Bon!
Après l'éblouissant "
Le rire des déesses" et la déception de "Ces hommes qui me parlent", j'ai voulu tenter ma chance avec celui-ci. J'en suis à la page 72 et je n'irai pas plus loin (pour l'instant). Beaucoup de choses m'ont attirée dans ce livre : ce bébé énorme à la naissance (10kg) qui ne vit que pour s'empiffrer, élevé dans le mythe paternel de la dévoration de la jumelle in utéro, avec cette mère qui est partie peu après la naissance... le décor était planté et il me semblait prometteur (très prometteur). S'ajoutait à cela cette philosophie du "tous pareil" où la différence est pointée du doigt, exposée sur les réseaux sociaux, une réflexion sur le monde actuel, consumériste et prétentieux. Je pensais donc lire une oeuvre magistrale... et elle l'est, peut être, oui mais voilà, je m'ennuie. Alors comme je n'ai pas du tout envie de me dégoûter d'
Ananda Devi, et que je veux poursuivre ma découverte avec "
Le sari vert", je préfère stopper là. L'héroïne du roman a grandi, à la page 72 elle a 15 ans, mais finalement il ne s'est rien passé. c'est sûr que l'auteur a un sacré talent pour décrire l'empiffrement, la nécessité absolue de se remplir, les chairs qui s'affadissent et se déploient... Mais je n'y arrive pas : n'arrive pas à comprendre l'aveuglement du père et la passivité de la fille. N'arrive pas à plonger dans ce décor insuffisamment décrit, qui n'a finalement pas de forme (les filles du collège n'ont pas de nom, ni les lieux, ni rien du tout, les anecdotes sont noyées sous un déluge d'adjectifs et de descriptions. Mais d'actions, que nenni...)
Il me semble en fait que l'auteur est partie avec une sacré bonne idée et qu'elle a finalement déployé sa langue sans servir la cause...