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Depuis le Liseur du 6h27, chaque nouveau livre de Jean-Paul Didierlaurent déclenche une vraie attente. Car l'auteur est un merveilleux conteur, qui tord la réalité pour mieux en faire ressortir l'humanité. Car l'auteur, sous une apparente simplicité d'écriture, jongle avec les mots avec finesse. Malamute. Dendrochronologie. Kässbohrer PistenBully 600 Polar… En piste pour ce nouveau récit qui reprend bien des thèmes chers à Jean-Paul Didierlaurent.

Une région tout d'abord : les Vosges, ses forêts (d'où la dendrochronologie, pour ceux qui connaissaient déjà ce terme) et ses stations de sport d'hiver totalement dépendantes des chutes de neige. La vieillesse aussi, avec Germain qui, à plus de quatre-vingt ans, s'accroche à son chalet isolé. L'attirance, qui se fait romance, entre Basile, un jeune saisonnier devenu malgré lui le pseudo garde-malade de Germain, son grand-oncle, et Emmanuelle, sa nouvelle collègue, elle aussi conductrice de dameuse.
Dameur, encore une de ces professions méconnues, ignorées, que Didierlaurent aime mettre en valeur. Ces hommes et ces femmes s'activent portant chaque nuit pour remettre en état les pistes pour que des hordes de skieurs dévalent les pentes.
L'auteur plante également sur ce beau et blanc décor le souvenir vivace d'un couple de Slovaques venus il y a presque quarante ans tenter leur chance dans cette station de sport d'hiver. Leur projet : proposer des tours en traîneau tiré par leurs chiens, de massifs malamutes.

Didierlaurent décrit la vie d'une petite bourgade, difficilement accessible au fond d'une vallée. Ses habitants sont totalement dépendants de la neige, cet or blanc qui assure hiver après hiver leur subsistance. Quelques touches d'humour préludent à un basculement dans une situation quasi-cauchemardesque. L'histoire quitte notre monde, elle devient conte sur l'envie, le temps qui passe, l'espoir d'un pardon, même s'il est impossible en ce monde...

Avec Didierlaurent les mots touchent, marquent et embellissent des histoires hors normes qui restent longtemps en mémoire.
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C'est une histoire bien étrange, oppressante, angoissante que nous décrit ce roman.
Tout commence par l'extrait du journal de Pavlina Radovic en avril 1976. Elle arrive, avec son mari Dragan et leurs 4 chiens Malamute dans la station vosgienne de Voljoux. Ils viennent de Slovaquie pour s'installer dans une vieille ferme qu'ils ont achetée. Dragan souhaite ouvrir une agence de promenade à traineau traîné par des chiens.
Mais tout se passe en 2015, à Voljoux. Germain, octogénaire, vit dans sa ferme en ermite depuis le décès de sa femme Clotilde, ce qui inquiète beaucoup sa fille Françoise, la soixantaine, qui vit en région parisienne. Elle serait plus tranquille si son père acceptait d'aller en maison de retraite, mais ce dernier refuse obstinément. Ses passions : la forêt et surtout les arbres
Françoise va trouver une alternative mais sera-t-elle du goût de Germain ? Elle a retrouvé un petit-neveu de Germain, Basile, qui, par un heureux hasard, est saisonnier (dameur de pistes) à Voljoux. Elle lui propose de le loger gratuitement chez son père, en échange de la surveillance de celui-ci.
Basile arrive chez Germain et se rend tout suite compte que cette surveillance ne sera pas facile, Germain a un caractère bien trempé, il sera difficile à apprivoiser et bravant l'interdiction de sa fille, il a pour habitude de se retrancher dans sa cave dont il interdit l'accès. Que peut-il donc y faire ? Qu'y cache-t-il ?
Puis un soir apparaît Emmanuelle, leur voisine, dameuse également et collègue de Basile. Emmanuelle n'est autre que la fille de Pavlina, elle est revenue s'installer dans la ferme de ses parents, délabrée par les années.
La saison ne s'annonce pas sous les meilleurs jours, il n'y a pas de neige et les vacances de février approchent. Alors les gens du village décident d'organiser une procession, pour demander de la neige à Dieu.
Ils ont voulu de la neige, ils en ont eu beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. On n'a jamais vu ça, une catastrophe.
Je ne vous ai donné qu'une infime partie de l'histoire, je ne voudrais pas spolier.
Sur fond de tempête de neige, dans une ambiance étouffante et angoissante, nous allons découvrir le fil d'une histoire peu ordinaire où les Radovic et leurs chiens, l'étrange bête des Vosges, Germain et Clotilde, ont tous leur part de secret. Et pas des moindres.
J'ai beaucoup aimé ce livre, il mérite bien ses cinq étoiles, l'auteur a une belle écriture, je l'avais déjà constaté en lisant « le liseur du 6 h 27 » et « le reste de leur vie ». Cette fois encore, il met en scène des personnages attachants dans une ambiance lourde. Nous y découvrirons des secrets bien gardés, des amours, des rancoeurs. Une très belle lecture que je ne saurais que recommander.
Je remercie Babelio –masse critique privilégiée – et les éditions Diable Vauvert pour l'envoi de ce très beau livre.
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Il fait froid dans ce village au pays des dameuses, des loups, des chiens errants et des vieux bougons.
Germain, octogénaire, enferme un secret dans les lignes d'un arbre. Ces lignes s'emmêlent à celles d'un cahier où les blessures s'écrivent en langue roumaine, comme pour leur donner un parfum de mystère, ainsi qu'aux empreintes d'un animal sauvage.
Deux périodes s'entrecroisent, 1976 et 2015. Les destins de Germain, de ses voisins, d'Emmanuelle et de Basile font des noeuds. Il faudra gratter l'écorce, pelleter des mètres et des mètres de neige, damer en allumant les phares dans la nuit pour rendre la piste de la vérité lisible au présent.

Une trame simple, des personnages et des dialogues un peu trop attendus, un peu agaçants même parfois. Pas de réelle surprise, l'auteur ne creuse pas assez, élague trop. Une rencontre trop brève avec les malamutes et son musher, une chute qui fond un peu. Un flocon de fantastique pour pimenter le léger ennui. Une lecture agréable cependant si on n'en demande pas plus.

Je remercie Babelio et les Éditions Au Diable Vauvert pour ce roman
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Roman terminé assez rapidement, ce qui est plutôt de bon augure me concernant. Quelques personnes ont décrit ce livre comme une sorte de téléfilm et je souscris totalement à ce ressenti. Côté positif, cela donne une construction fluide et codifiée au livre, qui nous permet en tant que lecteur d'enchaîner les chapitres avec plaisir. Côté négatif, cet emprunt au média télévisuel nous engonce dans les rails de notre lecture sans moyen de sortir de l'ornière : ça passe ou ça casse pour le lecteur.


On ne va pas se mentir, une grande partie de l'intrigue est cousue de fil blanc. Ce même blanc-neige qui se fait de plus en plus prégnant et oppressant au fur et à mesure de notre lecture. La construction du roman fait qu'on s'en accommode. Les personnages principaux et secondaires sont relativement bien travaillés sans être trop caricaturaux, un bon point. On notera également une part très légère de fantastique. Rien de repoussant pour les réfractaires, rien d'intéressant pour les fanatiques du genre, le tout reste bien intégré au récit et c'est tout ce que je demande. Un soupçon de romance, de suspense et d'humour pour saupoudrer Malamute, le tout franchement bien dosé.


Au final ? Une lecture sympathique d'un roman écrit par un Jean-Paul DidierLaurent qui "fait le job" mais qui, pour moi, ne restera pas dans mes annales de lecteur. Pourquoi ? Car comme toute cette neige qui tombe sans cesse jusqu'à recouvrir le paysage d'un blanc quasi-uniforme qui aplanit tout le relief, ce roman manque de ces petites aspérités ou du caractère qui transforme une lecture plaisante en un grand moment de littérature. En définitive, un bon bouquin mais on n'atteint pas encore le firmament littéraire.


Roman reçu gratuitement dans le cadre d'une opération Masse Critique.
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(gracieusement offert par babelio). Je n'en suis pas à mon coup d'essai avec cet auteur dont j'apprécie l'écriture, avec son sens de la formule, ses métaphores bien trouvées et sa justesse dans la description des petits riens du quotidien. de la douceur, qui fait dire que oui, la vie est dure parfois mais on peut y trouver de la pépite de bonheur par-ci par-là. Bref, je croyais connaître ses romans, chauds et bienveillants, comme une brioche sortie du four. Et là sort "Malamute". J'étais bien naïve de m'attendre à du réchauffé! Car si j'ai retrouvé ici la joliesse (oui, la joliesse: j'avais envie d'écrire ce mot, laissez-moi) de son style, Jean-Paul Didierlaurent prend ses habitués à rebrousse-poil (de chien) et leur propose un huis clos surprenant. Roman noir pour paysage immaculé. Telle une boule de neige qui roule et grossit, le récit va en s'assombrissant. Un vieil homme au lourd secret, une jeune femme en quête de ses origines et un jeune homme qui se reconstruit après un drame: trois âmes solitaires dont le sombre fil qui les unit va se faire jour au fur à mesure du récit et des pages d'un ancien journal intime. le tout sur fond de blizzard vosgien quasi surnaturel et avec l'ombre d'une bête mi-loup, mi-malamute en arrière-fond. Je n'attendais pas cet auteur sur ce terrain (enneigé). Une vraie belle lecture, d'un auteur qui sait se renouveler.


Lien : https://tsllangues.wordpress..
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«  Toute cette blancheur qui venait couvrir le monde tel un linceul recelait du malheur, il en était sûr.Il craignait sa venue comme un enfant qui a peur du noir redoute l'arrivée de la nuit » .
«  le vieil homme enviait les arbres . Leur faculté à se retirer du monde à l'approche de l'hiver , à figer la course du temps dans le coeur des racines avant de laisser la sève gorgée de vie affluer de nouveau vers leurs branches à l'arrivée des beaux jours le fascinait , Une existence passée à mourir pour mieux ressusciter » ...
Deux extraits significatifs de ce beau livre dévoré en quelques heures , je remercie chaleureusement Masse Critique privilégiée et Babelio pour son envoi .
J'ai tout aimé: l'histoire , l'atmosphère oppressante , intrigante, pesante de ce huit- clos montagnard , l'immersion dans une vallée perdue où des zones d'ombre , des noirceurs comme «  La bête partout dans les esprits » côtoient la blancheur immaculée de la neige ,un épais rideau neigeux tel un duvet froid où dehors le ciel floconnait et floconnait sans cesse .


C'est l'histoire de Germain Grosdemange , un octogénaire ronchon, grognon , voûté , perclus de douleurs , ancien bûcheron force de la nature .
Il vit seul , depuis le décès de sa femme Cécile , rétif aux conseils de sa fille unique Françoise , et de son gendre Eric , passant son
temps à repousser leurs tentatives à lui imposer une vie plus saine jusqu'à le menacer d'un placement en EHPAD.
Refermé sur lui- même , lisant les arbres et leurs essences de la même manière que d'autres lisent des livres , passant d'un cerne à l'autre , comme on toune des pages : il interroge ces géants à travers leurs cernes comme des tranches de vie , à l'ombre de sa cave ......
Un homme pétri de mystères , de secrets enfouis au creux de sa mémoire , amoureux de ses essences de bois que l'arrivée d'une voisine Emmanuelle , dameuse de pistes bouleversera .

Deux histoires en parallèle à trente ans de distance,, l'une en 1976 : le journal de Paulina Radovic, mariée à Dragan , ancien légionnaire installé à Valjoux dans l'idée de vivre de balades à traîneaux tirés par des chiens , projet hélas mort - né , l'autre en2015 , année où Basile , petit neveu de Germain qui l'héberge pour un temps , lui aussi dameur de pistes qui tente de sortir doucement d'un cauchemar après un dramatique accident survenu deux ans plus tôt ....
Je n'en dirai pas plus .
lL'auteur se révèle un merveilleux conteur, l'écriture est agréable , fluide , la narration équilibrée , bien conçue et construite , plaisante , tout y est : drame rural, zeste de fantastique , bête qui rôde, personnages truculents , insolites et forts , décrits au petit point , une intrigue qui nous emporte , des émotions à la pelle , de la neige , beaucoup de neige, suspense entretenu jusqu'à la fin . ....

J'ai passé un très bon moment , je vais lire «  Le-liseur-du-6h27 » .
Grand merci à l'auteur !
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Déçue par Malamute. c'était mon premier livre de cet auteur. Quelque chose de caricatural dans les personnages (féminins surtout) et dans l'histoire qui hésite entre paysannerie bon enfant et horreur absolue. Une impression de série télévisée de bout en bout (mais c'est sans doute le but...en attendant l'adaptation).
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Germain, octogénaire, un peu ermite vit à la Voljoux, petite station de ski.
Sa fille l'oblige à accueillir un petit cousin Basile pour la saison d'hiver.
Lui est dameur sur les pistes et ressasse un accident qu'il a eu lors d'une de ses passes. Une petite fille qui est venue s'écraser sur sa machine il y a quelques années.
Emmanuelle, fille des anciens voisins, originaires des pays de l'est revient dans la maison familiale pour découvrir qui étaient ses parents. Ils avaient un temps passé voulu créer une entreprise pour faire des ballades avec leurs chiens, des malamutes. Un beau jour, après un drame et des accusations de la part des villageois, ils ont quitté le village pour partir loin mais sans se défaire de cette maison.
Une tempête de neige vient bouleverser toute la vie de la station empêchant la moindre activité.
C'est dans cette atmosphère pesante que nous allons remonter le temps en lisant des passages du journal intime de la mère d'Emmanuelle dans la fin des années 70.
Nous allons aussi voir évoluer les liens entre Emmanuelle, Basile et Germain.
Mon avis est plutôt terne. En effet, l'histoire est agréable mais sans plus. Je me suis longtemps demandée où voulait en venir l'auteur. le livre n'étant pas très long, je ne veux pas rentrer dans les détails mais la fin est cousue de fil blanc. J'ai trouvé qu'on ne rentrait pas vraiment dans la psychologie des personnages. le cas de Basile aurait pu être beaucoup plus développé, son sentiment de culpabilité. La vie d'enfant d'Emmanuelle aurait pu être détaillée pour comprendre comment ses parents avaient évolué suite à ce départ précipité de la Voljoux.
Avis mitigé, lecture agréable mais pas de vrai suspens.


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Germain, vieil octogénaire bougon, vit seul dans un hameau isolé des Vosges.Sa fille le préférerai en sécurité en EHPAD mais ce dernier s'y refuse, pour avoir "la paix", il accepte le marché que lui propose sa fille. Il va devoir héberger un petit neveu, Basile, conducteur de dameuse l'hiver. Basile a connu un drame, un accident et seul les médicaments lui permettent de dormir.Cependant, il est très heureux de retrouver ses collègues et la conduite de nuit des dameuses. Leur patron vient d'investir dans une super dameuse dernier cri, sorte de "rolls" en la matière et chaque employé espère avoir l'honneur de la conduire. A son grand étonnement, le patron a choisit sa nouvelle recrue pour le faire, stupeur, c'est une femme, Emmanuelle, as dans la conduite de cet engin qui va avoir cet immense privilège. Parallèlement, cette histoire alterne avec des passages du journal intime de Pavlina, slovaque venue s'installé en 1976 avec son mari Dragan, en face de chez Germain avec le projet d'activité de chiens de traîneaux, des malamutes. Petit à petit, le trio: Germain, Basile et Emmanuelle vont s'apprivoiser, se connaître et s'apprécier. Cependant, le temps n'est pas très favorable , il n'y a pas assez de neige et les habitants ont peur de rater la saison touristique.Aussi lorsqu'un habitant lance l'idée de avec l'aide du prête de la commune de faire une procession pour avoir de la neige, tous les villageois sont partants. Leurs espoirs vont être entendus et la neige arrive très vite, tellement abondante que le village va être coupé du reste du monde pendant quelques jours. le passé va s'inviter dans ce monde, blanc, isolé, un secret enfoui depuis plusieurs années va resurgir. le temps est arrivé où Germain va devoir rendre des comptes et laver son âme.
L'auteur décrit à merveille ce monde de montagnards taiseux, où les secrets restent enfouis au fond des consciences. le lecteur se plonge avec beaucoup d'intérêt dans l'univers des saisonniers conducteurs de dameuse, grâce à qui nous pouvons skier tous les ans! Un excellent roman, envoûtant et mystérieux !
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C'est presque 5 étoiles que mérite ce livre.
Que je suis triste de l'avoir terminé ? Une magnifique chronique montagnarde
J'aurai bien aimé continuer à me promener dans ce paysage neigeux en découvrant la vie d'une station de ski (je ne connais que les pistes enneigées)
La vie d'un octogénaire n'est pas facile dans ce milieu hostile (pour certains)
Faut il avoir peur du loup dans la bergerie et du passé ?
Et oui plein de moments de vie dans ce livre qui nous peint ce milieu montagnard
Un roman comme sait les écrire Didierlaurent
A lire en compagnie d'une boisson chaude installée bien confortablement
L

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