonché de tâches claires, blanches et mauves, anémones, sylvie, pervenches semble accordé par sa fraîcheur à la rumeur mouillée des oiseaux dans les branches presque bleue des pins et des cyprès. Là-bas, sous l'arche végétale, au-delà d'une flaque éblouissante de soleil blond, le château flou nuance de douceur printanière l'accord de ses trois notes : brique, pierre, ardoise. Il faut s'inventer ce retrait, ce recul, pour dessiner en perspective un désir de château. Je quitte la fontaine bruissante du sous-bois. (p.36-37)
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Inventer la surprise de se retrouver, c'est bien plus que se perdre ! En quelques minutes, je viens de nouer dans l'espace et le temps des fils invisibles, et de changer la trame de tant d'heures passées. Les chemins nous inventent.
Il faut laisser vivre les pas. (p.22)
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A travers une grille, ou par-dessus les arbres et les toits, la tour Saint-Nicolas se fait moins hiératique, et semble proche et tutélaire. Elle s'amuse à chapeauter l'horizon découvert sur toutes les maisons. Elle y prend du plaisir, et comme une douceur fraternelle. (p.16)
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Mais le soleil oblique et pourtant déjà mûr connaît aussi son rôle. Dans les haies vives, leurs talents conjugués déferlent en glorieux désordres : feuilles vernissées des lierres et des houx, baies rouges d'églantier allumées de reflets, feuilles jaunies de branches entrecroisées : le ciel bleu s'efface dans cette profusion de couleurs chaudes, dans ce fouillis royal. (p.14)
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Les pruniers, les prunus seront la seule neige cet hiver : une neige au soleil, un peu rose, un peu blanche, tremblante dans le vent léger. Après tant de pluies mornes, le clocher de l'église accueille avec un plaisir manifeste cette parure délicate qui l'habille au regard des passants nonchalants au bord de la Risle. Tout en haut, dans sa guérite, Régulus polychrome n'est pas fâché de transformer le stoïcisme en volupté. (p.10)
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C'est cela aussi, qui donne ce talent dramatique à la vallée saisie dans l'aube : rien ne bouge, rien ne passe. La rumeur estompée de la grand-route souligne en contrepoint le silence-vertige du petit jour. Plus d'odeurs, plus de jeux, plus de cris. Tout juste la douceur fourrée du gel pour transformer en cathédrale de beauté la saison morte.
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Présences féminines
Château du Champ-de-Bataille

La hampe encore informulée d'une fleur de marronnier.Toute une promesse de blancheur éclatante, lancéolée de rouge, endormie dans la pâle verdeur amère de cette grappe inversée, un peu gourde,
un peu ronde, mais déjà dressée vers le ciel, confiante dans l'arrogance de son devenir.Tout autour, les feuilles sucreuses mettent une nonchalance satisfaite à ne pas se déployer trop vite, à préserver ce vert fragile, presque translucide, cette genèse, cette jeunesse de lumière qui vient fraîchir l'ombre prochaine du sous-bois.
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