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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un jeu, ni plus ni moins qu'un jeu...c'est comme cela que Lewis Meldock voit les choses, comme cela et pas autrement qu'il envisage cette descente en canoë de la rivière Cahulawassee (rivière fictive) avant qu'elle ne soit totalement inondée après la construction d'un barrage. Un jeu fou, un jeu empreint d'adrénaline, un jeu pour sortir du train train quotidien, pour renouer avec la nature sauvage, pour s'éclater entre potes, faire un truc sensationnel, inoubliable, grisant, puiser au plus profond de soi pour se retrouver, pour se confronter à la nature sauvage, l'apprécier et la subir ... vivre pleinement quoi ! Il embarque trois de ses amis, Drew, Bobby et Ed dans cette "joyeuse" aventure, une virée entre potes, feu de bois, guitare et alcool pour les soirées, oui "joyeuse" aventure, parce que même si ses potes envisagent les risques que cette escapade peut contenir, même si leur hésitation est palpable, ils éprouvent l'envie de suivre leur ami dans cette folle aventure, de sortir de leur quotidien, et se laissent convaincre; ça vaut forcément le coup !
Un mauvais coup...cette virée n'aura plus grand chose de joyeux après la première nuit, elle va virer à l'horreur, se transformer en un drame hallucinant, en une traque sans merci, et d'une sauvagerie redoutable. Des éléments de la nature peu propices pour des amateurs «...il nous faut un peu plus que l'espoir. Il nous faut de la maîtrise...», une rencontre avec deux individus douteux qui débouchera sur un scénario catastrophe réglé à coup de flèches, une traque brillamment décrite «Je ne pourrais le tuer qu'à l'unique condition qu'il fasse le raisonnement que j'avais supposé qu'il ferait. Non pas à peu près : il fallait qu'il fasse exactement le même raisonnement. Il allait falloir que nos esprits fusionnent» ... autant d'éléments qui font de ce roman une aventure dont on ne ressort pas indemne. SURVIVRE, voila ce qui va occuper les quatre compères, et ce n'est pas une mince affaire, vous vous en doutez ... C'est absolument vertigineux, effroyable !

La scène du duo musical entre Drew à la guitare et un jeune gamin muet, jouant du banjo est géniale, elle nous transporte loin dans ces montagnes bleues, elle est belle, hallucinante, vibrante.

Et quelle extrême maîtrise de la narration ! Les descriptions de la nature, de la rivière et de ses bruits sont pointues et permet au lecteur de toucher du doigt cette eau froide, d'être immergée dans cette aventure hallucinante, glaçante, plongé dans une atmosphère oppressante, et de se tordre les boyaux bien comme il faut ! Un thriller palpitant.

Le film donne vraiment envie, et j'imagine bien retenir mon souffle durant toute sa durée !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Vieux roman, repris et retraduit par les éditions Gallmeister, Délivrance méritait amplement ses galons du genre nature writting, si cher à cette maison d'édition qui choisit avec soin ses textes et ses auteurs.

Suivons quatre copains qui décident trois jours durant, d'abandonner femmes, enfants et civilisation, pour être au plus près d'une nature, et de grands espaces qu'ils savent condamnés à brève échéances au nom du modernisme.

Ils ont tout prévu, sauf l'imprévisible…

Par la voix d'Ed, l'un d'entre eux, c'est une épopée tragique qui nous est contée ; la cruauté humaine faisant violemment irruption, c'est à qui saura, et pourra faire ressortir son instinct de survie afin de revenir le moins mal possible de cette terrible aventure, et qui plus est, s'en sortir au regard de la loi.

Roman immédiatement prenant, Délivrance, magnifiquement écrit (et traduit), plonge le lecteur à l'instar de ces quatre compères au coeur de cette rivière, cinquième personnage du roman, tant elle est omniprésente et envoutante. La tension va crescendo ; l'angoisse finit par étreindre le lecteur qui n'a qu'une envie : connaître l'issue de l'aventure, et s'en remettre !!!

C'est beau à couper le souffle.
Cela donne furieusement envie d'aller s'isoler dans un tel endroit, d'y respirer, et de tout abandonner derrière soi.
Mais surtout, cela donne envie de revenir puiser dans le catalogue Gallmeister !!!

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Descendre une rivière sauvage vouée à un anéantissement prochain en canoë, tel est le défi que se sont lancés quatre hommes, quatre trentenaires inexpérimentés qui souhaitent se libérer des carcans d'un quotidien trop éloigné de la nature. La délivrance tant attendue ne pourra se conquérir qu'au prix d'une lutte acharnée contre la part sauvage et animale que la rivière et ses rapides vont venir réveiller en chaque homme.

« Délivrance » a été publié par James Dickey en 1970. Avant de devenir écrivain, il fut pilote de chasse pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. Si cette oeuvre date donc d'une quarantaine d'années, elle n'a pas souffert, pour autant, de l'écoulement du temps. Dès le départ, le lecteur est happé par la voix d'Ed, l'un des quatre aventuriers. Et quand débute l'aventure, au moment où les canoës sont mis à l'eau, on vogue aux côtés d'Ed et de ses trois comparses. Sa voix est vrillée de tension, à l'image du courant, dense et lourd qu'il sent sous lui. Elle suit le rythme de la rivière et quand elle commence à s'emballer, à devenir aussi confuse que les événements terribles et inattendus qui s'abattent sur eux, on ne peut plus quitter l'intrigue. Et l'on se crispe avec Ed, au fur et à mesure de l'escalade nocturne de la falaise à pic qui va développer son acuité tactile de manière inattendue, on vibre à l'unisson de sa montée, on saisit chacune de ses prises, et on tremble, à ses côtés. Ce passage est sans doute le fragment de l'intrigue le plus beau : l'angoisse et la confusion d'Ed sont rendues d'une manière poétique et humaine. Au fil des pages, les aventuriers, tout comme le lecteur, sont tendus vers l'issue, la fameuse « délivrance » promise : vers quelle fin coulera donc cette rivière traitre, tour à tour d'un calme majestueux, mais aussi pleine d'une violence inouïe que rien ne laissait présager sinon l'obscurité des berges qui l'enserrent ?
« Délivrance » est un roman magnifique duquel personne ne ressort indemne, un roman inoubliable qui a obtenu le Prix Médicis étranger.
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Peut-être avez-vous vu le magnifique film, réalisé par John Boorman en 1972, adaptation réaliste et somptueuse du roman de James Dickey : « Délivrance » racontait l'histoire de quatre hommes qui décident de descendre en canoé une rivière des Appalaches, avant qu'un barrage ne change la physionomie de toute la région. Burt Reynolds, John Voigt, Ned Beatty et Ronny Cox sont les héros de cette descente aux enfers. Beaucoup d'images sont très fortes. Comme souvent chez ce réalisateur, le souci écologique est présent et il nous fait partager son admiration pour la nature condamnée par la civilisation (cf. « La Forêt d'émeraude »). de « Délivrance », on retiendra aussi le superbe numéro de « Duelling banjos » où, au fin fond de la forêt, deux joueurs de banjo se livrent à une improvisation époustouflante sur « Yankee Doodle ».
Mais avant le film il y avait un roman : « Délivrance » de James Dickey, paru en 1970. Un chef-d'oeuvre couronné par la critique et le public (prix Médicis étranger en 1971).
Ed (le narrateur), Lewis, Bobby et Drew, sont quatre copains, hommes d'affaires d'Atlanta (Géorgie). Ils décident de faire une virée en canoé sur une rivière qui descend des Appalaches, et qui est appelée à disparaître, car l'implantation d'un barrage et d'un lac artificiel va changer profondément le décor de la région. Une bonne idée, donc, au départ, écologique et tout. Surtout que les décors sont à couper le souffle, d'une beauté inouïe, la nature sauvage dans toute sa splendeur. Sauvage c'est le mot. D'agrément, le voyage se transforme peu à peu en aventure, et même en cauchemar. Il y a la nature elle-même, des rapides, des passages délicats, une végétation parfois hostile et dangereuse… Il y a les hommes : les gens du pays, souvent primitifs et violents, avec qui il va falloir en découdre. Et puis il y a eux-mêmes, quatre personnalités dissemblables qui affrontent la réalité différemment. Personne n'en reviendra indemne.
Le livre (comme le film qui en est tiré), peut être vu comme une allégorie : la lutte de l'homme civilisé contre la nature sauvage (celle-ci comprenant les hommes primitifs, peu ou pas civilisés). Il y a certainement une intention écologique de la part de l'auteur, qui multiplie les descriptions de la rivière et des décors traversés (Dickey est également un authentique poète), pour faire ressortir le mal qui vient troubler cette beauté et ce calme. Certains y ont vu la trajectoire du mouvement hippie, proche de la nature et plein de bonnes intentions, mais qui, au bout du compte, a tourné court, tué par la modernité et le conformisme.
Enfin, et c'est peut-être ce qui explique le titre, « Délivrance » est un récit initiatique : les quatre personnages, dans la matrice que représentent la forêt et la rivière, cheminent vers une « délivrance » au sens maïeutique de l'expression, mais cet « accouchement » se fait dans la douleur. La nouvelle vie qui les attend à l'arrivée, n'a rien à voir avec celle d'avant. Leur aventure les a changés, ce sont des êtres neufs, mais marqués à jamais.
Un livre à lire. Un film à voir. Impérativement.

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Je me rends compte, suite à cette lecture, que je n'ai jamais vu le film "Délivrance" de John Boorman, sorti en 1972. Je pensais que si... mais en fait j'avais juste en tête quelques photos du beau livre sur Boorman sorti en 1985, que m'avait offert mon futur mari (Merci Olivier). La seule chose que je savais, c'est que Charley Boorman jouait dans le film, comme dans tous les autres de son père John. Alors, lorsque j'ai lu ce livre, j'ai compris pourquoi certains m'avaient dit "On dirait Délivrance" quand j'ai publié ici la chronique de "Les femmes n'ont pas d'histoire", des photos et des vidéos de Mark Laïta sur les gens des Appalaches. Je comprends maintenant. Et j'ai lu sur Babelio certaines chroniques de lecteurs marqués, presque traumatisés après avoir vu le film... effectivement, ça devait être éprouvant. C'est James Dickey lui-même qui a écrit l'adaptation pour le cinéma.
Je m'y suis plongée sans à priori, donc, et j'ai beaucoup aimé. Beaucoup.
C'est l'histoire de quatre hommes, mariés avec enfants, qui décident de partir un week end en canoë descendre une rivière qui bientôt n'existera plus, car un barrage va être construit et va inonder toute la petite vallée où elle serpente actuellement. La rivière s'appelle Cahulawassee, les montagnes autour s'appellent les Appalaches, nous sommes en Géorgie (je ne fais pas exprès de lire à la suite des livres qui parlent de voies d'eau en Géorgie....). Celui qui propose le périple aux autres, c'est Lewis. C'est un homme qui est passionné par la survie, qui tire à l'arc niveau compétition, qui fait de la musculation, c'est un athlète. Même sa femme apprend la cuisine de survie, apprend-on. Il a le canoë et pas mal d'équipement. le second, c'est Drew, l'homme à la guitare, chef d'entreprise aussi, assez intéressé à l'idée de ce petit week end pour se couper du monde du travail, de la routine. Il sait pouvoir compter sur Lewis pour la connaissance du terrain. le troisième, c'est Bobby. C'est le plus casanier d'entre les quatre, il n'est pas très sportif ni porté sur l'exploration d'autre chose que des villes. le dernier, le narrateur, c'est Ed. L'homme à la pipe. Il a une agence de publicité (comme l'auteur James Dickey), connait bien Lewis, l'admire même, il fait du tir à l'arc un peu pour lui ressembler, il est partant tout de suite. Il en a un peu marre de faire ce qu'il fait, et prend ce futur week-end pour une délivrance de son ennui profond.
C'est une histoire de nature, la nature dans toute sa beauté, mais aussi dans tous ses dangers. C'est une histoires d'hommes, c'est une réflexion profonde sur l'humain, ce qu'il est capable de faire pour survivre à des dangers, qu'ils viennent d'une rivière pleine de rapides meurtriers, de falaises abruptes, d'endroits où chaque moment, chaque mouvement peut vous tuer. C'est une histoire d'hommes dans leur bestialité, dans leur horreur, et une réflexion extraordinaire sur la conscience, comment chacun peut faire des choix atroces pour "ne pas avoir d'ennuis" ou pour "s'en tirer".. on sait que tous ne reviendront pas. Et ceux qui en reviennent ne s'en sortent pas intacts, que ce soit physiquement ou moralement. La honte, le mensonge, le meurtre, les blessures, personne ne s'en tirera sans cicatrices.

Les grandes beautés de ce livre sont les magnifiques descriptions de la lumière dans cette rivière, dans l'eau et les galets, dans l'éclat de la lune la nuit, dans le grain de la falaise, et comment l'homme s'y frotte, s'y pique, s'y blesse, mais les surmonte aussi. Cette bataille de l'homme contre la nature belle mais dangereuse. C'est aussi la profondeur de l'analyse de ce que peut ressentir le narrateur en bafouant, au mépris de toute morale, tout ce qui est humain en lui-même. En redevenant un animal sauvage, sans loi, sans morale, sans remords.
Traduction de Jacques Mailhos.
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Il faut être un peu maso pour lire Délivrance, car on se doute bien que le coup de poing dans le ventre que l'on avait reçu en voyant le film, non seulement on va le reprendre mais en plus ça va cogner plus longtemps!!

Et pourtant la petite chochotte que je suis vous recommande chaudement la lecture de cette ode âpre et velue à la nature et au dépassement de soi (même si c'est pas demain la veille que je me laisserai embarquer dans un weekend descente en rafting entre copines).
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Il y a bien des années j'avais vu le film Délivrance et avant d'ouvrir le livre il ne m'en était resté qu'une image musicale celle du fameux duo guitare/banjo. J'avais très envie de découvrir le texte qui avait servi de base au scénario du film de John Boorman et de sortir des quatre coins d'un écran pour laisser libre court à l'espace illimité de mon imagination. Je n'ai pas été déçue car cette histoire est puissante. Certes 48 années nous séparent de sa première publication et l'écriture est particulière puisqu'on est plus dans un style documentaire avec un narrateur unique. Les descriptions de la nature, de la rivière, le suspense qui monte tout cela est fait avec un côté quasi lyrique, James Dickey était un poète. J'ai trouvé la scène du banjo magnifiquement écrite. Ce livre est comme un mélange de thriller, d'aventure, d'amitié, d'effroi et d'horreur que seule la rencontre avec une situation dépassant l'entendement peut infliger. Cette situation imprévisible est écrite avec une terrible simplicité factuelle, pas un mot de trop. J'ai vraiment eu la sensation que la rivière et la nature environnante était à elles seules un personnage à part entière, on ressent son courant, sa force, son ingéniosité avec chaque description. Comme s'il y avait une opposition entre une nature saine, resplendissante et sauvage et la dépravation de la nature humaine. L'intrigue est simple, quatre hommes décident de descendre en canoës un tronçon d'une rivière fictive de Cahulawassee peu connue dans une région montagneuse de Géorgie. Comment un week-end entre amis qui commençait par une rupture de la monotonie à la recherche de décompression, peut se transformer pour devenir une lutte acharnée pour sa survie. J'ai rarement lu un roman ou la bataille physique pour sa survie reste aussi réaliste que celui-ci. Ed notre narrateur change sous nos yeux et devient un homme qu'il n'aurait jamais pensé être. Tout le côté philosophique a aussi une résonance particulière sur, qu'est ce qui fait de nous des hommes civilisés ? Même si on ne voulait pas savoir ni voir le côté animal nauséabond de l'homme, la vérité humaine nous revient comme un boomerang en pleine face. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Ce livre est paru en 1970 aux Etats-Unis, en 1971 en France, a reçu le prix médicis la même années et fût adapté au cinéma en 1972 par John Boorman.

Etant née en 1975, je ne connaissais pas encore ce titre, cet auteur et encore moins le film. C'est un vrai bonheur de pouvoir découvrir ce roman d'aventure - que je considère plus comme un vrai roman noir - grâce la réédition chez Gallmeister.

Quatre trentenaires décident de s'offrir une expédition en canoë pour faire une rupture avec leurs vies citadines mais aussi pour ne pas décevoir l'un d'entre eux : Lewis qui ne juge la valeur d'un homme qu'à sa capacité de survivre en milieu naturel et sauvage.

c'est donc au au coeur de la Georgie profonde que les 4 hommes vont faire leur petite virée de santé façon séjour à la dure entre bonhommes avec les arcs et les flèches pour tuer le cerf, les conserves et les bibines. Ils avaient tout prévu sauf de faire une mauvaise rencontre et que leur gentille escapade se transforme en cauchemar.

Ce récit monte en puissance graduelle comme le bruit du courant de la rivière qu'ils affrontent. Dès le départ avec la description des préparatifs ont sent bien que tout à son importance pour la suite de l'aventure et on frémit avant même de rentrer dans le vif du sujet. le lecteur oscille entre terreur et excitation tout comme le narrateur, Ed qui va découvrir le sens du mot "survivre".

coup de coeur pour moi une fois de plus dans cette collection de qualité.
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J'ai eu un petit peu de mal au départ, à me plonger dans cette histoire dont j'avais vu des années plus tôt l'adaptation. J'avais trop en mémoire Burt Reynolds, un des quatre héros du film. Je n'aime pas avoir des images déjà existantes en tête. J'ai l'impression que ça me prive de mon propre imaginaire.

Finalement assez rapidement Lewis ne ressemblait plus à Burt Reynolds et j'ai oublié le film pour me laisser submerger par l'ambiance sylvestre, magnifique et pourtant dérangeante, vaguement angoissante, avec ces trentenaires en crise existentielle, partis dans les forêts sauvages, et qui vont faire une très mauvaise rencontre qui changera irrémédiablement le cours de leurs vies.
J'ai commencé à être captivée et oppressée, notamment quand Lewis raconte à Ed une expérience passée de survie dans les bois, avec une fracture à la jambe, seul et loin de tout. Et puis l'aura du sud profond, la nature grandiose et des habitants très frustes et inquiétants disséminés çà et là, tout ça peaufine l'atmosphère pesante, et a achevé de me plonger dans l'histoire.

Étrangement, alors que je préfère les dialogues et l'action aux narrations, ici ça a été le contraire. On suit les pensées de Ed, qui nous entraîne avec lui dans sa vie, ses réflexions, ses sensations. Il décrit leur périple, observe ses compagnons, nous fait entendre ses peurs et ses doutes au milieu de cette nature impitoyable et généreuse et on s'y croirait. On est à fond dans la survie, le point de non-retour, le marche ou crève, ces moments où on se rend compte à quel point la vie est précieuse et fragile, l'instinct de conservation tellement chevillé au corps.

J'ai adoré cette écriture qui m'a emportée et fait ressentir toutes ces émotions magnifiques et terribles. On se trouve pris en étau entre la majesté de la nature et la perversion de l'âme humaine.
La rivière et la forêt sont l'écrin de cette virée mi-paradisiaque mi-cauchemardesque qui marquera les quatre amis à tout jamais.
Et j'ai de loin préféré le roman au film car je l'ai trouvé bien plus sobre, sans voyeurisme complaisant, avec juste ce qu'il faut d'angoisse pour nous mener jusqu'à la fin par le bout du nez grâce à une écriture très descriptive et poétique qui nous fait vivre dans la tête d'un des personnages.
Lien : http://mechantdobby.over-blo..
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Il y a quelques années déjà, je suis revenue avec un "nouveau livre dont on parlait beaucoup" mais en lisant les premièrs chapitres, il m'a semblé reconnaître cette histoire, l'avais-je déjà lue? L'idée d'un film ne m'avait pas effleurer l'esprit vu que j'avais acheté un livre qui venait de paraître! Puis, les images me sont revenues, l'horreur de certaines scènes, la beauté d'autres. C'est là que je me suis mieux renseignée et qud je me suis rendue compte que le livre datait de 1971 et qu'il avait été interprété au cinéma l'année de ma naissance! Comme il m'est arrivé de lire un livre après avoir vu le film comme "Winter's bone" de Daniel Woodrell, j'ai poursuivi ma lecture sans regret, bien au contraire car même si ce livre a été merveilleusement bien interprété au cinéma, l'écriture de l'auteur, des détails, toutes ces choses qu'on ne peut pas filmer ou mettre en scène et qui font la particularité des livres, surtout écrit par un écrivain aussi talentueux qu'était James Dickey, tous ces éléments font que cette lecture fut une très belle redécouverte!
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