Décidément les polars nous auront permis cette année d'explorer l'Afrique du Sud.
Après
Deon Meyer et
Henning Mankell, voici
Louis-Ferdinand Despreez et
La mémoire courte.
Louis-Ferdinand Despreez est un personnage un peu atypique dont on ne sait trop quoi penser (cf. l'article du Figaro). Un auteur ambigü dont il convient certainement de se méfier. Quoiqu'il en soit, ce monsieur a fait partie des rangs de l'ANC, il écrit en français (la langue de ses ancêtres huguenots) et il met en scène un policier noir, Zondi, dans l'Afrique du Sud d'après Mandela.
Le répertoire des polars Sa langue vive et féroce est toujours à la limite de la diatribe : visiblement
Despreez a des comptes à régler, tant avec les noirs qu'avec les blancs. À moins que ce ne soit une façon finalement raccoleuse et très politiquement correcte de critiquer tantôt les uns, tantôt les autres.
Au-delà de cette écriture rageuse, parfois violente, à la limite de la vulgarité qui pourrait irriter (
Despreez est un admirateur de Céline), l'intérêt du polar de
Despreez c'est de nous faire découvrir ce pays étonnant à peine sorti du chaos et de l'horreur.
Un pays ou certains ont encore beaucoup de mal à oublier ce passé ou plus simplement à vivre avec ce passif.
Un pays au lourd passé mais qui a donc l'avenir devant lui.
Côté polar, on découvrira un sombre trafic dans les milieux de la boxe, à faire froid dans le dos, dans ce pays où la vie (du moins celle de certains) n'a pas le même prix qu'ailleurs.