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3,6

sur 772 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je remercie ma copine canel pour cette lecture commune car je ne sais pas si toute seule , j'aurais tenté immédiatement après la trilogie "Vernon Subutex " de lire un autre Despentes . Il faut laisser décanter , c'est toujours meilleur...changer d'atmosphère , d'univers, pour mieux y revenir et en prendre plein les mirettes ...
Alors, "Les Jolies choses" , on se doute bien, avec cet auteur, que ça ne va pas être joli, joli... et on suppute bien !
Claudine et Pauline sont deux vraies jumelles , et on pourrait les confondre physiquement si leurs looks était identiques . L'une est sexy, pas farouche et est prête à tout pour arriver. L'autre est "sapée comme un sac " , introvertie, et n'attend qu'une chose : que son mec sorte de prison pour se barrer ailleurs . Ou ? Elle ne sait pas mais 'loin de cette merde" .
Claudine attire tous les regards masculins et aimerait devenir "rich and famous", mais c'est Pauline qui est douée et qui chante bien. Alors, elle se fera passer pour Claudine , avec la complicité d'un certain Nicolas , un copain de Claudine , "glandeur professionnel" . Et le plan ira au delà de ce qu'ils avaient décidé..

Si j'ai tiqué sur le début de ce récit , c'est parce que je lis beaucoup de romans policiers et la Virginie , elle ne s'embarrasse pas de réalisme (niveau policier)... mais l'histoire se met en place et très vite , on se laisse embarquer par l'auteur .
Je pensais (comme les jumelles évoluent dans le milieu musical ) , qu'il en serait davantage question, c'est ce qui m'avait plu dans Vernon.. mais presque rien , ou si au tout début .
Je trouvé que la trilogie" Vernon Subutex, était plus aboutie plus universelle, culturelle, politique...
Et là, canel ( qui s'y connaît mieux en Despentes que moi !) , m'explique que , Vernon est l'aboutissement de son oeuvre que chaque roman précédent est une esquisse , qu'on retrouve des caractères, des personnages de ces autres bouquins dans Vernon...
Alors je me dis, qu'elle a raison, qu'il faut voir l'ensemble de l'oeuvre , comme en peinture etc...
Je continue ma lecture .
Et puis je trouve que Pauline , elle "ramasse" drôlement dans sa vie, que son parcours n'est pas facile.
Et puis , je trouve aussi que la Despentes , elle en met beaucoup des scènes de sexe , et que c'est un peu facile , un peu racoleur. Que cet auteur est une femme avec un cerveau de mec . Un mec qui serait accro à la pornographie ...
Et puis, je vois que ce roman a été adapté au cinéma avec Marion Cotillard dans le rôle des jumelles et je me dis que je ne l'aurais pas choisie de prime abord , mais que Stomy Bugsy dans le rôle du pote Nico, apporte quelque chose de plus , qui m'a paru évident à la fin du bouquin, parce que je le vois parfaitement prononcer les répliques finales .
Et je me demande comment ils ont fait, pour respecter l'oeuvre de Despentes, sans que leur film soit classé pornographique ...
Et puis, je lis que ce roman a eu le prix de Flore en 1998, et je me dis que Virginie , elle est trop forte !!! Comment, elle les a ébloui les intellos, comment elle choque le bourgeois, titille le bobo, et fait que ♫ Madame rêve d'apesanteur et de vertiges à plusieurs ♫.
Moi , je continue à trouver ça un peu racoleur ...
Virginie Despentes dépeint des personnages que nous ne pouvons observer aussi bien décrits que dans la littérature policière. Elle raconte les gens qu'elle a croisés dans ses années trash, ses années (que j'appellerai) de galères . Et elle le fait bien .
Et c'est toujours à la fin, que je me dis qu'elle maitrise son sujet , qu'elle ne fait pas que "se raconter", qu'elle "retombe" sur ses pieds.

Alors voilà, merci canel de me faire lire les écrivains français !:-))
Ah que , je dis que Virginie devrait la prendre comme attachée de presse !:-))
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Dans les romans et nouvelles de Virginie Despentes que j'ai lus* j'ai trouvé
- des mauvais parents ou une ville 'pécrave' (sic) de province à fuir
- une personne très en colère
- un mec mou mais sympa, de bonne volonté, cool, craquant, le copain idéal
- des gens qui bossent dans la musique
- une fille divinement bien gaulée, qui donne l'impression à chaque gugusse qu'elle aime « ça », qu'elle en redemande, qu'il est l'homme de la situation, le seul à la faire grimper aux rideaux comme ça... mais s'il savait...

Tous ces gens boivent beaucoup de bière - et pas que -, fument beaucoup de joints, se font pas mal de rails, sont donc souvent défoncés, et baisent beaucoup, à jeun ou chargés...
/!\ NB : il suffit d'avoir lu un texte de Despentes pour comprendre pourquoi 'baiser' est plus approprié que 'faire l'amour', comme terme - même si, parfois...

Avec ce type de personnages, Virginie Despentes réunit les conditions pour développer un de ses sujets fétiches : la complexité de la condition féminine - rivalités entre filles, relations hommes/femmes...

Ce n'est pas du #BalanceTonPorc, VD est beaucoup trop subtile pour donner dans le manichéisme. Tout le monde en prend pour son grade : le mâle dominant, certes, mais aussi la femelle qui entre dans ce jeu pervers de séduction et de soumission/domination pour y gagner reconnaissance, pouvoir, argent. A-t-elle le choix ? Oui, en tout cas dans cette histoire, où Despentes évoque joliment l'importance de « se respecter » soi-même...

Si on a découvert l'auteur avec sa trilogie 'Vernon Subutex', on peut trouver ses premiers romans décevants.
Il y manque en effet le contexte socio-économique & politique, qui ne figure qu'en filigrane, via les parcours de losers qui aspirent à devenir comme les winers blindés de tunes et dépourvus de scrupules qu'ils côtoient.

'Les jolies choses' date de 1998, l'auteur a évidemment gagné en maturité et en assurance depuis (on apprend quand même quelques trucs au cours des vingt années qui filent à toute vitesse entre la trentaine et la cinquantaine).
Quoi qu'il en soit, Virginie Despentes a toujours été douée pour les portraits, les dialogues, les interactions. Ça balance et ça claque, tout est finement observé et restitué avec acuité et humour. J'ai particulièrement savouré une scène nocturne, décrite à travers un regard à la fois naïf, étonné, distant et très lucide.

Un grand merci, Iris, pour cette lecture commune et nos échanges. J'avais commencé à lire ce roman en 2010, mais l'avais abandonné rapidement, parce qu'il ressemblait trop à l'intense 'Bye Bye Blondie'.
J'y ai trouvé beaucoup de jolies choses qui m'ont émue, amusée. Et de bien laides, aussi, qui m'ont écoeurée, indignée...
Quand tu veux, Iris, pour une LC de 'King Kong Théorie', que je redécouvrirai avec plaisir, et d'un autre oeil, maintenant que j'ai lu les fictions de l'auteur.

* tous sauf 'Les chiennes savantes'.
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On peut s'interroger sur le titre… Quelles sont Les Jolies Choses auxquelles Virginie Despentes pensait quand elle l'a choisi ? Car l'adjectif « joli », léger et primesautier, colle plutôt mal à l'univers décadent et décapant du roman.
Deux jumelles, Claudine et Pauline, subissent à tour de rôle les brimades d'un père imbécile qui se croit tout-puissant, et qui marque une préférence d'abord pour la plus intelligente, puis au moment de l'adolescence, pour la plus sexy. En grandissant, chacune essaie d'exister pour elle-même, chacune dans son style, en tirant parti des atouts que l'autre n'a pas.
Mais le destin se charge de redistribuer les cartes…
J'apprécie l'écriture crue et trash de Virginie Despentes, la situation qui atteint plusieurs points de bascule, les personnages, attachants en dépit de leur goût pour le vice et leur manque éhonté de scrupules.
Les Jolies Choses peut se lire comme un « anti-conte de fées », le contre-pied d'un Journal de Bridget Jones ou des Confessions d'une Accro au Shopping, où le sordide, la drogue et le sexe débridés remplacent l'humour, la légèreté et la candeur un peu mièvre des héroïnes.
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On peut sans doute reprocher plein de choses à Virginie Despentes (en particulier ceux qui n'ont jamais écrit 10 lignes de leur vie), et moi-même j'ai parfois eu des moues expressives quand certains prédisaient le Goncourt à Apocalypse bébé… Mais il y a un talent qu'on doit tous lui reconnaître, c'est de savoir raconter des histoires, et n'est-ce pas l'essentiel de ce que l'on demande à un écrivain ?

Avec ce roman, Les Jolies choses, écrit en 1998 (la France était championne du monde de football, ce qui n'a aucun intérêt pour cette critique), et qui avait reçu le Prix de Flore, Virginie Despentes nous fait explorer avec réussite de nouveaux territoires, et notamment celui de la gémellité.

Claudine a tout ce qu'il faut pour devenir une star, il lui manque une voix. C'est Pauline, sa soeur jumelle, qui va lui donner. Pauline, qui est tout ce que Claudine n'est pas et qui exècre le show-on. le soir où Pauline « joue » Claudine à un concert, celle-ci saute dans le vide. Immédiatement, Pauline déclare que c'est sa soeur venue de Province qui est morte et elle va occuper la place.

Derriere cette histoire de haine et d'amour se cache toutes les douleurs, toutes les traces du passé, toutes les marques d'affection qui font que les lignes de vies des jumeaux ne s'écrivent pas de la même façon que les autres.

Pauline et Claudine sont en apparence si différentes, mais au fond si proches, avec une seule et même quête : l'amour. Un amour qui est difficile à trouver et que l'on cherche parfois dans de mauvaises contrées.

Alors, revenons-y, parmi les choses qu'on peut reprocher à Despentes, c'est ce coté trash, ces scènes pornographiques, ses excès, sa critique systématique du système et aussi peut-être sa vision si négative des hommes… de toute façon, on aime ou on déteste.

Mais à titre personnel, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'un beau roman, une descente aux enfers certes, une histoire immorale bien sûr , mais qui donne aussi la raison de croire à l'infime lumière qu'il reste à apercevoir dans chacune des vies, même les plus sombres.
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C'est l'histoire de deux jumelles que tout oppose et dont le père dit qu'elles se ressemblent, mais il y en a une qui est moche.
Et l'autre qui meurt.
Claudine (? je les confonds) prendra la place de sa soeur. D'abord dans le coeur du père, puis dans la vie dissolue de Pauline.

C''est aussi les rapports du Trou et du Machin. La femme utilise son trou, un peu comme un piège. L'homme est fasciné par son machin qui se dresse. le mot sexe n'est presque jamais dit - l'amour n'existe pas.

Un univers trash, une vision en biais, une peur, et des formules qui me touchent (L'âge se lit dans les yeux des autres, même quand soi-même on n'y pense plus -- Ne penser qu'à son regard qui se pose et pas penser à la réciproque.).

Au delà de l'histoire,une fenêtre sur le monde de Virginie Despentes. Pour qui aime regarder les étoiles.
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Alors là, c' est la découverte de l' été ! Une écriture percutante pour un roman qui l' est tout autant. Pour découvrir l' auteure, j'ai opté pour ce roman publié en 1998. Faut dire que le sujet m' a tout de suite accrochée : 2 soeurs jumelles que tout oppose. L' une meure et l' autre décide de prendre sa place pour lancer sa carrière musicale. L' écriture de V. Despentes est sans fioritures, c' est cash. Comme ses personnages, écorchés de la vie même dans la réussite. Elle évoque le milieu sordide du show-business, la drogue, le sexe, l' argent, les fausses apparences. Et puis il y a Pauline, révoltée et forte qui va se transformer à coup d' artifices, va se perdre un peu et finalement, tardivement, mieux comprendre sa soeur. A travers Pauline et sa soeur Claudine, il y a aussi la question de la construction identitaire : des parents destructeurs aux désirs des hommes en passant par les rivalités féminines, les 2 soeurs vont se fondre plus ou moins aux attentes de leur entourage. Elle écrit de jolies choses Virginie Despentes.
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Articulé en quatre saisons, ces "Jolies choses" ne sont autres que deux soeurs jumelles, Claudine et Pauline, qui n'ont rien en commun à part leur ressemblance physique. Lorsque l'une d'elles décède, l'autre prend sa place dans un monde qui n'est pas le sien et commence à se prendre à ce dangereux jeu de rôle, jusqu'à s'oublier elle-même. Dans l'univers des strass et paillettes, il est bien aisé de se perdre et d'omettre jusqu'à ses profondes convictions et valeurs sur la féminité et la Femme avec un grand F.

Virginie Despentes, avec son style inimitable et sa gouaille percutante, nous dresse le portrait d'une héroïne de son temps, au regard cynique et juste sur la vie qu'elle mène. le féminisme ne rôde jamais loin et c'est la condition de la femme qui est dépeinte, à travers ce personnage unique, qui est décrite.

Malgré quelques longueurs sur les considérations répétitives de son personnage principal et une intrigue sans trop de surprises, j'ai passé un bon moment de lecture et ai pris plaisir à entrer dans l'univers de Claudine/Pauline. Je vous conseille donc ce roman.
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Virginie Despentes met en scène deux jumelles Claudine et Pauline (25 ans au début du roman avec des retours sur leur enfance)
Claudine est belle, sexy (un peu nunuche aussi), et collectionne les conquêtes d'un soir. Pauline est plus intellectuelle, elle a une jolie voix, refuse les artifices féminins (à 25 ans elle refuse l'épilation, ne se maquille pas), elle est fidèle depuis 6 ans à son petit ami Sébastien. Vu comme cela, cela parait un peu caricatural mais pas du tout...

J'avais lu la quatrième de couverture : je savais donc qu'une des deux jumelles mourait et que l'autre prenait sa place. Malgré ce départ un peu spolié (d'ailleurs je n'avais pas trouvé quelle jumelle allait remplacer l'autre), j'ai été de nombreuses fois surprise par les rebondissements dans l'histoire.
Le fonds du propos m'a beaucoup intéressée : peut on devenir quelqu'un d'autre par la simple force de la volonté ? Sur une année peut on devenir une personne diamétralement opposée ?
J'ai aimé ce questionnement de l'héroïne principale sur la question « qu'est ce que la féminité ? , peut on s'affranchir du manque d'amour quand on était enfant ? Comment perd on l'estime de soi ...

La forme m'a moins plu (j'aime bien quand il y a un peu des phrases structurées et là l’auteure ne soigne pas trop la grammaire )

Le roman a reçu le Prix de Flore en 1998, un film est sorti en 2001 avec Marion Cotillard dans le rôle des jumelles, le roman m'a donné envie de le voir ...
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Mon premier Virginie Despentes ! Depuis le temps que je voulais forger ma propre opinion de cette scandaleuse écrivaine. Je ne suis pas déçue !
Ce n’est pas l’histoire en elle même que j’ai aimé, les jumelles qui échangent leur place c’est vu et revu. Ce que j’ai apprécié, c’est la façon dont l’histoire nous est racontée, extrêmement cash, cru, sordide, le récit est très dérangeant. Le style d’écriture est brut, proche de l’oral, il accentue l’impression d’urgence et percute le lecteur. L’auteur ne se perd pas dans des fioritures, elle nous parle de l’envers du décors du show biz et d’un milieu parisien cynique et blasé, elle n’y va pas par quatre chemins et appelle une chatte une chatte.
Si l’on arrive à entrer dans le roman,il nous est alors donné de voir une critique intelligente et réaliste de la société (sexisme, harcèlement de rue, rôle des femmes, culte de l’apparence, célébrité, capitalisme,.). Les scènes de sexe très trash et omniprésence des paradis artificiels m’ont rappelé requiem for a dream. Je regrette un peu un manque de nuance, le roman en est presque mysandriste. Cependant, malgré toute cette noirceur il fini sur une note d’espoir et nous fait réfléchir.
Un livre qui vous envoûtera ou que vous aurez envie de brûler.
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Voilà un ouvrage pour les féministes du 21ème siècle.. Les hommes y sont présentés dans tout ce qu'ils ont de plus malsains : faibles, pervers et manipulateurs.. La femme, au centre du roman, s'humilie en se transformant en objet sexuel pour montrer qu'elle existe et qu'elle veut être aimée.. Une histoire de haine qui se transforme en fascination puis en auto-destruction..

Pour ma part, ce livre m'a bouleversé ; non seulement parce qu'il m'a aidé à comprendre certaines vérités sur les autres, mais également sur moi même.

L'auteur nous montre comment certaines femmes peuvent parfois se rabaisser à adopter un comportement qui ne leur ressemble pas, tout cela pour plaire à des hommes qui ne leur plaisent pas. S'habiller comme-ci, se cambrer comme ça, tout ça parce qu'elles croient que c'est la seule façon d'être aimée et d'avoir de l'attention. Finalement, elles me font penser à une petite poupée, toute jolie, bien habillée, bien maquillée. Une petite poupée avec laquelle des hommes mal intentionnés vont s'amuser puis jeter, comme on jette un objet vulgaire et familier que l'on a consommé. Parce des poupées, y'en a plein les supermarchés.. A vouloir plaire à tout prix, on oublie qu'il faut d'abord se plaire à soi même.

Virginie Despentes adopte un style punchy, authentique, trash mais qui sait rendre ces personnages profondément humains et attachants.. Je suis conquise !

Lien : http://mademoisellechristell..
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