Voici le premier roman d'une auteure Normande, de type thriller psychologique. Comme pour toutes les lectures de ce genre, je m'accroche toujours au début avec ces nombreux personnages qui prennent vie rapidement et qui contribuent à l'intrigue.
Passées les 50 premières pages qui servent à planter le décor, je n'ai plus réussi à lâcher le bouquin ! Ce fut une belle découverte. La plume est agréable, bien travaillée tout en restant accessible. L'alternance des chapitres nous tient en haleine. Les personnalités sont subtiles, et j'ai particulièrement apprécié l'aspect psychologique mis en relief au travers des blessures de chacun des protagonistes.
L'histoire se déroule dans ma région, dans cette zone plus « huppée » et ses dérives sont habilement mises en avant… Au menu : harcèlement en milieu scolaire, drogue, pouvoir, sexe, désespoir, amour, amitié, mensonge… disparition et meurtre !
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Il s'agissait d'un rêve proche et lointain à la fois, auquel elle s'accrochait tout en se raisonnant pour que la déception ne soit pas trop forte, le cas échéant.
Belinda se rappelait avoir passé du temps, la veille de l'entretien décisif, à essayer différentes tenues devant la glace. Elle souhaitait quelque chose de féminin : ni strict, ni vulgaire, ni fade, ni trop voyant. Elle opta finalement pour une jupe-crayon grège, au-dessus du genou, qui mettait ses longues jambes en valeur, ainsi qu'un chemisier blanc fluide, rentré à la taille afin de souligner ses jolies hanches. Deux boutons judicieusement ouverts laissaient entrevoir la naissance de ses seins. Chaussée d'une paire de sandales à talons et fines lanières, la jolie brune sourit à son reflet : un X tout à fait honorable. Une touche discrète de maquillage, les cheveux relevés en un chignon lâche et ce serait parfait ! Belinda savait que l'apparence physique était un critère important pour le poste.
Encore une fois, il me désarçonne et je ne parviens à déterminer s’il joue avec moi ou s’il est tout à fait sérieux. Il s’approche un peu plus… Quelques mèches de mes cheveux dansent autour de mon visage, au rythme de la brise d’automne qui nous enveloppe. Sa main chaude effleure ma joue, mon cou, me faisant frémir, puis se referme pour attraper une de mes longues boucles qu’il s’amuse à enrouler autour de ses doigts.
D’après son expérience, l'être humain, à condition que l'on s'en tienne à distance raisonnable, pouvait se révéler tout aussi fascinant et prévisible que la population myrmécéenne. Le garçon solitaire, par la force des choix paternels, s'était façonné un univers tourné vers l'étude des fourmis auxquelles il consacrait ses longues journées d'enfant délaissé et désœuvré. Puis, en grandissant, Nolan s'était documenté sur le sujet, découvrant que les insectes sociaux, et les fourmis en particulier, étaient fidèles à leur espèce, à leur nid, à leur reine, prêts à toutes les guerres pour défendre leur territoire.
Elle attendait cet homme depuis si longtemps, elle l’espérait si fort, rêvant de le conquérir, de lui arracher cet amour que son cœur réclamait en sourdine, que jamais elle n’aurait imaginé le haïr un jour de la sorte.
Maintenant qu’il est là, tout prêt, elle hésite et sent qu’elle pourrait abandonner en tournant les talons. Elle ferme les yeux et tente de se reprendre. Elle est forte ; c'est ce qu'on lui a toujours répété. Elle ne doit pas laisser le chagrin l'envahir. Elle ne doit pas le laisser la détruire.
Tandis que son regard parcourt le hall, il se passe négligemment la main dans les cheveux, semblant chercher quelqu’un. Balayage à droite, balayage à gauche… ses prunelles argentées finissent par s’arrêter... sur moi. Je sens la température monter de quelques degrés.
Il faut vraiment qu’il cesse de me regarder comme ça, sans quoi je vais finir par fondre sur place.
La sonnerie me libère de son pouvoir hypnotique et je ne sais si j’en éprouve du soulagement ou de la déception.