(Lui)« Oui… et puis non. » « Ah, c'est malin, ça ! » et puis « Je l'ai déjà vu mille fois, ça ! »
Ma lecture de ce roman de
Joel Dicker n'aura été qu'une succession d'hésitations entre le plaisir coupable et l'envie de le fermer, entre l'admiration pour le sens du rebondissement et la résignation devant des dialogues souvent convenus.
Une disparition, liée à un meurtre 20 ans plus tôt. Un mystère. Des policiers bientôt à la retraite faisant équipe avec une jeune flic compétente. Tout le monde cache quelque chose. Tout le monde ment. Ça flashbacke dans tous les sens. Tout ça rappelle finalement plus Cold Case et Fargo que
Simenon et Vargas. Mais les voyages dans le temps tiennent en haleine. Mais le tout se laisse lire avec une grande facilité.
Un bémol. Une intrigue policière se dévoile souvent par la parole des protagonistes ou des témoins. Cette parole doit être crédible, rapportée dans un langage réaliste, propre à leurs univers, leur passé, leur culture et leur classe sociale. Sinon, on n'y croit pas et la vérité elle-même perd de son sens. Déjà dans La Vérité, Dicker usait de dialogues souvent entendus dans les polars télévisés. Les stéréotypes, dans La disparition aussi, abondent ainsi que les phrases creuses, rapportées dans un langage soutenu (même quand on est en pleine arrestation, on a droit à du passé simple… et les policiers s'appellent « poulet », évidemment). Mais les 630 pages du 4ème roman de
Joel Dicker nous attirent tout de même. Parce qu'on a tous quelque chose à cacher. Nous habitons tous une ville ou un village et l'on aime à penser que nos voisins ont des secrets plus lourds que les nôtres. Et puis, la littérature plus populaire fait du bien : arrêter de se pencher sur les contours d'une phrase, vivre le loisir de se laisser emporter par une intrigue aux 1000 rebondissements.
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