AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 313 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Les Fauves" c'est l'histoire de deux personnages que la vie et les événements amènent à se rencontrer.

Il y a tout d'abord Haiko, une jeune femme, fille d'une célèbre journaliste dont le combat est d'empêcher les jeunes français de se faire laver le cerveau et de partir en Syrie faire le Djihad. Pour cela, elle a monté une association, N.e.r.F (Nos enfants restent en France) qui a pour but de sensibiliser, agir auprès des jeunes qui commencent à se radicaliser et dans le pire des cas, contrecarrer le départ en Syrie, à la demande des parents.

Puis il y a Lars, un ancien militaire revenu d'Afghanistan qui a reçu de lourdes séquelles après avoir été pris en otage par des Talibans. Depuis son retour en France, Lars est addict à l'alcool et au Captagon, il a suivi une formation pour devenir agent de sécurité rapprochée.

Lars est mis sur le chemin de Haiko lorsque la mère de celle-ci l'engage pour assurer la protection de sa fille suite à l'assassinat de Nadia Nasri, sa meilleure amie mais aussi co-fondatrice de l'association N.e.r.F., mais également parce que Haiko est la cible d'une fatwa. Lars doit donc assurer la protection de cette jeune femme dont il ne connaît rien mais qui l'intrigue au plus haut point et sur laquelle les rumeurs vont bon train.

J'ai littéralement dévoré ce livre d'Ingrid Desjours qui est le premier que j'ai eu l'occasion de lire de cette auteure. La thématique autour de laquelle tourne le roman m'a d'abord rendue un peu sceptique, on en entend tellement parler de nos jours que je me suis dit que ce serait peut-être un peu lourd. Mais au contraire, cela donne un récit qui sonne juste, qui nous affecte et nous emmène. Les Fauves est écrit avec une grande habileté, les personnages sont attachants, même s'ils ne sont pas toujours sympathiques. On découvre la question du djihad sous différents aspects sans tomber dans le cliché et pour ça, c'est très bien joué. Même si parfois on se doute de ce qui va se passer, je trouve qu'il plane toujours un doute, on n'est jamais sûrs de rien et on a donc qu'une seule envie : tourner les pages, lire, jusqu'à la fin pour savoir de quoi il en retourne. Et au final on ferme le livre avec un sentiment agréable, d'une lecture qui nous a amené exactement là où il fallait.

C'est indiscutablement 5 étoiles que j'attribue pour ce roman. Je pense que je me pencherai dorénavant davantage sur les romans de cette auteure dont j'ai beaucoup apprécié la plume, très réaliste et accrocheuse.

Je remercie énormément les éditions Robert Laffont, avec leur nouvelle collection La Bête Noire, ainsi que Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce roman que je conseillerai vraiment autour de moi.
Commenter  J’apprécie          360
Avant tout, je tiens à remercier Glenn Tavennec ainsi que toute l'équipe pour cet envoi en service presse. Les Fauves est l'un des premiers livres sortis dans la nouvelle collection de Robert Laffont, La Bête Noire. J'émerge à peine de ma lecture, mais je peux vous assurer une chose : la collection en question porte très très bien son nom.

Il est plus de 2h du matin et je viens de terminer ce livre. J'ai encore des images persistantes, la sensation que je vais faire des cauchemars, mais surtout… l'impression grisante d'avoir passé un moment sans pareil !

Les Fauves, c'est avant tout le bras de fer entre deux forces de la nature. Tout d'abord Lars, un métis à l'allure très intimidante, habité par des souvenirs terribles de la guerre qu'il a laissée derrière lui. Il en est ressorti brisé et comme mort, après avoir passé les jours les plus longs de sa vie chez les talibans. Aujourd'hui, il souffre d'un syndrome post-traumatique sévère et ne tient que grâce à la drogue, le captagon, qui engendre chez les soldats une résistance accrue à la douleur et les éloigne littéralement de leur propre corps.

Puis il y a Haiko, une jeune fille issue d'une famille fortunée qui se bat pour une cause qu'elle estime juste. Elle dirige d'une main experte l'association N.e.r.f (Nos enfants resteront en France). Celle-ci consiste à repérer les mineurs radicalisés et/ou susceptibles d'être embrigadés par le Daesh et à les empêcher de quitter le territoire avant qu'ils n'embrassent tout à fait la cause des islamistes sur le terrain. Mais si Haiko semble lutter pour le bien, elle n'en demeure pas moins une jeune femme arrogante et accro aux feux de la rampe. Les avis la concernant sont très controversés, et nombreux sont ceux qui désirent la faire descendre de son piédestal.

Lorsqu'une amie de Haiko est sauvagement assassinée et qu'une fatwa est lancée à son encontre, la mère de la jeune femme décide de lui attribuer un garde du corps. Et Lars semble être la personne toute désignée pour cela. Ces deux caractères forts vont alors devoir composer ensemble, se jauger et s'apprivoiser. Mais en mettant deux fauves dans la même pièce, ne finissent-ils pas par s'entretuer ?

Les Fauves est un thriller renversant, bouleversant et troublant. J'ai tellement de choses à dire que j'ai peur de tout oublier, à vrai dire. Ingrid Desjours s'est attaquée à un sujet extrêmement brûlant, mais a navigué dedans avec une adresse qui force le respect. Ce roman délivre pas mal de messages. Si l'histoire des protagonistes est fictive, la trame n'en est pas moins basée sur des faits concrets. La France après les attentats contre le Charlie Hebdo. Une France paralysée d'effroi, à la limite de la paranoïa. L'auteur soulève des problématiques bien ancrées dans notre société et jongle avec les points de vue sans jamais se départir de son objectivité. Au-delà du thriller psychologique, elle s'appuie sur des opinions variées et étaye ses propos de façon très habile, presque philosophique. Non seulement j'ai beaucoup appris, mais cette confrontation entre réalité et fiction m'a permis d'affiner mon propre sens critique.

Ce thriller est particulièrement violent. Les sentiments prédominants restent le ressentiment, la violence, les démons intérieurs, le deuil… rien de très positif. C'est bien malgré moi que je me suis surprise à adorer ça, à adorer Lars et Haiko. J'ai aussi adoré détester certains personnages, certaines scènes étaient tellement criantes de réalisme que je m'y voyais. Et honnêtement, je n'ai jamais été confrontée à une plume comme celle d'Ingrid Desjours. Elle est affûtée, directe, aiguisée. L'auteur parvient à faire passer des messages puissants avec cette plume. J'avais vraiment l'impression d'être un reptile devant un charmeur de serpent. Je lisais (ou plutôt je dévorais), aux aguets, tout en me nourrissant de ses mots, me délectant de ses propos, de ses hypothèses et de ses informations.

Quant à Lars et Haiko… ils forment un cocktail explosif lorsqu'ils sont ensemble. On se retrouve rapidement propulsés dans la peau de l'un et de l'autre, avec cette envie de fouiller toujours plus loin dans leur passé, à la recherche de la vérité. Puis il y a cette impression de danger lorsqu'ils sont ensemble, cette sensation que même si la menace se trouve à l'extérieur, l'un et l'autre ne sont pas à l'abri de se faire beaucoup de mal entre eux.

L'auteur s'appuie sur des faits véridiques et pimente le récit en ajoutant des articles et des témoignages sortis dans la presse ou disponibles sur internet. Ça ajoute une touche supplémentaire de réalisme, à tel point qu'on est encore plus immergé dans le roman. Elle aborde des sujets sensibles qui nous parlent beaucoup aujourd'hui. Celui du djihad, évidemment, mais aussi l'impact que les médias ont sur nous et le contrôle qu'ils exercent sur nos consciences, même celles de la police, censée être impartiale. Ce livre nous montre sans fard à quel point nous évoluons dans une société toujours plus folle qui creuse sa propre tombe. On navigue autour de différents courants de pensée. Les avis tranchés comme les plus pondérés. Ingrid Desjours ne nous parle que des faits, elle ne nous impose pas un mode de pensée et nous laisse nous faire notre propre opinion sur les questions soulevées.

En résumé, La Bête Noire tape et tape très fort avec ce premier roman. Un thriller qui laisse sans voix. L'atmosphère est noire à souhait, les personnages aussi dangereux que mystérieux, et l'intrigue magnifiquement menée jusqu'au tout dernier mot de la toute dernière page. Les Fauves est un coup de poing et je ne risque pas de l'oublier de ci tôt.

Lien : http://april-the-seven.weebl..
Commenter  J’apprécie          50
Je viens de terminer « Les Fauves » d'Ingrid Desjours et j'ai du mal à en sortir !
Dès le prologue on est happé, captivé par une histoire terrible et passionnante. le récit construit avec beaucoup de finesse, ne nous laisse jamais de repos.
L'écriture est brillante, évidente, les dialogues sont percutants et même drôles quelques fois. J'ai adoré ce livre de bout en bout et ai été surpris (et bien triste) de l'avoir déjà terminé.
A mon avis, « Les Fauves » est le meilleur de Desjours.
Vite, le prochain !!!
Commenter  J’apprécie          60
Nous faisons la connaissance d'Haiko, jeune femme militante contre le départ des jeunes de France en Syrie où ils rejoignent Daesh... Puis de Lars, ex légionnaire, rescapé d'Afghanistan où il a été emprisonné durant des semaines.

La première est une enfant pourri gâtée, le second un ex-soldat traumatisé.
Tous deux sont entourés de nombreux personnages.

Reprenons les un par un :

Haiko, jeune femme de 33 ans, journaliste et fondatrice de l'ONG N.e.r.F (Nos enfants resteront en France) semble être la cible des islamistes. Elle engage (contrainte par sa mère) un (ou plutôt des) agents de protection rapprochée. Au départ je l'ai beaucoup aimée. Un caractère bien trempé et une nonchalance totale. A moins que ça ne soit de l'inconscience... Elle n'a pas la langue dans sa poche et est une séductrice née.

Lars, ex-légionnaire, il s'est échappé d'Afghanistan où il était retenu par les talibans. Traumatisé, il se drogue aux amphétamines et aux combats la nuit. Il s'est reconverti dans la protection rapproché. J'ai énormément aimé cet homme, bien que torturé il est moral et d'une droiture sans faille.

Dimitri, frère d'Haiko, il est insupportable et inconscient. Il met sa soeur en danger à plusieurs reprises et est condescendant envers Lars. Je n'ai pas réussi à déterminer s'il appréciait Haiko ou non. Je ne l'ai pas aimé du tout. Une tête à claque.

Ilan, ancien légionnaire et ami de Lars, il l'aidera dans la protection d'Haiko. Il a une famille à laquelle il tient plus que tout.

Jonas... Ancien légionnaire il fera aussi partie de la garde rapprochée d'Haiko... J'ai eu du mal à le cerner. Et on ne comprend tout à son propos qu'à la fin... Des surprises en perspective...

Karol Invalla, lui n'est pas ancien légionnaire mais travaille dans le civil. Il sera amené à protéger Haiko de ses détracteurs. Il est loyal et professionnel... Jusqu'au jour où... Je l'ai apprécié même si parfois il m'a agacée.

Alquier, commissaire, il apparaît à plusieurs reprises car il est chargé de l'affaire Haiko.

Xavier Leduc, fondateur de l'association C.i.e.L il déteste Haiko, ainsi que sa mère et tentera de la détruire par de nombreux moyens. Déloyal et détestable.

Katia Homoreanu, mère de Dimitri et Haiko et journaliste reconnue, c'est elle qui fera appel à Lars. Elle n'est pas très claire elle non plus et je ne l'apprécie pas du tout.

Ainsi que d'autres personnages secondaires qui n'existent pas par hasard.

Concernant l'intrigue, j'étais loin d'imaginer ça. Ingrid Desjours a su capter mon attention et je n'ai pas lâché le livre ! (sauf pour manger et dormir) le suspense est incroyable. Haiko mérite-t-elle ce qu'on dit d'elle ? Cache-t-elle des choses ? Ou bien est-elle réellement sincère ? Lars a-t-il raison de la protéger ? Ingrid nous manipule et ne nous laisse pas de répit. Je me suis régalée !

De plus ce roman est d'une actualité criante. Après tout ce qui s'est passé en janvier et ce qui se passe encore. Ingrid s'appuie sur des faits avérés pour écrire son roman qui est donc agrémenté, entre les chapitres, de quelques extraits d'articles trouvés dans les journaux ou dans des livres de témoignages. Rien n'est donc inventé (même si Les Fauves reste une fiction).

En bref, bien qu'éprouvante, j'ai énormément aimé cette lecture. J'ai englouti ces 430 pages. Merci Ingrid pour ce bon moment !
Commenter  J’apprécie          30
D'un côté nous avons Lars, un splendide métis, de mère Antillaise et de père Suédois. Une force de la nature, aiguisée par l'armée, mais également droguée par elle. Il tourne aux amphètes, le fameux Captagon qui permet de tenir éveillé tout en affûtant l'esprit. Il a commencé sur le terrain, il ne peut plus s'en passer aujourd'hui. Il a besoin de ce Captagon pour faire taire ses démons intérieurs qu'il abrite H 24 depuis son retour d'Afghanistan. Il a été 15 jours aux mains des Talibans. 15 jours qui l'ont complètement brisé. 15 jours en enfer pour un catholique profondément croyant c'est trop. Depuis, il s'est reconverti en garde du corps et traîne son mal-être entre deux contrats dans les rues de la capitale, cherchant tantôt la bagarre, tantôt l'oubli.

Et de l'autre, nous avons la belle Haiko, fondatrice de N.e.r.f. "Nos enfants resteront en France", qui s'occupe de repérer les ados en passe d'être radicalisés et les arracher à Daesh avant qu'ils ne partent en Syrie faire leur djihad. Haiko c'est le symbole même de la femme libérée, à la fois réfléchie parce qu'intelligente et insouciante parce qu'à l'abri des besoins financiers, des atouts physiques et un charme vénéneux. Un cocktail explosif à ne pas mettre entre toutes les mains. Parce qu'elle aime être sous les feux de la rampe, parce qu'elle en a les moyens, Haiko et son association sont fortement médiatisées.

Mais voilà, cette activité dérange, c'est le moins qu'on puisse dire. Daesh en premier lieu bien sûr, mais bien d'autres requins sont à l'affût. Une fatwa, un attentat et Lars se retrouve embauché à la protection rapprochée d'Haiko. Pour le seconder, Lars va enrôler son ami Ilan et un ancien légionnaire Jonas, juifs tous les deux. Haiko elle, est athée. Entre ces protagonistes qui vont devoir vivre ensemble, cela va être le choc des cultures, le choc des milieux sociaux, le fossé des croyances religieuses aussi bien sûr. Avec une plume acérée, mais toujours juste, Ingrid Desjours décrit fort bien l'ambiance qui règne dans Paris, après les attentats qui ont eu lieu en janvier 2015 à Charlie Hebdo, dans la supérette Casher et en banlieue. Ambiance délétère s'il en est, pleine de ressentiments, de méfiance, de haine. Pas toujours, rarement sur les bonnes personnes...

Ce que j'ai apprécié également dans ce roman, c'est la description détaillée de l'impact que peut avoir aujourd'hui l'omniprésence des réseaux sociaux dans la vie. Appréhender les méfaits d'une simple rumeur, sa vitesse de propagation, comment s'en soustraire, subir. Mais aussi, à l'inverse, la gérer, s'en servir, voire même la créer. C'est édifiant.

Déjà avec cette intrigue, ce sujet, ce roman est juste énorme. Mais pour enfoncer le clou Ingrid Desjours nous a façonné deux personnages hors du commun. Lars et Haiko traîneront longtemps dans ma mémoire tant leur portrait est parfaitement ciselé, leur psychologie creusée au maximum. Ils font tellement vrais qu'on ne peut que s'attacher profondément à eux... pour notre plus grand malheur. Parce que oui, c'est Ingrid Desjours derrière la plume, et elle n'est pas tendre la dame, je peux vous le dire !

Roman choc. Roman coup de poing d'une auteur qui n'a pas froid aux yeux. Roman à lire impérativement. Énorme coup de coeur.
Lien : http://bookenstock.blogspot...
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (605) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2901 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}