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Citations sur Demoiselles des Lumières (6)

La fine fleur des dames du temps qui aimaient passer pour intelligentes – et l’étaient souvent – se regroupait après avoir vidé son gobelet d’eau chlorurée au pied d’un chêne majestueux, aussi vieux que « Quiquengrogne », la plus haute tour du château. Ne franchissait pas qui voulait ce cercle où s’épanouissaient l’esprit et le goût de la conversation : « Ce n’est pas, disait la jeune marquise de la Ferté-Imbault, parce que nous sommes loin de Paris que nous devons causer avec n’importe qui ! »

Chapitre 1
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Quand la saison de l’Opéra touchait à sa fin et que l’été venait, M. Bonnier se rappelait qu’il était marquis de La Mosson. (...) le marquis avait tous les goûts de sa fortune. Il avait même toutes les curiosités d’un homme de goût. Sa princière existence se jouait au milieu des plus beaux meubles, des plus beaux objets, des plus belles tapisseries.
On entrait dans son palais par un couloir bordé de bustes d’empereurs romains, de statues de marbre, de bronzes dorés. Figurines chinoises, cabarets de Saxe et de laque des Indes, doguins de porcelaine garnissaient des étagères de bois de violette. Enviable M. Bonnier ! Il avait des bibliothèques majestueuses, venues des ateliers du Louvre. Il avait même des livres. Les panégyristes – les riches n’en manquent jamais – n’en finissaient pas de dénombrer ses qualités. Par exemple, il était savant, tâtait de la chimie et de la physique, à la mode depuis la passion du Régent. Il avait trois musées d’histoire naturelle et un laboratoire où il aimait montrer lui-même ses appareils, alambics, cornues, fioles d’élixirs, de baumes, d’onguents. Mais il préférait entre toutes sa collection de conchyliologie, où trônait, sur un coussin de soie bleue, le plus rare coquillage du monde : la Scalata, qui faisait rêver M. de Buffon.

Chapitre 1
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L’autre jeune fille qui, au couvent des Ursulines, avait bénéficié de la sage éducation de Mme de Sainte-Perpétue, était la nièce d’une femme antipathique, épouse d’un fermier général, qui n’avait d’yeux que pour son fils, un garçon de dix ans aux airs déjà prétentieux. Visiblement elle n’appréciait ni la beauté ni la vivacité d’esprit de la jeune Agnès, et ne manquait pas de lui rappeler, sans se soucier du regard réprobateur de l’entourage, qu’elle était pauvre et dépendante. Ce à quoi la jeune fille répondait, en maîtrisant sa révolte, que son père, le baron d’Estreville, avait été un vaillant capitaine, mort au service du roi.

Chapitre 1
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M. de Tournehem était un homme de son siècle, instruit, assoiffé de savoir, ami des artistes et des arts. Il se réjouissait de la venue annoncée de Boucher, le peintre de la famille royale, et du marchand de tableaux Gersaint, qui tenait commerce sur le pont Notre-Dame et dont il était client. Cette venue comblait aussi la marquise de la Ferté-Imbault, pour qui la société affétée des thermes n’était qu’une caricature de la cour et qui rêvait de réunir, à l’ombre des tilleuls, un cercle d’initiés où se retrouveraient les habitués du salon de sa mère : (...)

Chapitre 1
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Parmi ces jeunes filles que leur innocence et leurs bonnes manières différenciaient des demoiselles d’opéra, deux amies inséparables, sortant à peine du couvent des Ursulines de Poissy, se retrouvaient, sylphides légères, dans les plates-bandes de l’opulence bourbonnaise. L’une, que tout le monde appelait Reinette, du nom de l’une des trois sources de l’établissement, les deux autres étant la « Royale » et la « Cardinale », était la fille d’une Mme Poisson, dont la seule évocation faisait éclater de rire les robes à panier. La dame pourtant n’omettait jamais de dire qu’elle était née de la Motte, famille plus élevée que celle de son mari, lequel avait fait carrière chez les frères Paris, fameux commissaires aux vivres de l’armée.

Chapitre 1
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Ce salon de verdure éphémère accueillait beaucoup d’habitués des lundis de Mme Geoffrin et des mercredis de Mme Doublet : peintres, philosophes, poètes, que les courtisans emperruqués regardaient comme des bêtes curieuses lorsqu’ils les croisaient dans les allées du parc.
Des femmes de bonne ou de petite noblesse, riches toujours, savantes ou du moins régulièrement instruites, lectrices de tout ce qui s’imprimait en France et en Suisse, apportaient à la compagnie la nuance délicate de leurs robes légères, qui, disait-on chez dame Benoît, la couturière de la rue Saint-Honoré, pesaient à peine douze onces. Satins jaunes rayés de rose ou parsemés de petites fleurs printanières côtoyaient des mousselines brodées.

Chapitre 1
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