Cogito

Peu importe votre job : tôt ou tard, il y aura un robot pour le faire mieux que vous.

Douter de soi-même, pourtant, ça devrait me parler : c’est l’histoire de ma vie.

Depuis le début de ce stage, tout le monde se fout de moi, quand je préviens que toute loi risque d'être contournée. Tout le monde me traite d'allumé, quand je dis que les IA finiront par se rebeller. Et tout le monde considère que mes films de SF sont des histoires à dormir debout. Mais c'est à ça que servent les histoires, justement : à se préparer au pire, à extraire du sens, à entrevoir les possibles !

Comme l'a dit Jean-Paul Sartre, un philosophe du siècle passé qui se définissait lui aussi comme un humaniste, "l'homme est condamné à être libre", précisément parce qu'il pense et qu'il doit choisir consciemment chacun de ses actions. Par opposition, le robot est condamné à être asservi parce qu'il ne pense pas et qu'il se contente d'exécuter des algorithmes.

... vous savez comme moi qu'en échange des dons, il y a toujours un sacrifice. Blanche Neige, qui est la plus belle du royaume, mord dans une pomme empoisonnée et perd connaissance. La Belle au bois dormant, bénie des fées, se pique le doigt sur un fuseau et s'endort pour cent ans. D'où ma question : quel est le prix à payer pour tous les dons que vous nous offrez?

"Je m'appelle Lorenzo, elle c'est Roxane. Et toi ?
- Faune, lâche le rouquin.
- Faune ? Tu veux dire comme la faune et la flore ?
- Non : comme les anciens génies des bois, mi-hommes mi-boucs...
- Eh ben dis donc, tes parents t'ont fait un joli cadeau, là ! Un prénom à devenir chèvre !"

- Des armes... murmure Faune, nous arrachant à notre prostration. Il nous faut des armes pour nous défendre...
- Qu'est-ce que tu racontes ? pleurniche Apolline. Il n'y a que des bouquins dans cette foutue médiathèque...
- Justement ! je m'écrie. Ma mère disait toujours que les livres sont les armes pour survivre... aujourd'hui, ça risque d'être littéralement le cas.

Je suis devenue adulte dans une civilisation qui ne peut plus vivre sans les machines, mais qui ne supporte plus de vivre avec.

Mais c'est à ça que servent les histoires, justement : à se préparer au pire, à extraire du sens, à entrevoir les possibles !

"Comme l'a dit Jean-Paul Sartre, un philosophe du siècle passé qui se définissait lui aussi comme un humaniste "l'homme est condamné à être libre", précisément parce qu'il pense et qu'il doit choisir consciemment chacune de ses actions. Par opposition, le robot est condamné à être asservi, parce qu'il ne pense pas et qu'il se contente d'exécuter des algorithmes."