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4,14

sur 1233 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon club de lecture me conduit parfois vers des livres dont je n'avais pas entendu parler. le thème du mois de février était l'Iran ? j'y ai découvert Négar Djavadi.
Du début jusqu'à (la presque) fin, j'ai suivi avec passion le récit tortueux et pourtant implacable de la vie de la famille Sadr, de grands notables iraniens. La narratrice Kimia Sadr, est dans la salle d'attente de l'hôpital Cochin, nous comprenons peu à peu le sens de sa démarche. Elle est dans le service de la fécondation assistée, elle est seule alors que tous les autres patients sont venus en couple. Elle s'adresse souvent à son lecteur et pour nous faire comprendre pourquoi elle est là, elle sent qu'elle doit dérouler toute l'histoire de sa famille. Nous passons de la famille d'un très riche propriétaire terrien dont le père est à la tête d'un harem, aux soubresauts de l'après guerre. Les intellectuels exilés iraniens sont, pour la plupart d'entre eux, les défenseurs de Mossammad Mossadegh qui a eu le courage de nationaliser le pétrole au dépend de l'Angleterre, le Shah, soutenu par les anglais et les américains l'a exilé sans l'emprisonner, et cela a été fini de la démocratie en Iran. Une répression de plus en plus sanglante, va s'abattre sur ce pays jusqu'à la révolution qui, hélas pour eux, sera captée par les religieux. On voit aujourd'hui que cette autre chape de plomb a bien du mal à se fissurer.
Sara et Darius, les parents de la narratrice sont engagés dans un combat très inégal qui les conduiront à un exil en France. Comment peut on construire une vie à travers tant de violence, Kimia aura d'autant plus de mal qu'elle ne se sent pas être féminine comme le sont ses deux soeurs.
Le mélange des deux temporalités , l'histoire de l'Iran et ce temps d'attente dans la salle de l'hôpital Cochin s'entrelacent et rajoutent à la tension du récit. Kimia, dit être née plusieurs fois, tout ce qui concerne la construction de son identité s'est passée dans la violence et on espère très fort pour elle que cet d'enfant à venir sera enfin une période pleinement heureuse.

Ce roman permet de mieux comprendre ce pays, du point de vue des classes favorisées et éduquées. On sent une coupure très grande entre eux et le peuple qui sans doute s'est plus reconnu dans les mollahs que dans ces intellectuels laïcs, descendants des seigneurs propriétaires de domaines grands comme des provinces. Je me suis laissée « désorienter » dans ce livre au titre tellment bien choisi, il dit si bien ce que la narratrice a dû vivre pour être enfin elle-même ;
Lien : http://luocine.fr/?p=15991
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Multiples prix dont prix du style, du 1er roman français...
Cette histoire a deux entrées... au moins.
Première entrée : une saga familiale iranienne, relatée du point de vue des femmes,
deuxieme entrée : périple d'une jeune femme bisexuelle, hors normes, désireuse d'avoir une descendance, avec un père pour éventuel protecteur.
A travers son parcours cahotique et réussi , la narratrice, membre cultivé de la diaspora iranienne,technicienne dans un studio d'enregistrement, décrit sa famille d'opposants et ses origines perses.
    Iranienne, elle vit libre en France et accède à la procréation assistée. Elle nous décrit son parcours "de combattante" pour parvenir à ce Graal, inaccessible dans son pays d'origine et dans la mentalité iranienne. .
     Elle raconte, en mélangeant les temporalités, la saga familiale et la lutte permanente de ses ancêtres feminins pour acquérir un pan d'autonomie.
     L' histoire de l'Iran depuis la fin de la 1ere guerre est rappelée, son partage entre angleterre et russie, intéressés par le pétrole .
La 2eme partie développe la vie personnelle de la narratrice, bisexuelle, toxicomane, marginale, mais luttant pour rester dans la société, et supprimant tous les obstacles pour avoir un enfant-avec-père-protecteur-eventuel.
     L' écriture est agréable , d' une richesse d'expressions rare, sans doute enrichie par l'assimilation et le mélange des cultures.
Un très grand roman, captivant, fort . Chaque page nous fait découvrir un peu de notre façon de vivre et penser, et ce qu'en perçoivent nos hotes.
Negar  Djavadi nous regarde vivre, et vit avec et parmi nous
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Ah!
J'ai adoré !
Quel bonheur que de lire (ici "écouter") un bouquin et de se dire "quelle merveille, j'aimerais savoir écrire comme ça !"
J'ai envie de dire... ça faisait longtemps !
L'histoire de l'Iran et de la révolution iranienne, j'en avais déjà eu un avant-goût en lisant PERSEPOLIS de Marjane Satrapi et en ayant vu "Nous trois ou rien" de Kheiron. On retrouve dans Désorientale des thèmes communs à ces deux autres oeuvres : la famille francophile, issue d'un milieu aisé, citadins, intellectuels... qui va se lancer avec véhémence dans la révolution contre le régime monarchique du Shah, corrumpu et autoritaire ; puis se trouver soudain confrontée à un nouveau régime dictatorial encore plus répressif et devoir fuir le pays, à pied ou à cheval, entre les mains de passeurs, pour rejoindre la Turquie puis l'Europe. Déracinement, choc culturel, migration, immigration, langue, famille... Et dans Désorientale, des thèmes nouveaux quant à l'Iran : homosexualité, PMA.
Le roman est absolument passionnant, merveilleusement écrit, plein de tendresse et de passion. On s'attache à chacun des personnages, sur 4 générations.
Vraiment un coup de coeur !

Bechdel : toutafé
Bechdel diversé : tellement !
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Je partais pour Séville et ma voisine dans l'avion lisait ce roman. C'est le premier roman, probablement assez autobiographique, d'une jeune iranienne vivant en France. Il raconte l'histoire de la famille du personnage principal, Kimiâ, réfugiée en France avec sa famille depuis qu'elle a dix ans. C'est aussi l'histoire d'une recherche d'identité, un roman ancré dans l'histoire de l'Iran mais aussi dans l'enfance, les affres de l'adolescence, la recherche de soi.
Belle réussite et passionnant.
Lien : http://clubdelecture.tubize-..
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Une très jolie surprise. la narratrice nous informe dès le début que ça va partir dans tous les sens : el récit suit ses pensées qui divaguent, font des aller-retour dans sa vie à un moment où celle-ci va changer. Un destin particulier pour une héroïne née d'une famille et d'une histoire riche et mouvementée. C'est un joli portrait, même si certaines ficelles sont visibles, certains éléments prévisibles... une jolie réflexion aussi pour tous ceux/celles qui sont le produit de plusieurs cultures et la difficulté de les faire vivre ensemble et face aux autres (je pense toujours au livre Les identités meurtrières d'Amin Maalouf)....
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Un roman de plus qui m'a enthousiamé.Je les terminé il y a une heure mais je suis encore sous le charme de l'histoire on ne peut pas rester insensible au combat de l'héroine.
Une bonne mise au point historique sur l'Iran qui m'a permis de mieux situer les évènements une bonne leçon d'histoire qui m'aide à mieux comprendre les difficultés de ses habitants ainsi que leur intégration à la société française
A découvrir
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Un roman autobiographique captivant autant au niveau de l'histoire de l'Iran qu'au niveau de l'histoire de la narratrice et qui fera tomber des préjugés sur les homosexuelles.

C.Meaudre
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un bijou
De l'Iran du 19eme siècle à nos jours, l'histoire d'une famille.
Une écriture magnifique, qui traite de tant de thèmes que ce livre m'a laissée éblouie.
Tant de thèmes parfaitement maîtrisés : homosexualité, transmissions familiales, rébellion, déracinement, maternité, exil, j'ai ri, j'ai pleuré, triste de l'avoir fini.
Excellent premier roman parfaitement maîtrisé




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Voici une belle découverte et une belle lecture. Ce livre me faisait de l'oeil depuis un moment, et je me suis lancée avec plaisir.
Kimia est une jeune femme vivant à Paris. Lors de son rendez-vous à l'hôpital Cochin pour une PMA, l'attente est longue, et elle est seule. Alors, pour tuer le temps, elle se plonge dans ses souvenirs. Kimia se remémore. Son enfance, sa famille, Darius, son père, Sara, sa mère, Leili et Mina ses soeurs, et ses oncles numérités de 1 à 6. Toute sa famille et sa vie jusqu'à ses onze ans en Iran avec des parents engagés contre le régime en place, contre la monarchie puis contre l'Ayatolla Khomeiny. N'est ce pas ce dernier qui lança au peuple : « Il faut casser les stylos » ? Mais Darius est prêt à risquer sa liberté et sa vie pour que jamais les stylos ne se brisent.
Partir, il le faut donc bien, vers une France longtemps magnifiée et apprise (langue, histoire, géographie, culture). Mais l'exil est difficile. L'arrivée en France est comme une nouvelle naissance. « Bientôt mon prénom ne sera plus prononcé de la même manière, le ‘'â'' final deviendra ‘'a'' dans les bouches occidentales, se fermant pour toujours. Bientôt je serai une désorientale ».
Régulièrement, la narration nous ramène à aujourd'hui, à son attente, pour mieux nous replonger dans le passé jusqu'à l' « Evénement », annoncé dès le début, toujours reculé, car trop douloureux à porter et à raconter.
L'Iran d'hier, vécu sur place, l'Iran d'aujourd'hui, vu d'exil, la vie de lettrés, d'opposants, la place des femmes, des homosexuels, dans l'Iran d'hier et d'aujourd'hui.
Ce livre est bien un roman, mais le parcours de l'héroïne rappelle celui de l'auteur. Une belle découverte.
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Mille et une vie

Assise dans la salle d'attente d'un hôpital une femme se souvient, pour révoquer les murs gris et fonctionnel du décor qui l'entourent elle invoque ses souvenirs qui sont autant d'aplats de couleurs chatoyantes pour braver la grisaille quotidienne.

Et ainsi commence le chant de Négar Djavadi, car ne vous y trompez pas, les mots couchés sur ces pages ne sont pas un récit c'est un chant. le chant lancinant d'une femme qui porte la mémoire d'une famille déracinée en elle, et au-delà de cette famille, celle de tout un peuple martyr, celui d'Iran. Une mélopée qui vous enrubanne et vous berce de sa beauté.

Kimiâ se souvient et comme toute personne qui se souvient elle mêle passé, présent, souvenirs intimes et fracas de l'Histoire, tragédie familiale et complicité touchante. Tout se mélange, tout s'imbrique pour former un récit où vous pourrez ressentir le pouls de la famille Sadr.

À travers le chant de l'autrice c'est le rythme d'un pays, ses notes exotiques qui s'invitent dans votre imaginaire. l'Iran, terre d'enchantement souillée par la nature humaine, sources de fantasmes morbides pour l'occident. Un pays qui se dévoile sous la complainte de kimiâ que l'on voudrait sans fin.

Alors il est temps pour vous aussi de prêter oreille à ce chant venu d'ailleurs et de vous laisser bercer par l'invitation au voyage de Négar Djavadi.
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