Goya était, on le sait, un fanatique des Courses de Taureaux, le plaisir national par excellence des Espagnols. L'on affirme même que Goya, bien qu'assistant comme simple spectateur, descendit plus d'une fois dans l'arène et qu'il se signala par son habileté à combattre le taureau. Cette passion, ne nous en plaignons pas, nous a valu la célèbre série de la Tauromachie, dont les cuivres après avoir circulé dans diverses mains en France, de Loizelet à Ricardo de Los Rios, sont enfin rentrés dans la de Goya, et devenus la propriété du Cercle des Beaux-Arts de Madrid.
A dater de 1810 environ, Goya grava presque autant qu'il dessinait ou peignait. C'est à partir de ce moment en effet, qu'en dehors des quelques pièces isolées de son oeuvre, parmi lesquelles figurent les célèbres Prisonniers, que Goya commence, arrête, puis poursuit et termine ses séries des Désastres de la Guerre, des Disparates (ou Proverbes) et de la Tauromachie.
Francisco Goya avait un frère, Thomas, de quelques années plus âgé que lui et qui l'initia aux premiers secrets de la peinture; ces conseils ne suffisant pas, Goya fut alors envoyé à Saragosse, à peine âgé de 12 ans, chez le peintre Joseph Luzan Martinez (né en 1710, mort en 1785), fondateur d'une Académie publique des Beaux-Arts et où il resta cinq ou six ans.