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Citations sur Hanah Baxter : Récidive (71)

"Le plus dur est de vivre avec soi-même……. Avec cette personne qui se lève et se couche en même temps que toi, envahissante et épuisante. Qui surgit devant toi chaque fois que tu te regardes dans une glace, qui s'impose sans te demander ton avis. Toujours la même, sauf qu'elle te rappelle tous les jours que tu vieillis.
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Aucun des proches des petites victimes n’était venu assister à l’exécution. En dépit du plaisir que cette vision aurait pu leur procurer. Personne ne voulait remuer un passé d’horreur, risquer de croiser le regard vide du tueur. Ils l’avaient assez vu, à la une des journaux et lors des procès.
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Elle avala péniblement un peu de salive, constata que ses muscles œsophagiens fonctionnaient et chercha à tâtons le pied de sa lampe de chevet. Il lui suffisait de l’effleurer pour que l’ampoule éclairât la pièce. Son regard croisa celui, ahuri, de Bismarck, son compagnon de solitude, un chat de la race des sphynx, à la peau totalement glabre. Lové sous la couette, il aurait volontiers prolongé sa nuit.
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Dans sa combinaison orange, entravé de la tête aux pieds par de lourdes chaînes, à sa façon de se mouvoir, les pieds en dedans, Nash avait l’air d’un gamin dans le corps d’un géant. Un sale gosse.
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En quoi un tel être pouvait-il croire ? se demandait Hanah Baxter. Quant à l’espoir, il était clair qu’il s’agissait de celui d’être libéré un jour, à moins que ce ne fût un espoir de rédemption, mais elle en doutait fortement.

Elle regrettait presque d’avoir accepté de venir. D’avoir fait tout ce voyage pour le voir. À cause d’une lettre. Plutôt, une phrase à l’écriture maladroite et à l’orthographe très approximative : Je vé être exécuter. J’aimeré vous voir et aussi que vous assister à mon exécution. Jimmy Nash.

Mais en réalité elle savait quelle avait été sa vraie motivation.

Ce qui l’avait poussée à accéder à la demande du tueur. Le fantôme d’un autre meurtrier. Son père. Erwan Kardec. L’assassin de sa mère. Libéré récemment après avoir purgé une peine de vingt-cinq ans sur trente écopés. Depuis qu’elle avait appris la nouvelle par Marc Carlet, son ancien professeur de français au collège, ses nuits étaient altérées par des visions, des cauchemars récurrents. Ce raclement au sol… puis les pas, lourds, dans le jardin. Elle les entendait toujours.

Hanah aurait souhaité voir son père à la place de Nash. Elle devait bien se l’avouer.
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Il la toisait d’un regard cru, un rictus lui entaillant le bas du visage comme une vieille cicatrice. Le crâne rasé et attaqué par les pelades, un visage encore congestionné d’une jeunesse d’alcoolique et de toxicomane. Sur ses avant-bras, tatoués en lettres gothiques, sous la forme d’un ambigramme, les mots « saint » qui, lus à l’envers, formaient « sinner » — pécheur — et « Faith » — la foi — qui en lecture inversée donnait « hope » — l’espoir.
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L’aube se lève enfin sur une mer calme et neuve, dans l’indifférence d’un soleil pâlot, comme si rien ne s’était passé. Une bruine froide balaie les rochers où s’accrochent encore les restes de l’épave déchiquetée. Joyce fixe le ciel gris de ses yeux grands ouverts que recouvre une fine membrane blanche, son visage a pris les teintes grisâtres de l’eau devenue son linceul. Le petit corps flotte à la surface, tel un tronc mort. Non loin, le cadavre de sa mère et celui de son frère dérivent en silence.

Enfermée dans sa cabine, Mary Rooke avait, une dernière fois, habillé Joyce et Edmond de leurs manteaux de laine, pour qu’ils n’aient pas trop froid dans l’eau glacée.
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Après une traversée de la Manche sans encombre, le temps est soudain devenu incertain et un vent d’est glacial s’est mis à souffler par rafales, entraînant de fortes chutes de neige. Dans cette atmosphère fantomatique, la mauvaise visibilité a empêché toute approche. Le capitaine a donné l’ordre de repartir vers le large dans l’attente d’une accalmie.
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18 novembre 1905, peu avant 23 heures, récif des Portes, au large de Saint-Malo



Cette nuit-là, une neige drue et un épais brouillard enveloppent les abords de l’une des passes de Saint-Malo. La mer est grosse, les vagues bouillonnent, coiffées d’une écume blanchâtre. La lumière du phare du Grand Jardin, perché sur son rocher à environ six cents mètres au sud-ouest de l’île de Cézembre, n’est plus visible, engloutie par les ténèbres. Les lames viennent frapper le récif du Courtil de claques monumentales.

Pour le Hilda, ça se présente plutôt mal. Aux commandes, le capitaine William Gregory, cinquante-six ans, la barbe fournie, le regard doux, plus de mille traversées à son actif, a déjà tenté plusieurs fois de s’engager dans la passe pour atteindre le port. En vain.
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« Chaque homme né à Saint-Malo a du sang de marin. » Hanah se souvenait précisément de cette phrase que son père se plaisait à répéter.
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