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3.82/5 (sur 64 notes)

Nationalité : Afrique du Sud
Né(e) à : Transvaal , 1955
Biographie :

Louis-Ferdinand Despreez (pseudonyme littéraire) est un haut fonctionnaire et un écrivain sud-africain souhaitant garder l'anonymat, qui signe en français des polars politiquement incorrects.

Il est le descendant d'huguenots français immigrés en Afrique du Sud après la révocation de l'édit de Nantes en 1685.

Il est d'expression anglaise mais parle et écrit en français : « Comme ce que j'écris dans mes romans n'est ni correct ni convenable, il m'a semblé que le français me permettrait d'aller beaucoup plus loin dans mes imprécations. L'argot français permet de mettre de la distance entre les mots et les situations. »

Membre de l'African National Congress, il a travaillé depuis 1994 pour la réconciliation nationale et peut-être pour des services d'espionnage.

Il considère son activité d'écriture comme « fortement incompatible avec ses autres activités » et doit respecter un rigoureux devoir de réserve et doit pratiquer la langue de bois.
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Bibliographie de Louis-Ferdinand Despreez   (5)Voir plus

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Le froid était tombé brutalement après la disparition du soleil. Avec les couleurs qui basculaient brutalement de l'orange au bleu gris, toutes les odeurs de la brousse remontaient de la terre en longs effluves humides et fumants. Zondi laissait la fragrance du bush envahir ses narines: un mélange d'herbes médicinales, de bouse de vache et de foin coupé tiède. Et, alors que la brousse, encore traversée de soubressauts, ou agitée par les tropismes de millions de fleurs fatiguées qui refermaient leurs corolles pour la nuit, devenait sombre et noire comme un océan par une nuit sans lune, la voûte céleste s'éclairait de milliers de coups de poinçons blancs sur lesquels régnait la Croix du Sud. C'était beau et paisible en toute simplécité.
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Foin de lyrisme et de contes de fées ou de légende urbaine, la témérité ou le courage des héros sont souvent le fruit de l'aveuglement, de la myopie ou d'un front bas à l’excès...Comme l'avait déclaré Fidel devant son tribunal après l'attaque manquée de la Moncada qui l'avait mené directement au trou : "L'Histoire m'acquittera..."
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Comme dans n’importe quel hosto, la salle des visites de l’asile de Krugersdorp sentait le désinfectant industriel, mais Zondi avait l’impression que la flagrance ici était encore plus élaborée et subtile dans le registre du déprimant : il y trainait, en plus de l’odeur chimique du propre, comme un fond d’odeur de sale, de relents de pisse et de vieillerie mal lavée.
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Leur résidence était à un quart d’heure de marche dans le bas du quartier de Waterkloof, un quartier chic mais pas trop, avec des rues proprettes qui sentaient le petit pognon moyen de cadre sup’ ou de fonctionnaire international, genre diplomate de second rang ou agent local expatrié d’une grosse boîte européenne de pneus ou de médicaments. Les façades transpiraient l’ennui soporifique de la vie à l’ombre des jacarandas.
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C’était un de ces couples de détenus ordinaires que les matons appelaient ”la tête et les jambes”, un chétif pétochard, fainéant et rusé, associé pour le meilleur et pour le pire à un grand, fort, con comme ses pieds mais corvéable à merci.
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Molefe avait même découvert l’équation cardinale sur laquelle il avait depuis quelques années fondé son existence (...) un merveilleux texte prophétique qui promettait si justement la vie éternelle après le pardon...
”c’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n’ont pas besoin de repentir”.
Molefe avait vraiment bien lu entre les lignes des Évangiles; plus aucun doute ne subsistait en lui; il fallait donc bel et bien pécher avec méthode, et même acharnement, pour être absous et entrer au paradis par la grande porte.
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Une fois de plus, il s’apercevait que son pays bien-aimé était marqué à la culotté par une vision surannée du monde et que des pans entiers de la société ne tenaient que par miracle sur des certitudes archaïques vaguement chrétiennes, sur de fragiles fondations dont le ciment était l’égoïsme et l’indifférence.
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Il n’en pouvait plus de constater, jour après jour, que la vie humaine avait si peu de valeur dans un pays qui, depuis plus de dix ans, se glorifiait de posséder une des plus belles constitutions du monde.

Mais c’était ça aussi l’Afrique du Sud, un monde a deux vitesses où des éclos intellos se battaient d’un côté pour sauver les phoques de False Bay ou interdire le gavage des oies dans le Lipopo et où, de l’autre, la vie de dix écoliers était, pour un analphabète devenu mystique et opportuniste, le ticket d’entrée au Royaume des Cieux… Le monde aurait été tellement plus beau si les crétins mystiques s’intéressaient aux phoques et les grands intellos aux enfants. Zondi ne le regretterait jamais assez, même s’il savait qu’il avait intérêt à la fermer pour ne pas se faire prendre rudement à partie pas les défenseurs des phoques…
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Le superintendant Zondi se disait que son pays bien-aimé s’était laissé aller, qu’il s’était laissé prendre au piège de l’autosatisfaction : tout simplement parce que les Noirs avaient été libérés de l'apartheid sans violence, que la planète entière leur avait délivré un satisfecit et leur avait fait croire que toutes leurs souffrances allaient ainsi être effacées d’un coup de baguette par Magic Mandela.
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La légende de la croisade catholique et fasciste en Afrique prenait ainsi corps et justifiait son ouvrage impérialiste en cours en cajolant les prolétaires et en flattant leurs appétits légitimes et ordinaires insatisfaits, mais aussi leur plus bas instincts. Comme toujours dans les dictatures, étaient mis à l'honneur le nationalisme primaire, le désir d'en découdre avec un ennemi réel ou imaginaire et la condamnation sans appel des "politicards modérés inutiles et corrompus". Mussolini entonnait à nouveau sa vieille antienne antiparlementaire: "Quarante millions d'Italiens ne seraient rien et quatre cents députés seraient tout?" le peuple aimait entendre ça...Et le Duce ne négligeait aucune recette éprouvée pour couper l'herbe à toute opposition. La campagne coloniale devenait ainsi son affaire à lui seul. En offrant aux chômeurs endémiques et aux paysans indigents des immenses plaines du Pô ou des hameaux sinistrés des Pouilles, de Calabre et de tout le Mezzogiorno, une terre promise chez les autres, de verts pâturages gratuits à l'envi et une fortune facile, tout comme dans ce Congo presque voisin de l'Ethiopie où on racontait que les plus audacieux marchaient sur l'or, et où les Belges s'enrichissaient à millions sans verser une larme de transpiration, le Duce courtisait l'Italie et se faisait vénérer d'elle, de la banque, de l'industrie, de la Couronne, du Vatican et de la soldatesque. C'était l'union sacrée. On ne jurait plus que par Mussolini, "il avait déjà tant fait pour le pays...", et il venait d'inventer pour fleurir encore davantage ses lauriers un nouveau peuple, les "Italianissimes", des Italiens plus grands, plus forts et plus beaux que ceux d'avant...à force de le dire, de le chanter et de l'écrire, l'Italie en était arrivée à y croire, même si à défaut d'aimer vraiment Mussolini, elle finissait plus prosaïquement par accepter le destin que le dictateur lui offrait.
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