C'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai, enfin, plongé dans ce livre qui me tendait désespérément les bras depuis belle lurette. Passionnée d'histoire et aimant me balader dans les rues parisiennes au gré du vent et de mes envies, j'ai trouvé avec cette lecture, le plaisir de me promener aussi dans le temps.
Qui ne connaît pas l'acteur
Lorànt Deutsch pour les rôles qu'il a endossés sur petit et grand écran, comme sur scène ? Son amour pour l'histoire de France ne passe pas inaperçu non plus. Surtout auprès de certains historiens professionnels qui l'accusent de dilettantisme et lui reprochent de sortir de sa case de saltimbanque.
Pour moi, qui ne suis pas assez calée pour traquer l'erreur, si elle existe, j'aime sa façon simple et abordable par tous, de parler de notre passé, de nos ancêtres et de la naissance de notre pays. "Metronome" est un balayage de l'Histoire parisienne racontée par un amoureux de son pays et de son patrimoine. C'est ainsi que station après station, l'auteur autodidacte traverse toute la ville ainsi que les époques avec les invasions, les batailles, les règnes, les convoitises, les complots et les tueries, bref, le pire et le meilleur de tout ce qui a façonné Paris et le territoire français.
de manière divertissante, bien loin d'un ton doctoral ennuyeux, le livre pullule d'anecdotes. Qui se souvient que la ville de St Cloud doit son nom à Clodoald, le troisième fils de Clovis ? Que les derniers soldats Parisii tombèrent sous les armes des Romains dans une plaine en bord de Seine appelée Garanella, à cause des lapins qui y gambadaient ? Aujourd'hui, elle porte le nom de Champ de Mars (dieu de la Guerre) et les touristes admirant la Tour Eiffel marchent, sans le savoir, sur un immense ossuaire ! Que le mot barricade vient des premières contestations de rue avec l'obstruction des voies de la ville par des barriques emplies de pavés ? Pourquoi la rue Fouarre (mot de vieux français désignant le fourrage) porte-t-elle ce nom bizarre ? Parce que les ballots de foin, tout juste débarqués des bateaux naviguant sur la Seine, étaient empruntés par les étudiants venus s'instruire dans cette rue pour les transformer en sièges ou en pupitres.
La modernisation de la capitale par le grand remaniement du
Baron Haussmann sous le Second Empire, dans la deuxième partie du 19e siècle, a désenclavé la ville sombre et grouillante, la perçant d'immenses boulevards et avenues, bordées de magnifiques bâtiments au style aisément reconnaissables. Cette bouffée d'espace a entraîné, immanquablement, la destruction de nombreux sites témoins de faits historiques plus anciens dont il ne reste que peu de traces, heureusement traquées par l'auteur, comblant la curiosité du lecteur.
En entamant ma lecture, désireuse de repérer les lieux indiqués, j'y ai associé le "Metronome illustré" T1 paru en 2010, qui reprend des sections de textes de l'original en y joignant de nombreuses photographies, facilitant le repérage visuel, autant que la mise en situation. J'appliquerai, à nouveau, cette méthode pour lire le tome 2 du Metronome qui, je l'espère, ne tardera pas à satisfaire ma curiosité sur le "Paris intime au fil de ses rues", ainsi que bien d'autres ouvrages du même auteur !