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4,14

sur 1241 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Touchée - Scotchée - Coup de Coeur

Ce livre était dans ma PAL depuis une conférence à laquelle l'auteure a participé à la fête du livre de Bron en mars 2017. Elle avait suscité ma curiosité mais j'en étais restée là.
Le challenge Babelio des plumes féminines m'a donné l'occasion de l'attraper et de le savourer.

L'auteure nous raconte une histoire épique mais pas n'importe laquelle, la sienne, celle de sa famille et celle de l'Iran.
J'ai eu du mal à accrocher au début car on avance avec des histoires à l'intérieur du récit principal et ça m'a perturbée.
Mais ces fils narratifs, alternant passé et présent, sur l'auteur ou les membres de sa famille sont aussi parfaitement tressés que l'émotion et l'humour sont dosés pour nous attacher à l'histoire.

Les personnages sont tous héroïques dans leur façon de vivre les épreuves, le récit est bouleversant.
Je ne connaissais pas ni ce pays ni cette culture mais j'ai retrouvé l'idée inconsciente que j'en avais, un pays riche de son histoire, de sa culture, et de sa force aussi.
Je me réjouis qu'après tout ça, l'auteure ait écrit son histoire, que nous ayons la chance de pouvoir le lire.

Ce livre est un cri, un hymne à l'amour d'un pays, à son histoire, à la liberté, à la liberté de l'amour, à la famille. Même si c'est difficile, c'est une richesse de savoir d'où l'on vient, de connaitre l'histoire de sa famille, de ses ancêtres, leur engagement. Ca permet d'appartenir à cette famille. Trésor précieux que beaucoup ne connaissent pas parce qu'on n'a pas pris la peine de leur transmettre, parce qu'ils n'ont pas su aller le demander ou le retrouver.
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Un immense plaisir ! Riche, intelligent et prenant. Ce sera forcément un de mes livres préférés de 2017.
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Ce livre est sensationnel au sens propre du terme : sentiments, odeurs, couleurs. le récit est très fort, plein d'émotions, de paysages superbes, de belles personnes. Négar Djavadi choisit de raconter son histoire avec des allers-retours entre le passé et le présent. Ce choix permet de mesurer le chemin parcouru entre l'héroïne et son aïeule, distance incommensurable pour un oeil occidental.

Avec beaucoup de finesse, les petits gestes du quotidien, les attitudes sont décrites pour rendre compte des différences culturelles entre Orient et Occident. Ces petites touches forment un tout désarmant pour le migrant, même pour un migrant de bonne volonté.

Cela donne beaucoup à réfléchir sur notre perception de l'étranger, le réfugié qui ne veut pas partir de chez lui, qui n'a rien demandé, accusé de tout vouloir, qui souffre de la séparation avec toutes ses origines, ses repères, et qui n'a pas d'autre choix que de s'adapter. Et même si il y arrive, il lui est rappelé à toute occasion ses origines, son étrangeté.

Seul petit bémol, l'écriture est un peu bizarre/déstabilisante. En voici un exemple où l'auteur de décide par de l'adjectif à employer.

Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Des années et des années après avoir quitté l'Iran, Kimiâ se retrouve dans la salle d'attente d'un hôpital français et tient là, tout contre son ventre, le flacon qui contient le futur descendant de longue famille des Sadr. Elle attend. Alors, en respectant la tradition ancestrale, elle déroule le fil de l'incroyable histoire de sa famille et révèle les dessous de l'Histoire iranienne depuis le harem du fantastique Montazemolmolk jusqu'au révolutionnaire Darius, l'exil de ses enfants et leur « désorientalisation ».

Un premier roman très très très enthousiasmant aux mille et unes anecdotes étourdissantes où la narratrice nous perd pour mieux nous emporter, nous balade dans le temps, et traite sur un rythme chaleureux et détonnant de politique, d'identité, de sexualité, d'héritage et d'amour. Un des grands coups de coeur de la rentrée !
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Le lecteur entre dans ce livre, comme par effraction dans la tête de la narratrice.
Hopital Cochin elle attend son tour pour une PMA.
Rappelez-vous quand vous êtes dans une salle d'attente pour quelque chose de plus important qu'un rhume, votre esprit vagabonde et encore davantage lorsque vous allez devenir parent pour la première fois.
Le début du livre n'est pas confus, juste diffus, vous vagabondez avec la narratrice dans le foisonnement d'une famille Iranienne où la petite histoire rejoint L Histoire.

Kimia est la benjamine, avec sa famille elle a fui l'Iran et est arrivée en France à l'âge de 11 ans.
Elle nous narre le pays de son enfance, ses racines, les empreintes gardées à travers trois générations, l'exil, l'adaptation et ce pays la France si différent, celui où elle vit puisqu'elle n'est jamais retournée en Iran.

Au moment le plus intime de sa vie, l'espoir de devenir maman, Kimia d'une manière totalement désordonnée déroule son chemin de vie. Désordonnée, oui mais pas brouillon, juste à la façon dont la mémoire de chacun fait des sauts dans le passé, un souvenir en faisant surgir mille autres.
La famille orientale est abondante, les oncles sont numérotés et cela m'a fait sourire, mais cela nous permet de mieux appréhender les us et coutumes.
"Il en va de ces images comme des évènements d'une vie. Associés à d'autres, certains évènements apparemment anodins se charge d'un nouveau sens. Ainsi des liens se créent."

Jusqu'en 1979, la vie de la famille Sadr se déroule sous nos yeux ensuite c'est la fracture et c'est l'Iran et ses splendeurs, ses terreurs et ses contradictions.
La famille Sadr et en particulier les parents de Kimia sont des opposants au régime, ce qui va entraîner leur exil.
"A vrai dire, rien ne ressemble plus à l'exil que la naissance. S'arracher par instinct de survie ou par nécessité, avec violence et espoir, à sa demeure première, à sa coque protectrice, pour être propulsé dans un monde inconnu où il faut s'accommoder sans cesse des regards curieux."
Avant l'exil il y a les changements dans la vie de famille, mère au travail, père au foyer, qui induit pour Kimia une éducation différente et un lien distendu du côté maternel. Les parents sont surveillés, les descentes fréquentes et violentes de la police secrète, la peur au ventre pour la petite fille de rentrer chez elle et de retrouver sa famille exterminée.
Le choc de devoir porter foulard et tunique jusqu'aux pieds, sinon c'était l'arrestation et les coups de cravache.
Il faut fuir pour rester en vie.
La fuite c'est partir avec sa mère et ses soeurs et être confiées à un passeur sans jamais savoir si l'on arrivera à destination.
Traverser le Kurdistan à cheval de la neige jusqu'à la taille,par moins vingt-cing degrés, ne pas pouvoir communiquer faute de connaître la langue du passeur.Avoir peur du voyage, de l'arrivée et aussi de se dépouiller de tout ce qui a fait notre vie jusqu'à lors...
Un père intellectuel, absent au quotidien en Iran et en France pas préparé à recevoir sa famille, une mère qui pense à ceux qu'elle a laissé au pays. La dépression des parents comme une entrave, deux soeurs qui pour l'une trouva sa survie dans les études et l'autre complètement noyer dans cette nouvelle vie.
Et Kimia, ne veut pas quitter l'enfance, sa soeur ainée met un mot sur ce qui trouble cette identité en devenir : lesbienne.
Kimia se cherche elle passe par la mode punk , ses outrances et Paris devient sa ville, la France son pays. Mais un pays dont la mémoire essaie d'effacer les cent-dix-sept jours où Khomeyni a été accueilli à Neauphle le château...

L'auteur nous offre un magnifique voyage dans son "andarouni" mais fait d'une aventure personnelle quelque chose d'universel, qui nous éclaire sur l'Histoire de notre monde.
Cette quête de mémoire, celle qui consciemment ou inconsciemment nous façonne pour la vie, l'identité est le fil conducteur de ce roman.
Et comme la vie c'est tour à tour drôle, triste, ironique, tragique... Ce livre me fait penser à cette phrase : « Un livre à succès n'est pas fait de ce qu'il recèle mais de ce qui s'en est échappé.» Mark Twain
Un premier roman, magnifiquement maitrisé, car si la narration est "désorientée", la subtilité de ce cheminement jusqu'à la vie, pour laquelle il a fallu se désintégrer et apprivoiser cette identité en devenir fait que ce livre jouit d'une audacieuse humanité.

Nagar Djavani reçoit le Prix du Style 2016
©Chantal Lafon de Litteratum Amor 22 novembre 2016
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Dans la salle d'attente d'un hôpital parisien, Kimia Sadr, la narratrice, laisse sa pensée errer dans l'histoire de sa famille et nous la raconte par bonds temporels, par associations d'épisodes ou de personnages. "Un joyeux foutoir où s'enchaîneraient bavardages, confidences et anecdotes en cascade". C'est exactement cela sauf que le roman de Négar Djavadi peut difficilement être qualifié de "foutoir" tant le désordre y est organisé. Et c'est délectable ! de l'aïeul despotique maître d'un harem où est née Nour l'arrière grand-mère de Kimia à la chute du Shah d'Iran, l'histoire de la famille Sadr est étroitement liée à l'histoire de la Perse, à sa langue et à sa culture. Je ne veux pas résumer ici cette fresque foisonnante et colorée qui draine des questions essentielles sur la transmission, l'identité, l'exil, la maternité. Ce serait l'altérer tant le style, les images, la construction et la narration forment un ensemble chatoyant où tout prend sa place précise exactement comme la trame d'un tapis persan ou comme chaque membre de la famille Sadr possède sa place dans la lignée. En s'adressant directement au lecteur, la narratrice l'implique totalement dans le récit, l'invite à partager les sinuosités de sa mémoire et les arabesques formées par les générations successives. Comme un récit épique auquel s'amalgame un autre, plus intime, qui évoque les années désorientées, "désorientalisées" de l'exil parisien. Des notes de bas de page viennent avec beaucoup d'humour combler les possibles lacunes historiques ou culturelles du lecteur. Et cela participe aussi à la connivence instaurée dès le début du livre. Franchement, et même si la comparaison paraît facile, j'ai été, durant toute cette lecture, aussi subjuguée, aussi enchantée, que le sultan Shahryar écoutant Shéhérazade !
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Formidable premier livre! On rit, on pleure et on comprend comment l'Iran, un pays autrefois progressiste est retourné 200 ans en arrière. On n'est pas prêt d'oublier cette famille Sadr décrite sur 4 générations.
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Premier coup de coeur 2023, Désorientale est le récit exigeant d'une famille, sur plusieurs générations, entre l'Iran et la France. Exigeant car mes connaissances historiques sur l'Iran étaient, avant cette lecture, proches du néant. J'ai zieuté à droite à gauche pendant ma lecture pour comprendre un peu mieux la trame du récit, inextricablement lié aux évolutions politiques de ce pays. Exigeant également par sa forme, qui déroute, nous perd parfois, avec un vocabulaire riche et un nombre de pages qui peut donner le tournis. Mais que de plaisir une fois qu'on est dedans !

L'autrice fait de nombreux aller-retours temporels entre son présent et ses souvenirs, ainsi que son histoire familiale. Car c'est à travers les yeux de sa famille qu'elle nous présentera le mieux son pays, l'Iran, sa beauté et ses failles. Toutefois, ne vous y trompez pas, le sujet du roman ce n'est pas que la géopolitique, l'Iran ou encore le racisme subit pendant l'exil. le veritable fil rouge du roman est la parentalité, notamment le parcours de l'autrice pour devenir mère au-delà des préjugés des uns et des autres, et peut-être surtout d'elle-même.
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Au début, j'ai été un peu déboussolée, vu que c'est très décousu, mais on s'y habitue, la famille de la narratrice nous devient familière, et on passe de l'un à l'autre avec plaisir.
La narratrice est née en Iran, elle nous parle de son enfance, de son exil, mais aussi de sa recherche d'elle-même.
C'est très agréable à lire, très intéressant. On comprend l'exil de l'intérieur. Et en même temps, ça donne envie d'aller en Iran!
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Kimiâ est iranienne, exilée à Paris depuis 1980 avec sa famille, farouchement opposée au Shah puis à Khomeyni. Emportée par le courant punk, attirée par les filles et par les garçons, une forte envie d'être mère, amoureuse, Kimiâ nous entraîne dans son présent, son passé et son futur.
Je me suis laissée conter son histoire avec une folle envie de savoir la suite : quelles sont ses origines ? qu'est-il arrivé à sa famille en Iran ? comment se construire et se reconstruire dans une Europe aux promesses parfois illusoires ? comment vivre avec un tel héritage ? Des personnages forts et aboutis, une plume drôle et décapante, un premier roman réussi, un réel enchantement !

Ce livre m'a été conseillé par une très bonne connaissance bientôt libraire et je l'en remercie ! Je suis ravie d'avoir pu découvrir Négar Djavadi, son style mêlant humour et drame avec beaucoup d'intelligence. J'ai retrouvé avec grand plaisir l'ambiance du film Nous trois ou rien de Keiron, qui abordait le même sujet et pour lequel j'avais eu un réel coup de coeur. Peut-être que la superbe B.O. du film pourrait aussi parfaitement rythmer la lecture.
Revenons-en à notre roman. Kimiâ se trouve dans une salle d'attente d'hôpital pour une intervention de FIV. L'attente semble longue, et peut-être dans l'espérance d'un enfant à venir, Kimiâ ressent le besoin de faire le point sur son histoire et de nous raconter son passé. Tout commence sous des airs de légende orientale, avec l'arrière-grand-père de l'héroïne, Montazemolmolk. Puis viennent les mariages, la grand-mère Nour aux yeux bleus, décédée le jour de la naissance de Kimiâ, le père, Darius, mystérieux, intelligent et taciturne, les oncles nombreux. L'auteure narre en parallèle la terrible histoire de l'Iran et ces personnes qui ont combattu, souvent armées d'un simple et talentueux crayon, la terreur, les planques, l'exil. Il y aussi Sara, la mère, forte et passionnée. Tous les personnages ont un caractère étayé. L'auteur nous donne le temps et les mots pour les comprendre et les admirer chacun pour leurs différentes qualités et leurs défauts. La famille arrive finalement en France où chacun doit s'habituer à sa nouvelle vie. Pour Kimiâ c'est la rupture, elle quitte sa famille quelques temps, vit dans des squats, découvre la musique et se découvre elle-même. Enfin vient le temps de l'amour, des drames et des retrouvailles. Les émotions sont au rendez-vous tout au long de la lecture !
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