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Guy Delisle, après ses fameuses chroniques de voyage, nous offre une chronique de son job d'étudiant dans une fabrique de papier au Québec. Si on reconnaît la patte de l'artiste, le thème et le traitement de ce tome ne sont pas sans rappeler les ouvrages de son compatriote Michel Rabagliati. Même sens de l'anecdote et de la nostalgie, des contacts sociaux et de tous ces petits détails qui permette à chaque lecteur de se sentir pris dans l'histoire d'une façon ou d'une autre.
J'ai trouvé ce tome moins piquant que les autres chroniques mais le contexte de l'histoire s'y prête moins et, en contrepartie, j'ai été heureuse d'en apprendre un peu plus sur la jeunesse de Guy Delisle
Le dessin est tres sympa, en déclinaison de noir/gris avec des détails jaunes vifs. Une très bonne idée, judicieuse et efficace.
Une très chouette bd qui a juste de tord de nous donner des envies d'encore...
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Pour une fois avec Chroniques de jeunesse, ce n'est pas dans un voyage au bout du monde que nous entraine Guy Delisle mais plutôt dans un voyage dans le temps. Dans ce roman graphique, l'auteur de bande dessinée revient sur ses années de fin de lycée et de début d'études et sur le petit boulot qu'il occupait alors l'été dans une usine de papier afin de mettre de l'argent de côté pour l'université.

Dans ce dernier ouvrage de Guy Delisle, j'ai retrouvé tout ce qui fait que j'adore cet auteur : tout d'abord le regard acéré que porte le dessinateur sur le monde qui l'entoure. le propos pourrait sembler ici plus banal puisqu'on ne découvre pas un pays méconnu mais une simple usine de papier au Québec et pourtant l'auteur arrive à nous rendre palpitant le moindre détail de cet environnement inconnu du commun des mortels (avec quand même la petite touche d'exosisme pour les lecteurs français due au fait que le récit se passe au Canada !). le trait semble simple au premier abord et pourtant les dessins sont très expressifs, passant du plan large au plan rapproché pour nous faire prendre conscience du gigantisme du monstre et de la taille démesurée des machines par rapport aux ouvriers qui les manipulent. le dessin est comme dans les précédents albums en noir et blanc avec des touches oranges pour souligner certains éléments : par exemple la vapeur et les odeurs omniprésentes dans l'usine sont rendues par de petites bouffées de gaz oranges comme si l'usine toussait ou crachait en permanence.

Et surtout dans cet album j'ai retrouvé avec délices le ton doux-amère et légèrement ironique de l'auteur avec ici une petite pointe de nostalgie en plus. Ses relations compliquées avec son père avec qui il n'arrive pas à nouer de vrai lien et qu'il croise parfois dans l'usine où il travaille aussi sans pour autant pouvoir briser la distance qui les sépare sont très bien rendues et très émouvantes. La prise de conscience par le jeune Guy de l'intérêt des études pour échapper au monde si dur et épuisant de l'usine qui use prématurément les ouvriers sonne également très juste. Et puis en tant que lecteur curieux il y a un petit côté plaisant sur ce retour en arrière permettant de mieux connaître la jeunesse d'un auteur de bandes dessinées maintenant reconnu.

J'ai dévoré cet album et je pense que je le relirai pour mieux en profiter car certaines planches sont magnifiques. Quel clin d'oeil pour un auteur que de dessiner le jeune Guy ouvrier luttant avec un simple balai face à des montagnes de papier menaçant de l'ensevelir et qu'il doit pousser dans une trappe pour les mettre au rebus ! J'y ai vu une jolie métaphore du travail d'écrivain ou qui sait une vision prémonitoire de la revanche que prendrait un jour l'auteur sur ses jeunes années. Ce roman graphique est un vrai plaisir de lecture, sous son aspect simple le dessin est très travaillé et donne une belle vision de cette usine pas comme les autres et le propos est passionnant. A ne pas rater… comme les autres albums de Guy Delisle si vous ne les avez pas encore lus !
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Après les chroniques birmanes et les chroniques de Jérusalem, voici venir les chroniques de jeunesse de Guy Delisle. Cette fois-ci, ce n'est pas un carnet de voyage sur une dictature ou un Etat en guerre contre ses voisins mais plutôt un souvenir d'adolescence concentré sur le travail d'été dans une usine de pâte et de papier située à Québec sur l'embouchure de la rivière Saint-Charles. C'est clair que cela sera moins dépaysant !

Cela me renvoie incontestablement à mes propres souvenirs dans les années 80. Pour financer ses études, certains d'entre-nous sommes obligés de travailler à l'usine et mettre la main dans le cambouis. On s'aperçoit alors comme l'auteur que l'on sait pourquoi on fait des études. On reste alors humble.

En effet, je n'envie absolument pas la vie difficile des ouvriers avec des conditions de travail répétitives et parfois dangereuses. Il est vrai qu'à plusieurs reprises, on appréhende l'accident fatal au cours de notre lecture. Ces rouleaux compresseurs peuvent si vite happer tout un corps jusqu'à l'écrabouillement.

Je déplore un peu le manque d'émotion ou d'empathie dans les rapports humains notamment lorsque l'auteur apprend le sort de Jake. Cependant, l'auteur reste certainement fidèle à son vécu. C'est parfois un peu froid également avec son père qui travaille pourtant dans les bureaux de cette usine. Il en explique les raisons et il faut faire preuve de compréhension. En tout cas, il y a une acceptation assez remarquable de sa part. On arrive véritablement à comprendre sa réaction.

C'est dommage d'être resté cantonné pratiquement à cette grise usine dont on saura tout sur le fonctionnement des machines dans les moindres détails. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur le parcours de jeunesse de l'auteur même s'il dévoile parfois certains aspects. Tout se concentrera sur les anecdotes de la vie de ce complexe industriel avec une pointe d'humour.

On notera au niveau graphique une petite touche colorée en orange sur le T-shirt de l'auteur notamment. Cela égaye un peu par rapport à cet univers assez triste.

Pour le reste, cette chronique est fort bien réalisée. J'aime de toute façon le style graphique et narratif de cette auteur. On se laisse prendre par le récit malgré un enjeu moindre que dans ses précédentes oeuvres.
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On m'avait déjà offert Chroniques birmanes et surtout le guide du mauvais père. Je retrouve ici le sens de l'observation et l'ironie de ce génie de l'autocritique, dont le dessin faussement simple s'adapte aussi bien aux personnes qu'aux machines monstrueuses. Son personnage étonné, dont le nez est toujours de profil mais dont on voit généralement les deux yeux, est une marque de fabrique aussi caractéristique qu'un hiéroglyphe de la haute époque.
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Pour payer ses études, Guy va travailler à l'usine. Une papeterie (celle qui fabrique le papier sur des rouleaux de plusieurs tonnes, pas celle qui vend des stylos et des enveloppes) gigantesque, éprouvante, chaude, humide et exigeante. L'apprentissage du métier d'ouvrier et de la fatigue.

Un dessin remarquable en noir et blanc avec quelques aplats de jaune qui colle remarquablement bien avec l'usine, son architecture et sa mécanique. Des points de vues qui expriment parfaitement le gigantisme des installations qui s'impose au petit nouveau.

Pourtant, même si elle semble fidèle, l'histoire reste superficielle. La relation avec le père est bien vite balayée et celles avec les ami.e.s à peine esquissée. Certes, le sujet n'était pas là.
Lien : https://www.noid.ch/chroniqu..
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Guy Delisle nous entraîne encore ici dans une oeuvre personnelle, mais qui, cette fois, est plus tournée vers ses racines que vers sa découverte du monde. C'est son expérience d'emploi étudiant dans une usine de pâtes et papier à Québec qu'il nous relate. Bien que cela se veuille très personnel, nous sommes probablement plusieurs à reconnaître dans ce choc de culture des éléments qui rappellent notre propre parcours. C'est en cela que ces chroniques réussissent à raconter quelque chose d'intime tout en ayant une résonance plus universelle. Pour ma part, en me plongeant dans cette lecture, c'était les décors de la Coleco, une usine de jouets du quartier Saint-Henri dans le Sud-Ouest de Montréal qui s'étalaient devant moi. J'y ai passé quelques mois à l'été 1972, je crois. Mon objectif était de me payer ma première flûte traversière. Comme Delisle le fera un peu plus tard et comme il le décrit si bien dans ses chroniques, je découvrais le monde du travail et le choc éprouvé en se rendant compte que, pour certains, ce cadre de travail dans la chaleur et dans le bruit, c'était le cadre d'une bonne partie de leur vie. Delisle fait revivre ces moments en finesse et en toute simplicité. Voilà tout l'impact de ce récit illustré.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Guy Delisle (un de mes auteur canadien préféré) publie cette année chez Shampooing des chroniques de sa vie estudiantine. Il raconte comme il sait le faire, sans exagération, tel quel, ses boulots d'été dans l'usine de papier où travaille son père. J'ai aimé car j'ai également travaillé dans l'usine où bossait mon père, et même si le contexte diffère, on a pensé à la même chose tous les deux, éviter d'avoir à travailler en usine toute sa vie.. Par les situations qu'il décrit, il livre une petite étude sociologique très pertinente sur le monde ouvrier. le recueil se lit très vite et assure au niveau graphisme.
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Guy Delisle a passé trois étés à se faire un peu d'argent dans l'énorme usine à pâte à papier et à papier de Québec.
Certes, une usine c'est moins exotique que Pyongyang ou que la Birmanie. Mais c'est tout de même bien dépaysant et très instructif ; personnellement je n'ai jamais mis les pieds dans une usine. Comme d'habitude avec Guy Delisle, c'est clair, précis, bourré des petits détails qui font le charme, sans prétentions, extrêmement sensible et humain. La bichromie grise et jaune est bien agréable à l'oeil.
Le côté émouvant, cette fois, ce n'est pas la situation de l'auteur en papa poule, mais au contraire sa situation en tant que fiston adolescent, tout aussi pudique et malhabile dans les relations sociales que son père. Car on comprend que cet ouvrage est un hommage à son père, qui a travaillé toute sa vie dans cette usine.
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Il y a assurément une petite musique Guy Delisle ! Que ce soit dans l'évocation de ses voyages, souvent dans des contrées dont on peut être curieux de pénétrer ( Jésuralem, Pyongyang, la Birmanie) ou dans sa vie de père, toujours on retrouve son regard tendre et curieux qui fait le sel de ses romans graphiques. Ses"Chroniques de jeunesse" ne dérogent pas à la règle alors qu'à priori, le récit de son boulot durant trois étés dans une fabrique de papier n'avait rien de bien fun.

A l'entrée de l'âge adulte, Guy Delisle vit chez sa mère divorcée. Il fait des études d'art, rêve de travailler dans l'animation et consacre ses loisirs à dessiner seul dans sa chambre. Il est solitaire mais garde l'oeil vif. Tout est découverte pour lui. L'impressionnante usine, véritable personnage imposant de présence voire de dangers mais aussi les hommes qui y travaillent, vont devenir sous son trait fin un formidable fil rouge romanesque, pédagogique aussi (dans le bon sens du terme) et sociologique. On trouve également en arrière-plan des ressorts plus psychologiques, plus personnels notamment avec ce portrait en filigrane de son père divorcé et solitaire ( lui aussi) , travaillant dans cette même usine ( mais dans les bureaux). Sans s'appesantir, tout en finesse, l'ombre de ce père se joint, à celle immense de cette usine, pour distiller une douce mélancolie, entre rendez-vous ratés, image nostalgique et temps qui passe.

Teintées d'un recul humoristique bienveillant, ces chroniques, même si apparemment moins clinquantes que ses précédents albums, sont un régal de lecture et d'émotions diverses ( on peut même frissonner face à ces monstrueuses machines ).
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Avant d'être le globe-trotter qui a dessiné ses expériences asiatiques, Guy Delisle a connu, le temps de quelques semaines marquantes, la vie à l'usine, celle qui employait son père. Voici le récit des étés passés à travailler à Québec à l'usine de papier, en production.

Jamais déçue avec Guy Delisle. Ici encore, un magnifique album témoignage, d'une valeur documentaire et pédagogique indéniable. Il nous prête ses yeux, qui n'ont rien oublié de sa découverte de la fabrique. Même si son père y travaillait en tant qu'ingénieur, le peu d'échanges qu'il avait avec lui ne lui avait pas permis d'imaginer le quotidien des ouvriers de la production. C'est avec eux qu'il va apprendre, au rythme des rouleaux, en s'appropriant les gestes techniques à connaître, et surtout en nous livrant un récit qui ne peut qu'intéresser les passionnés de patrimoine industriel et d'histoire du travail. Humainement, il y a là aussi comme un roman d'apprentissage, une expérience particulière qui représente un moment crucial de la vie de Guy Delisle, alors étudiant en Arts Plastiques. C'est bien la raison pour laquelle il a cru bon de revenir sur cette histoire des décennies plus tard... pour mon plus grand bonheur !
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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