Lorant Deutsch s'était taillé en 2009 un beau succès avec Métronome, qui permettait de découvrir Paris au travers de son histoire et des détails (architectures, restes médiévaux, plaques de rues, statues..) que le passant ordinaire ne voit pas. Metro Breizh en reprend le titre, mais pas vraiment le contenu. Deutsch fait revivre l'histoire bretonne, situe quelques places fortes (le plus souvent détruites), quelques lieux de batailles (sans traces de ces événements de nos jours), ou quelques us et coutumes (le vingtième siècle a pas mal fait disparaître ce pan des traditions bretonnes). Bref, il ne commente plus le présent au travers du passé, mais se contente de dérouler (avec quelques anecdotes) une riche histoire, longtemps distincte de celle du royaume de France.
A titre personnel, l'ouvrage s'est avéré utile pour lutter contre quelques idées largement répandues. Ah, ces beaux clichés de bagads jouant devant des mégalithes… D'un côté des constructions millénaires, de l'autre l'héritage des Celtes qui ne sont apparus sur ces terres qu'au troisième siècle. Ah, le Gwenn ha Du, ce bel oriflamme noir et blanc qui a sûrement du être fièrement arboré à la cour des ducs de Bretagne. Que nenni, il date de ..1920 créé par un dénommé Morvan Marchal. Ah, Naoned, nom breton désormais apposé sur les entrées de Nantes… qui n'a jamais été en zone de locution bretonne, mais de gallo, une des langues d'oïl.
Lorant Deutsch livre donc une histoire de la Bretagne, facilement accessible, instructive (et peut être parfois contestable, il faudrait demander aux historiens spécialisés), mais manquant un peu de renvois à notre époque.