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Un livre extrêmement beau et profondément triste, auquel je pense encore souvent car je vis entourée de bois.


C'est un livre de non-fiction. On y apprend comment vivent les chevreuils (et comment vit un homme parmi les chevreuils), comment survivre dans les bois (si par pour toujours, on peut se débrouiller pendant tout un temps avec les conseils de Delorme). On apprend beaucoup sur la forêt. Et puis, hélas, sur l'homme. Mais cela, est-ce qu'on l'apprend vraiment, ou est-ce qu'on le savait déjà ?


La vie des chevreuils peut être surprenante pour ceux qui n'aiment pas les animaux. Les autres apprendront beaucoup sur la forme, mais seront-ils étonnés de lire combien ces chevreuils sont intelligents, qu'ils ont des émotions, et comprennent celles des humains ?
Pareil pour la forêt, car qui dit chevreuil, dit bien évidemment forêt. On vit une immersion humaine et totale dans la forêt. C'est différent de tous les rapports écologiques que nous lisons habituellement. Ce sont des renseignements complémentaires très précieux, et c'est du vécu.


Ce qui est agréable aussi, c'est qu'on peut bien s'identifier. Comme lecteur, on se sent invité à vivre avec Delorme dans cette forêt, parmi les chevreuils. Avec lui, on vit les joies, les amitiés, les difficultés et les profondes douleurs.


Finalement, on comprend aisément pourquoi les chasseurs ne veulent pas croire l'histoire que Delorme a vécue. Ils devraient se regarder dans le miroir et se poser la question : maintenant que je sais tout cela, est-ce que je veux être cette personne qui occasionne toute cette tristesse, et complètement inutilement ? Est-ce que je suis ainsi ? Ou est-ce que je pose mon fusil ?
Car Delorme explique bien que la sélection naturelle fonctionne très bien, que même s'il n'y a pas de chasse, il n'y aura pas trop de chevreuils. On les voit dans les prairies et potagers, non pas parce qu'il y en a trop, mais parce qu'ils ont trop peu de forêt / sous-bois / nourriture. de surcroit, les chasseurs occasionnent de grands dégâts au niveau psychique des chevreuils et autres animaux.

Et pour les chasseurs, voici cette histoire vraie de comment vivaient les Indiens en Amérique.
Ils étaient végétariens. Pourtant il y avait parfois de la pénurie, sans doute vers la fin de l'hiver. Alors il était décidé qu'il fallait chasser le buffle pour faire survivre la tribu. Les chasseurs avaient observé le troupeau, savaient quel(s) buffle(s) ils pouvaient chasser sans occasionner de dégâts dans le troupeau. Bien sûr, ils ne chassaient que la viande dont ils avaient vraiment besoin.
Et avant d'aller à la chasse, ils s'excusaient auprès de Dieu des Buffles, demandaient pardon, expliquant pourquoi ils allaient tuer un buffle.

Pareil pour ceux qui aiment la nature, mais qui ne trouvent pas grave de bâtir un peu, un simple camping, ça ne fera pas de tort, tu verras », ou ceux qui disent qu'il faut une route, et ceux qui débroussaillent et prennent ainsi de l'alimentation précieuse à la nature, ou encore ceux qui enlèvent la nourriture aux arbres pour faire des pellets, tous ceux n'ont rien compris. L'homme doit NE RIEN FAIRE. Et c'est ce qu'il fait le moins bien.


Bon, j'ai beaucoup, énormément aimé ce livre.
Pourtant je trouve qu'on saute beaucoup dans le temps. le livre est constitué d'histoires vécues, mais parfois on saute d'une saison à l'autre, ou bien on a l'impression d'aller plusieurs années en avant, le vécu de Delorme est très différent, pour revenir en arrière après. Il aurait pu éviter de me déboussoler en ajoutant une date, un mois ou une saison et l'année près de chaque vécu. Ou bien, si c'est trop difficile, un « période » avec la saison.


Voilà, ma chronique se termine là. Maintenant, j'ajoute un peu de philo personnelle, si ça ne vous dit rien, vous arrêtez ici. Et sinon, bonne lecture.

La lecture était philosophique au début. Ainsi, Delorme explique que le plus dur, ce n'était pas de survivre en forêt, mais de vider le cerveau des pensées psychologiques, et d'apprendre à vivre comme les chevreuils, dans l'instant. Sans passé ni avenir. Hors dur temps, si on le voit de façon philosophique.
C'étaient de très beaux textes, et on le ressent quand il parle de ses aventures. Quand il arrive dans la forêt, il est une page blanche, tout innocence, et émerveillé par tout. Bien sûr, il est très intelligent, discipliné, technique il apprend à survivre. Mais le fond n'est pas seulement intellectuelle, on ressent une vraie intelligence, une sagesse.


Au fil des pages, j'ai ressenti comme si Delorme perdait cette sagesse. Impossible de dire si cela s'est produit dans les bois, ou si c'est arrivé lorsqu'il a plus vécu parmi les humains, et est peut-être devenu plus dur.
En avançant dans le livre, et surtout vers la fin, il devient de plus en plus l'activiste qu'il est maintenant.


Évidemment, quand on voit les dégâts de la chasse, qu'on comprend l'impact au niveau social du chasseur et de l'humain qui ne protège pas les bois, quand il doit rendre compte de toutes ces terres qui sont réduites à blanc, on comprend qu'il veuille nous convaincre à traiter bois et animaux autrement.


Malheureusement pour lui, cela ne se produira pas. D'abord, il n'y aura que ceux qui aiment la nature qui l'écouteront. Ensuite, cet activisme, ne sera-t-il pas plutôt fait de batailles, d'agression ? Il y aura les conflits avec ceux qui ne respectent pas la nature, les lobbys etc. Et… même les activistes auront des idées différentes, vont se chamailler. Ainsi, l'activisme deviendra une source de conflits, conflits, conflits, d'angoisses, de tristesse, et une perte d'énergie incroyable.


Bien sûr, si Delorme veut être activiste, il peut le faire. Mais, s'il n'a pas perdu la sagesse qu'il avait au début du livre, je lui conseille d'en parler aussi, car sans cela, pas de changement, c'est certain. L'humain ne changera pas profondément, radicalement son comportement tant qu'il n'aura pas changé lui-même.


Et si Delorme a perdu cette innocence (j'espère bien que non), je lui conseille de la retrouver au plus vite. C'est là la véritable urgence pour l'humanité.
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Médoc, octobre ensoleillé, un moment privilégié pour lire au jardin, profiter du chant des oiseaux et malheureusement être assaillie par les pétarades des chasseurs très près des maisons. Donc une pensée pour cette faune qui ne demande rien, seulement de vivre en paix.
Alors, c'est le bon moment pour lire ce livre, j'ai écouté Geoffroy Delorme dans les émissions et j'ai été subjuguée par ce récit original.
Au départ ce jeune homme est un enfant à la Prévert, préférant regarder par la fenêtre, rêver mais pas seulement, visiblement à l'étroit dans le milieu scolaire dont il a été retiré. Une scolarisation à la maison lui a permis de profiter de cette nature qui l'a toujours happée, pour lui l'occasion de se documenter et de vérifier ses connaissances sur le terrain.
Il n'est pas parti sur un coup de tête pour jouer les robinsons, Into the wild mais à l'inverse de Christopher McCandless mieux informé sur la nature pour y vivre.
Le lecteur verra que malgré tout c'est un long apprentissage, et que le risque est omniprésent.
La chouette et son hululement inquiète, les renards sont beaux, le chant des engoulevents berce mais le monde des chevreuils le happe pour toujours.
« A ce stade de l'aventure, je retourne encore de temps en temps à la civilisation, deux ou trois fois par mois, pour reprendre des forces. […] Je dors quelques heures dans mon lit d'enfant et je repars avant le lever du jour. J'évite de croiser mes parents qui réprouvent cette nouvelle vie d'homme des bois et ne manquent pas de me le faire savoir. »
Les détails du quotidien de la vie sauvage font que le lecteur est lui aussi en immersion dans cette forêt.
Chaque chevreuil, chevrette a un nom, c'est plus que des animaux-amis, c'est une famille, où il apprend à vivre dans et de la nature mais lui aussi leur apporte cette empathie humaine.
Le premier c'est Daguet, il y a une scène drôlissime où à force de se sustenter avec certaines plantes, il est ivre et complètement désinhibé.
C'est une démonstration que ce monde-là est un monde essentiel même si invisible pour la plupart d'entre nous.
« La vie sauvage est ainsi faite et dans cette nature que j'aime tant, à la fois si belle et si cruelle et dont les bois sont témoins, je me dis que si les arbres pouvaient pleurer, des rivières de larmes couleraient dans nos forêts. »
C'est un constat de l'homme qui s'approprie, saccage le territoire comme si lui et seulement lui avait le droit de… Pas une pensée pour cette faune et cette flore détruite alors qu'ils nous sont indispensable pour un équilibre écologique sans lequel notre vie n'est pas la même.
« Une forêt, c'est avant tout une communauté d'arbres qui accueille d'autres communautés végétales et animales. Lorsque l'équilibre sylvestre est ébranlé, ce sont toutes les communautés qui sont fragilisées. La forêt, c'est le reflet de la vie : complexe, mystérieuse, changeante. »
Dit comme cela de nos jours cela peut être naïf, mais autrefois c'était un savoir que beaucoup recevait en héritage familial, maintenant ce savoir a disparu.
Je sais la polémique qu'il y a eu autour de cet ouvrage et les doutes émis sur la véracité de ces 7 ans de vie à l'état sauvage.
Personnellement j'ai envie d'y croire.
C'est une belle lecture qui fait considérer les changements que chacun devrait effectuer pour respecter Dame nature et ses hôtes dont nous faisons partie.
L'écriture n'a pas la beauté de celle de Maurice Genevoix mais l'intention est belle et les photos sublimes tant nous avons l'impression de regarder un album de famille.
©Chantal Lafon

Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Geoffroy Delorme partage avec générosité une partie de son histoire bien particulière ; un chemin de vie partagé pendant 7 ans aux côtés des chevreuils. "Malgré" l'anthropomorphisme, le récit est fort intéressant et sans longueur. Par contre, j'ai trouvé le récit très allégé sur la partie "survie". Par exemple ce qui touche à la partie hivernale. Des éléments en plus auraient été les bienvenus et auraient permis d'équilibrer les propos et événements cités dans l'histoire (sans doute un choix de l'éditeur). Par contre la présence de photos apporte beaucoup à ce témoignage !

Ce livre fait voyager au coeur de la forêt, reconnecte au vivant sans passer par les lourdeurs scientifiques. Que ca fait du bien en cette période !
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Une approche extraordinaire avec les chevreuils dont il se fait l'ami, apprenant d'eux comment vivre et se nourrir en forêt. Passionné de nature et photographe animalier, il part vivre dans la forêt, proche de chez lui, en Normandie, pendant 7 ans.
Il aura des contacts incroyables et tellement rapprochés, quasi humains, avec ses amis chevreuils.
Une lecture qui fait du bien, nous emportant loin de l'agitation qui nous entoure. Des moments magiques.
A lire.
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Bien que soutenant l'écologie, la biodiversité, la lutte contre toutes formes de pollutions et la nécessité de changer nos comportements, je ne fais pas partie de ces extrémistes purs et durs qui, si on les écoutait, prenant leurs propos à la lettre, nous ramènerait vite fait dans la préhistoire, où selon les principes végan, on devrait, en outre, s'abstenir d'être chasseur pour survivre. Quand les uns parlent de transition et de développement durable, d'autres, tels que les antispécistes, parlent d'éradications totales de certaines pratiques de vie nuisibles aux multiples espèces du monde vivant.

Geoffroy Delorme, l'homme chevreuil, pousse, bien plus loin encore, l'expérience de la relation au Vivant du niveau animal et végétal. Plus qu'un homme des bois qui vit en forêt et vit de la forêt, il devient La forêt... Pendant 7 ans, en toutes saisons, il séjourne 24 heures sur 24, dans la forêt domaniale de Louviers en Normandie. Plus qu'une immersion dans cette Nature grandiose, c'est bien au-delà du mimétisme, la volonté ferme de comprendre et ressentir ce que vivent tous les habitants des bois et particulièrement ceux portant bois... les chevreuils auxquels il va se lier en toute confiance et amitié. Pour nous, quidams lambda, citoyens des villes et bourgs d'un monde dit civilisé, ce que nous conte l'auteur de ce livre, dépasse l'entendement sans pour autant qu'on puisse penser qu'il ait perdu toute saine raison d'être et d'agir ainsi, en-deçà de toute notion de confort et de conformité aux standards de notre vie moderne. On en déduirait tôt que c'est un retour à la vie sauvage... il n'en n'est rien... au défilé des pages, on commence à comprendre qu'à l'inverse, « vie sauvage » pourrait tout aussi bien qualifier les pratiques et les comportements impliqués par la vie tumultueuse des humains de notre temps, soumis à tous les aléas de notre monde hyper technique et hyper connecté, broyeur de toutes possibilités de saines contemplations. Ces humains sont aussi, depuis la nuit des temps, d'inconditionnels chasseurs, prédateurs d'espèces, particulièrement de celles vivant en forêt, zone de chasse où abonde le gibier.

Déjà enfant, Geoffroy Delorme était un grand amoureux de la nature et passait beaucoup de son temps libre à parcourir les bois et les champs de son voisinage. A vingt ans, sa rencontre avec un chevreuil curieux et joueur que, d'emblée, il baptise du nom de Daguet, va bouleverser le cours de son existence. Ces deux là ont tôt fait de s'apprivoiser...



l'écriture est simple, sans artifice, découlant d'un langage rigoureusement descriptif, suffisamment imagé pour plonger dans l'ambiance sylvestre en partageant avec délectation toutes les sensations et émotions de l'auteur. du sol moussu à la canopée, des clairières mi ombragées à l'orée frangée de brume, en passant par les halliers, et autres fourrés hérissés de ronces, on pénètre les 3 dimensions de la forêt, pour en capter tous ses parfums et fumets, mélange d'humus et de plantes odorantes du sous-bois, un délice originel d'un monde qu'on a délibérément oublié, un paradis perdu et, ici, miraculeusement retrouvé.



Silence plein d'échos, la forêt murmure, nous chante le vent, les arbres racontent les âges, la faune danse la vie qui défie l'espace et le temps, nous vivons avec les chevreuils aux « personnalités » bien différentes d'un sujet à l'autre... mieux encore : nous sommes chevreuil !


L'humanité est sortie de la nuit des temps où la forêt partageait le ciel avec les océans...

Les pierres, les plantes, les animaux, les humains appartiennent au même univers... des chevreuils pour amis, quelle grâce du ciel ! Merci Monsieur Geoffroy Delorme, de nous avoir ouvert les yeux et montrer la voie !...
Lien : https://www.mirebalais.net/2..
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Vivre 7 ans en forêt sans préparation... Il y a de quoi rester interrogatif. Néanmoins, j'ai beaucoup apprécié la description de la vie de ces chevreuils avec qui l'auteur a partagé le territoire. J'ai découvert et appris de nombreuses choses qui ne me feront plus regarder la forêt et ses habitants de la même manière. J'ai souri et j'ai pleuré lorsque chaque personnage (et oui, l'auteur a su personnifier ses compagnons chevreuils) traversaient une épreuve.
C'est un joli récit et surtout un bon moyen de découvrir cet animal que nous avons tous croisé mais qui était un grand inconnu pour moi.
De plus, les photos rendent les choses plus touchantes.
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«L'homme-chevreuil» est le récit de dix ans passés par son auteur, Geoffroy Delorme, avec les chevreuils.
Depuis son enfance, à force de passer du temps en forêt (99.99% de son temps en fait), Delorme a gagné la confiance de ses habitants : il nous raconte l'histoire de Daguet, Chévi, Étoile, Prunelle et les autres, de leur vie alors que leur milieu est de moins en moins sauvage : à force d'exploitation de la forêt, de coupes franches et de monoculture sylvicole, les chevreuils ont de plus en plus de mal à trouver leur place.
Il est surtout question de sa véritable amitié avec certains d'entre eux, de leur sensibilité et de leur intelligence. Il nous raconte leur vie, et le livre contient de jolies photos qui nous les rend plus vivants encore.
Il nous explique aussi son mode de vie, comment il s'est nourri (autant le dire, c'était pas la fête), comment il se reposait, et comment il en était arrivé à ne plus vouloir quitter la forêt. Il explique la rudesse de la vie en hiver, mais aussi la joie de vivre au jour le jour au milieu de la nature.
On ressent la passion de l'auteur pour la vie en forêt et pour ses amis les chevreuils. Pour moi qui ne connaissais pas grand chose sur ces animaux, ça a été une lecture intéressante et m'a donné envie d'en savoir plus sur eux.
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Une aventure individuelle qui interpelle puisqu'il s'agit du témoignage au long cours d'un jeune homme devenu par choix le "frère" de chevreuils, considérés comme des individus : il les nomme, les reconnaît, les inscrit dans des "familles", décrit leurs caractéristiques physiques, leurs traits de caractère, partage avec nous leur quotidien...
C'est un peu comme si les chevreuils apprivoisaient un humain (volontaire!), acceptant de l'intégrer, et qu'on suivait ce processus d'adaptation à une vie si différente.
L'auteur est parfaitement lucide, et conscient des difficultés, voire des limites de ce radical changement de mode de vie. D'ailleurs, il sait que, physiquement, il s'épuise à vivre ainsi : il choisit d'endurer le sommeil en pointillés, une nourriture inadaptée à ses besoins, le froid...
Sa vie sociale semble comblée par les chevreuils ; il ne cache pas qu'il a connu une enfance solitaire, puisqu'il a été retiré de l'école au CP, et que sa passion pour la nature et la vie en extérieur s'est développée jusqu'à ce choix radical d'une vie en immersion, pendant plusieurs années, dans le monde sauvage.
Le livre a naturellement été écrit après son retour dans notre monde. Il est riche à la fois de l'expérience personnelle de l'auteur, de très belles photos, et de connaissances sur les animaux, de lectures.
J'ai lu rapidement ce livre il y a déjà quelques semaines, et je constate qu'il a laissé des traces durables, réactivant des interrogations existentielles sur le rapport homme-vivant.
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Ce n'est pas une aventure banale que nous conte ici Geoffroy Delorme, mais une aventure hors norme. Hors norme de par sa durée : 7 années à vivre dans les bois en se nourrissant de ce que lui offre la nature. Hors norme de par sa patience à conquérir la confiance des chevreuils et des chevrettes qui vivent sur le même territoire que lui. Hors norme de par les connaissances que Geoffroy a accumulées sur la forêt et les animaux qui y vivent.
Et même si pendant ce temps-là il dut recourir par intermittence au "retour à la civilisation" en se rendant dans la maison de ses parents pour y trouver un peu de chaleur et de nourriture plus substantielle, cela ne dénigre en rien cette histoire d'amour entre un homme et l'environnement qu'il a choisi pour vivre.
Il y a un épisode qui m'a choquée. Quand Geoffroy ne peut entrer dans la maison de son enfance que par "effraction" car la serrure a été changée. Et en plus toute la nourriture dont il aurait pu bénéficier a été cachée. Il est reparti bredouille. Comment peut-on, en tant que parents, renier son enfant de pareille façon uniquement parce qu'il a choisi de vivre différemment ? Pourquoi ne pas accepter qu'il revienne de temps à autre, même en cachette, et lui permettre de se sustenter pour survivre dans le milieu hostile qu'il a choisi ? Ceci montre bien que si l'on décide de vivre autrement, on est très vite mis au ban de la société.
J'ai eu beaucoup de plaisir à vivre cette aventure par procuration et j'ai appris que la forêt est en premier lieu un habitat pour nos amies les bêtes et que l'homme qui la prend pour un terrain de jeu ou un terrain de chasse devrait apprendre à mieux la connaître et la respecter.
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C'est un point de vue, ou de coeur, fascinant que nous offre cet homme hors du commun.
Hors du commun dès l'enfance, descolarisé, reclus de toute forme de vie sociale, la forêt devient son refuge clandestin. Il ne subit donc aucune influence ni aucun formatage quand il découvre la sylve et ses habitants... Seules des connaissances livresques naturalistes choisies en autonomie viennent amener un point de vue anthropique à Geoffroy Delorme. C'est donc de corps à corps, de coeur à coeur qu'il s'immerge petit à petit jusqu'a l'incorporation totale dans le milieu.
Puis il nous fait le cadeau de cette candeur avec une belle plume sincère. C'est une histoire unique sous nos latitudes.
Je l'ai lu avec la curiosité d'une ethnologue que je ne suis pas, mais que nous devrions tous être un peu pour élargir notre vision des choses, notre connexion au vivant. L'auteur défend la cause des chevreuils, et bien plus.
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