L'extase du selfie

Dans le passé, j'ai raffolé des livres de Delerm. Mais là, quel ennui! Aucune sensibilité! Beaucoup d'indifférence! Rien d'appris de neuf! Quelques passages en revanche me concernaient plus ou moins: celui du vapotage ou geste de fumer, celui de la bretelle d'un caraco qu'une femme remet avec désinvolture, le fait de toucher son verre de whisky, ... Après l'acte érotique, les couples semblent s'éloigner l'un de l'autre en se touchant l'épaule est le seul passage que j'ai apprécié. J'ai tourné les pages et j'ai été soulagé d'être arriver à la fin. Peut-être que j'étais impatiente de fêter le Nouvel An!

Superbe déroulé des petites choses qui dévoilent notre petit monde. Légèrement acidulé, la fresque fait sourire. Quel talent !

20 ans plus tôt, je me délectais de ma première gorgée de bière avec Philippe Delerm dans un TGV Paris-Bordeaux. le souvenir est gravé dans ma mémoire tant ce livre m'avait charmée. Les petits pois, les odeurs, ces infimes captures de vie, tout y était si merveilleusement décrit !
C'est dans l'intercités Paris-Limoges que j'ai lu « l'extase du selfie » et soyons honnête, la magie n'a pas opéré. Il manque ce qui faisait le charme des premiers opus, le naturel, l'inattendu. Là, le propos semble convenu, travaillé, torturé avec une désagréable impression d'auteur qui se regarde écrire... Et, même si tout n'est pas à jeter, certains passages sont même assez jouissifs de précision (le foot, le bâton de noisetier), l'ensemble m'a paru sans grande saveur !

Dans ce livre, Philippe Delerm photographie nos attitudes dans la vie de tous les jours. Comme à chacun de ses livres on se dit : « Mais oui c'est tout à fait ça ». Tous ces gestes qui font partie de nos journées, prendre un selfie, tenir un verre de vin, conduire un caddie ou la danse des draps pliés sont décrit avec tellement de précisions. de plus l'auteur s'adapte à la vie moderne, aux outils du XXIe siècle. YR

Dans ce petit livre d'une centaine de pages se cachent nos plus adorables ou ridicules « TOC » des temps modernes, toutes ces attitudes que nous nous donnons par convention sociale ou pour nous insérer dans l'air du temps. Certains m'ont parlé, d'autres beaucoup moins, mais il faut avouer que Philippe Delerm a une manière très poétique de les décrire, une façon bien à lui de les percevoir et de les analyser. Vous et moi, nous ne faisons pas attention à tout ça, nous avons oublié les raisons profondes qui nous poussent à agir de telle manière ou de telle autre dans notre quotidien, mais lui le voit toujours et décortique patiemment nos petites attitudes inconscientes.

C'est agréable à lire, doux et poétique et pourtant, j'ai très souvent reposé ce livre pour lui préférer un bon vieux roman, voire même un essai, tout simplement pour retrouver un livre avec plus de trame ou d'intrigue, quelque chose d'un peu plus entraînant. Je crois que la poésie, même en prose et aussi accessible que celle de Philippe Delerm, n'est pas forcément mon style littéraire de prédilection, moi qui ai si peu de temps pour lire et cherche souvent dans la lecture un échappatoire plus durable que celui que peut m'offrir un instantané littéraire d'une page ou deux.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..

Point positif : c'est bien écrit, c'est vrai. Delerm a du talent, du style, et quelques belles trouvailles.

Points négatifs : c'est court, très court. À près de 15 euros l'ouvrage, ça fait cher la page. C'est aussi, finalement, assez répétitif, et assez vain. Tout ça pour ça...

Pour ma part, ce sera un livre vite lu, et vite oublié.

Le vapotage, une clémentine, une montre gousset, faire les carreaux, plier les draps, le vinyle ou le selfie... Des petits riens d'hier et d'aujourd'hui qui font des petits touts poétiques sous la plume élégante de Delerm. Il y a quelque chose de suranné dans ces historiettes et cette écriture. Mais c'est si doux, inoffensif, voire réconfortant.

Sous la forme d'un haïku :

L'art des petits riens.
Entre hier et aujourd'hui.
L'art des petits touts.

47 courts récits sur un moment, un souvenir, une réflexion que l'auteur a retenu dans sa mémoire. Il les restitue sur une page et demie avec un style et une écriture parfaites. Je n'accroche pas à cette littérature, j'ai lu le livre sans déplaisir toutefois, mais cela restera comme une bulle de savon, quad elle explose on l'oublie.

Il était là en tête de gondole. Comme un bon petit gâteau alléchant. Et moi je ne résiste jamais à un Delerm. C'est une friandise acidulée, douce et amère parfois. Vite dévorée comme toute friandise. Toujours un goût de trop peu. Philippe Delerm continue à explorer nos petits gestes et nos petits mots qui en racontent beaucoup sur nous. Avec une mention spéciale pour "la bretelle électrique". Vous savez, cette bretelle de caraco qui a glissé et qu'on relève (ou pas) inconsciemment (ou pas). Tout un monde, tout un jeu qui se joue dans ce geste.

L'extase du selfie est un recueil de nouvelles de Philippe Delerm parut lors de la dernière rentrée littéraires.
Dans ce recueil, l'auteur décortique à coup de bons mots nos comportements et nos travers de notre quotidien dans une société moderne.
Cela va, entre autres, du vapotage au ramassage d'une balle de tennis, la définition du levé de doigt au fameux selfie.
47 nouvelles afin de disséquer nos gestes et nos habitudes (bonnes ou mauvaises) de notre quotidien. A chaque lecture d'une nouvelle, on se dit "tiens, mais c'est comme ça que je me comporte" ou "j'ai remarqué ça hier en allant au théâtre".
Personnellement, j'ai apprécié la lecture de tous ces gestes. Il y en a que j'ai préféré à d'autres comme celui du vinyle en double page, le décalage du flipper, l'extase du selfie et bien d'autres encore.
Un livre que l'on peut lire d'une traite, une ou deux nouvelles par soir avant de s'endormir ou lors d'un dîner afin de rejoindre les pensées de Philippe Delerm