Le Jardin des souvenirs

 Elle faisait ce qu’elle voulait, pas ce que nous voulions. Elle ne s’en préoccupait pas. Le problème est justement là. Elle ne s’est jamais vraiment intéressée à nous et à nos vies. Elle s’est toujours montrée distante envers nous. Quand nous étions enfants, elle trouvait toujours à redire. Nous avions toujours l’impression que c’était notre faute si nous ne réussissions pas à lui plaire. Nous avions toujours l’impression d’avoir fait quelque chose de mal.

Il l’embrassa alors jusqu’à ce qu’elle soit complètement détendue.
Comme d’habitude, il retira d’abord ses propres vêtements. Puis il la combla d’amour, caressant chaque repli de son corps jusqu’à ce qu’elle perde la notion du temps et de l’espace. Malgré toutes leurs différences, leur accord était parfait et, quand leur souffle s’apaisa enfin, ils éprouvèrent la plénitude du désir assouvi.

C’est difficile de se confier au genre de personnes que je connais. Le commérage est… Eh bien, c’est un mode de vie. Quand on voit toujours les mêmes personnes tous les soirs, il arrive qu’on n’ait plus rien à se dire. On laisse alors échapper quelque chose qu’on a entendu. On ne le voudrait pas, mais on le fait quand même pour entretenir la conversation.

Les règles du jeu avaient changé depuis mon enfance mais je ne m’en étais pas aperçue. Je suis restée dans la brume, loin derrière mes filles. Ce fut ma faute autant que la leur. J’ai toujours mieux aimé les anciennes règles. Encore aujourd’hui. La vie était plus simple selon ces règles. Les choses étaient plus claires.

Avec lui, elle se sentait vraiment femme. Son sourire lui réchauffait le cœur et elle aimait sa manière douce et directe de parler. Il n’était pas prétentieux, mais ne faisait pas non plus semblant d’être timide. Il ne lui faisait pas la cour. Il était là, tout simplement, et paraissait aussi apprécier sa présence.