Aujourd'hui, les intelligences artificielles menacent de s'accaparer les domaines artistiques, laissant les humains trimer sur les basses besognes.
J'ai l'impression d'avoir rédigé le pitch d'une dystopie… Mais non. Comme je vis de l'art sous l'ombre menaçante de MidJourney et consorts, j'ai été attirée par l'histoire de notre héroïne, Roxane.
Ses parents ont perdu leurs bons emplois dans les corporations, leurs postes ayant été remplacés par des machines. Sa mère à d'ailleurs perdu la vie dans sa nouvelle fonction de technicienne de surface, un sale travail qu'on laisse encore aux humains.
Alors Roxane, on peut dire qu'elle ne va pas vraiment bien. Elle n'écoute pas trop à l'école, seule voie pourtant pour sortir de la misère en rejoignant une corporation, grâce au BAC.
Heureusement pour elle, elle reçoit une offre en or: rejoindre gratuitement un court stage durant lesquels trois boursiers et quelques riches héritiers se verront injecter le programme du BAC droit dans la cervelle grâce à des nanomachines. (Bon, entre nous, ça sentait mauvais, mais Roxane n'a pas vraiment d'options.)
Jusque là, c'est alléchant.
Cependant… les élèves du stage sont imbuvables car extrêmement stéréotypés: si Roxane joue la rebelle des bas quartiers un peu vulgaire mais débrouillarde, elle à son pendant en la personne de la riche écervelée égocentriquonarcissique… évidemment. Voilà qui donne le ton pour le casting.
Plutôt que de se poser des questions intéressantes, ou au moins de faire quoi que ce soit de tant soit peu captivant, nos adolescents… font la fête. Et de loooongues parties “d'action-ou-vérité-t'es pas cap' d'embrasser machine sur la bouche”... ce qui était… INCROYABLEMENT dispensable.
Entre deux crises hormonales on a tout de même le droit à quelques citations de
Descartes peu enrichissantes car peu étayées/explicitées.
Autrement dit, le scénario se traîne.
Quand tout bascule (enfin!) Il avance lentement vers une conclusion aussi confondante de naïveté qu'attendue.
Qu'aura eu ce roman de plus à dire que tous ceux qui ont abordé ce thème avant lui ? Rien.
Si vous avez vu le (déjà médiocre) film I-robot, dites vous que vous n'obtiendrez ici rien de plus.
Ébauche de réflexion philosophique, réchauffé de tout ce qui existe en dystopie sur les IA, pas d'originalité à l'horizon.
Au moins donne-t-il envie de lire
Descartes !
Bechdel:
Deux femmes au moins portent un nom : oui
Et discutent entre elles : oui
D'autre chose que d'un ou des hommes: oui (mais juste entre clébardes, parce que sur l'île, il n'y en a que pour la romance, les garçons.. et deux des personnages féminins sur trois ne sont vraiment pas des cadeaux.)