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4,09

sur 160 notes
Un roman coup de poing à la fois poétique et magnifique mais aussi sombre et horrible. Un livre qui changera définitivement votre point de vue sur le milieu carcéral et plus particulièrement sur ces « monstres » condamnés à la peine de mort.

Une prison américaine, un donjon sans fenêtre et souterrain, le couloir de la mort, c'est en ce lieu qu'Arden, un condamné à mort pour avoir fait des choses qui ne se disent pas, raconte sa vie de prisonnier dans ce lieu enchanté où les chevaux d'or galopent dans les entrailles profondes du lieu, où les grisgoules dévorent les restes cendreux des condamnés, où des êtres étranges, grattent, creusent et rient dans les murs épais du Donjon mais aussi où les sévices les plus inhumains sont pratiqués, où le règne du plus fort n'est pas une image mais une réalité, où le directeur affronte la maladie funeste de sa femme, où la Dame tente de sauver la vie de ces prisonniers avec son humanité, où un prêtre déchu tente d'apporter un peu de paix avant l'heure fatidique.

Vous l'aurez compris, il s'agit d'un roman fort. Un de ces romans à la fois difficile à lire par le sujet qu'il traite mais qui surtout évade le lecteur dans un univers sombre, humide et à peine humanisé décrit pourtant avec des mots poétiques et enchanteurs et agrémenté d'une touche d'imagination et de métaphores proches du fantastique et des légendes. On distingue les prisonniers d'une part, ceux qui sont condamnés à mort d'un côté, York et Arden (le narrateur) notamment et ceux qui ne sont là que pour purger leur peine courte, à l'imagine du jeune homme aux cheveux blancs rapidement brisé, ou longue et ceux qui sont de l'autre côté de ce monde ; le Directeur de la prison, les gardiens, corrompus ou non, la Dame ou encore le prête. Ces êtres présentant une dualité significative se retrouvent dans un lieu où les codes qui régissent notre société n'existent plus. Il y a beaucoup d'horreur dans ce roman, le lecteur aura envie de tuer lui même certains des condamnés, les trafics, les viols, les meurtres injustes auront parfois raison de notre tolérance, mais, il y aussi énormément de bonté, à contrario parfois, on en viendra à se surprendre de compatir pour ces monstres qui auront eu les pires gestes et pourtant notre part d'humanité en viendra presque à s'attacher et à tenter de comprendre ces êtres à l'image de la Dame.

Ce personnage fort dénote très fortement dans ce récit, c'est un personnage énigmatique et solitaire, qui réalise des enquêtes pour des avocats afin de tenter de sauver certains prisonniers d'une mort certaine pour qu'il ne soit plus que condamné à perpétuité, on la sent à la fois détachée face aux délits horribles de ces condamnés et à la fois très proche d'eux ayant eu elle – même une enfance difficile et un passé inavouable. Dans le roman, elle s'occupe du cas de York, un condamné qui souhaite la mort et qui ne veut pas être sauver. A travers son enquête, elle fouille le passé de ce meurtrier récidiviste en rencontrant des membres de la famille, en démêlant une à une les énigmes et les interrogations du prisonnier, en lui apportant un peu de chaleur humaine dont il est depuis trop longtemps privé. La Dame rencontre dans cette enquête ses propres questionnements, ses propres blessures passées et semblent s'attacher au prêtre déchu. le prêtre, personnage atypique, doux, discret et compréhensif, qui ne juge pas, qui s'est trompé sur son orientation religieuse et qui s'est retrouvé là après avoir quitté l'église en se cherchant lui même. Et puis, il a surtout le narrateur, Arden, condamné à mort, on ne sait pas vraiment ce qu'il a fait, on sait juste qu'il se cache sous sa couverture, qu'il se perd dans son imagination, qu'il perçoit les choses à l'intérieur du Donjon, à l'extérieur mais aussi entre les deux, qu'il lit, beaucoup, se mutile et seul le Directeur semble le voir au delà de cette image de folie qu'il dégage. D'autres personnages viendront par ailleurs agrémenter et renforcer les sentiments conflictuels nés de la lecture de ce récit.

L'auteure à vraiment un talent d'écriture indéniable, offrir un moment de poésie sur un thème aussi fort et ténébreux, c'est savoir choisir judicieusement ses mots et communiquer intelligemment aux autres des émotions humaines et naturelles. Elle a aussi su doser parfaitement la quantité d'informations données au lecteur pour pouvoir le maintenir dans sa lecture tout en lui suggérant les pires horreurs. On est finalement tellement subjuguer par les mots et les métaphores que l'on en oublie presque le lieu où se passe le roman, ce lieu qui devient rapidement enchanté…

En bref, un roman magistralement écrit et parfaitement réussi, il n'y a ni trop peu, ni pas assez, c'est d'une justesse incroyable. Il faut le lire et le ressentir, vous en sortirez changé voire grandi par cette expérience unique partagée par une auteure de talent.

Je remercie Louve du Forum Mort Sûre et Les éditions Fleuve éditions pour cette lecture magnifique.
Lien : http://songesdunewalkyrie.wo..
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Je vais me joindre sans réserve au choeur d'avis de ce roman… Deux jours après sa lecture, je le regarde perplexe, et ne sait comment y réfléchir. Réfléchir ? J'ai juste un afflux d'émotions qui remonte, et un spleen qui ne saurait tarder…
Comme vous pouvez le voir, c'est une lecture qui ne cessera de vous questionner tout au long des pages. Cela ne laisse pas indemne. le décalage entre le ton de l'écriture et la réalité du contenu du livre est énorme, impressionnant et n'a cessé de me heurter, jusqu'à la fin. En le lisant, en le reposant pour me procurer des pauses, je pensais à l'atmosphère de « La ligne verte » (le film, car je n'ai pas lu le livre, navré pour les fans).
Ici il n'y a pas d'innocence ; ou si peu. Il y a des plaintes, des souffrances, des cris et des larmes. de l'humanité qui déborde à plein seau. Que ressentir ? Comment ? J'ai pitié des condamnés, j'ai pitié des victimes, j'ai pitié de tous ceux qui les entourent. C'est dur à lire. Encore plus avec cette poésie parfumant vaporeusement « ce lieu enchanté »… Les chevaux fous qui galopent… les petits hommes creusant les murs… et la dame longeant de ses doux pas ces couloirs obscurs…

J'ai lu les sept critiques (au 15.10.14 il y en avait 7 en tout cas !) déjà postées et je les ai trouvées toutes très belles à lire. Ce roman marque vraiment.
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C'est l'histoire de prisonniers dans le couloir de la mort d'une prison sordide comme il y en a beaucoup aux Etats Unis. L'enfer du milieu carcéral raconté par un prisonnier qui ne parle pas mais qui raconte les ignominies subies et vécues avec des métaphores poétiques . C'est aussi l'histoire d'aidants comme un prêtre ou une enquêtrice qui cherche à s'assurer qu'il n'y a pas eu d'injustice et peut être éviter la mort à ces "monstres" que l'on traite comme des animaux, ou adoucir leur sort. Des monstres qui n'ont même pas le droit de voir la lumière du jour et qui vivent dans des conditions indignes, alors finalement on se demande qui sont vraiment les monstres de l'histoire.

Premier roman de cette auteure, mais que j'ai lu en dernier et il est difficile d'égaler le niveau de ses autres livres et mon enthousiasme à la lecture de 'Trouver l'enfant' et de sa suite 'La fille aux papillons'. J'ai du coup été un peu déçue et je n'ai pas vraiment accroché à cette histoire dont j'ai du mal à voir vraiment où elle commence et où elle se termine. Pas d'enchantement pour moi.

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Roman fade sans surprise
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Roman à la fois très sombre et lumineux, tel est le pari réussi par Rene Denfeld à travers cette évocation d'une prison des Etats-Unis et de son «couloir de la mort».

C'est ce «Lieu enchanté» et ce «donjon» que nous fait découvrir l'un des prisonniers en attente de la date fatidique, qui entend et voit ce que les autres n'entendent pas et ne voient pas, dans un style à la fois lyrique et fantastique, expliquant ce que devient la notion de temps dans cet univers carcéral où les stimuli extérieurs ne parviennent plus, où mentir n'a plus d'importance, sauf lorsqu'il s'agit de décrire le bout de ciel entrevu par la fenêtre du parloir.

Parmi les personnages non détenus, trois ont une importance particulière. La «Dame» dont le rôle est de trouver les éléments permettant d'éviter à certains la peine capitale, un prêtre ayant abandonné la soutane et un directeur faisant preuve d'une certaine humanité. Chacun à sa manière rajoute encore un peu de noirceur dans le récit en révélant peu à peu un vécu poignant.

La vie carcérale est décrite sans concessions, de façon brutale, notamment la compromission de gardiens faisant fi de tout respect de l'être humain, quitte à détruire des jeunes gens se retrouvant pour des délits mineurs au milieu de dangereux individus dans le bâtiment des condamnés à perpétuité. Certains passages sont tellement choquants que l'on ose espérer que l'auteur a volontairement forcé le trait, sans malheureusement arriver à s'en persuader.

De cet océan de noirceur émergent quelques îlots de grâce, plus particulièrement lors de visites émouvantes de la Dame à la mère d'un prisonnier.

On ressort quelque peu secoué de cette lecture, surtout après le final bouleversant que nous a réservé Rene Denfeld, qui a tout de même la sympathique attention de glisser dans les ultimes phrases un mot porteur d'espérance.
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Un chef d'oeuvre littéraire de l'année 2014 , elle a réussi à nous raconter le couloir de la mort , la prison , tout le mauvais et tout le bon aussi qui règne en ces lieux d'une façon très inattendue.
Poésie , nature , beauté , elle pénètre dans l'âme de certains et y retrouve aussi quelques souvenirs de son passé très sombre .

Elle pourra se lier d'amitié avec certains personnages et ressentir ensuite des sentiments plus sincères.
La mort , la littérature , l'amour , la vie , la souffrance et aussi l'enfance tous ces sujets nous les découvrons avec la belle plume de cette auteure pleine de talent .

La dame, personnage très fort, très empathique, et très humaine, va s'attacher à un personnage très humain , qui a fait de son mieux pour être un bon prêtre mais hélas son coeur en a décidé autrement
, il aide aussi les condamnés à trouver la paix avant leurs passages dans l'autre monde.

L'auteur nous raconte d'une manière très poétique, l'histoire de plusieurs condamnés dans le couloir de la mort.
Elle nous fait le récit de ces personnages à la veille de leurs exécutions,
elle nous raconte le parcourt de cette dame qui va essayer de tout faire pour annuler l'exécution d'un meurtrier avec qui elle c'est trouvé des points en communs .

Beaucoup d'émotions, de drames et de cruauté hante ce monde enchanté, beaucoup d'endroits à éviter dans cette prison , celui qui ne parle pas va aussi nous conduire au bout du chemin de sa vie . Il nous fera partager sa passion pour les livres et aussi tous ses rêves .
Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Ouch, quelle claque, ce roman!
Magnifiquement écrit, puissant, un livre bouleversant qui vous fera peut-être penser comme moi à La Ligne Verte et, en tout cas, sans doute voir différemment l'univers carcéral et la peine de mort.
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Une lecture agréable pour ce court roman qui ne me laissera pourtant pas un souvenir impérissable. Je comprends aisément qu'on puisse être touché par la force du sujet et son traitement poétique mais, aussi rempli de qualités soit-il, ce roman trop court et sans réelle action n'était pas ce que j'attendais d'un tel sujet.
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Ce roman est à la fois brutal et tendre, une grande claque.

Nous sommes dans une prison américaine. Dans le quartier des condamnés à mort, un homme qui ne parle plus attend son heure. On ne sait pas quel crime il a commis, on a beau comprendre qu'il fait horreur aux autres, la vision poétique qu'il a de son environnement ne peut qu'émouvoir et nous le rendre sympathique. Il survit en percevant les grains de magie dans ce Lieu Enchanté qu'est la prison.
En parallèle, « la dame » enquête pour sauver de la peine capitale un autre détenu. Auprès d'elle, on se prend de plein fouet la misère de notre monde : problèmes mentaux et abus sexuels dans un joyeux bazar. Un infime aperçu de ce que le monde peut avoir de plus abject et de plus triste.
En cours d'histoire arrive le garçon aux cheveux blancs. Il nous porte le coup de grâce, nous fait perdre le peu de foi qu'il nous restait peut-être en l'humanité.

Et cependant. Au milieu des horreurs, des gardiens corrompus et des abus des plus faibles, la lumière. L'espoir d'une rédemption grâce à des explications. Comprendre les monstres, ceux qui les ont faits. Comprendre que la prison n'est pas une solution à tout, ni la peine de mort.
Le directeur de prison, la dame et le prêtre sont de beaux personnages, ils représentent l'humanité qui fait ce qu'elle peut, qui se bat, chacun à sa façon.

Vous l'aurez compris, c'est un roman marquant, percutant. Un univers carcéral bien sombre et réaliste et pourtant parsemé de poésie et de fantaisie.
Malgré sa beauté et son titre accrocheur, je conseille aux âmes sensibles de s'abstenir.
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Ce lieu enchanté dont il est question dans ce roman, c’est le couloir de la mort d’une prison américaine. Dans ce lieu souterrain, surnommé « Le donjon », attendent des condamnés à la peine capitale.

Ces hommes ont commis des actes horribles. Isolés des autres détenus, ils ne sortent jamais de leur cellule, n’ont de contact qu’avec les gardiens, le prêtre et celle qu’ils surnomment « la dame ». Cette femme est chargée par les avocats d’examiner, de fouiller les dossiers afin de retrouver un détail négligé, un élément qui pourrait peut-être permettre de faire commuer la sentence de mort en prison à vie.

Du fond de sa cellule, un homme muet, jeune encore, observe tout ce qui se passe dans cet univers clos, il nous raconte aussi la terrible violence des détenus entre eux, le pouvoir des chefs de gangs obtenu grâce à la corruption de certains gardiens.

Je ne cacherai pas que la lecture de ce roman a été parfois éprouvante mais la langue dans laquelle Rene Denfeld l’a écrit est si belle (coup de chapeau au passage aux deux traducteurs) qu’on ne peut que continuer à tourner les pages.

L’auteur pose aussi la question : ces hommes étaient-ils des monstres dès leur naissance ou bien est-ce les maltraitances, les violences subies dans leur plus jeune âge qui les a rendus ainsi ? « Mon âme m’a quitté quand j’avais six ans. Elle a passé un rideau qui claquait au vent et s’est envolée par la fenêtre. Je lui ai couru après, mais elle n’est jamais revenue. Elle m’a abandonnée sur des matelas humides et puants. Elle m’a abandonnée dans l’obscurité étouffante. Elle a pris ma langue, mon coeur, mon esprit. Sans âme, tes idées deviennent terrifiantes. Elles prolifèrent en tumeurs effroyables……Tu es infesté par tes idées et ton âme n’est plus là pour les contrôler. »

» Les monstres ont besoin d’une personne sincèrement désireuse de les écouter, eux aussi, de les entendre vraiment, afin qu’un jour nous puissions trouver les mots qui soient davantage que des cases à cocher. Alors nous pourrons peut-être faire en sorte que jamais plus n’existent des hommes comme moi. »

J’avoue avoir ressenti comme un énorme coup de poing, une claque en lisant ce roman. Il m’a renvoyée à certains enfants que je côtoie dans ma pratique professionnelle, espérant du fond du coeur qu’un tel destin ne les attend pas.

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