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4,14

sur 1241 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nous suivons l'histoire de Kimiâ, jeune femme née en Iran de parents intellectuels, Darius et Sara, opposants du Shah puis de Rhomeini.

Exilés à Paris, nous voyageons au gré de ses souvenirs familiaux à Téhéran avec ses soeurs Leili et Mina, ses grands mères Emma et Nour tout autant insoumises pour leur époque et ses 6 oncles qu'elle nomme par numéro "Oncle numéro 1", Oncle numéro 2". L'histoire est entrecoupée de flash back historiques de la Perse devenue Iran, d'apartés dans lesquels l'auteure interpelle directement le lecteur mais aussi de sa propre histoire en France, de son rejet du passé contrairement au reste de sa famille, du déracinement ou encore de son parcours difficile pour avoir un enfant.

J'ai adoré cette saga romanesque, historique, autobiographique pour la majorité des parties. L'écriture est vive, dynamique, insolente et parfois même légère. Pour ma part, J'ai ralenti ma lecture pour ne abandonner trop rapidement la famille Sadr.
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Aucune unité de temps, de lieu ou d'action ; j'aime autant vous dire que si ce roman était une pièce à l'époque où on les voulait classiques, il aurait été hué. Fort heureusement, ce n'est pas le cas, et me voici en train de vous parler d'un coup de coeur. 

Kimiâ est née en Iran, et nous la rencontrons dans la salle d'attente de l'hôpital Cochin, service PMA. Elle "profite" du retard pour partager avec nous sa vie, et quand je dis sa vie, n'allez pas croire que nous remontons seulement à sa naissance ; tout commence avec ses arrières-grands-parents... Un récit qu'elle tient de son Oncle Numéro 2. 

Il est question dans ce livre joyeusement désordonné de l'Iran bien sûr, des hommes, des femmes, de leur engagement politique et de leur vie sexuelle. On virevolte d'une époque à une autre, du tragique au tragi-comique. Le style est excellent, le contenu très intéressant, bref, comme souvent avec les romans que je vous recommande, le vrai problème est d'arriver à le poser momentanément quand la vie tangible nous y appelle... 
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Kimiâ Sadr, est dans la salle d'attente du centre de procréation médicalement assistée de l'hôpital Cochin, à l'inverse des autres personnes, qui pour la plupart sont en couple, elle est seule, et elle meuble cette solitude en remontant le temps. Ses pensées la transporte dans son Iran natal, sur les rivages de la mer Caspienne, elle retrace la vie de ses grands parents, un arrière grand-père paternel aux multiples épouses, une grand-mère maternelle d'origine arménienne, installée en Iran après la révolution bolchévik de Russie, sa grand-mère Nour, ses oncles qu'elle désigne par des numéros. Au fur et à mesure que l'attente se prolonge, elle en vient à la vie et à l'engagement de ses parents, Darius et Sara, intellectuels opposants au Shah puis à Khomeiny. Elle se remémore leur vie, leur jeunesse sous la dictature, leurs prises de position pendant la révolution et leur désenchantement à l'installation de la république islamique, qui les obligera à fuir leur pays, pour s'installer en France, sans savoir que les ayatollahs vont les retrouver le 11 mars 1994, pour ce qu'elle appelle L'EVENEMENT. Son tour d'être appelée par le docteur approche, c'est sa vie d'adolescente déracinée en Europe qui lui revient, attirée par toutes sortes d'excès, fréquentant des squats à Paris , à Londres, Bruxelles, Berlin, se passionnant pour la musique, le rock. C'est cette passion qui lui fait rencontrer Anna et lui révèle sa sexualité. le roman de Négar Djavadi est passionnant, le lecteur est emporté dans une fresque foisonnante sur l'Iran, du début à la fin du 20ème siècle, sous le règne des Pahlavi, avec des opposants traqués par la police du régime, la Savak. A travers cette fiction elle montre les mécanismes qui ont conduit à la révolution, le rôle des puissances étrangères, la souffrance du peuple, mais également la solidarité qui régnait dans la population, l'intérêt pour la culture, notamment francophone. L'auteur a superposé une histoire intime, l'histoire d'une famille,l'histoire d'un pays déchiré, à sa biographie personnelle, (née en Iran en 1969, de parents opposants au shah puis à Khomeiny, qui ont dû fuir leur pays alors qu'elle n'avait que 11 ans) pour donner à lire un premier roman passionnant sur la mémoire et la quête d'identité.
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Négar DJAVADI est née en 1969 en Iran. Ses parents, intellectuels, étaient des opposants au Shah puis à Khomeini. La famille a donc dû quitter le pays clandestinement et s’est installée en France. Négar DJAVADI a longtemps travaillé dans le cinéma et elle signe là son premier roman.

Le personnage principal du roman est une jeune trentenaire, Kimiâ, la plus jeune fille de la famille de Darius SADR, intellectuel et journaliste, qui a dénoncé les dérives et la corruption du gouvernement du Shah, puis s’est opposé au gouvernement islamiste installé par l’Ayatollah Khomeini. Toute la famille a trouvé refuge en France.

Kimiâ commence à raconter son histoire alors qu’elle se trouve dans la salle d’attente de l’Hôpital Cochin à PARIS où elle doit faire une FIV.

Elle replonge dans son enfance : la vie à Téhéran, sa famille si nombreuse, les événements qui ont mené jusqu’à sa naissance le jour de la mort de sa grand-mère paternelle dans le même hôpital. Elle nous fait partager des tranches de vie de ses ancêtres, notamment cet arrière grand-père qui avait les yeux du même bleu que celui de la Mer Caspienne.

Elle nous dévoile la façon de vivre des Iraniens, le poids des non-dits et notamment celui de l’homosexualité qui doit rester cachée car terriblement taboue.

Puis vient le temps de l’exil en France, ce pays qui faisait terriblement rêver ses parents et ses deux soeurs aînées. Temps du désenchantement s’il en est car rien ne correspond à leurs attentes, un peu trop sublimées peut-être.

Kimiâ fera le choix de se « désorientaliser » afin d’éviter toutes les questions sur l’Iran et de tenter de vivre sa vie sans tabou.

L’autre point fort de ce roman, c’est qu’au-delà de l’histoire de famille et de femmes que Négar DJAVADI a choisi de nous raconter, elle aborde le contexte politique au temps du Shah, le rôle joué par les Occidentaux et notamment les Américains et la France qui a accueilli Khomeiny lors de son exil. Tous ces choix politiques dont nous payons le prix maintenant.

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Kimiâ, devenue Kim en France, patiente dans la salle d'attente du service PMA de l'hôpital Cochin, seule avec un rouleau de sperme "nettoyé" sur ses genoux. L'attente est longue, les pensées s'envolent vers le passé, vers cette histoire familiale, iranienne, personnelle qui sera peut-être à transmettre à l'enfant à venir. Kimiâ est issue d'une grande famille de la bourgeoisie iranienne. Elle a un ancêtre seigneur féodal, deux grandes soeurs, sept oncles paternels et des parents qui sont opposants politiques, d'abord au shah d'Iran puis à Khomeiny. Les évènements tragiques vont contraindre la famille à fuir le pays et quand Kimiâ arrive en France en 1981, c'est le début d'une autre naissance, une désorientation au vu de sa mère, les nuits passées dans le Paris nocturne, des squats punks, de l'alcool et la drogue. Puis les errances et sa découverte de sa sexualité pour s'accepter lesbienne.


Désorientale. Rien que le titre, si bien choisi, si seyant, si intelligent, met l'eau à la bouche. Et l'appétit est certain dès que les premières lignes du roman sont avalées.

L'ambition de retracer l'Histoire de l'Iran du XXe siècle, dans laquelle la France est présente parce que les parents de Kimiâ sont francophiles mais aussi parce que les cultures persanes et françaises ont depuis longtemps des ponts, est vraiment réussie. Parfois certes un peu long dans l'évocation des quatre générations antérieures, le récit saute souvent d'évocation en souvenir, et atterrit de temps à autre dans cette salle d'attente, redonnant tout son souffle au récit, entretenant toujours habilement ce suspense.

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Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Kimiâ, la narratrice, patiente dans la salle d'attente de l'hôpital Cochin. Elle espère une insémination artificielle qui la fera devenir mère. L'expectative lui offre l'occasion de laisser son imagination vagabonder. le passé refait surface. Nous est alors racontée l'histoire d'une enfant née en Iran en 1971 de parents opposants politiques au Shah puis au régime des mollahs.
L'exil peut rendre schizophrène. C'est aussi le cas de ce récit fait d'allers et retours entre le passé et le présent, entre l'enfance et la vie d'adulte, entre l'évocation des aïeux et celle de ceux qui restent, avec leurs blessures.
Dès le jour de la naissance de Kimiâ, sa grand-mère arménienne qui lit dans le marc de café sait que sa petite-fille sera différente. Après déjà deux filles, toute la famille attendait en effet un bébé de sexe masculin ! Est-ce cette prédiction qui va influencer son comportement de garçon manqué et, plus tard, son penchant pour les femmes ? Rappelons qu'en Iran, l'homosexualité est passible de la peine de mort.
Mené tambour battant, entre humour et émotion, « Désorientale » est un formidable roman sur le pays quitté et sur celui qui vous accueille. Quelles que soient les horreurs commises par les différents gouvernements, l'Iran est le pays de l'enfance heureuse. Patrie des droits de l'homme et de la liberté, la France a du mal à offrir aux étrangers qui la choisissent l'hospitalité qu'ils sont en droit de recevoir.
« Désorientale », c'est aussi une réflexion sur l'identité, qu'elle soit sexuelle ou culturelle. Il propose une magnifique galerie de personnages. J'ai une petite préférence pour le père de la narratrice, un homme à l'abnégation totale.
EXTRAIT
- Croyez-moi, personne ne rate l'étranger. Personne ne résiste au plaisir poisseux de gratter là où il y a différence. La langue est assurément le moyen le plus facile de le coincer, de l'enserrer, jusqu'à ce que sa façade de normalité acquise de longue date craquelle et pendouille sur son corps embarrassé.


Lien : http://papivore.net/litterat..
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Le livre retrace le parcours d'une jeune femme Kimiâ née en Iran et installée en France depuis l'âge de dix ans . Passé en Iran et présent en Europe s'entre-mêlent avec brio et efficacité . le lecteur est tenu en haleine jusqu'au bout .
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Désorientale de Négar DJAVADI

La narratrice de ce roman est dans une salle d'attente, à l'hôpital Cochin, où elle est en attente d'une insémination artificielle. Elle nous raconte , au fil du livre, comment est née, puis concrétisée, cette idée de bébé.
Dans cette salle d'attente viennent les souvenirs et telle une saga historique qu'elle nous conte, (tel un conte oriental), l'auteur nous livre la vie de 3 générations en Iran. Il y a d'abord ce personnage haut en couleur : Montazemolmolk, qui vit au début du XXème siècle, avec son harem de 52 femmes, son armée et ses nombreux enfants, dont des jumelles. Une de ces jumelles a les yeux bleus comme son père et est prénommé Nour (lumière). Nour est la grand mère de la narratrice.
Nour aura 6 garçons, dont Darius (oncle numéro 4), chaque garçon s'appelant oncle numéro quelque chose, cela qui nous permet de bien les différencier dans l'histoire. Darius vit la révolution de 1979 et participe activement à celle-ci.
Darius rencontre Sarah à Paris. Ils ont déjà 2 filles. Quand s'annonce une troisième grossesse, pour tout le monde, ce bébé sera un garçon. Mais cette prédiction s'avérera fausse, et Kimia verra le jour. Cette petite fille se sentira différente des autres filles qui l'entourent. Et, un jour sa soeur aînée la traite de “lesbienne”.
Puis vient l'exil, et tout ce qui en découle.

Dans la deuxième parti du livre, Kimia vit à Paris. Elle est fan de Rock, elle devient Punk et vit une vie assez décousue avec une grande envie de liberté.

Négar Djavadi m'a fait découvrir l'histoire, pourtant assez proche dans le temps, de l'Iran. Ou à travers des personnages fascinants, j'ai suivi l'évolution d'un pays, où la liberté, et notamment celle des femmes est bannie. Mais des personnages qui se battent pour vivre, et passer d'un harem à l'insémination artificielle d'une “lesbienne”, grâce à la rencontre d'un homme séropositif, donneur de sperme, c'est juste un pas de géant dans l'évolution des moeurs de cette famille.

Désorientale” est un roman superbement écrit avec une écriture rythmée et fascinante ! J'y ai appris beaucoup de choses sur le pays, commes sur les gens.


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J'ai adoré ce livre, j'ai mis du temps à y rentrer. Et j'ai eu beaucoup de mal à en sortir.
Un voyage au bout de son être, tant pour Kimia que pour le lecteur...
"On a la Vie de ses risques, mes chatons. Si on ne prend pas de risque, on subit, et si on subit, on meurt, ne serait ce que d'ennui"
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Une Orientale qui immigre en Occident mais peut-on oublier ses racines ? N'est-on pas regardée comme une étrangère ? A-t-on choisi d'immigrer ?
La narratrice Kimiâ nous livre son histoire qui doit être le récit de l'auteure même : réfugiée iranienne. Son grand-père Mirza-Ahli fait partie d'un famille plus qu'aisée qui domine le petit peuple. Son père, Darius, aux idées démocrates, s'oppose à la politique du Shah et puis à celle de Khomeiny. Ses oncles omnipotents complètent l'entourage de Kimiâ sans oublier sa mère Sara et sa grand-mère Emma. La narratrice nous apprend ce qu'était la vie en Iran à l'époque du Shah et ce qu'elle doit être actuellement.
Nédar Djavadi dévoile avec beaucoup d'habileté et progressivement les aléas de cette vie peu commune ; il y a toujours pour le lecteur des points d'interrogation qui deviennent d'exclamation quelques chapitres plus loin.
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