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EAN : 9782072840630
512 pages
Gallimard (04/04/2019)
3.61/5   717 notes
Résumé :
Janvier 2017, au Groenland. Là, dans le sol gelé, un oeil énorme, globuleux, fixe le ciel. On peut y lire une peur intense. C'est ainsi que huit scientifiques partis en mission de reconnaissance découvrent avec stupeur un bœuf musqué pris dans la glace. Puis un autre, et encore un autre. Autour d'eux, aussi loin que portent leurs lampes frontales, des centaines de cadavres sont prisonniers du permafrost devenu un immense cimetière. Pour comprendre l'origine de cette... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (202) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 717 notes
Un thriller haletant, crépusculaire à souhait. Des personnages complexes, engagés pour une cause, investis dans leur mission, avec leur part d'ombre et leurs petits secrets, leurs drames intimes, dissimulés au regard des autres, que l'on découvrira par petites touches, alors qu'ils s'enfoncent dans une tragédie qui va très vite les dépasser.
Ils sont huit : Anita, Malte, Mouni, Roger, Mathieu et son chien-loup Lupin, Luv, Niels… Tous se retrouvent dans l'unité centrale d'Artica pour une mission de veille sur les conséquences du réchauffement climatique à l'endroit le plus reculé du globe avant le pôle : l'inlandsis du Groenland. Par moins 35 degrés, les conditions de vie y sont extrêmes. La moindre petite erreur, le moindre oubli dans cette nature hostile et recouverte de glace, peut coûter la vie. Lors d'une virée, ils découvriront un cimetière de boeufs musqués prisonniers des glaces éternelles. Une hécatombe animale inexpliquée. Funeste découverte, car à partir de ce moment, tous se perdront dans la grande et interminable nuit polaire, dans cette nuit profonde, insondable et glaciale, dans ce silence qui « s'insinue jusqu'aux confins de l'âme, sourd dans les veines, emplit les oreilles » ; un silence « que l'on respire comme un air épais. le silence des glaces. »
On va les aimer, ou bien les détester, nos huit scientifiques ! On va les plaindre. Ils vont nous révulser. On va les encourager, parce qu'ils en ont bien besoin, croyez-moi sur parole ! On va prendre parti pour l'un, pour l'autre : « à sa place, j'aurais fait la même chose », ou bien « mais il est complètement fou de réagir comme ça, lui ! » Alors, forcément ! on est contraints de poursuivre toujours un peu plus loin la lecture, afin de voir comment nos huit compères vont se sortir du guêpier dans lequel ils se sont fourrés, de découvrir la nouvelle tuile qui va encore leur tomber dessus. Parce que Sonja Delzongle ne leur laisse aucun répit, à ces malheureux ! Aucun repos, aucun petit moment pour souffler un peu, ou rien ne se passe. « Que dalle ! », comme dirait Malte, le rebelle de l'équipe.
Des histoires du passé qui ressurgissent mal à propos. Un village d'inuits à jamais disparu dans une immense faille. de vieilles et terrifiantes légendes, à la faveur d'une tempête glaciale, qui refont surface. L'effondrement d'un immense glacier dans les eaux grises de l'Arctique. le constat amer, désabusé, d'une terre à l'agonie, intoxiquée par l'homme. Et surtout, surtout, l'insignifiance de nos petites vies dans la « gueule noire de l'inlandsis ».
Palpitant, poignant, je vous dis !



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Voilà , je m'en suis sorti mais je peux vous affirmer que jamais je n'accepterai de partir en expédition au Groenland, non , toutes vos propositions financières les plus mirobolantes, les plus folles resteront lettre morte .Les seuls icebergs que j'accepte de voir fondre désormais sont ceux qui rafraichissent de temps à autre mon apéritif préféré...D'abord , là -bas , à l'époque du roman, c'est pratiquement toujours la nuit . Il fait trrréééés froid , il y a des tempêtes et des vents puissants et , autour du camp de base de la mission , des bruits effrayants ...des traces d'ours....Bon , en même temps , si les membres de l'expédition sont là , c'est bien pour faire des recherches , pas du tourisme , non? Ou alors un tourisme un peu particulier tout de même. C'est qu'ils constituent une équipe hétéroclite, ces " chercheurs" venus de différents pays , hommes ou femmes , rejoints en renfort par la compétente Luv Svenden suite à la découverte d'une hécatombe de boeufs musqués emprisonnés dans les glaces...Sept hommes et femmes , sept , un chiffre pas si anodin....Oui , tiens , c'est vrai ça...
Ce roman est écrit avec beaucoup de talent , le récit et les dialogues sont très bien répartis, madame Delzongle , mais on le savait , a une belle plume .Ajoutez de très belles dispositions à écrire des histoires tortueuses à souhait, à faire revivre , enjoliver, voire même à inventer des légendes et vous savez que vous n'allez pas vous ennuyer et la plupart des commentaires saluent cette belle réussite car "Boréal " en est une et mérite bien tout l'intérêt que les lecteurs ont bien voulu lui porter.
Personnellement , si je partage globalement les avis , j'aimerais cependant apporter de légères remarques .D'abord , quant à l'histoire et notamment le personnage de Luv , une jeune femme bien perturbée lorsqu'elle décolle pour le Groenland et qui laisse derrière elle bien des problémes graves ...qui laissent supposer que son retour ....Ensuite , trop d'éléments seront un peu confus , obscurs , parfois même à la limite du crédible, je vous laisse juges . le roman démarre sur un rythme endiablé ,pas un instant de répit et puis , vers la fin , disons les 150 dernières pages , on a l'impression que le froid fige l'encre de l'auteure et que , peu à peu , on avance beaucoup moins vite , un peu comme si tant de choses avaient été dites que plus rien ne pouvait nous surprendre . Il me semble aussi que les personnages n'ont pas l'impact escompté, manquant un peu de " ressources" et n'ayant entre eux que des rapports fades, très superficiels...Enfin , oui , enfin , parti comme un brillant thriller , le livre va dévier vers le fantastique , voire le roman d'horreur , une horreur violente , extrême , difficiliment soutenable et je sais que certains babeliotes, fuient ce côté " gore " , il nous faut absolument les prévenir pour leur éviter de se trouver hors de leur " légitime zone de confort " .J'avoue avoir eu des difficultés mais me suis " accroché ".
Bien entendu , on tirera des leçons de cette " aventure " et je me dois de rendre hommage à l'auteure que j'aurai le plaisir de voir bientôt au salon du livre de Limoges et à qui je ferai dédicacer son dernier roman.
En attendant , je cause , je cause et , dans mon verre , les " icebergs " ont fondu ....Et puisque tout danger est désormais écarté...de mon verre , je me cale dans mon canapé et " à la vôtre " , chers ami(e)s , et à ceux qui disent qu'il ne faut pas boire , lisez "Boréal" et ...on en reparlera....Il ne faut jamais dire " fontaine , je ne boirai pas de ton eau " !!!!
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Lorsqu'un roman, dit thriller, est aussi captivant que Boréal, c'est vraiment une totale réussite. le terme thriller est tellement galvaudé que les lecteurs embarquent quelquefois dans des histoires pesantes, très loin de la qualité de celle présentée par Sonja Delzongle.

Boréal réunit tout les véritables et excellents atouts du genre avec un huis clos devenant de plus en plus angoissant, des protagonistes aux personnalités variées, depuis le chef qui n'exerce pas vraiment le pouvoir, jusqu'au jeune schizophrène qui trompe si bien ses partenaires, en passant par des filles, trois, qui portent toutes des croix personnelles, ce qui va ajouter à la densité du texte.

La véritable héroïne, c'est Luv, une vraie lutteuse pour la vie, sa vie, à tout prix. Pour lui donner toute sa dimension, Sonja Delzongle met en place une histoire parallèle qui, si elle ajoute un peu de longueur au livre, devient peu à peu indispensable à mesure que le lecteur pénètre dans les arcanes de la pensée de Luv, de ses traumatismes, de sa volonté et de son idéal de vie.

Et puis, il y a la nature, le froid, la glace, la tempête, les ours faméliques qui ont aussi besoin de vie et, surtout, la nuit polaire qui enveloppe toute l'action, chaque protagoniste cherchant la lumière, l'espoir, la vie.

La mise en scène est soignée, le fil jamais perdu, le suspense toujours renouvelée, l'ensemble par une écriture forte qui sait consacrer le juste nécessaire aux descriptions, celles de la glace sculptrice, des aurores boréales, des animaux, en tenant toujours le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page.

J'ai toujours un peu de réticence à enter dans un long thriller, la qualité étant tellement inégale, et les 500 pages de celui-ci auraient pu être dissuasives, mais j'avais eu l'occasion de savourer auparavant la belle écriture de Sonja Delzongle Sur l'île noire, et Boréal, dans un genre totalement différent, m'a conforté dans mon admiration.
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Ce livre est à part.
J'ai eu froid en étant au chaud chez moi. J'ai grelotté de froid et de peur pour ces explorateurs scientifiques qui ne voulaient, pour la plupart, que surveiller la destruction de notre monde.

L'immensité blanche, notre salut à tous..

Les deux histoires en parallèle m'ont passionnée et j'ai apprécié qu'il n'y ait pas vraiment de grand héros dans cette aventure. Uniquement des survivants.

Il s'agissait de mon premier livre de cette autrice, j'en lirai avec plaisir un deuxième.
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Au coeur de l'hiver groenlandais, huit scientifiques ont été missionnés pour étudier les conséquences du réchauffement climatique. Ces femmes et ces hommes, dont la plupart ont un caractère bien trempé, vont devoir cohabiter et s'accommoder de leurs inimités pour mener à bien ce qu'ils considèrent comme une mission de routine. Mais, ce qu'ils sont loin d'imaginer, c'est que dans la nuit polaire et l'immense désert de glace qui les entoure rôde de multiples périls. Lorsqu'ils découvrent un cimetière glacé de boeufs musqués morts dans des circonstances pour le moins étranges, les scientifiques ne se doutent pas qu'ils ont ouvert la boîte de Pandore. Bientôt rejointe par Luv, une biologiste spécialisée dans l'étude des hécatombes animales inexpliquées et jeune maman au passé compliqué et douloureux, l'équipe va devoir faire face à des événements inquiétants et mener une lutte acharnée contre un ennemi invisible et redoutable tapi dans l'obscurité polaire.
A qui se fier et comment rester en vie dans un environnement inconnu et inadapté à la survie de l'homme ?
Les membres de l'équipe pourront-ils seulement ressortir vivants des multiples pièges que leur tend cette nature âpre et hostile ?

Qu'elle nous fasse suer d'épouvante sous la chaleur accablante des terres arides de l'Afrique (avec "Dust") ou frissonner dans l'univers glaçant et inhospitalier du nord du Groenland, Sonja Delzongle puise son inspiration dans nos tabous et nos peurs les plus primales. Délaissant son héroïne récurrente Hanah Baxter, l'auteure nous livre un thriller terrifiant et diablement crédible mêlant problèmes liés à la maternité, difficultés rencontrées par les minorités ethno-culturelles et écologie. Loin de tout manichéisme, ce roman dérangeant soulève beaucoup de questions sur des sujets qui fâchent et interpellent nos consciences d'hommes qui se considèrent (à tort ou à raison) comme civilisés. Intelligent, intense et riche en rebondissements, "Boréal" est le thriller le plus captivant que j'ai pu lire en ce début d'année 2018.
Voilà un polar aussi glaçant qu'exaltant à savourer bien au chaud sous sa couette !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Citations et extraits (157) Voir plus Ajouter une citation
Luv n'oubliera jamais son arrivée sur cette côte du Groenland. Son premier atterrissage sur les pistes verglacées de Kangerlussuaq, après une lente entrée dans la nuit polaire, puis un survol de l'inlandsis, gigantesque plateau glaciaire posé sur l'océan Arctique, d'où émanait une pâle luminescence. A travers le hublot, elle a pu contempler l'immense mosaïque aux contours bleutés flottant dans le vaste silence. Un paysage morcelé, craquelé, un vitrail géant, traversé de fissures et de failles, où se mêlent eau, neige et glace. Là où toute vie est d'une précarité absolue, un véritable défi et où chacune a pourtant sa place. Ensuite sont apparues, comme des bougies dans la nuit, les premières lumières de Kangerlussuaq le long de la piste et celles de l'aéroport.
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- Certains ressortissants norvégiens, membres d'expéditions arctiques sauvés in extremis ......... avaient au fond du regard la même chose que vous ..........
- Quelle chose ?
- Une ombre.
L'ombre de celui qui a vu la mort de près et qui l'a peut-être souhaitée à un moment, avant d'être sauvé.
Et puis quelque chose, comme une sorte de condescendance lorsqu’il revient au monde civilisé, cette expression si singulière voulant dire : "Ce que j'ai vécu, jamais vous ne le vivrez. Ce que j'ai vu, jamais vous ne le verrez."
Ça prendra du temps avant que cette ombre ne se dissipe. Peut-être toute votre vie. Peut-être avant ..........
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La chaleur de l'enfant se diffuse dans tout son corps de mère. C'est incroyablement chaud, un bébé. Un vrai radiateur. La respiration régulière de Joy apaise Luv. Car en réalité, c'est dans ce sens que ça se passe. C'est l'enfant qui calme la mère.
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Ils avaient mis quarante-cinq jours, mais ils l’avaient fait, et étaient arrivés au pôle géographique le 3 avril 2000, sortant des ténèbres de l’enfer blanc où chaque pas était une victoire contre la mort.
Où marcher revenait parfois à ramper, où la glace s’ouvrait devant eux sur le gouffre mouvant de l’océan Arctique, où sous leurs pieds le sol menaçait à chaque instant de se dérober, où, suivis par l’ombre d’un ours, ils croyaient progresser sur une banquise que les courants repoussaient, tirant leur chargement sur ce qui ressemblait à du verre pilé, courbés dans le vent, tels deux vieillards desséchés, en proie aux gelures qui rongent la chair jusqu’à l’os.
Tout ça dans une nuit épaisse qui leur semblait éternelle. Immuable.
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Le temps semble figé dans le désert arctique.
C’était comme si la Terre s’arrêtait de respirer.
Mais, en prêtant bien attention, on s’apercevait qu’elle était vivante, vibrant de mille sons, le murmure d’un ruisseau sous la glace, le craquement de la banquise à des kilomètres, le feulement du vent, le pas lourd d’un caribou sur la neige gelée, le goutte-à-goutte des feuilles humides au soleil, le crissement d’un traîneau …
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Vidéo de Sonja Delzongle
À l'occasion de la 19ème édition des quais du polar à Lyon, Sonja Delzongle vous présente son ouvrage "Thanatea" aux éditions Fleuve noir.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2729414/sonja-delzongle-thanatea Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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