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Quand l'idée surpasse les personnages.
Celle de "précrime".
Qui est à la fois, une idée fameuse et le nom de l'agence gouvernementale chargée d'arrêter de futurs meurtriers avant même qu'il n'y ait l'émergence d'une préméditation dans leur esprit.
Un peu comme si on lavait le linge propre avant qu'il ne se salisse. Comme si on criait avant d'avoir mal.
C'est un paradoxe temporel que l'on connaît pourtant assez bien: le système choisit ceux qui vont en baver avant qu'ils naissent (je crois que c'est le déterminisme social mais je m'écarte peut-être un peu du sujet du livre).

De fait, la justice ne juge plus des meurtriers mais des personnes innocentes, parce qu'elles n'ont même pas imaginé passer à l'acte.
Philip K. Dick a imaginé une nouvelle société totalitaire. Elle permet d'obtenir un taux d'homicide égal à zéro mais aussi des prisons pleines.

Les personnages sont pour moi secondaires. Même si un acteur célèbre est en couverture.
Dans cette nouvelle, on trouve les précogs (justement à venir dans Ubik). Ces mutants sont les sources d'informations des policiers. Ils anticipent les meurtres avant que l'idée ne germe dans l'esprit du tueur.

Cette nouvelle date de 1964. Je suis épaté par l'univers de cet auteur.
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Toujours un grand plaisir que de me plonger dans le monde torturé qu'est celui de Monsieur P.K.D. . Toujours un grand plaisir que de redécouvrir ses thèmes récurrents que sont, le mal être, la paranoïa, la quête d'une vérité, le sens de la vie.

On ne ressort jamais indemnes de ses lectures, Philip K Dick nous fait prendre conscience que nous sommes à la fois coupables et victimes du monde dans lequel nous vivons. La science-fiction n'est pour lui, qu'une façon de démontrer que, certes les progrès technologiques sont là mais qu'a contrario les hommes sont humainement en pleine régression... Un auteur visionnaire.

Monsieur Philip K. Dick, je suis réellement désolée que votre talent n'ait pas été reconnu de votre vivant, désolée également que vous n'ayez pas été témoin de l'influence que vous avez aujourd'hui auprès d'écrivains, cinéastes, groupes musicaux...
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Ce recueil de nouvelles a été réédité sous le nom : Total Recall et autres récits.

9 courtes nouvelles de Philip K. Dick, où il développe quelques idées clefs souvent intéressantes. D’habitude, je n’affectionne pas trop les nouvelles, mais c’est un format qui convient bien à l’auteur. Une première entrée idéale dans son univers, pour les lecteurs qui ne le connaissent pas.

Rapport Minoritaire (The Minority Report qui a inspiré le film Minority Report) : un questionnement sur la paranoïa, mais aussi sur le destin : si on le connaît, ne fait-on pas ce qu’il faut pour le changer ? Et est-ce qu’une société a le droit de se prémunir de la criminalité en enfermant des personnes n’ayant pas encore commis de crime ? De la science-fiction à l’époque de l’écriture de la nouvelle, un sujet d’actualité aujourd’hui.

Comparaison avec le film : les protagonistes sont différents, et à première vue l’histoire est semblable, sauf la fin du film qui est un happy end de Hollywood (alors qu’il n’y a jamais de happy end chez Philip K Dick).
Mais surtout, dans la nouvelle la raison de la désignation du héros comme futur criminel est plus complexe que dans le film. Et les précogs sont des humains sélectionnés enfants qui avaient un QI faible, mais des pouvoirs psy, et « élevés » pour développer à l’extrême ce don au mépris de leur développement psychique et physique, alors qu’Hollywood a préféré choisir de belles jeunes femmes. Bref, Spielberg a quand même beaucoup ripoliné l’histoire !

Un Jeu Guerrier (Captive Market) : une courte variation sur la guerre psychologique, avec en toile de fond une critique du capitalisme comme on le trouve ailleurs chez l’auteur. Le retournement final est savoureux !

Ce que disent les morts (What the Dead Men Say) : on y découvre un élément repris plus tard dans « Ubik » : les humains ne meurent pas tout à fait s’ils sont congelés à temps, et ils leur restent quelques heures de « semi-vie » à étaler dans le temps, pendant lesquelles les proches peuvent communiquer avec leurs « morts ». En réalité, une société qui refuse la mort. Il est intéressant de voir comment l’auteur a traité différemment cette idée ici, en explorant des réflexions sur le pouvoir, l’influence, la contrainte ou la manipulation. Il met aussi en scène une ancienne droguée devenue mystique, et parfois on se demande si l’auteur ne nous parle pas de lui-même.

Ah, être un Galate (Oh, to Be a Blobel !) : un homme qui a été transformé pour infiltrer les Galates, sortes de grosses masses gélatineuses, ne peut retrouver toute une journée forme humaine. On pourrait croire cette courte nouvelle potache, si ce n’est le fond désabusé et l’impression d’un destin inexorable.

Souvenir à vendre (We Can Remember it for You Wholesale qui a inspiré le film Total Recall) : un des thèmes majeurs de l’auteur, la réalité que nous voyons est-elle la vraie réalité ? La fin est différente de la version hollywoodienne, et je trouve celle de l’auteur beaucoup plus intéressante, grâce à un beau retournement final !

Comparaison avec le film : le début de l’histoire est le même, puis Hollywood a pas mal brodé la suite, pour nous offrir là aussi une fin très happy end. Dans la nouvelle, le héros reste sur Terre et l’histoire est plus courte, mais la chute finale proposée par Philip K. Dick est très bonne (et pas happy end). Bref, le film de Verhoeven est là encore un affadissement de la nouvelle.

La foi de nos pères (Faith of our Fathers) : une uchronie qui rappelle par certains aspects « le maître du Haut Château », mais aussi l’univers de « 1984 » qui a dû ici inspirer l’auteur. Nouvelle très intéressante sur le totalitarisme et sur la perception de la réalité (encore) sauf… la fin qui semble être un mauvais trip hallucinatoire et mystique.

La fourmi électrique (The Electric Ant) : après un accident, un homme découvre qu’il n’était qu’un robot. Encore une nouvelle sur la réalité, qui me paraissait décevante, car la méthode du protagoniste pour s’interroger sur sa perception de la réalité et sa modification me semblait un artifice de scénario. Jusqu’à ce qu’arrive la conclusion, qui est digne d’intérêt.

Nouveau Modèle (Second Variety qui a inspiré le film Planète Hurlante) : dans une ambiance de fin du monde, les humains ont développé des armes… qui tuent indistinctement les humains.

Comparaison avec le film : au contraire du film, l’action se passe sur Terre, et quelques protagonistes sont différents. Malgré tout, on a la même ambiance, une histoire et une fin similaire dans l’état d’esprit. Donc je trouve que c’est une bonne adaptation.

L’imposteur (Impostor) : lors d’une guerre avec une autre race, un chercheur est poursuivi, car on pense qu’il a été remplacé par un robot porteur d’une bombe. Comment prouver qu’il est humain ?

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Un livre de Dick c'est l'assurance d'un voyage mémorable au coeur d'une réalité à peine phantasmée .
La preuve avec la nouvelle adaptée par Spielberg , qui met enplace certains éléments dont l'on peut voir les bases aujourd'hui .
Ce coté visionnaire que l'on trouve chez Dick s'avére primordial pour comprendre l'intéret qu'il y a dans ces textes .
L'intelligence omniprésente dans ce livre fait un grand plaisir au lecteur qui se sent estimé par l'auteur .
En somme un autre trés grand moment en compagnie d'un auteur extraordinaire .
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Des nouvelles, un genre que je n'affectionne pas : il me faut du temps pour adhérer à une ambiance, pour partager l'état d'esprit des personnages. Mais ici, l'intérêt réside dans l'idée. Ces nouvelles sont géniales : quarante à cinquante ans plus tard, les sujets abordés restent toujours d'actualité. Parce qu'il s'agissait de science fiction, à l'époque… C'est toujours de la science fiction, pour les précogs de Minority report par exemple, mais si on met le mot algorithme à la place de précog, alors on revient dans le monde normal d'aujourd'hui.

Le style d'écriture est simple voire dépouillé mais pourtant très efficace à rendre compte d'un univers en très peu de mots, donc en très peu de pages.
Les intrigues sont intéressantes, complexes et noires, la plupart apparemment issues du cerveau torturé par la drogue et la dépression de Philip K. Dick.
Les personnages, dépeints rapidement pour cause de format court, sont plutôt de simples personnes que des héros.

On aimerait parfois que certaines nouvelles soient développées en roman, ou en film… Et ça tombe bien car c'est le cas : Rapport minoritaire (titre original : Minority report) devenu Minority report ; souvenirs à vendre (titre original : We can remember it for you wholesale) devenu Total recall…
Les films sont assez différents de l'élément de base, pas forcément moins bien, ni mieux, mais il reste intéressant de lire les nouvelles originales.
Bonne lecture !

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Philip K. Dick, même si vous n'êtes pas fan de science-fiction, vous connaissez certainement au moins trois de ses romans adaptés au cinéma : « Minority report » « Total Recall » et le formidable « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques » qui a donné le non moins formidable « Blade Runner ».

Il fut un romancier prolifique, 45 romans et 120 nouvelles de 1955 à 1982 la date de sa mort à l'âge de 52ans.
et son influence sur la SF contemporaine est à peine mesurable!

La technologie aide les puissants à tout contrôler, dès les années 50 le romancier devient un visionnaire du monde de demain.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Minority Report est un recueil de nouvelles, ce que j'ai réalisé seulement après avoir terminé de lire la première. Après examen plus approfondi du livre, j'ai en effet découvert un petit "et autres récits" caché sur la quatrième de couverture.

On retrouve des thèmes qui seront développés plus tard en romans entiers : des androïdes qui ignorent être des machines et convaincus d'être tout à fait humain, des précogs qui peuvent deviner ce qu'il va se passer dans l'avenir, le Japon vainqueur des États-Unis dans la dernière guerre, un monde dévasté par la guerre et réduit à un champ de ruines, des funérariums destinés à acceuillir les semi-vivants, ... On retrouve les traits caractéristiques de l'auteur : les héros de Dick ne sauvent pas le monde, mais sont des citoyens ordinaires, qui ont une vie banale, parfois des problèmes d'argent, et sont confrontés la plupart du temps à des problèmes qui ne mettent pas l'avenir du monde en jeu. Et surtout, cette curieuse impression à la moitié du récit, où ce qui semblait parfaitement logique et ordonné se retrouve mis à mal, et où on se retrouve complètement désorienté et incapable de deviner quel personnage a la bonne vision des évènements.

Dick arrive en quelques lignes à nous immerger complètement dans ses univers. Ces neufs nouvelles sont au bout du compte une bonne surprise, malgré l'impression d'avoir été trompé sur la marchandise au départ.
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L'idée de précrime vous semble intéressante ?
Vous n'avez pas envie de regarder un film avec un scientologue à la noix et qui se prétend acteur ?
Cela tombe bien il y a la nouvelle de Philip K. Dick !
Je vous la conseille pour plusieurs raisons :
* Lisez l'original au lieu de regarder la copie
* Les rapports minoritaires sont vraiment au coeur de l'intrigue
* Les precogs ne sont pas de mignons mutants baignant dans de jolis cocons
* L'intrigue est bien plus réaliste, car elle tourne beaucoup plus autour de la volonté des uns de maintenir le système précrime en place et des autres de le mettre à terre
* pas de happy ending new age retour à la douce campagne...

Seul point négatif : c'est une nouvelle donc c'est court (mais c'est ma marotte : les lectures qui durent)

Lien : http://travels-notes.blogspo..
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Les nouvelles de P. K Dick ont une force particulière : elles nous marquent. On peut être déçu par leur dénouement, ou les trouver parfois surfaites. Mais l'idée de base reste en nous, et tourne, nous retourne. C'est la force d'un grand, d'un très grand : avec quelques lignes, quelques pages, suscité pour toujours l'imaginaire de ses lecteurs.
à lire, à dévorer. à aimer ou pas.
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Le style de Dick reste alerte, mais en même temps un peu daté. On parle quand même d'un texte écrit en 1956 et il faut bien admettre que la technologie a passablement évolué depuis. (Les ordinateurs à cartes poinçonnées font office de dinosaures ici.) On sent quand même encore planer l'ombre du Maccarthysme (ce qui n'est pas sans intérêt et malheureusement pas si daté que cela), tant dans la nouvelle éponyme que dans d'autres du recueil. Cela m'aura-t-il réconcilié avec le genre? Pas totalement, même s'il faut saluer la maîtrise incontestable de souvenirs à vendre. Cela m'a par contre confirmé que, pour toutes les fois où le film ne semble pas à la hauteur du livre, ici, Spielberg a réussi à transformer un récit finalement assez banal (hormis le concept même du Précrime, fascinant il faut l'admettre) en un objet cinématographique cohérent, aux multiples rebondissements. (Il faut sans doute saluer ici le travail des scénaristes, Scott Frank et Jon Cohen.)
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