Le signalement d'une disparition amène la capitaine de gendarmerie Eloïse Bouquet à la découverte d'un spectacle macabre : un cadavre sans tête à moitié nu, dans une posture bizarre, le sexe recouvert d'un tissu léopard. Sur le mur, un swastika tracé avec le sang de la victime, et au pied du lit des piécettes et des pétales de fleurs laissés comme une offrande. L'enquête ouvre plusieurs pistes mais piétine, jusqu'à ce qu'un meurtre identique soit perpétré à quelques km de là, un mois + tard. Eloïse réclame alors l'aide d'un criminologue.
Deux personnages se retrouvent mêlés à cette enquête. D'abord, Amanda Kraft, journaliste ambitieuse qui mène une enquête parallèle en solo, et Danny Chang, un détective privé qui enquête sur le suicide d'un ami de son client.
La fille de Kali c'est un voyage palpitant et culturel qui part de Toulouse pour nous emmener en Inde faire un tour chez les miséreux et dans la mythologie hindoue, fait escale en Suisse chez les privilégiés, et revient à Toulouse avec un détour dans les départements limitrophes, et tout ça sans temps mort.
C'est donc une enquête captivante et difficile qui oppose la jeune Eloïse et son équipe, à une meurtrière implacable et déterminée, une ombre impossible à identifier ou localiser, hantée par la déesse Kali à qui elle semble dédier ses actes monstrueux.
La construction narrative rend le récit totalement addictif, chaque chapitre laissant des perspectives en suspens, pour laisser la voix, tantôt à une petite fille en mal d'amour, tantôt à une journaliste en quête de scoop ou enfin à un détective futé en lutte permanente avec son addiction. L'autrice dresse des portraits fouillés de ses personnages, nous laissant découvrir au fil de l'eau leurs points forts et leurs faiblesses, jusqu'à leurs dérapages. J'ai adoré les citations très à propos de Jean-Marc, le coéquipier d'Eloise, à l'issue de chaque événement.
En résumé, un thriller comme je les aime, vivant, intéressant, stressant, intrigant et magistralement orchestré.