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A lire absolument !
Un monde de terreur. On étouffe ! Une incarcération physique et mentale des individus.
Faire peur ou avoir peur, tuer ou être tuer sauf que ce n'est pas un jeu télévisé c'est la vie à Berlin pendant la seconde guerre mondiale.
L'horrible réalité du nazisme décrite par Régis Descott, un livre à l'atmosphère oppressante à souhait ! L'auteur m'a rendue claustrophobe.
Et au milieu de ce régime totalitaire où l'endoctrinement et la délation règnent des ennemis de l'intérieur feront face.
L'enquête sur les meurtres amène une bouffée d'air frais avec quelques personnages qui se débattent pour rester humains.
La vie de Gerhard Lenz commissaire de la kripo sera chamboulée par de très nombreux événements qui lui feront ouvrir les yeux. Autour de lui de nombreuses personnes sont en danger, lui-même est victime de délation et de haine.
Comment faire régner la justice quand les victimes sont des bourreaux ?
Jusqu'où ira-t-il ?
Un contexte historique très riche avec une enquête passionnante et quelques rebondissements. le tout sous les bombardements qui permettent de voir la souffrance et la misère des habitants.
Avec en bonus les notes de l'auteur .
Ce livre sort le 19 janvier.
Merci aux éditions L'Archipel
#Topographiedelaterreur # NetGalleyFrance
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Grâce à Mylène, des éditions L'Archipel, j'ai lu Topographie de la terreur de Régis Descott.
Berlin 1943. Après la défaite de Stalingrad, le régime nazi a décrété la guerre totale et s'est engagé dans une logique de répression sans bornes.
Dans cette atmosphère délétère, Gerhard Lenz, commissaire à la Kriminal Polizei, ne doit son maintien au sein de la " Kripo " qu'à ses distinctions obtenues lors de la Première Guerre mondiale et à ses états de service d'avant l'avènement du nazisme. Mais, de fragile, sa position devient intenable quand Flora, la jeune Juive qu'il aime, lui annonce qu'elle attend un enfant de lui.
Occupé à assurer la clandestinité de la jeune femme, il est amené à enquêter sur l'assassinat d'un psychiatre membre du NSDAP retrouvé chez lui dans une mise en scène ritualisée.
Ce sera l'occasion pour lui de découvrir l'ampleur du programme d'euthanasie de masse gardé secret par les autorités et de mettre à l'épreuve son courage dont jusqu'alors il se considérait dépourvu face au nazisme.
Car, au fil de cette enquête qui le conduira dans le dédale des administrations de la mort et sur les traces des clandestins survivant encore à Berlin, il finira par éprouver de la sympathie pour l'assassin, une faiblesse qui pourrait causer sa propre perte. Surtout après la découverte d'un deuxième assassinat, manifestement perpétré par le même auteur.
S'engage alors une course contre la montre qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais également celle de ceux qu'il aime.
Topographie de la terreur est un roman extrêmement dur sur le nazisme.
Le ton est tout de suite donné avec au début un extrait du discours de Joseph Goebbels le 18 février 1943. Autant vous dire que cela m'a fait froid dans le dos, c'est à pleurer !
On trouve aussi un plan de Berlin, toujours en 1943, ce qui permet de bien se situer.
Je trouve ces deux éléments très importants car ainsi, nous visualisons parfaitement le contexte. Nous voici à Berlin pendant la seconde guerre mondiale et ce roman ne sera pas une partie de rigolade !
Nous suivons Gerhard Lenz, commissaire à la Kriminal Polizei. Alors qu'il doit chasser les juifs, c'est une partie de son job, il est tombé amoureux de Flora, juive, et va.. être papa ! Il va donc, pour sa survie et celle de sa famille, devoir la cacher. Tout en continuant en parallèle la traque demandée par son gouvernement. Il va également se retrouver à devoir trouver qui est l'assassin d'un psychiatre réputé..
Les ennuis sont bels et bien là pour lui, car il est indispensable pour sa survie que personne ne découvre son lourd secret.
Au premier abord, je pensais évidemment ne pas m'attacher un seul instant à Gerhard ! Mais rien n'est simple dans la vie, ni même dans les romans.
Ce n'est pas un personnage attachant et pourtant par moment je n'ai pas pu m'empêcher de le plaindre. Il doit faire son travail mais se retrouve coincé entre ses principes, son amour pour Flora et leur futur enfant mais également envers ses supérieurs ! Il est allemand, dans la police Nazi, il n'a pas le droit de faire n'importe quoi.
J'ai trouvé ça passionnant de découvrir cet homme, les dilemmes dans lesquels il est empêtré.
Cette plongée en plein coeur du nazisme est fascinante.
L'histoire est très bien ficelée, l'ambiance est pesante et nous sommes loin d'une lecture facile. D'ailleurs, je l'ai lu tranquillement, sur plusieurs jours, là encore j'ai eu besoin de souffler par moment.
Malgré tout, il est important de se rappeler ce qui se déroulant en Allemagne pendant la seconde guerre mondiale ; pour ne surtout pas oublier.
Topographie de la terreur est un roman terrifiant, addictif et passionnant, que j'ai adoré lire malgré la dureté du sujet.
Je ne peux que vous invitez à le lire et le note cinq étoiles.
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Le récit est introduit par une rafle dans un atelier de couture. Gerhard Lenz est commissaire à la Kripo. Ce jour-là, il sauve un vieil homme en ne révélant pas sa cachette. Hélas, pour toutes les autres personnes emmenées, il est forcé de jouer son rôle et de montrer une satisfaction. Quand il rentre chez lui, une immense surprise l'attend : Flora est dans l'escalier et elle porte son enfant. La jeune femme est juive, aussi Gerhard doit lui trouver un lieu sûr.


Peu après la naissance de son enfant, le commissaire est envoyé sur une scène de crime. le Dr Krause, un psychiatre du NSDAP, a été torturé et assassiné. Resté seul dans la pièce, pour s'imprégner de la scène, Gerhard substitue un élément. Son geste est risqué, il pourrait être condamné à mort. Lorsqu'un deuxième médecin est tué, il sent l'étau se resserrer sur lui.


Dans les affaires du premier défunt, des documents glaçants sont découverts : des statistiques justifiant Aktion T4, programme d'euthanasie de masse des adultes handicapés physiques et mentaux. Cette enquête est un détonateur pour Gerhard. Son travail et sa situation familiale sont antagonistes. Au fil des évènements, son moi profond et ses convictions se révèlent.


Le roman décrit la Kripo de l'intérieur. Au milieu des policiers, élevés par les Jeunesses hitlériennes, effectuant des actes abominables avec ferveur, des personnes minoritaires utilisaient leur pourvoir, pour sauver quelques vies. Hélas, pour conserver cette possibilité, elles étaient obligées d'effectuer les missions édictées par le Reich. Régis Descott décrit ce déchirement moral.


Il raconte, également, la clandestinité, qui n'était souvent possible que grâce à des personnes courageuses, appartenant à la Résistance ou isolées. Il raconte les dénonciations, mais aussi la perversité des nazis, qui forçaient des personnes juives à intégrer le Service de recherche des Juifs, ainsi que la suspicion et la surveillance omniprésentes. Il dépeint les bombardements alliés et les ruines de Berlin.


Les investigations policières sont la toile de fond du roman, cependant, l'intrigue porte, essentiellement, sur l'attitude des Allemands, pendant la guerre. le récit est très documenté et des personnages imaginaires côtoient de nombreuses personnes réelles. C'est une photographie de l'Allemagne nazie, un portrait nuancé dans lequel s'opposent la barbarie et l'humanité. Certains faits sont effroyables ; l'horreur du régime est, dépeinte avec précision. Des passages intimes apportent de la lumière, mais le recul de l'Histoire empêche les espérances, comme le prouvent des évènements bouleversants de Topographie de la terreur. J'ai été ébranlée par des sacrifices et des actes désespérés. J'ai été meurtrie par des retournements de situation, quand le bien a créé le mal. J'ai adoré ce roman captivant, d'une grande dureté émotionnelle.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Une fois de plus, j'ai été attirée par la couverture de ce roman, un fond noir sur lequel se détache, menaçante, une casquette de sinistre mémoire qui nous prépare psychologiquement à une lecture aussi noire que la couverture.
Berlin, 1943, Gerhard Lenz, commissaire de la Kriminal Polizei, enquête sur deux meurtres de médecins nazis. Il va découvrir, horrifié, le programme d'euthanasie de masse, AKTION T4, qui visait les juifs, mais aussi les opposants au régime, les asociaux, les déficients physiques et mentaux, les vieux improductifs. Ses investigations l'obligent à écouter sa conscience et à prendre des décisions mettant en danger sa compagne juive dont il vient d'avoir un enfant, son frère journaliste homosexuel, sa mère qui abrite des juifs.
Même si l'enquête occupe une place importante dans le roman, le propos de l'auteur me semble ailleurs et c'est ce qui rend ce polar passionnant; il s'agit du combat d'hommes et de femmes qui se dressent seuls contre la terreur et la mort, ne pouvant accepter l'horreur, d'hommes et de femmes qui résistent par des actes qui peuvent sembler dérisoires, comme tenir un journal personnel critiquant le nazisme et Hitler, d'hommes et de femmes prenant le risque de sortir, travailler, garder la tête haute, refuser l'avilissement, tout en étant juif, d'hommes et de femmes qui participent à un système qu'ils haïssent. Il y a aussi, bien sûr dans ce roman, des personnages veules, méprisants, délateurs, fort bien dépeints, car c'est la réalité d'une société souffrant de la guerre.
Ce qui fait la singularité de ce polar, c'est l'intégration réussie de personnages fictifs au milieu de caciques du régime, de policiers, de médecins qui ont réellement existé dans des lieux réels, appliquant des programmes d'euthanasie réels. le titre du roman fait d'ailleurs référence à un musée de Berlin situé dans l'ancien siège de la Gestapo et des SS; il retrace l'histoire des ces institutions de la terreur qui organisaient et menaient à bien l'élimination de tout ce qui n'était pas aryen.
C'est une plongée de l'intérieur, fort bien documentée, dans une folie meurtrière qui a plongé l'Europe dans la nuit tout en étant un très bon polar qui tient ses promesses.
#Topographiedelaterreur #NetGalleyFrance
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Chronique de Serial Lecteur : le billet de Jean Luc pour Collectif Polar
Avec ce dernier roman, Régis Descott nous propose un polar historique.
Le titre est très bien choisi. En effet, avec cette histoire, le lecteur est plongé dans le régime totalitaire du troisième reich dans la ville de Berlin en 1943.
Sur le fond du projet Acktion T4, projet qui visait à éliminer les handicapés mentaux et physique, Régis Descott va dérouler une enquête comportant tous les codes du polar
On ne peut parler de thriller même si il est question d'un tueur qui applique un rituel particulier pour tuer ses victimes.
C'est bien un roman historique dont il s'agit, roman dans lequel le lecteur côtoie des personnages ayant réellement existé (funestement ou héroïquement célèbres …)
J'ai été littéralement transposé dans un Berlin où règne la terreur, la délation mais aussi les bombardements, en parallèle il y a aussi toute cette bourgeoisie allemande qui tente de survivre..
Toutes les effets du totalitarisme sont abordés avec leurs conséquences dramatiques sur une population berlinoise devenue aliénée.
L'auteur ne sombre pas dans la facilité, il n'y a pas de descriptions de scènes de torture, elles sont évoquées mais l'auteur s'attache plus à l'impact psychologique vécu par les différents personnages.
Et il y a surtout un personnage atypique : l'enquêteur allemand, héros de la premier guerre, qui essaie de préserver ses valeurs morales dans un monde instable et sans pitié…
Il y a du suspens tout au long de cette histoire et la lecture de ce roman reste prenante. Si vous êtes fan de polars et surtout de romans historiques, lancez vous ..
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Si plus jeune, j'ai pu dévorer les livres évoquant la Seconde Guerre mondiale, actuellement, ce n'est plus un sujet qui me passionne. Mais la sobriété de la couverture, qui arrive à faire simple mais glaçant à la fois, et le résumé m'ont donné envie de laisser une chance à ce polar mêlant fiction et réalité, qui nous plonge en plein coeur du système nazi.

Un système tentaculaire qui, comme nous le rappelle fort bien l'auteur, arrive à s'insérer dans toutes les sphères de la vie qu'elle soit publique, privée ou professionnelle. Tout est fait pour embrigader les jeunes dès leur plus tendre enfance et effrayer les adultes afin de les conditionner à obéir sans se rebeller, sous peine de condamner leurs proches à un triste sort suivant la règle du Sippenhaft. Un moyen simple et efficace de s'assurer de la docilité du plus grand nombre !

Au fil des pages, on (re)découvre les différents organes répressifs du Reich dans ce Berlin dominé par une idéologie qui écrase tout sur son passage, les Juifs bien sûr, mais aussi les homosexuels, les déficients mentaux, les personnes handicapées... L'auteur ne nous apprend rien de nouveau, mais il nous permet de réaliser de l'intérieur la machine à broyer que fut le nazisme, et le climat de terreur avec lequel les Allemands ont dû composer. Cela ne veut pas dire que certains ne partageaient pas l'idéologie de leur leader, prêts à dénoncer voisins, famille et amis par conviction et non par peur, mais on comprend comment la politique d'Hitler a réussi à museler tout sentiment de révolte chez beaucoup. Mais pas chez tout le monde heureusement !

Nous suivons ainsi Gerhard Lenz, commissaire à la KriPo à Berlin, qui ne partage nullement les idées de son employeur. Il faut dire qu'épris d'une Juive, il ne peut qu'être terrifié par le terrible danger que le nazisme fait porter sur celle-ci, mais également sur leur enfant à naître. Il va donc tout faire pour les protéger, quitte à risquer sa carrière, sa vie et celle de sa mère chez qui il cache Flora, puis leur bébé. En parallèle d'une vie personnelle compliquée, Gerhard va devoir résoudre le meurtre d'un psychiatre membre du NSDAP, tout en devant faire face à la pression de ses supérieurs et la suspicion d'un collègue rêvant de destituer de son trône ce commissaire décoré.

Dans cette enquête, Gerhard sera secondé par un jeune formaté par les jeunesses hitlériennes, mais que l'on sent différent des autres membres de la KripPo. Bien plus humain que ces derniers, il sera, comme son collègue et les lecteurs, révolté par les terribles et ignobles réalités mises à jour par leur enquête. La relation entre les deux m'a beaucoup plu, notre commissaire essayant subtilement de détourner son collègue du système pour l'en affranchir, en veillant néanmoins à ne jamais franchir la ligne rouge. du moins, pas avant d'être certain de pouvoir le faire… Cette relation de mentor/élève apporte une certaine tension, car dans cette Allemagne en proie au pire, on ne sait jamais vraiment d'où peut venir le coup fatal.

L'enquête sur la mort du psychiatre est intéressante en soi, chaque pièce se mettant petit à petit en place jusqu'à une fin que j'avais anticipée, mais qui devrait surprendre un certain nombre de lecteurs. Mais l'intérêt du roman réside, du moins pour moi, ailleurs. Il y a bien sûr la manière dont l'enquête permet de mettre à jour toute l'horreur du nazisme avec ses programmes de meurtres à grande échelle, et son cynisme allant jusqu'à faire payer la famille des victimes le coût des exécutions. Mais j'ai surtout apprécié que Régis Descott nous propose le portrait de personnes, dont notre commissaire et son frère, qui vont réussir à dépasser le stade primaire de la peur pour se rebeller et lutter, à leur niveau et avec leurs moyens, contre un système totalitaire et meurtrier.

J'ai regretté que les deux frères ne travaillent pas main dans la main, chacun gardant ses secrets, mais j'ai aimé que l'auteur nous fasse ressentir la force des initiatives individuelles et des actes de résistance civile, deux choses qu'il arrive finement à décortiquer. Devant la tension croissante et cette impression d'étau qui se ressert de toutes parts, j'ai souvent tremblé pour nos personnages, ayant parfois envie qu'ils prennent moins de risques pour rester en sécurité, mais j'ai également compris qu'à un certain stade, ne pas agir revenait à consentir. Or consentir, Gherard en est incapable, comme il est de plus en plus incapable de jouer la farce du policier décoré et fidèle à Hitler… le personnage n'est pas parfait, mais on ne peut que louer son courage et la manière dont il va en venir, comme son frère, à refuser les compromissions.

En plus d'une enquête qui nous conduit au coeur des horreurs commises par les médecins nazis, et de personnages construits avec soin, j'ai apprécié le côté très immersif du récit, Régis Descott jouant la carte du réalisme et de l'authenticité. Ainsi, plus on avance dans la lecture, plus on a l'impression de connaître personnellement le visage de ce Berlin, redessiné d'abord par les nazis, puis par les Alliés et leurs bombardements qui rythment la vie des Berlinois. Ce souci d'authenticité historique se retrouve dans le choix des personnages : les protagonistes que l'on suit sont inventés, les autres personnages ont réellement existé. J'ai ainsi retrouvé des personnes que je connaissais pour leurs innommables méfaits, mais j'ai également découvert d'autres figures historiques, comme cette femme qui n'a pas hésité à dénoncer et piéger des personnes de sa communauté. Certes, pour protéger ses parents, mais cela n'en laisse pas moins ses actes impardonnables…

Ce mélange fiction/ réalité donne une tout autre envergure à une histoire que j'ai dévorée de la première à la dernière ligne. D'ailleurs, malgré les événements évoqués, le roman ne sombre pas dans la noirceur et reste très accessible, l'auteur arrivant à utiliser un vocabulaire précis afin de nous immerger complètement dans le contexte historique et sociétal, tout en faisant preuve d'une certaine agilité dans son phrasé. Il en résulte un roman très facile et rapide à lire.

En conclusion, Topographie de la terreur plaira autant aux personnes appréciant les récits se déroulant durant la Seconde Guerre mondiale qu'aux personnes recherchant une enquête rondement menée dans un contexte historique particulier, qui ajoute une tension certaine à une enquête qui n'en manque déjà pas. Entre peur constante, lâcheté collective et courage individuel, un polar qui évoque le pire sans jamais tomber dans le pathos, grâce à une plume authentique qui joue sur la peur tout en éveillant en chacun l'envie de se révolter. Un rappel brutal à une réalité pas si lointaine en même temps qu'un récit évoquant la capacité de chacun à résister…
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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1943 à Berlin. Gerhard est un policier haut gradé de la Kripo où il est assisté par le jeune Alfred. Son quotidien est bouleversé par l'annonce de la grossesse d'une jeune femme juive, Flora, dont il est épris et qu'il doit cacher chez sa mère. Parallèlement il enquête sur des meurtres mis en scène …
Ici l'intrigue policière, très diluée et qui court sur tout le roman, est le prétexte pour raconter la vie des Berlinois pendant la seconde guerre mondiale, entre bombardements, traques des juifs et des ennemis du gouvernement, dénonciations en tous genres et pénuries. Il faut connaître la ville ou avoir un plan, et ne pas être gêné par les nombreuses notes de bas de page qui définissent telles institutions ou affaires liées au IIIe Reich.
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Allemagne, 1943, Gherard Lenz est commissaire à la Kripo. Un psychiatre est victime d'un crime particulièrement morbide et sanglant, il est alors en charge de l'enquête. En parallèle, Flora, une jeune juive dont il est amoureux, lui donne un enfant. Il tente alors de sauver la mère de son enfant en la cachant chez sa mère. Alors qu'il enquête sur le meurtre, il découvre l'ampleur de la tuerie de masse opérée par les docteurs allemands. Cette enquête va se révéler plus périlleuse qu'il ne le croit et il devra tout faire pour protéger sa famille.
J'étais vraiment curieuse de découvrir cette histoire et je trouve qu'elle offre un point de vue original sur les nazis.
En effet, bien que Gherard soit commissaire de la Kripo et qu'il ait fait les jeunesses hitlériennes, il n'est pas d'accord sur les agissements des nazis. Il est horrifié par les euthanasies, le sort que l'on destiné à tous ceux que le régime réprouve. Il fait ce qu'il peut pour sauver les juifs qu'il croise.
Nous découvrons avec lui les horreurs des agissements des médecins. J'ai été horrifiée !
Le style est un peu froid mais reste immersif.
C'est une histoire qui est très documentée, il évoque également le destin terrible des enfants d'un parent juif et un parent allemand.
Je n'ai pas accroché à la personnalité un peu trop désinvolte de Flora, ni trop froide de Gherard mais j'avais quand même envie de savoir l'issue de cette histoire incroyable.
C'est un livre que je recommande.
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Énorme coup de coeur pour ce polar noir se déroulant à Berlin centre de la terreur nazie. Dans les années 1942/1943, années où le nazisme bat son plein, le commissaire Gerhard Lenz de la Kripo se voit confier une enquête qui pourrait bien le mettre, lui et sa famille en grand danger. Lorsque l'on retrouve les corps de deux médecins nazis assassinés et mis en scène de façons identiques, l'enquête s'annonce complexe. Une plongée dans ce que le troisième Reich a de plus effrayant. Clandestinité des derniers juifs restant, délations et dénonciations, euthanasie de masse et autres tortures pour obtenir des renseignements. Si l'on songe que la profession des médecins était « la plus nazifiée entre toutes, au sein de ce régime hygiéniste, obsédé par la performance et la pureté de la race » il y a de quoi frémir. On sent que l'auteur a fait un grand travail de recherches historiques et les détails sur le quotidien des berlinois à cette époque sont incroyables. Je suis entrée complètement dans l'histoire, les personnages sont très réalistes, le couple de gardien d'immeuble plus vrai que nature. le côté anecdotique des problèmes mathématiques que l'on proposait dans les écoles m'a laissée sans voix. Gerhard Lenz sera bien seul a opposer une résistance au péril de sa vie, il doit se méfier de tous même de son adjoint sortant du moule des jeunesses hitlériennes. Alors au delà de la mise en lumière de la cruauté de ce régime totalitaire, c'est bien la façon dont Gerhard, son frère Armin et bien d'autres vont le vivre qui est la plus intéressante. de quelle manière ils vont lutter et se rebeller avec leur propres armes l'un étant journaliste homosexuel et l'autre occupant un poste au sein de la Kripo. Impossible de lâcher ce livre avant la dernière page et il reste encore dans ma tête. Je ne doute pas qu'il plaira aux passionnés de la Seconde guerre mondiale autant qu'à ceux qui aiment les polars car l'alliance des deux est une réussite. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Topographie de la terreur est le premier roman de Régis Descott que je découvre. le titre m'a interpelée et le thème m'a plue, je me suis donc lancée sans grande hésitation.

Ce roman se déroule en 1943, à Berlin. La répression du régime nazi est à son apogée. Dans ce contexte, le commissaire Lenz doit enquêter sur une série de meurtres qui l'amène à découvrir l'étendue du programme d'euthanasie du régime. Sa position est vite mise en péril par sa vie privée avec le retour de Flora, son amante, une jeune femme juive, enceinte de lui, qu'il tente par tous les moyens de sauver des griffes du régime.

Topographie de la terreur porte bien son nom. Il emporte le lecteur dans les arcanes du pouvoir, dans les dédales de l'administration, il nous fait entrer dans les lieux de pouvoir, dans les lieux où sont exécutées les décisions. Nous cheminons aux côtés de Gerhard au milieu de cet univers, et comme lui, nous reconstituons le puzzle. le commissaire reconstitue peu à peu, patiemment le fil de mille et une tragédies, prend conscience progressivement du monstre tentaculaire qui s'étend, car le régime nazi est bien un monstre tentaculaire, qui cache sa barbarie derrière des faux semblants et des euphémismes. Face à l'horreur, Gerhard s'indigne, et, incrédule, essaie de lutter à sa façon. Mensonge par omission, sous-entendu, ironie, il use des maigres ressources à sa disposition pour changer les choses, à sa mesure, et ainsi, il essaye de sauver sa part d'humanité.

Ce roman nous parle en effet d'humanité. Il nous parle de justice, de la justice du coeur, de ce qui est bien. Gerhard est celui qui ne peut se résoudre à suivre les ordres, qui est horrifié du tour que prend la situation. Il est lucide sur ce qui se passe, et ce qu'il met au jour se charge de lui retirer ses dernières illusions. Dans son combat, seul contre tous, il a des alliés, des alliés inespérés, parfois improbables, surprenants. Chacun, à son, échelle, se démène, tentant de sauver sa vie et de faire le bien. Son frère, à sa manière, l'aide. Ce qui est tragique dans leur relation, c'est qu'ils ne réalisent, chacun, qui était pleinement l'autre, que lorsqu'ils se sont perdus, un peu comme si la suspicion amenait à être prudent, à masquer ses traces au maximum pour éviter des aveux compromettants en cas d'arrestation. Cela isole les dissidents mais témoigne aussi du courage et de la force des individualités.

Cet ensemble crée une atmosphère poisseuse et pesante. L'auteur parvient parfaitement à faire sentir l'oppression, la peur constante qui étreint les personnages, ce sentiment diffus d'être surveillé, de ne pas être pleinement libre. Gerhard, en tant que commissaire doit jongler entre l'apparence allégeance au régime qu'il est de bon ton d'adopter et sa conscience, son frère journaliste doit taire ce qu'il pense et ce qu'il ressent pour garder sa place. Leurs convictions se retrouvent dans des petits actes de bravoures, de petites transgressions qui apaisent le coeur et permettent de se regarder en face. Il en est de même pour certains personnages féminins : nombreux sont ceux qui jouent un double jeu dans ce roman, ce qui pimente le récit.

L'auteur a ciselé ses personnages et a réussi à montrer les turpitudes humaines autant que les rébellions grandioses. Nous trouvons ici des collaborateurs acharnés, des zélés détestables mais aussi des résistants de l'ombre, courageux, puissants dans leur refus de céder à la peur et dans leur soif de vivre. Nous trouvons aussi les désespérés – sauvés in extremis – ou contraints au pire, comme ces malheureux juifs arrêtés, torturés, qui sont devenus espions pour démasquer les Juifs clandestins, espérant monnayer ainsi la vie sauve à leur propre famille. Ce sont des choix glaçants : quand l'impensable devient réel, quand la limite de l'impardonnable est franchie pour essayer de se sauver. Cela confère au livre une véritable matière humaine, sans sombrer dans le misérabilisme ou dans des exagérations manichéennes. Cela rend aussi le roman saisissant et captivant car nous avons envie de découvrir comment les personnages évolueront, nous avons envie de découvrir leurs secrets.

Le rythme du récit est singulier. Il est à la fois lent lorsque le commissaire se débat dans les dédales de l'administration et qu'il avance à pas feutré, et rapide lorsque l'étau se resserre autour de lui, à mesure qu'il touche à la vérité. le lecteur est emporté dans une course folle, il s'attache à Gerhard, à Arnim, à Flora. Il déplore les imprudences, il croise les doigts, espérant un salut… L'alliance d'éléments historiques et d'éléments romancés contribue grandement à cette tension qui s'installe chez le lecteur. le récit est ancré dans l'histoire. Il y a sans doute eu des Gerhard, des Arnim, des Flora… autant d'êtres qui ont souffert, aimé, lutté, essayé, et cela nous touche.

Ainsi, Topographie de la terreur est une très bonne lecture. Il met en valeur la chape de plomb qui pèse sur les individualités et le poids des choix. Il laisse entendre la détresse humaine, les conflits de loyauté, des peurs, les doutes, les aspirations à la liberté, les petites rébellions et les grandes indignations. Il montre l'humanité aux prises avec l'histoire, sous l'histoire individuelle, et encore et toujours, la littérature nous parle de l'homme et de la force des choix individuels.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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