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Citations sur Sundborn, ou Les jours de lumière (30)

J’habiterai le monde à ma manière, pourtant. On disait que j’étais sensible, et oui, il me semblait sentir très fort le bleu des soirs de Grez, l’odeur âcre et acide des bords du Loing, le goût des cerises, et cette longue mélancolie où se mêlaient la mort de ma mère et la pensée oppressante qu’il allait falloir donner un sens à mon existence. Mais je n’avais rien à traduire, rien à offrir au monde, et mes amis de Grez ne savaient pas que si leur amitié m’était bonne, leur talent me faisait mal.
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p. 166 Bien faire et laisser dire.
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p.13 et puis, il y a toutes ces blessures que vous êtes les seul à connaître aussi bien, toutes ces blessures qui ne sont que l’envers du bonheur, et qu’il faut dire aussi….
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Lequel des deux fit-il l'amour à l'autre? Il me sembla ce soir-là que les gestes naissaient ensemble, dans une fièvre alentie, tremblante et maîtrisée - comme si trop de hâte eût injurié le mystère des silences qui nous poussaient l'un vers l'autre. Les cheveux dénoués de Julia se mêlaient aux herbes longues, et lodeur de sa peau à celle des rosiers savages. C'était fragile et important. Un autre langage où rien ne pouvait plus mentir. C'est étrange comme les gestes de l'amour s'effacent dans le souvenir. Il y eut sans doute quelques maladresses, quelques ridicules, un fou rire au moment de nous rhabiller tant bien que mal, sous le vent plus fort. Mais j’ai gardé seulement ce désir plus haut que le désir de sauver un enjeu, de prendre un risque sans briser tout à fait le secret. Nous sommes restés longtemps couchés dans les herbes, le regard tourné vers les eaux du Kattegat et du Skagerak qui se croisaient dans l'ombre. Et cette fois je suis bien sûr que Julia répéta mes propres mots, tout près de mon oreille, avec une ironie tendre et légère.
Nous ne sommes pas nés seulement pour demeurer pudiques!
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Alors je me donnais la seule chance de donner un sens à toute cette errance solitaire et choyée : j’étais amoureux de Julia. C'était déjà comme un combat perdu d'avance - Julia ne serait jamais à personne, et je le savais trop.
Ma seule et bien faible chance de me faire aimer d'elle eût été de ne pas l'aimer. Mais je n'y pouvais rien. Quelques instants près d'elle suffisait à éclairer ma vie d'une flamme indécise qui lui donnait de vraies couleurs. Tout devenait plus simple ainsi. Skagen, Sundborn, Stockholm n'étaient que pour la suivre ; ma route était la sienne, et je ne me perdais pas.
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Nous faisions l’amour quelquefois.
C'était presque toujours comme la première fois, dans les dunes de Skagen : au-delà du désir physique, une tentative pour trouver entre nous un autre langage, plus vrai, plus secret, plus difficile que celui des mots. Pour le reste, nous partagions souvent nos jours, en apparence.
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Alors ce fut un moment très doux et très léger. Personne n’éprouvait le besoin de parler, et cette perfection simple et tranquille de l'amitié me ramenait à un vague souvenir, un jour d'automne, au bord du Loing, toujours près des Larsson.
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Au moment de pénétrer dans la maison, je m'arrêtai quelques secondes devant l'auvent aux colonnes de bois peintes en jaune tournesol que Carl venait de terminer. Sur le linteau étaient tracés ces mots : « Bienvenue, cher toi, chez Carl Larsson et sa femme. » Je n'étais pas le premier à me sentir directement concerné par cette chaleureuse invite. Bien que vraiment installés depuis peu, les Larson avaient su ouvrir leur porte, et cela se sentait, dès qu'on entrait dans la maison. La lumière qui vous envahissait alors était une clarté à partager, à boire ensemble.
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[Karin] savait combien j’aimais me fondre dans une atmosphère, sans qu’on me donne la sensation de rien changer, de rien apprêter pour moi. Karin et Carl poussaient jusqu’au raffinement cet art d’accueillir sans ostentation, sans la moindre crispation.
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