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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ha que n'ai-je eu ce livre en main pour parcourir l'exposition Niki de Saint Phalle que j'ai eu la chance d'arpenter en 2014 au Grand Palais à Paris ! J'aurais encore plus aimé l'artiste car la comprenant mieux. J'aurais encore plus admiré ses couleurs et ses formes rondes pour se sauver du noir qui encombre sa mémoire. J'aurais embrassé ses Nanas pour lui prouver que la femme est reine. J'aurais couru dans son jardin des Tarots pour retrouver mon âme d'enfant. J'aurais... j'aurais... Mais j'ai la chance maintenant de posséder ce livre et celui de l'expo de 2014 : un accord parfait !

Voici un livre vivant, ludique, bourré d'anecdotes, de citations, de rencontres, de cris, de larmes, de souffrance mais aussi de créations, d'amour et surtout de liberté. Car c'est ça surtout et avant tout : un hymne à la liberté durement et chèrement acquise par Niki de Saint Phalle.

Caroline Deyns a parfaitement réussi à faire revivre son héroïne en donnant corps et âme à sa biographie. Corps, en entrecoupant son récit d'interviews de personnages ayant côtoyé l'artiste, ou de citations révélant une particularité de Niki. Âme, en soulevant les interrogations, les doutes que l'artiste ne manquait pas de se poser sur son parcours et ses choix de vie.
C'est extrêmement bien construit, original, en accord total avec les sentiments en montagnes russes de l'artiste. Une biographie qui ressemble à l'imaginaire même de Niki ! Une très belle réussite !

NB : trencadis, mosaïque d'éclats de céramique et de verre, comme celle que Niki de Saint Phalle a observée au parc Güell à Barcelone.
« Si je comprends bien, le Trencadis est un cheminement bref de la dislocation vers la reconstruction. »

Rentrée littéraire 2020.
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Ce que j'ai ressenti:
Ceci est un bonheur possible. Ce n'est pas du faux, du fake, du toc…C'est une grande artiste qui voit le monde en couleurs, qui se pare de ses plus belles émotions, qui défie la norme et les conventions. Alors bien sûr, il te vient des couleurs à toi aussi, des vagues et des ondulations, des arc-en-ciel au coeur, du Trencadis à l'âme. T'as envie de casser de la vaisselle et de t'essayer à la mosaïque, à un autre art de vie, à la créativité sans limite…Parce que Niki de Saint Phalle est une femme remarquable, rebelle, insoumise, avant-gardiste, marginale, féministe, et surtout admirable: tu te surprends à l'aimer, en dépit de tout. C'est à prendre ou à laisser. Comme le bonheur, un peu-Et j'en ai tout pris: le Vert-rouge-jaune-bleu-violet. Tout ce qui fait la vie, avec ce qu'il faut de Haine-amour-rire-peur-tendresse. J'ai délaissé un temps le noir et le blanc, parce que j'avais mal dedans ces deux couleurs autant qu'elle. Une femme aussi entière, aussi vraie, aussi forte, aussi passionnée dans ses contradictions et ses convictions, c'est tout de même une belle rencontre que je ne suis pas prête d'oublier!

J'y mets du coeur, et de l'ardeur.

Je ne lis que très peu de biographie, mais celle-ci avec cette construction originale et particulière, m'a vraiment captivée. J'ai aimé ce côté fou, déstructuré, émotionnel, fragmentaire. Je ne pensais pas autant m'investir dans l'univers artistique, la chair et le coeur de cette Nana extraordinaire. Caroline Deyns nous offre un portrait de femme passionnant et j'ai hâte maintenant d'aller voir de plus près les oeuvres de cette artiste à fleur de peau. J'aimerai me promener dans ce fameux Jardin des Tarots, histoire de voir de mes yeux, cette sensibilité propre à Niki de Saint Phalle. J'ai été conquise par cette façon d'aimer autant la vie et l'imperfection, les courbes et les couleurs, le rire et la liberté. Une femme inspirée et inspirante. L'Art la sauve des traumatismes et l'emmène vers des hauteurs épanouissantes. C'est un bonheur de lire ce Trencadis, d'aller se frotter à son imaginaire, de découvrir la sphère de son rêve. Je vous recommande cette lecture, de tout mon coeur.❤️

Que comprends-tu de moi mon amour?
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Ce roman est un enchantement, un bijou, mais tranchant. Parce que la beauté et les effusions de couleurs que répand Nikki de Saint Phalle proviennent de ses blessures.
À travers ce roman, j'ai tout découvert d'elle. Je ne savais rien. Ce récit est une aubaine car il permet de ne pas rester "en surface" d'une artiste si complexe et construite autant sur l'obscurité que sur des rai de lumière. Il ne faut pas résumer Nikki de Saint Phalle à de sympathiques bonne femmes colorées.

Nikki de Saint Phalle est un ressort qui a plié sous le poids de l'infamie mais s'est lentement dépliée dans une résilience salvatrice et créatrice.
Elle porte une douleur qui manque de l'achever, qui la soustrait à sa vie de famille et de mère. Une mère, elle sera trop absente pour en être vraiment une. Elle ne parviendra pas à rester engoncée dans le vêtement étriqué qu'en tant que femme, d'autant plus de la bonne société, on lui réservait.
Mais c'est avant tout la douleur imposée par des parents hautement toxiques qui poussera Nikki à chercher la lumière , pas celle qu'elle pourrait voir porter sur elle, pas celle du succès, non, la lumière qu'elle-même répand et qui en même temps la guide. Cette lumière qui scintille, même faiblement, pour ceux qu'on a piétinés.

Je pourrais bien écrire des pages que je ne pourrai pas traduire avec autant de finesse ce moment de grâce où Nikki, dans un tel état qu'elle dut être hospitalisée en psychiatrie, renaît à elle-même en se raccrochant à la vie par des éléments si infimes, que je reste bouleversée par ce passage :

"Parce que le monde a recommencé à exister petitement. Ce qu'elle peut voir de la lucarne de sa chambre d'hôpital, ce qu'elle rencontre dans le parc attenant. Feuilles, cailloux, brindilles, de minuscules évidences friables sous les doigts, roulant sous la plante des pieds, invisibles à la plupart, miracle pour elle qui revit enfin. le soleil sur sa peau ressemble au bonheur, le banc où elle s'assied à l'endroit auquel elle doit appartenir. Chaque promenade lui amène la certitude d'être de nouveau reliée, réajustée au monde: le grand oeuvre des petites choses. Sa reconnaissance est telle que cela vire à l'obsession : celle de prélever au sol les preuves (?), ingrédients (?), auxiliaires (?) de sa rejointure, puis les rassembler dans un carré de plâtre une fois rentré à l'asile. Herbe, écorce, gravier, ce petit peu qui réussit à ramener l'ici au maintenant et aux vivants."

Le titre "Trencadis" ne pouvait être mieux choisi, il épouse parfaitement la vie de Nikki de Saint Phalle. Là encore, personne mieux que l'auteur ne saurait l'exprimer :

"Trencadis est le mot (catalan) qu'elle retient. Une mosaïque d'éclats de céramique et de verre, lui explique-t-on. de la vieille vaisselle cassée recyclée pour faire simple. Si je comprends bien, le Trencadis est un cheminement bref de la dislocation vers la reconstruction. Concasser l'unique pour épanouir le composite, broyer le figé pour enfanter le mouvement, briser le quotidien pour inventer le féerique, c'est cela ? Elle rit : ça devrait être un art de vie, non?"

J'ai été si touchée par l'écriture de Caroline Deyns, traduisant cette capacité à transformer le vil en beau, que la dernière période du roman m'a paru plus sereine, mais en pente déclinante, un peu essoufflée. Et l'on m'a fait remarquer que, Nikki souffrant de problèmes pulmonaires, cet effet était peut-être recherché par l'auteur.

Ce superbe roman a fait de la créativité son thème central et sert ce sujet par sa structure même, les chapitres étant introduits de façon très originale.
Une magnifique lecture.
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Un Trencadis est le nom catalan de cette technique de mosaïques de céramique ou de verre, utilisée par Gaudi et Niki de Saint Phalle.
J'ai adoré dévorer ce roman biographique sur cette artiste que je ne connaissais pas bien (en dehors de ses célèbres Nanas monumentales et de la Fontaine Stravinsky à Paris).
Ce livre est une véritable mosaïque, rendant hommage à une femme incroyable , aux multiples facettes, féministe avant l'heure, audacieuse, une créatrice iconoclaste.
La construction du livre est singulière, Caroline DEYNS utilise des citations, superposé des points de vue divers, des entretiens fictifs, des extraits d'archives, et l'agrémente d'une typographie étonnante, le tout dans une écriture nerveuse et entraînante.
Original et brillant!
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Magistral, sur le piédestal, le voici, le chef-d'oeuvre office d'une lecture nourricière, glaise et abandon. Ce grand livre est épiphanie, un classique, culte à l'aube-née. le style est si beau, que le rare perle sur les lignes. L'émotion vive, à fleur de sens, on retient cette grandeur d'écriture pour soi. « Trencadis » est un châle sur les épaules frigorifiées, une rencontre unique qui bouleverse dès le premier regard. Un livre- empreinte, chemin, modèle et passage. Un récit destinée, enivrant, palpitant, si mature qu'il signe l'arrêt des doutes. le détenir est un hommage. le lire, c'est être bouleversé par un récit albatros, vague, ressac, falaises et cimes. Ici, respire la plus divine des femmes, l'aura d'une personnalité maîtresse. Un livre transcendant dont on retient à jamais les courbes, points, regards, cils, sourires et sentiments. « Trencadis » est une porte à franchir, une inoubliable lecture. Un changement radical pour le lecteur. La voici, l'altière, la femme-maîtresse, la fragile, l'artiste, Niki de Saint-Phalle. « Que les couleurs sont en réalité des tristesses noires qui se griment en Arlequin pour s'assurer qu'on ne les reconnaisse pas : un désespoir qui voudrait passer incognito. » Agnès Mathews alias Niki, bouleversante, libre, trop peut-être, torturée, enfance gouffre, inceste cutter, enfants loin des yeux, lovés dans ses pensées à jamais, femme abîme, sommet. Manichéenne, pinceau lacérant les angoisses. Une personnalité si franche qu'elle écarquille le ciel et lui procure la gestuelle de l'artiste au plus juste de son expression. « Je refuse de n'être qu'une femme d'écrivain qui fait de la peinture ! C'est dit, martelé, pleuré, craché, hurlé. » « Mais c'est quoi la norme exactement ? » Niki de Saint Phalle fuit sur l'autre versant. L'art à haute échelle, sans vaciller. Les couleurs parois de verre, brisures, ou rocs. Sûre d'elle sur son fil d'Ariane, Niki construit sa tour d'Ivoire, ses idéaux, cartes à jouer qu'elle autorise aux regards, au dénudé, au cru, au fécondant, matrice grotte. L'impasse Ronsin, l'entrée au monde. Elle est son choix. On reste en assisse. Colonne de marbre, fébrile, transi par les pages chorales. Niki la flamboyante, la triste, la malade, l'artiste hors pair. « Si vous l'aviez vue… Tout son être râlait après l'amour, l'amitié, la fraternité, la rivalité… » Niki, soudée avec ses pairs, artistes. Les Nouveaux Réalistes, auberge espagnole, galerie éphémère, changeante, couleurs accrochées aux murs qui approuvent le décalé, l'épure, l'improbable, l'imprévisible, les écorchures, les amours transis. Niki oeuvre, elle est la traversée du miroir. « le père, la mère ou la fille. le violeur, la femme aveugle du violeur, ou la violée ? Qui, le monstre ? » « Ses Nanas » sont exutoires, reins brisés et larmes vagabondes. « Trencadis » est hymne, force et repentance. Un livre né depuis des millénaires tant les semences sont regain. le visage de Niki est là bien après la lecture, souriant, bleu nuit et lèvres rouge-sang. On aime Niki par-dessus les toits du monde, on rêve de pénétrer son art comme une double peau collée à la nôtre. Ce livre est un honneur pour l'enfant, la femme, l'artiste devenue. « Trencadis » modèle Niki en art absolu et divin. Caroline Deyns est une auteure émérite, brillante. Niki est là à nous regarder. Que ce livre est noble et puissant ! Publié par les majeures Editions Quidam. « Trencadis » est en lice pour le Prix Hors-Concours 2020 et c'est une grande chance.
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Le livre retrace la vie et le parcours artistique et affectif de l'artiste Niki de Saint Phalle, entre une mère dure et mesquine et un père incestueux, avec son premier mari et ses deux enfants, quittés tous pour aller faire exploser son art sous les coups de la carabine avec son futur amant Jean Tinguely. Avec que du texte et sans image, nous découvrons l'étendue du talent, de la rage, de la fougue, de la créativité, de la révolution artistique de cette femme qui paraît toujours trop belle et trop fragile pour dynamiter la vie. Utilisant son art pour sortir de la dépression, des traumatismes, des conventions, de l'ennui, pour exister, ériger, entre maisons-courants-d'air et ventre de l'Impératrice dans le Jardin des Tarots.

Caroline Deyns a écrit ce livre comme un patchwork, intégrant narration biographique romancée à la troisième personne, interviews fictives de personnes qui auraient connu l'artiste (boulangère, femme de ménage, "faiseuse d'ange", etc.) et également des bribes de vies d'autres personnes, fictives toujours, pour ajouter une autre dimension encore, appuyer le propos, déplacer le contexte. Parfois des citations de Niki elle-même, tantôt des explications de son oeuvre. Bref, une mosaïque, là encore, trencadis de la vie de Niki de Saint Phalle, racontée avec émotions, complicité, familiarité, en chuchotis et en fracas, l'artiste dans toute sa lumière et son ombre, fragmentée comme autant de petits éclats de miroir.

Je ne connaissais de l'artiste que ses oeuvres les plus connues, et notamment parce que j'allais souvent à cette fontaine, avec ses sculptures mouvantes, colorées, bizarres, que j'adorais, qui me fascinaient. Je l'ai découverte totalement ici, et Caroline Deyns réussit à la rendre puissamment vivante, humaine, faillible, résolue, courageuse, folle, talentueuse, amoureuse. On pourrait presque la toucher du bout des doigts, on la sent à l'intérieur de nous comme si nous étions soudain ses fameuses sculptures géantes, cathédrales carnavalesques, hymnes aux femmes (brisées).

C'est splendide, horrible, sublime, agonisant, tout ça à la fois. Ça prend aux tripes, puis se pare d'une petite légèreté, ça prend aux moeurs, ça avive la curiosité, ça fait mal aux articulations et ça invite à l'imagination. Un récit fort en contrastes, entre noirceur, blancheur et couleurs. Une biographie très vivante, créative, audacieuse, dérangeante un peu, parfois, que j'ai beaucoup aimé lire, et découvrir une artiste qui me touche énormément. Une femme écrite par une femme, et ça se sent.
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Ce livre est admirable. Son sujet, sa construction, son écriture. Pas tout à fait un roman, pas complètement une biographie, presque un essai. Niki de Saint Phalle ; Sa Vie, sa Puissance, ses Couleurs, ses Rondeurs, ses Aspérités, ses Voies multiples, son Amour, sa Liberté, sa Créativité, ses Choix, son Traumatisme, ses Tensions, sa Haine, ses Douleurs, son Féminisme, son Oeuvre… Son Corps fragile, son âme forte. Caroline Deyns déploie l'existence de la plasticienne, de manière chronologique et grandement documentée mais insère, à bon escient, les propres mots de Niki, des témoignages, des citations en écho, joue avec la typographie, les respirations, l'espace de la page, le rythme des phrases. Des textes comme autant de collages qui, au fur et à mesure, révèlent le puzzle ; comme le Trencadis : type de mosaïque à base d'éclats de céramique et de verre. La vie de Niki de Saint Phalle, à peine commencée se disloque après l'inceste du père, un traumatisme profond qu'elle ne cessera de faire éclater, exploser pour rassembler les bris, recoller les cassures. Vers une reconstruction de soi, une re-création. Mêlant cauchemar, rêve et réalité, comme un exutoire, elle s'extirpe de la norme, des règles, de la bienséance, abandonne ses enfants, se réinvente à l'envi, connaît le succès et la dépression , cohabite avec la maladie, ses performances – la série des Tirs sur toiles à la carabine – ses sculptures – les Nanas, le Jardin des Tarots… – rayonnent à travers le monde, son couple avec Jean Tinguely attirent les médias… Et à travers son histoire ; voir défiler les époques et la condition des femmes. Un livre saisissant incroyablement bien écrit sur une femme ardente et fascinante ; les deux sont terriblement Vivants.
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Trencadis ... Kesako? Un lieu? Un nom ? Un quartier branché de Barcelone pour artistes ? Non ! C'est une technique de mosaïque à partir de vaisselle brisée et présentement le titre de ce ... heu roman? Non ! Biographie? Non ! ... Essai? ...Pas vraiment... plutôt ...évocation autour de la vie de la plasticienne et artiste Niki de Saint Phalle me semble mieux définir ce livre en parfait accord avec son titre.

En effet, en ne choisissant aucun genre, en bousculant les codes de la narration ( un peu de poésie, extraits d'interviews, bouts romancés sur l'intimité de l'artiste, témoignages, extraits de quelqu'uns de ses écrits, le tout en respectant la chronologie), Caroline Deyns compose brillamment une sorte de mosaïque littéraire vraiment à l'image de son héroïne ( et du titre donc...).

Se succèdent ainsi, la femme, son oeuvre, ses combats, son féminisme, sa créativité pour sortir d'un enfer personnel à base de famille mal aimante et d'inceste, dans ce drôle de roman patchwork ressemblant à l'intérieur d'une de ces célèbres nanas dėcorée de morceaux de miroir.

Si ces pages, au style travaillé et vibrant, ne donnent que quelques reflets de sa vie de femme artiste, ce sont les plus brillants, les plus flamboyants mais aussi les plus sombres et les plus saillants qui en façonnent le portrait. Niki de Saint Phalle, avec sa liberté durement gagnée, se fichait du qu'en-dira-t-on et « Trencadis » lui rend un hommage parfait en envoyant valser les conventions littéraires du genre.

J'ai été emporté par l'intensité narrative de ce texte teinté d'un fort militantisme féministe. Caroline Deyns, passionnée et passionnante, dresse ici un hommage magnifique à une femme dont la production artistique multiforme a secoué la société d'après-guerre et permet ainsi de continuer à faire résonner une oeuvre qui reste singulière et ô combien d'actualité.



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Pour moi, Niki, ce sont les célèbres « Nanas ». Et je fus d'emblée séduite, non pas parce qu'elles étaient gigantesques ou colorées. Mais parce qu'elles étaient radicales. Genre, anarchistes. du style : vous me voyez bien maintenant ? Est-ce que j'occupe assez l'espace ou je peux faire plus gros encore ? Bref, elle m'a fait rire. Lorsque parait cette biographie, je suis dans les Startings Blocks, prête à rafler le bouquin. Oui, je suis comme ça aussi. En plus, sur la couverture, la photo est divine. C'est vrai Niki est une très belle femme. Mais écorchée vive. « Trencadis » c'est assembler une mosaïque d'éclats de céramique ou de verre. Et composer des oeuvres d'art avec. C'est comme ça que Niki à commencer à se reconstruire. En pratiquant la méthode du trencadis. Comme si vous faisiez un puzzle avec votre vie. En lisant ce roman, nous avons soudain une folle envie d'embrasser les « Nanas » ou de serrer dans nos bras Niki. Pour ceux qui ne connaissent pas son drame, vous allez enfin le découvrir. Pour les autres, vous tomberez amoureux de cette artiste qui est parvenue à sauver sa peau et son âme. Ce n'est pas un roman mais un hymne à l'amour écrit, comme Niki de Saint Phalle sculpte : l'accord est parfait. Ai-je aimé ? Non, c'est beaucoup plus que cela. Les mots, ici, sont vivants, ludiques, emplis de souffrances, d'abandons, de rencontres, d'amour et de créations. En lisant ce récit, on embrasse la folle liberté de Niki et c'est dément. L'auteure est brillante. Je suis soufflée, mais aussi émerveillée, au bord des larmes comme au bord du rire. Bref, pendant 353 pages, je suis devenue Niki : c'est jubilatoire et terrible à la fois. Mais c'est très réussi.
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Quelle réussite !
J'ai attendu pour publier une chronique sur ce roman, tant j'étais à la fois bouleversée, et passionnée.
Je voulais laisser s'écouler un peu des rubans de ma ma vie pour savoir si mes ressentis à cette lecture allaient perdurer.

Et c'est oui.
C'est un roman extrêmement bien réussi.
Bravo à Caroline Deyns.
...'' Briser le quotidien pour inventer le féerique.Elle rit. Ce devrait être presque un art de vie, non ? "...

..." Niki ." j'ai eu la chance de rencontrer l'art parce que j'avais, sur le plan psychologique, tout ce qu'il faut pour devenir une terroriste."

Niki de Saint Phalle, est une artiste mondialement connue et reconnue, une artiste femme, une femme. Et cette femme fut une petite fille incroyablement maltraitée par ses deux parents, ce qui l'abimera à vie.
L'art, découvert lors d'un séjour en clinique psychiatrique va littéralement la sauver.

Mais Niki est brillante, et surtout à la poursuite.
À la poursuite de la liberté comme peu en sont capables.

Caroline Deyns a réussi à nous livrer ici, des facettes ( trencadis) de la personnalité complexe et fascinante de cette grande artiste, avec intelligence et finesse, avec des extraits d'entretiens, et une partie écrite très réussie, le tout est formidable, très réussi.

Je pense que c'est impossible ( bon , difficile ou dommage) de sortir de cette lecture puissante en étant la même personne.

Ça m'arrive rarement ça.

Parce que Niki de Saint Phalle. Parce ce livre a compris des essentiels de cette artiste, je crois.

Sans se complaire dans le côté '' Art= personne tourmentée", l'autrice explore ici les facettes et les moments clés de sa vie, ses rencontres, ses choix, je me suis sentie au coeur de sa création, de ses déchirement comme de ses enthousiasmes, de ses différentes phases dans sa vie et tout est très visuel également.
Comme c'est puissant ces lectures qui permettent de visualiser des lieux, dont ceux où cette artiste a créé...

J'ai plongé dans cette lecture, qui m'a mené au coeur du processus de création de Niki de Saint Phalle, au fond de l'entrelacement de son histoire personnelle qui a été cruciale aussi dans son oeuvre, de ses choix courageux et déchirants en tant que mère, de ses amours, de ses désespoirs et espoirs, de son énergie incroyable, bref, de pouvoir cotoyer l'espace de cette lecture cette très grande Artiste.
Un livre que je lirai et relirai.

Un livre essentiel.

Bravo.
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