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4,06

sur 4004 notes
Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

Quel terrible roman et quelle claque... Matrix aurait-il été inspiré par ce livre, hum... c'est fort probable.

C'est l'histoire de deux parallèles qui se croisent et l'une dit à l'autre :
- T'en vois le bout
- Non je cherche la fin
- Bah tu continues tout droit
- Tu « croix » que l'on va se segmenter un de ces quatre
- Non et c'est là tout le parallèle de notre état
- Un infini continu ou un éternel recommencement

UBIK ou la théorie de la bite ?

Dick, UBICK, DICK, UBICK hum… p'être le mec il en avait marre de se faire appeler la bite allez savoir vous ? du coup il a commencé à s'inventer des dérives littéraires bien perchées, d'abord il a regardé ce qui se passait dans la vie de tous ces pantins qui s'agitent tels des électrons surexcités par cette folie qui nous gangrène le bien penser… Il a disséqué les entrailles d'une société complètement à côté de la réalité, un monde en perdition aliéné d'une modernité exponentielle qui invente le superficiel dans l'artificiel, ou tout se monétise, un formatage complet du disque dur ou il n'y a plus que des bits, des slogans à l'abrutissement garanti, mais pourquoi réfléchir nom d'un UBICK ?

Vous êtes vivants n'est-ce pas ?

UBICK se charge du tout ou la main de dieu qui agite ses marionnettes, nous courons après l'éternité, nous ignorons la mort, et de notre main est inventé le système qui nous cannibalise... le plus égalitaire dites-vous ?

Queue néné, je vous en prie, il est le plus redoutable de nos prédateurs, le plus pernicieux, le plus intelligent, il a inventé l'indépendance de sa propre survie, une vie éternelle de spéculations, de croissance, de consommation, tout est dicté par des courbes mathématiques, des chiffres, un système binaire est venue à bout de notre raison : celle d'une vie de survie, nous sommes devenus les pantins d'un truc que nous pensons maitriser alors que c'est lui qui manipule notre folie, nous sommes les machines des machines, les petites mains d'un système qui exploite nos démons et nos peurs...

C'était mieux avant sonne comme un vieux disque "raillé…"

Nous sommes devenus dépendants, notre vie n'a plus vraiment de sens, le système nous promet quoi ? Rien en fait, il nous fait juste oublier l'essentiel, ce n'est pas le système qui bosse pour nous, mais bien nous qui bossons pour le système, tu ne peux pas y échapper, tu crois que tu peux mais tu ne peux pas, la liberté est devenue un illusion dont Philippe K.BITE nous fait une putain de démonstration, nous sommes enchainés à des mirages, aujourd'hui une erreur dans le système, ce n'est pas le système que l'on débranche, mais les hommes que l'on condamne…

C'est qui le Boss ? C'est la vie... mais sommes-nous réellement vivants ? sommes-nous réellement les maitres du jeu, au sommet de l'intelligence ? ou les mathématiques seraient un langage pour tailler le bout d'avenir et de sens avec la vie qui ne sait pas vraiment ce qu'elle branle là... Ou peut-être qu'elle serait une psychopathe un peu cannibale ? … une putain d'illusion binaire, une parallèle qui courre après sa queue pour en découvrir le bout de rien mais qui fait le tout ?

qu'est ce que la réalité ? qui sommes-nous finalement ? est-ce bien nous qui avons inventé le système de notre propre cheminement, celui de nos pensées de notre débordante imagination, inventeurs de simulacres ? J'ai comme un UBICK dans la tête...

Ou on est peut-être juste des bites aussi...

A plus les copains
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« Plongez dans la baignoire
pour voir d'où vient le vent.
Vous êtes tous morts, je suis vivant. »

A moins que vous préfériez la citation culte pleine d'humour de Philip K. Dick :

« SAUTEZ DANS L'URINOIR POUR Y CHERCHER DE L'OR.
JE SUIS VIVANT ET VOUS ÊTES MORTS. »

Bien souvent, je préfère les livres aux adaptations cinématographiques. L'oeuvre de l'auteur américain Philip K. Dick a inspiré de nombreuses adaptations cinématographiques, comme Blade Runner, Total Recall, Paycheck, des films dont j'ai adoré l'univers original, foisonnant et délicieusement complexe.
J'aime la science-fiction, j'aurais donc dû m'intéresser à ses romans. Et pourtant, étrangement, je n'en ai lu aucun jusqu'à aujourd'hui. Plusieurs critiques ont attiré mon attention sur cette dystopie et j'en remercie Anna, Bernard, Isidore, et Paul.

*
« Je suis Ubik.
Avant que l'univers soit, je suis.
J'ai fait les soleils.
J'ai fait les mondes.
J'ai créé les êtres vivants et les lieux qu'ils habitent ;
Je les y ai transportés, je les y ai placés.
Ils vont où je veux, ils font ce que je dis.
Je suis le mot et mon nom n'est jamais prononcé,
Le nom qui n'est connu de personne.
Je suis appelé Ubik, mais ce n'est pas mon nom.
Je suis.
Je serai toujours. »

En ouvrant « Ubik », vous entrez dans le monde labyrinthique de l'esprit où la réalité et le temps se distordent, se déforment jusqu'à ce que vous perdiez tous vos repères avec le tangible, le visible, la conscience.

« Il se sentit tout d'un coup pareil à un phalène impuissant, voletant contre la vitre qui le sépare de la réalité tout en ne voyant que confusément celle-ci de l'extérieur. »

Cette phrase pourrait résumer mon ressenti de lecture. J'ai été, tel un papillon, me cognant à la vitre de la réalité, tâtonnant pour échapper au sentier qui bifurque vers l'incompréhension.

*
L'histoire commence dans un futur où l'humanité a colonisé la Lune, où certaines personnes sont dotées de pouvoirs psychiques, tels que la précognition ou la télépathie.

Certaines entreprises « anti-psy » comme celle de Glen Runciter recrutent ces individus pour contrer les télépathes et les précogs malveillants.
Avec onze de ses meilleurs éléments dont son bras droit Joe Chip, il se rend sur la Lune pour protéger une firme qui se sent menacée par des attaques psis. Mais la mission est un désastre et après cela, le lecteur bascule dans un monde étrange truffé d'anachronismes : les contours de la réalité s'estompent, s'ombrent et le temps semble reculer, transformant physiquement le monde dans lequel ils vivent.

« Nous sommes là où nous avons toujours été. Mais pour une certaine raison – une parmi plusieurs possibles – la réalité a reculé ; elle a perdu son support, son assise, et elle a reflué vers des formes antérieures. »

Le temps est-il faussé, chamboulé, inversé ? Sont-ils dans une autre réalité, un univers parallèle ? Sont-ils vivants, morts, maintenus dans un état de "demi-vie" ? Est-ce un rêve, une illusion ? Joe Chip est-il atteint d'une maladie psychiatrique qui engendre une déformation de la perception de la réalité, de l'espace, du temps, et de lui-même ?

Le lecteur, désorienté, chemine au côté de Joe Chip, essayant de démêler les fils tortueux de l'intrigue. On pense avoir compris, et l'instant d'après, de nouvelles révélations modifient notre perception du réel.

Je ne vous en dis pas plus pour vous laisser découvrir la suite de cette histoire et interpréter à votre manière ce qui s'est passé lors de ce voyage sur la Lune.
La fin ouverte n'apporte pas toutes les réponses à nos questions mais cette incertitude voulue par l'auteur est parfaitement cohérente avec l'ensemble du récit. Elle permet de prolonger le temps de la lecture, de prendre de la distance et ainsi mieux réfléchir aux multiples questions que soulève ce roman.

*
Et Ubik dans tout ça ? Qu'est vraiment Ubik ?
Une publicité pour Ubik apparaît en tête de chaque chapitre. Tour à tour une bière, un aspirateur, du café, une sauce salade, un antalgique, une lame de rasoir, …, Ubik semble matériel, instable, polymorphe, vaporeux et s'adapter aux besoins de chaque individu.
Là encore, Ubik est ouvert à un faisceau d'interprétations différentes.

*
Vous aurez compris, Ubik explore de nombreux thèmes autour de la perception, la modification et la manipulation de la réalité. Philip K. Dick a construit un monde complexe et labyrinthique où le temps se dérègle et régresse. Passé, présent, futur s'enchevêtrent et notre perception du vrai en est totalement altérée. J'ai même eu le sentiment d'être dans une réalité virtuelle.

Ubik, c'est aussi une réflexion autour de la nature de la mort, à l'image de la femme de Glen Runciter, Ella, décédée, mais maintenue quelques temps dans un état de semi-vie grâce à des capsules cryoniques. Cette méthode de conservation permet ainsi de prolonger la vie, le degré de conscience étant tel qu'elle peut communiquer avec ses proches.
Ainsi, l'auteur maintient habilement une frontière incertaine et floue entre la vie et la mort, la mort étant comme un prolongement de la vie et non une rupture.
Cette dimension participe à cette impression troublante de flottement, d'irréalité, de songe, voire de cauchemar.

*
Pour conclure, « Ubik » est un roman insolite, déroutant, qui nous égare facilement dans les méandres de l'esprit. Philip K. Dick manipule ses lecteurs et leurs repères avec la réalité s'effacent pour notre plus grand plaisir.
Une expérience de lecture originale.

« Ubik : de la vitalité pour toute la journée !
Sans danger si l'on respecte les indications. »
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Au début il est facile de s'identifier au personnage central, Joe Chip, c'est l'élément le plus stable du roman, parce que pour le reste … On croit lire un roman sur un conflit entre deux entreprises, l'une qui propose les services de télépathes et de précogs, l'autre qui propose ceux de neutraliseurs de ces pouvoirs psy, mais voilà qu'après un début somme toute classique, tout déraille et que l'on se retrouve plutôt dans un univers proche du film Inception.. Difficile pour les personnages comme pour le lecteur de démêler ce qui relève de la perception de ce qui est réel. Tout est instable autour d'eux, à commencer par le temps : ce qui est biodégradable vieillit, les objets régressent, jusqu'à quand ? La façon dont l'auteur met en place instabilité et régression temporelle est remarquable. Et le lecteur va de surprise en surprise, d'autant qu'on ne sait jamais qui ment ou non, ni même qui est qui ou qui est vivant et qui est mort (ou plutôt en demi-vie). Joe se sent manipulé mais a bien du mal à comprendre ce qui se passe, et nous aussi. D'un bout à l'autre, à un rythme effréné, ce roman nous entraîne dans un labyrinthe dont la sortie sera surprenante. Parfois c'est aussi farfelu et loufoque que du Fredric Brown, mais heureusement, car le sujet réel du livre pourrait être passablement angoissant sans le côté caricature de la société de consommation, les publicités pour Ubik au début de chaque chapitre et le choix d'un héros déjà dépassé au début par les problèmes de gestion de son quotidien, quasiment un anti-héros (un peu comme le chauffeur de taxi du Cinquième élément). Loin d'être un banal roman de science-fiction, c'est un livre qui pose des questions métaphysiques sans réponses (même sans le dernier chapitre, énigmatique). Ce roman se lit d'une traite, il joue sans cesse à déstabiliser son lecteur, l'obligeant à s'accrocher pour ne pas se perdre et le résultat est une lecture jubilatoire et enrichissante.
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L'ubiquité est la faculté d'être partout en même temps. Mais qu'est ce qu'Ubik ? Si l'on se réfère aux introductions de chaque chapitre, Ubik est effectivement omniprésent dans notre quotidien. Mais encore ?

Nous sommes en 1992 (!), dans un futur (le roman a été écrit en 1969) dans lequel les dons de médiumnité et télépathie se sont multipliés ; et où les morts peuvent rester dans un état de semi-vie et dialoguer avec les vivants. Joe Chip travail dans l'entreprise de Glen Runciter, entreprise spécialisée dans la détection et la neutralisation des psis (télépathes ou précog) par des contre-pouvoirs. Lors d'une mission sur mars, le groupe de neutraliseurs est victime d'un attentat dans lequel Runciter meurt.

Quel livre étrange ! Philip K. Dick est vraiment plein d'imagination et nous mène par le bout du nez dans son univers. Un univers spirituel, mais aussi décalé et parfois plein d'humour, comme le montre la description des vêtements :
"A côté se tenait un individu à l'allure de scarabée, vêtu à la mode européenne : toge de tweed, écharpe pourpre, mocassins et bonnet violet en forme d'hélice d'avion."

Ubik est aussi un roman engagé, marqué par la contre culture. Philip K. Dick dénonce le trop grand pouvoir de l'argent : tout est payant, même ouvrir la porte pour sortir de chez soi. Et Joe chip est toujours fauché, en rébellion constante. (Il est même interdit de carte bleu car mauvais payeur : tout n'est pas de la science-fiction dans ce roman !)
"Un de ces jours, fit Joe avec colère, les gens comme moi se dresseront pour vous renverser, et la fin de la tyrannie des machines homéostatiques sera arrivée. Le temps de la chaleur humaine et de la compassion reviendra, et quand ça se produira quelqu'un comme moi qui sort d'une rude épreuve et qui a grand besoin d'un café chaud pour se remettre pourra se le faire servir même s'il n'a pas de poscred à donner."
Il fait également l'apologie de la drogue, des distributeurs d'amphétamines sont disponibles en accès libre.

Mais Ubik est aussi un roman sur les questionnements spirituels, philosophiques et mystiques, l'auteur allant jusqu'à citer Platon. Sans en dire plus pour ne rien dévoiler, j'ai trouvé de beaux passages sur la mort :
"On se trompe à propos de l'enfer, se dit-il. L'enfer est froid ; tout y est froid. Le corps, c'est la densité et la chaleur ; maintenant la densité est une force à laquelle je succombe et la chaleur, ma chaleur, s'écoule de moi. Et à moins que je ne renaisse un jour, elle ne reviendra jamais. C'est le sort commun de l'univers. Ce qui fait qu'au moins je ne serai pas seul." p136

A lire ne serait-ce que pour ce faire son propre avis !
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Ubik fait partie de de ces livres qui me font me donner une petite tape sur le front en me disant que j'aurais vraiment dû lire ce livre il y a des années et surtout qui me font me demander comment j'ai pu passer à côté de Philip K. Dick aussi longtemps sans le lire.
Même en ne comptant pas le fait que presqu'une dizaine de ses romans et nouvelles ont été adaptés au cinéma (Blade Runner! Ou encore Minority Report pour les évidents. Screamers ou A Scanner Darkly pour les plus obscurs...), Philip K. Dick c'est bourré de cynisme, d'anticipation de tout un tas de détails sur les préoccupations (futiles) de la société moderne, d'absurdité de certaines facettes de cette société, de la volonté de contrôle de l'homme ou son désengagement de certaines responsabilités ou fonctions...
Sérieusement. Ma lecture a oscillé entre moments d'hilarité et frissons glacés, parce qu'Ubik n'est pas seulement une ode à l'absurdité mais aussi un cauchemar où ne sait pas si le serpent se mord la queue ou si sa queue lui file de grandes roustes sur le museau...
Un grand moment de lecture. un classique de la science-fiction et un grand plaisir. Chaudement recommandé! (Et tout ça m'incite à poursuivre ma lecture de son oeuvre et à revoir les adaptations au ciné!)
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Le message Ubik et orbik de Philip K. Dick m'est parvenu. J'ai enfin pu goûter et savourer des pages qui, avant, m'étaient hermétiques.
Après avoir sombré d'ennui dans "Le Maître du haut château", ( mais peut-être que, par glissement temporel, je vais le trouver excellent?) Ubik me faisait de l'oeil. Souvent cité comme un indispensable dans bien des commentaires sur notre site, je l'ai consommé rubis sur l'ongle, d'un trait.

Très dynamique d'ailleurs.

Le personnage principal est Joe Chip, un looser, il n'a jamais un rond sur lui pour ouvrir une porte automatique. C'est un obscur tâcheron de la compagnie Runciter chargé d'empêcher les intrusions mentales au coeur des entreprises sensibles.
Les précogs, vous les avez peut-être déjà rencontrés dans "Minority report". Ils prévoient l'avenir. Ils sont ici toujours aussi peu appréciés mais, s'ils ont la beauté du diable de Pat Conley, cela fait oublier le terrible pouvoir aux différent interlocuteurs. La belle Pat Conley peut aussi changer le passé ce qui augmente les pistes quand il faudra démêler le vrai du faux.

Toujours est-il que la mission lunaire va mal tourner. Et que l'on ne saura vraiment ce qu'il s'y est vraiment passé que vers la fin.

Car le groupe Runciter va subir une épreuve qui va les déposer au delà du réel.

Le scénario a tout du thriller actuel mais en mieux. Parfois en huis clos, le suspense est à son comble pour savoir qui manipule qui et ce qu'est la réalité.

On se sent bien dans cet univers car les intentions du héros sont louables: nous aider à comprendre.

Mais sur la substance Ubik, m'est avis qu'il ne faudrait ne pas trop en dire, peut-être est-elle une métaphore de la vie.

Passé ou à venir, c'est un livre à tout point de vue remarquable.
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J'avoue tout : en lisant les 20 premières pages, c'était tellement bizarre que je me suis dit :"m'enfin, c'est quoi ce livre si bien noté sur Babelio, avec des avis dithyrambiques ?" (semble-t-il, je ne les ai pas lus avant, vous pensez bien, tout comme je n'ai même pas lu le 4ème de couverture).

Et pourtant, j'aime Dick, hein, de base... C'est pas pour rien que j'ai fait un club auteur dédié sur notre forum des trolls de Babel.
Mais là, le début est tellement étrange (voire barré) que j'en suis restée un peu médusée. (sans parler des "encarts Ubik" à chaque début de chapitre).

Notre héros malgré lui (comme souvent avec Dick), Joe Chip (Cheap, héhé, qui n'a jamais un cent sur lui dans un monde où même votre porte vous demande de payer pour sortir (et entrer) de chez vous !), est embarqué dans une histoire à dormir debout, alors que sa vie, est déjà, de mon point de vue, un cauchemar permanent.
Pour la lectrice que je suis, me voilà entraînée à sa suite dans un monde ultra-capitaliste horrible. On ne sait pas trop d'ailleurs à qui profite cet ultra-capitalisme, on ne peut qu'imaginer. Car Dick ne s'embarrasse pas de fioritures, ni de descriptions laborieuses. On est balancé à coups de pieds au c** dans ce monde affreux, et accroche-toi poulette !

Passées ces 40 pages de prise de contact avec un monde difficile, me voilà happée dans le tourbillon des événements opposant Runciter, le patron de Joe, à Hollis, son ennemi juré. Pouvoirs psioniques (pour Hollis) et contre-pouvoirs "nullifiants"(pour Runciter), et que le meilleur gagne.

Et c'est à partir du voyage sur la Lune, que tout s'accélère... Et qu'on s'enfonce dans une folie de plus en plus dense, opaque, on n'y comprend strictement rien... C'est assez délirant, complètement addictif, et je suis pas arrivée à m'en sortir avant d'avoir tourné la dernière page.
Qui, entre nous soit dit, ne m'a pour une fois pas déçue ! Ce bouquin c'est juste... Halluciné et hallucinant ! On en ressort tout désorienté.
Et je vous parie que dans 50 ans, il aura pas pris une ride. Voire il sera totalement d'actualité...

Dans ma déjà longue vie de lectrice de SFFF, il y avait un "avant Ubik", et il y aura un "après Ubik"...
Normal, Ubik est partout !
Et Ubik est tournegiboulifiant !
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Ubik de Philip K. Dick, première lecture -sur les conseils éclairés de AnnaCan, merci Anna !!!- de l'écrivain tant adapté au cinéma, entre autres : Blade Runner, Minority Report, Total Recall…
Tout commence dans le style d'un roman américain classique de SF avec des télépathes des inertiels des précogs et un moratorium -une mission décolle dans une « fusée » style années 60 pour Luna dans le monde futur de 1992! -et puis doucement voire insidieusement tout bascule et devient mouvant et incertain, le lecteur comme les personnages se perdent dans un monde schizophrène en pleine régression, les ascenseurs, les voitures, les avions ou les pharmacies se transforment, le présent recule et Ubik est là partout- ubiquité - mais enfin qu'est-ce que c'est? Un livre étonnant, une lecture intense -drôle par moment- , un style direct et efficace au service d'une imagination folle pour une histoire obscure ponctuée de faits qui poussent les personnages accompagnés du lecteur lui-même au bord du malaise et de la mort (ouf le lecteur en ressort indemne -ou à peu près ! )
La fin du livre où tout s'éclaircit -ou presque est magistrale et follement surprenante ! Un monument littéraire dans l'oeuvre du grand écrivain!
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Ubik est une oeuvre de Philip K.Dick écrite en 1966 et publié au USA en 1969.
Oeuvre classique de la littérature de l'imaginaire SF, Ubik joue avec toutes les ficelles de l'imaginaire, à la fois science-fiction et fantastique. Une petite dose de vampirisme psychique, un peu de délire psychédélique, beaucoup même. Je dois dire que le début fut un peu laborieux, je me demandais où j'allais dans l'action.
La première partie du roman nous amène dans un univers futuriste pour l'auteur, mais passé pour nous. Et oui nous sommes en 1992 dans un monde hyper capitalisé, où tout se paye même la porte de votre appartement qui ne vous laisse passer que si vous mettez la main au portefeuille… votre réfrigérateur, votre douche idem.Les poches doivent être lourdes de pièces de monnaie ;-)
Le côté SF ce retrouve aussi dans l'évolution de la race humaine, les humains normaux côtoient des êtres particuliers dotés de pouvoir. Ainsi on retrouve des précogs qui prévoient l'avenir, des télépathes qui peuvent lire dans les pensées, mais aussi leur contraire, des gens qui peuvent annuler leur pouvoir…
Glen Recinter dirige une firme qui emploie des anti-psis dont les capacités annulent celles des psis. Et une guerre est déclarée entre les deux parties.
Le roman est aussi très axé sur le thème de la mort et de la semi-vie, sorte de vestige de la vie à travers un univers cryogénisé.
Et puis tout à coup tout dérape, suite à une mission sur la lune, l'équipe de Recinter se trouve pris dans une sorte de délire entre réalité et fiction. Où est la vérité, qui sont les ennemis ? On les suit en se posant un tas de questions à chaque événement, sont-ils vivants, sont-ils morts ? Et puis il y a aussi la régression du temps qui les mènent de 1992 à 1939. Tout est perturbant, surprenant. Et puis il y a Ubik, qu'il faut utiliser conformément à la notice d'emploi... bonne question qu'est ce qu'Ubik ? A la fin du livre on se pose encore la question.
Roman lu dans le cadre du challenge Philip K.Dick, Ubik est le premier livre de Dick, que je lis. Belle découverte, même si parfois je me suis sentie déstabilisée par les fantasmagories et les trips des différents héros. Je dois dire néanmoins qu'une fois commencé je n'ai pas lâché l'histoire. Très agréable et lecture très mouvementée.
Je pense que le maître du Haut château sera ma prochaine lecture de l'auteur.
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Quel roman ! Très riche, il est difficile à résumer sans trop en dévoiler ! On suit Joe Chip dans un monde futuriste où tout est payant , même rentrer ou sortir de chez soi ! Il fait parti d'une entreprise qui contre les pouvoirs psychiques des gens . J'ai trouvé ça original , en fait je devrais même dire que tout est plutôt original même si on retrouve des thèmes déjà beaucoup vus comme le prolongement de la vie, les pouvoirs humains, les voyages spatiaux...mais K.Dick innove , nous surprend, nous immerge totalement dans son monde à l'imagination débordante ! J'avais un peu peur mais c'est finalement facile à suivre , j'ai juste un léger doute sur la façon dont il faut interpréter la dernière page . Je suis conquise par le premier roman que je lis de cet écrivain qui me semble bien mérité toutes les louanges entendues. C'est de l'art , c'est fort , c'est Ubik, il faut donc l'utiliser en suivant bien la notice et se laisser porter à travers les réalités.
Challenge auteur K.Dick
Challenge Mauvais genre 2019
Multi-défis 2019
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