Magistral, sur le piédestal, le voici, le chef-d'oeuvre office d'une lecture nourricière, glaise et abandon. Ce grand livre est épiphanie, un classique, culte à l'aube-née. le style est si beau, que le rare perle sur les lignes. L'émotion vive, à fleur de sens, on retient cette grandeur d'écriture pour soi. «
Trencadis » est un châle sur les épaules frigorifiées, une rencontre unique qui bouleverse dès le premier regard. Un livre- empreinte, chemin, modèle et passage. Un récit destinée, enivrant, palpitant, si mature qu'il signe l'arrêt des doutes. le détenir est un hommage. le lire, c'est être bouleversé par un récit albatros, vague, ressac, falaises et cimes. Ici, respire la plus divine des femmes, l'aura d'une personnalité maîtresse. Un livre transcendant dont on retient à jamais les courbes, points, regards, cils, sourires et sentiments. «
Trencadis » est une porte à franchir, une inoubliable lecture. Un changement radical pour le lecteur. La voici, l'altière, la femme-maîtresse, la fragile, l'artiste,
Niki de Saint-Phalle. « Que les couleurs sont en réalité des tristesses noires qui se griment en Arlequin pour s'assurer qu'on ne les reconnaisse pas : un désespoir qui voudrait passer incognito. » Agnès
Mathews alias Niki, bouleversante, libre, trop peut-être, torturée, enfance gouffre, inceste cutter, enfants loin des yeux, lovés dans ses pensées à jamais, femme abîme, sommet. Manichéenne, pinceau lacérant les angoisses. Une personnalité si franche qu'elle écarquille le ciel et lui procure la gestuelle de l'artiste au plus juste de son expression. « Je refuse de n'être qu'une femme d'écrivain qui fait de la peinture ! C'est dit, martelé, pleuré, craché, hurlé. » « Mais c'est quoi la norme exactement ? »
Niki de Saint Phalle fuit sur l'autre versant. L'art à haute échelle, sans vaciller. Les couleurs parois de verre, brisures, ou rocs. Sûre d'elle sur son fil d'Ariane, Niki construit sa tour d'Ivoire, ses idéaux, cartes à jouer qu'elle autorise aux regards, au dénudé, au cru, au fécondant, matrice grotte. L'impasse Ronsin, l'entrée au monde. Elle est son choix. On reste en assisse. Colonne de marbre, fébrile, transi par les pages chorales. Niki la flamboyante, la triste, la malade, l'artiste hors pair. « Si vous l'aviez vue… Tout son être râlait après l'amour, l'amitié, la fraternité, la rivalité… » Niki, soudée avec ses pairs, artistes. Les Nouveaux Réalistes, auberge espagnole, galerie éphémère, changeante, couleurs accrochées aux murs qui approuvent le décalé, l'épure, l'improbable, l'imprévisible, les écorchures, les amours transis. Niki oeuvre, elle est la traversée du miroir. « le père, la mère ou la fille. le violeur, la femme aveugle du violeur, ou la violée ? Qui, le monstre ? » « Ses Nanas » sont exutoires, reins brisés et larmes vagabondes. «
Trencadis » est hymne, force et repentance. Un livre né depuis des millénaires tant les semences sont regain. le visage de Niki est là bien après la lecture, souriant, bleu nuit et lèvres rouge-sang. On aime Niki par-dessus les toits du monde, on rêve de pénétrer son art comme une double peau collée à la nôtre. Ce livre est un honneur pour l'enfant, la femme, l'artiste devenue. «
Trencadis » modèle Niki en art absolu et divin.
Caroline Deyns est une auteure émérite, brillante. Niki est là à nous regarder. Que ce livre est noble et puissant ! Publié par les majeures Editions Quidam. «
Trencadis » est en lice pour le Prix Hors-Concours 2020 et c'est une grande chance.