Topographie de la terreur ; le titre est haletant, mais j'ai découvert un roman qui est très attendu. Je vous en livre mon impression.
Je voudrais préciser que je connais la période concernée par mes grands-parents qui était des artistes français parti en Allemagne en 1932 et sont restés jusqu'à la fin de la guerre. Ils ont tenu un journal et mes parents me l'ont donné, j'ai pu donc découvrir un univers qui m'était totalement inconnu. je ne suis donc pas trop d'accord avec la description assez superficielle de ce livre.
Je voudrais vous partager ce qui est vrai dans ce roman et ce qui est tiré par les cheveux, ou de la pure fiction.
L'action se passe ainsi à Berlin en 1943. Après la défaite de Stalingrad, le régime du NSDAP a décrété la guerre totale et s'est engagé dans une logique d'attaque à tout va alors que le front vacille déjà. Vrai.
Dans cette atmosphère assez sombre, un homme, Gerhard Lenz, commissaire chez la Kriminal-Polizei, et un fonctionnaire sans reproche, s'éprend de Flora, une jeune Juive qu'il aime. Ils entament une liaison, puis elle lui annonce qu'elle attend un enfant.
Il se résout à la protéger, et la fait passer en clandestinité dans un autre lieu. En parallèle, il enquête sur un assassinat d'un psychiatre assez mondain qui est membre du NSDAP retrouvé mort dans un rituel macabre. Là, on sent un peu le style de
Dan Brown influer sur le roman. Jusque-là ça se lit bien.
Cet homme était un responsable du programme d'euthanasie de masse gardé secret par les autorités, afin d'éliminer les handicapés mentaux.
l'enquête le conduira dans le labyrinthe des administrations de la mort et sur les traces des opposants clandestins survivant encore à Berlin, il éprouvera par la suite une empathie pour l'assassin. Après la découverte d'un deuxième mort, perpétré par le même auteur, pense-t-il.
Il met sa vie en danger, pourtant on n'arrive pas à sentir son oppression ou son sentiment de détresse, car le récit est trop linéaire et, voire froid. Voilà donc un homme pour qui la survie dépend que personne ne découvre son lourd secret, mais il reste flegmatique. J'ai eu du mal à m'emballer pour cette histoire. Et les compte rendu de l'actualité sont déjà connus, alors rien de bien nouveau sur l'arrière-plan nazi. de même, à un certain moment, l'auteur veut nous faire croire que tout le monde vivait sous la peur sous le régime nazi, ce qui est faux. Si on ne dérangeait pas le régime en place, les personnes avaient leurs vies de tous les jours avec des soucis de guerre et leurs lots de destruction. Évidement, les communistes, juifs ou autres opposants étaient, eux, persécutés et pire. Alors je ne suis pas convaincu par ce Berlin fictionalisé de l'auteur.