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EAN : 9782709634434
230 pages
J.-C. Lattès (21/03/2012)
3.36/5   40 notes
Résumé :
"A l’instar de la Manière de visiter les jardins de Versailles (seul ouvrage qu’écrivit jamais Louis XIV), Je vois des jardins partout est une sorte de manière de visiter les jardins de ma vie.
Ceux que j’ai possédés, et ceux des autres, publics ou privés, que j’ai arpentés. En me penchant sur tous ces jardins, c’est aussi sur mon passé que je me penche, et si je vois des jardins partout, c’est que les jardins ont été, quantitativement et qualitativement, le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Prochain thème choisi pour notre soirée littéraire
« de la Terre au Livre, tout est bon pour se cultiver et cultiver son jardin ».
C'est pourquoi je m'offre cette savoureuse promenade littéraire bucolique, rafraîchissante, colorée, le nez au vent, pour humer toutes les senteurs qu'offre la terre après l'ondée, de celles qu'elle prend « lorsque l'obscurité s'épaissit » , en compagnie de Didier Decoin, je découvre, avec ravissement, ses jardins privilégiés, une balade fécondée par sa plume poétique un brin humoristique .
Sur la couverture s'épanouit une ancolie bleue . Dans le langage fleuri , cela se traduit par « folie de l'amour ». Et c'est bien une douce folie qui anime Didier Decoin, passionné par les jardins, exaltation lyrique qu'il nous invite à partager.
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C'est sans doute la douceur de l'air qui m'a conduit à ce livre. En le feuilletant chez le libraire j'y ai croisé le nom de Vita Sackville-West et du coup la cause était entendue.
Didier Decoin possède deux jardins qu'il entretient (ou fait entretenir, il avoue ...) un jardin pour l'hiver proche de Paris et un plus au nord à La Hague, celui ci c'est son jardin de prédilection, celui qu'il regarde fleurir l'été, il dit joliment que jardiner « C'est avant tout faire confiance à la terre. »
Tout cela remonte à l'enfance, il a passé des heures dans les allées de Bagatelle à faire voguer des bateaux sur les pièces d'eau, le parc lui ayant servi dit-il de « cour de récréation ».
Amoureux impénitent il arpente les jardins du monde en compagnie de sa femme et d'un groupe de fanatiques joliment dénommé La cinquième saison et qui font « leur festin annuel » des jardins d'Angleterre, d'Irlande, ou d'Ecosse.
On est pris d'une envie furieuse de se promener avec eux dans les allées de Westwell Manor ou de Hidcot Manor et bien entendu à Sissinghurst et même de découvrir un cimetière magnifique dont Didier Decoin ne se lasse pas.
Son regret ? n'avoir pas une cabane de jardiner dans les Costwolds ou dans le Lake district « Royaume de la campagnarde (elle revendiquait ce titre) Beatrix Potter ».

Il y a des passages absolument savoureux dans ce livre, en particulier les retours de visites pour tous ces amateurs de jardinage prêts à voyager avec des plantes sur les genoux, des boutures dans le bagage à main et à séduire l'hôtesse effarée de voir monter dans son avion « vingt trois personnes, toutes porteuses de fleurs en pots ou d'arbustes ».
Et si vous avez dans votre jardin un arbre fruitier qui refuse de donner le moindre fruit attendez de connaître l'histoire du prunier à quetsches de l'auteur.
Suivez le de parcs en domaines, de jardin normand en manoirs très très anglais, avec malgré tout un petit détour par les jardins de Versailles en compagnie d'Alain Baraton le jardinier en chef ou ceux du sud : le jardin de Villa Noailles ou de Serre la Madone à Menton.
Je dédie ce billet aux amateurs, à ceux qui pensent que
« Jardiner, c'est penser avec un sécateur, des semelles gadouilleuses, un mal de dos et des engelures aux doigts. Ou un coup de soleil sur le nez. »

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Didier Decoin commence son livre par quelques souvenirs. de son bureau, la fenêtre offre une perspective de rêve : mer et jardin, 367 agapanthes, bleu et bleues. On imagine le petit vent léger de l'été qui berce les hautes fleurs, dans un même mouvement que des vagues. A ce décor, on y ajoute un chat et des livres.
"… si je ne vois de l'avenir ni le proche ni le lointain, par contre je vois des jardins partout.
Il en a toujours été ainsi, aussi loin que je remonte dans ma mémoire. Il me suffisait pour ça d'ouvrir les yeux."
Déjà enfant, il était contemplateur. Sensible aux odeurs, aux formes, aux couleurs, il emmagasinait les sensations et glorifiait leur majesté. A cette mémoire, il mêle la lecture et les jardins. En parenthèse, il nous livre une petite anecdote qui fait sourire… il est de ces lecteurs qui ne peuvent vivre une journée sans un livre ; sinon, il est "livresquement nu".

Ses lectures, le jardin de Bagatelle, ses voyages, l'Angleterre, Lake District… ce sont des châteaux qui s'implantent en campagne, avec leurs fantômes, leurs jardins.
Il y a Westwell Manor et Anthea Gibson. Cette paysagiste a créé le Jardin de la Lune qui suggère des senteurs gourmandes "d'orange, de miel et d'amandes". Sissinghurst Castle de Vita Sackville-West avec le célèbre Jardin Blanc ; teintes blanches à l'infini. le jardin en Ecosse de Osgood Mackenzie qui parle de rêves…
Puis le Trianon à Versailles, la villa de Noailles à Grasse, les jardins de Serre de la Madone à Menton… des décors émouvants, musicaux, odorants…

Cette passion, il la partage avec sa femme Chantal et ses amis de la Cinquième Saison, un cercle de fervents. Il nous conte suivant le dédale de ses pensées, quelques unes de ses visites parmi les 2.200 parcs et jardins de notre patrimoine, louant les artistes qui les ont inventés.
Il n'est pas un jardinier ouvrier mais un jardinier jouisseur. La nature se renouvelle, elle vit et se révèle toujours différente. Il aime sa poésie.
"J'aime assez les jardins un peu clochards, un peu démissionnaires (que ce soit de leur faute ou non), haillonneux, avec des pointées de ronces, au bord de l'abandon.
Je les appelle des "doucets". Ca veut bien dire ce que ça veut dire, qu'il s'en dégage en effet de la douceur, une douceur grise, pelucheuse, cendre et nuage…".

Les confidences de Didier Decoin sont délicieuses, sensibles, elles inspirent l'envie et ont de la grâce. Elles sont une ode et un hommage. Poète jardinier.
Il dit que toute personne représente un parfum. Pour Vita, il la pare des senteurs poudrées des fleurs de thé et des roses bulgares. J'essaie de me définir et mes goûts m'amènent sur des essences d'iris, de bergamote, de roses et une petite touche de seringat. Qu'en est-il de vous ?

Je vous conseille ce livre. Il me rappelle le livre de Philippe Claudel, "Parfums", que j'avais beaucoup aimé.
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Si ce livre était un jardin, il serait à l'anglaise, pas d'allées tracées au cordeau, des têtes dépassent, et au détour des allées apparaissent des points de vue, des recoins, où on se perdrait presque. Decoin adore les parenthèses, les digressions, les souvenirs d'enfance, et que faire d'autre que le suivre dans cette charmante promenade colorée et embaumée?



D'emblée, cet homme est sympathique. "Empêchez-moi de lire, et j'avoue avoir dérobé, lacéré, assassiné la Joconde". "J'ai pourtant pour religion de ne jamais me mettre en route sans emporter avec moi au moins un ou deux milliers de pages à lire -la peur de manquer, quoi!"


Avec son épouse et quelques fous de jardin il appartient à la Cinquième Saison, une "association de personnes présentant les apparences de la normalité, mais qui en réalité présentent tous les symptômes d'une addiction pour les jardins en général et les roses en particulier."

En car ils sillonnent les routes (étroites et boueuses si possible) de l'Angleterre rurale à la découverte de merveilleux jardins dans les Cotswolds ou le Kent ( Sissinghurst et Vita Sackville-West, qui a dit "Personne ne peut devenir jardinier s'il n'a vécu dans l'espoir"), le retour transformant parfois leur avion en improbable jardin...

Terminons avec Flaubert et son entrée du Dictionnaire des idées reçues
"Abricots : Nous n'en aurons pas encore cette année."


Un aveu pour terminer : Toutes les photos viennent d'être prises dans mon jardin devant la maison, Didier Decoin l'appellerait un "doucet"..."J'aime les jardins un peu clochards, un peu démissionnaires (que ce soit de leur faute ou non), haillonneux, avec des pointées de ronces, au bord de l'abandon."

Pas la faute du jardin, qui continue à fournir vaillamment fleurs et fruits, mais la mienne, car je me refuse à employer du chimique pour enrayer l'avancée des "mauvaises" herbes (dont se délecte le chat), d'ailleurs les bourdonnements émanant des massifs me prouvent que les insectes ont repéré le coin!
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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" Je vois des jardins partout " publié en 2012 par Didier Decoin, membre de L'Académie Goncourt mérite beaucoup d'adjectifs pour peu que l'on partage ses deux passions, celles des jardins et de la littérature. C'est un livre odorant, coloré, succulent, érudit, truculent, plein d'humour, de références littéraires, de récits de visites dans les plus beaux jardins du monde sur les pas d'un groupe de passionnés, membres de l'association " La cinquième saison ". L'auteur avait dévoilé dans un précédent livre " Avec vue sur la mer " sa passion pour sa maison et son jardin situé à la Hague, dans celui-ci il nous avoue une véritable addiction aux jardins, aux plantes, aux arbres, qui prend naissance à l'école lorsqu'il admirait les jardins de Bagatelle. Il nous entraîne dans les jardins anglais, des Cotswolds, dans celui de Versailles, dans ceux de Grasses, à Westwell Manor, à Serre de la Madone, à Sissinghurst dans le jardin blanc de la magicienne Vita Sackville West, et, dans tant d'autres. Avec ses mots il nous émerveille de senteurs, de parfums, il nous décrit les alignements de végétaux, le dessin, la composition de jardins sublimes, il nous éblouie de la couleur des fleurs, lorsqu'elles éclosent, puis se flétrissent prenant des teintes nouvelles, pour lesquelles les japonais, maîtres des jardins, vouent une adoration. Il consacre de belles pages à une variété de nénuphars dont la floraison est éphémère et nocturne, pour évoquer la frustration du jardinier. Il redore l'image triste de nos fleurs de cimetière, les chrysanthèmes en nous apprenant que les japonais, (encore eux) en consomment certaines variétés dans des plats d'huîtres chaudes, ou de viande. Il nous raconte l'amusante aventure de ses graines de palmier. Avec une écriture pleine d'humour, à la limite du sketch, il fait un conte de l'histoire du jardin de son enfance. Pour que se rejoignent littérature et jardins, il cite de nombreuses oeuvres, en commençant par la Bible et le jardin d'Eden, puis Boris Vian et l'écume des jours, Octave Mirebeau, Paul Claudel, Marcel Proust, Skakespeare, Dickens, Aragon, Victor Hugo et les Misérables, le japonais Yasunari Kawabata, Il rend un bel hommage au sens de l'observation de l'écrivain égyptien Alaa El Aswany, l'auteur de L'immeuble Yacoubian dont il dit " il est un des plus fins CSF (Connaisseurs sans frontières) de la nature humaine. J'ajouterai encore un adjectif pour qualifier ce livre : savoureux
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
22 mai 2012
"Je vois des jardins partout", le dernier livre du juré du Goncourt, est une joyeuse digression sur les chemins des plantes. Au gré de sa mémoire et de ses voyages, il nous fait partager son amour maniaque pour les jardins. Didier Decoin est tombé dedans tout petit.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Mais un jardin rendu aux campagnols et aux lézards, aux herbes folles et aux plantes rudérales, un jardin même saccagé par le temps qui passe, peut-il être qualifié de ruine ?
Métamorphose n'est pas mort. Et je crois bien que le dernier mot d'un jardin, celui-ci fût-il esquinté, défiguré au dernier degré, sera toujours le mot éternité.
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Je sais des écrivains qui ont ainsi perdu les mots comme les arbres leurs feuilles. Un dernier flamboiement d’automne, comme celui des érables, a pu faire illusion. Et puis l‘arbre et l’auteur sont entrés en hiver. Nus, grêles, ils n’arrêtent plus la vue. Ne les regardent encore que les diverses confréries d’amis des arbres, comme il n’y a plus guère que les associations d’amis d’ écrivains pour continuer à lire certains romanciers oubliés.
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(…) le plus hébété, disais-je, le plus obtus, le plus fruste des planteurs d’antirrhinum (nom savant du muflier, ou gueule de loup, qu’Alphonse Allais arrosait d’absinthe, de vermouth, de bordeaux, de bière, de cognac et de chartreuse verte dans l’espoir d’en faire des… gueules de bois !) a de fortes chances d’être aussi imaginatif que le plus créatif des romanciers.
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"J'aime assez les jardins un peu clochards, un peu démissionnaires (que ce soit de leur faute ou non), haillonneux, avec des pointées de ronces, au bord de l'abandon. Je les appelle des "doucets". Cà veut bien dire ce que çà veut dire, qu'il s'en dégage en effet de la douceur, une douceur grise, pelucheuse, cendre et nuage".

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Le chef d'oeuvre de Westwell Manor : le Jardin de Lune.
Comme son nom l'indique, c'est un jardin de nuit. Il ne prend sens qu'à l'heure où les fleurs les plus éclatantes sont comme éteintes par les ténèbres.
Il se présente alors sous la forme d'un espace circulaire qui évoque le disque lunaire.
Argentées ou d'une blancheur candide, contrastant avec un miroir d'eau d'un noir d'encre où la lune semble flotter à la façon d'un immense nénuphar, les plantes qui le composent ont été choisies pour leur capacité à refléter la lumière de la lune, ainsi que pour les parfums qu'elles exhalent dans l'obscurité - un assemblage capiteux de jasmin, de chèvrefeuille et de ces belles-de-nuit si bien nommées qui, filles de la famille des solanacées comme la fleur de tabac, développent de gourmandes fragrances d'épices, de vanille, de fruits secs (melon et figues) et de miel.
Lorsque l'obscurité s'épaissit, les feuillages argentés s'estompent à leur tour ; alors ne subsiste plus que la gloire immaculée, diaphane, éthérée, des fleurs blanches, lys royaux, chèvrefeuilles, polianthes tuberosa, aux fragrances jasminées, balsamiques, orientales, aux notes ensorcelantes d'orange, d'amandes et de miel.
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Videos de Didier Decoin (41) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Didier Decoin
Auteur de près d'une cinquantaine de livres et d'une quarantaine de scénarios pour le cinéma et la télévision, membre de l'Académie de Marine, président des Écrivains de Marine, Didier Decoin nourrit aussi une véritable passion pour la navigation. En invitant Isabelle Autissier, Isabelle Carré et un invité surprise à sa carte blanche, le président de l'édition 2022 Du Livre sur la Place réunit toutes ses passions.
Isabelle Autissier, "Le Naufrage de Venise" (Stock) Isabelle Carré, "Le jeu des si" (Grasset) Didier Decoin, "Le Sang des Valois, tome 1 - L'Homme du fleuve" (Glénat)
Une rencontre animée par Françoise Rossinot, le 9 septembre 2022 à l'Opéra national de Lorraine.
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