Il arrive que des êtres qui s’aiment soient comme les deux seaux d’un puits : attachés à la même chaîne, se frôlant à chaque instant et sans jamais s’arrêter sur la même margelle .
Bagatelle ressemblait maintenant à un écorché. Peut-être faudrait-il beaucoup de temps pour qu’elle retrouvât, par la grâce de quelque rencontre, sa plénitude et son rayonnement. La lumière du phare venait de s’éteindre, mais un jour, peut-être, un étranger, sans honte ni préjugés, un véritable amateur, un véritable amoureux, envoûté par le souvenir de Virginie, la rallumerait et rendrait justice au Sud.
Les hors-la-loi sont ce qu’ils sont. Lorsqu’on prive l’un d’eux de revenus illégaux, relativement faciles à obtenir dans le trafic d’alcool, il ne va pas le lendemain s’embaucher chez Ford ou à la U.S. Steel, ni s’asseoir derrière le guichet du postier ou le comptoir de l’épicier. Trop fatigant et trop peu payé, tout ça ! Il attaque les banques, pille les bijouteries, pratique le racket, le chantage, monte des arnaques, fait de la fausse monnaie, se fait tueur à gages ! Voyez-vous, monsieur, je ne crois pas à la rédemption des criminels !
Ils mordent quelquefois la main qui les nourrit !
Donner le pouvoir à un homme simple, c’est confier une automobile à celui qui va toujours à pied. Il se grise de vitesse et néglige les freins !
Goethe, malgré la réussite que constituait aux yeux de ses amis sa riche et féconde existence, n’avait-il pas avoué, sur son lit de mort, être incapable de se rappeler un seul jour de sa vie complètement heureux !
L’amant véritable a autant de flamme que de patience.
L’amant lucide est beaucoup plus attentif et… efficace que l’amoureux frénétique qui perd la tête !…
Il y a dans toute existence humaine une partie inventée qui compense le réel inéluctable. C’est la seule partie de nos vies qui puisse avoir un sens !
L’amour…, il est entré en moi de façon insidieuse, déguisé et sous de nombreux prétextes et nécessités. Je pensais que vous alliez inconsciemment au-devant de lui, vous aussi. Il y avait des signes, des gestes, des regards, j’imaginais que cela devait vous causer une sorte d’angoisse, parce que j’étais très jeune, que vous étiez scrupuleux et que vous connaissiez l’aboutissement charnel, que, pauvre ignorante, je redoutais et désirais à la fois.