Le passée ne compte plus.
La haine dont sont capables certains êtres humains dépasse mon entendement.
P852 : « La Terre a besoin d’une lueur rouge au fond de l’espace, que rien ni personne ne pourra éteindre … annonce solennellement Dereck Jacobson.
- Un foyer de résistance contre toutes les Serena McBee… lance Cindy en serrant les poings.
- Une torche de vérité où brûler tous les mensonges…, déclare Fangfang avec ferveur.
- Un feu de position sur la route de tous les voyageurs errants…, ajoute Nikky d’une voix volontaire
- Une flamme d’espoir qui tirera les Terriens ver le haut, qu’ils pourront contempler partout et n’importe quand, en tournant leur regard vers l’espace », prédit Samson sans me quitter de ses yeux magnétiques.
« La planète rouge…, je murmure, émue aux larmes tandis que l’appareil nous entraine toujours plus haut vers le ciel.
- Non, pas la planète rouge, dit doucement Safia.
« L’étoile Léonore
« La géante rouge ;
« Toi ! »
Même si l'on m'emprisonne, tant que je suis en vie je continuerai de raisonner.
Moi qui pensais qu'une fois revenue sur Terre, je pourrais enfin souffler, je réalise maintenant qu'il est trop tôt pour respirer.
En dépit des injures entendues et intériorisées, du regard des gens qui jugent et condamnent sans savoir, j’ai posé mon front contre le sien. Au moment où ses mains ont saisi ma taille, comme celles d’un musicien son instrument, j’ai soudain compris que je ne trahissais personne. Lorsque mes doigts se sont enroulés dans ses cheveux, comme ceux d’un marin dans un cordage, j’ai réalisé que ma culpabilité d’être veuve avant l’âge n’avait pas de sens. Alors, une joie jaillie du plus profond de mes entrailles m’a envahie, un sentiment d’assurance lumineux comme un soleil.
Ces gens qui jugent et condamnent ? fuck them all !
-Léonor, je..., balbutie-t-il.
-Je t'aime, moi aussi. Cette fois, c'est moi qui te ferai l'injection, comme ça on sera quitte. Tu es partant pour te remarier sur Mars avec la fille d'Ipanema, et manger du rat pour le restant de tes jours ?
Un sourire éclatant- ce sourire que je chéris tant – illu-mine le petit écran.
-Je suis sur que ce sera top avec des acarajés à la farine de lichen! s'exclame-t-il.
-Alors, tiens bon la barre, Mozart do Marte, jusqu'à ce qu on arrive à bord du Cupido !
- Moi, je veux bien passer mon existence à attendre, affirme-t-il doucement en baissant les yeux. Même s'il n'y a rien au bout. Même si tu ne me pardonnes jamais d'avoir essayé de te retenir quand je croyais te perdre. Même si tu t'en voudras toujours de m'avoir ouvert les bras, quand Marcus était enfermé à quelques mètres de nous. Oui: je peux continuer à attendre jusqu'à mon dernier souffle, même s'il n'y a plus aucun espoir. Mais toi, Léonor : qu'est-ce que tu attends ?
-L'amour ne suffit pas à empecher ceux qu'on aime de s'envoler, lâche-t-elle dans un souffle, d'une voix qui me
semble soudain très amère.
-Que voulez-vous dire ?... je balbutie.
-...
- Vous... vous aimiez Marcus ?
Elle ne répond toujours pas. Mais son regard, quittant le mien pour tomber dans celui de son fils, sonne comme un aveu.
Même si l'on m'emprisonne, tant que je suis en vie je continuerai de rayonner.