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4,14

sur 1225 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette histoire familiale nous emmène en voyage dans le temps, dans les sociétés parisienne et iranienne.
Nous suivons le parcours de l'autrice, de Téhéran à Paris, en utilisant tous les moyens de transport, des plus archaïques aux plus modernes, qu'elle entrecroise avec son itinéraire de procréation médicalement assistée.

Certes Négar Djavadi fournit une généalogie des personnages principaux qui se révèle très utile, mais elle aurait pu faire plus simple pour éviter de me perdre dans les personnages.
Même la prise à témoin du lecteur n'est pas facilitatrice : “Souviens-toi lecteur, d'Ebrahim Shiravan, fils d'un hôtelier qazvini, obligé de se présenter devant Mirza-Ali comme prétendant.” Non, désolé, je ne m'en souviens pas car je ne l'ai pas lu dans la continuité !

Le fond du récit est passionnant, mais “Désorientale” m'a un peu désorienté.
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On suit l'histoire de Kimiâ, née en Iran, vivant en France. Elle raconte son histoire, celle de ses parents, de son pays, de sa famille, et en parallèle ce qu'elle fait au moment même, en France, ce pays si différent, ce monde si différent.
Son père, Darius, est un opposant politique au régime islamique, à l'inégalité, et en fait à tout ce qui restreint l'homme (et la femme). Il est un intellectuel engagé dans sa cause, un homme replié sur lui-même, qui assume ses idéaux, et sa vie en conséquence. Un homme qui, avec l'accord et même les encouragements de sa femme Sara, va quelque peu condamner la vie de famille au profit d'une vie d'engagement politique et d'exil.
Sara, elle, rêvait de cette vie, et paradoxalement rêvait également d'élever des enfants, des filles particulièrement, les élever, les aimer. Les deux vies sont-elles compatibles? Après l'histoire des générations précédentes qui nous plonge dans un monde aux allures archaïques, la génération de Darius et Sara, ainsi que leurs trois filles encore enfant, est en totale contradiction avec cet état d'esprit. C'est l'occidentalisation, des marques américaines, des coupes de cheveux à la garçonne, des films américains… Bien que l'homosexualité est plus proscrite que tout autre péché, il y a la possibilité de changer de sexe.
Et puis à nouveau tout bascule, les extrémistes reprennent le contrôle des esprits et de la population, des femmes, des enfants, de la liberté d'expression (ce qui vaut à Darius et sa famille un exil précipité face au danger mortel qui les survole). Après le périple, il y a l'arrivée en France, pays idéalisé qui va finalement, si ce n'est les rejeter, les rendre étrangers, tolérés. Et les jeunes filles doivent s'en accommoder, d'une façon ou d'une autre, et dans leurs différences et particularités propres. Kimiâ particulièrement, aura du mal à s'adapter, à se trouver, se comprendre, s'intégrer.
Voilà globalement l'histoire de ce roman, qui suit en parallèle le dessin de la vie qu'à décidé de mener Kimiâ à Paris. Mais autour de ça, il y a la quête de soi d'une enfant différente, la découverte d'un pays aux allures mystérieuses et que l'on connaît peu, dont on peut même avoir peur de ce fait, un pays bouleversé, chamboulé depuis tant de temps. On suit le combat pour une vie plus juste, l'éducation par une femme dont la volonté de s'affirmer entache ou au contraire agrandit l'avenir et l'enfance de ses filles. Il y a des vérités, les bizarreries de la vie, la vitesse folle à laquelle la vie évolue au sein des générations. Les écarts entre les pays. L'importance de la famille, du passé, du souvenir.

C'est un très bon roman que je recommande, relativement facile à lire mais qui m'a demandé tout de même des efforts pour comprendre les enjeux politiques- que je ne connaissais pas du tout- dont les explications dans les notes de bas de pages sont très utiles mais pas assez développées pour une bonne vision d'ensemble. Comme le récit est dans un certain désordre (à peu près chronologique mais par souvenirs épars) j'ai eu du mal notamment à suivre la frise liant l'histoire familiale avec la politique, et il ne faut pas se perdre non plus dans la généalogie, mais globalement on s'en tire bien!!
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On suit Kimiâ, iranienne et fille de Darius Sadr, un opposant politique du Shah forcé à s'exiler à cause de ses idées révolutionnaires. Sous forme de mémoire, elle raconte à nous, occidentaux, ce qu'elle a traversé avec ses proches pour rejoindre son père en France, puis comment elle est parvenue à se construire une vie en Europe malgré les désillusions et la pression familiale et son lourd passé.

Un roman très touchant sur l'exil, la famille, le déracinement et l'identité.
Bien qu'il y ait parfois des longueurs, j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui m'a imprégnée dans la culture iranienne et qui m'a plongée dans cette ambiance d'urgence familiale pour tout quitter, pour fuir le pays et survivre. À lire pour s'informer et pour comprendre !
Lien : https://instagram.com/dawnof..
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J'ai lu ce livre en 2 fois. Je l'avais entamé il y a des années, puis abandonné. Quand je l'ai repris récemment, là où je l'avais arrêté, j'ai eu du mal à m'y remettre, car je trouvais la narration pas facile à suivre, la lecture malaisée, fastidieuse, passant d'un personnage à l'autre, d'une époque et d'un lieu idem, faisant des parenthèses sur des morceaux d'histoire de son pays, l'Iran. J'ai fait fi de tous ces obstacles, j'ai continué... Et fini par m'y laisser prendre, par aimer cette histoire, m'attacher à la narratrice, son destin et celui de ses proches. Un récit qui nous apprend beaucoup sur l'Iran, son passé, sa beauté, sa poésie et la tyrannie dont elle est et a été, depuis longtemps, sous différents régimes, la victime. Un livre que je relirai peut-être, avec intérêt, et plus de plaisir, car pour moi plus compréhensible.
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Une écriture intimiste pour ce roman désorganisé à escient qui nous plonge dans l'Iran de la révolution et la vie d'une immigrée bien intégré dans la société française. Les personnages secondaires sont incroyables et bien travaillés et les émotions qui les parcours sont écrit avec un style toujours intime. La place du contexte est toujours présente et nous apporte une foule d'informations. le petit conte sur sa famille au milieu du roman est enchanteur.
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J'ai mis beaucoup de temps à lire ce roman. Vraiment. C'est un roman poignant mais très difficile à lire d'une traite. C'est une histoire de femmes qui se battent pour leur liberté et celle des générations futures surtout. C'est une histoire d'hommes qui combattent la corruption, la violence. C'est une histoire de déracinement, de mémoire, une magnifique histoire d'amour. Ma chronique ne le met absolument pas en valeur.
LISEZ-LE.
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Une lecture déstabilisante et très enrichissante !
J'ai tout d'abord eu de grosses difficultés à entrer dans le récit. le style de narration de Négar Djavadi, basé sur des entrecoupements de lignes temporelles, de narrateurs et de style s'est heurté à la lenteur de mon esprit à visualiser les scènes et les atmosphères dans lesquels évoluent les différents personnages de Désorientale. J'étais perdue, déboussolée, dans une incompréhension totale vis à vis de l'intrigue et des objectifs de l'auteur. Et comme pas mal de monde, je suppose, je n'aime pas bien avancer en aveugle.
Et puis … Et puis juste au moment où j'allais abandonner, les différentes bulles narratives ont commencé à s'articuler en une image plus claire, et j'ai été happée par l'histoire.

Un roman novateur et poignant qui aborde une problématique à la fois vieille comme le monde et brulante d'actualité : la définition de l'identité à travers les prismes de l'identité sexuelle, du genre, de la construction des mythes familiaux, de la nationalité, de la religion, des normes sociales, de la parentalité et j'en passe ; le tout en nous offrant un éclairage, pour moi inédit, sur la toile de fond culturelle et la situation politique de l'Iran.

Contrairement à beaucoup d'oeuvres qui perdent de leur saveur quand on en connait la fin, je pense que je prendrais beaucoup de plaisir à relire Désorientale. Peut-être même plus qu'à sa lecture initiale, maintenant débarrassée de l'inconfort qu'a généré chez moi l'effet de flou provoqué par l'auteur sur le début de l'ouvrage.
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Kimia dans une salle d'attente d'un hôpital parisien attend d'être reçue pour une insémination artificielle. Pierre et elle ont passé avec succès les épreuves pour obtenir cette insémination.Dans cette salle d'attente, elle se remémore sa vie, ses épreuves.
C'est alors la vie d'une famille iranienne sur 4 générations que l'on découvre, le début du siècle dans un harem, la révolution iranienne en 1979 jusqu'à nos jours à Paris.
C'est un roman très riche et on ne s'y perd pas.
C'est une famille aisée en Iran. le père Darius est un révolutionnaire, opposant au régime du shah. Il est entièrement occupé par son désir de bâtir une société plus juste. Cela l'obligera à fuir la répression pour Paris. La mère Sarah partage ses luttes mais elle veut aussi fonder une famille. Elle aura donc quatre filles. Elles fuiront l'Iran à cheval à travers les montagne du Kurdistan. Après un long et dangereux périple, elles rejoignent Darius en France.
Kimia a du mal à s'habituer à cette nouvelle vie. La famille est désargentée, a perdu ses repères. Darius marche de nombreuses heures dans les rues, lit tout ce qui concerne son pays. Kimia en Iran a appris le français et sa culture mais elle ne s'habitue pas aux contraintes. Elle regrette sa liberté, elle était toujours dehors à jouer. Tout en obtenant ses diplômes, elle va fuguer, se droguer, être en quête de son identité.
L'orientation sexuelle est aussi un des thèmes. Kimia est en Iran un garçon manqué, un jour sa soeur lui dit  en français «  on dirait une lesbienne » et là c'est une révélation pour elle.
C'est donc un livre où la petite et la grande histoire de l'Iran se mêlent. Avec des considérations géopolitiques mais aussi une description des conditions de vie en Iran, en particulier pour les homosexuels qui sont condamnés.
Un grand livre, une écriture simple et précise. La lecture est passionnante.
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Kimia Sadr, la narratrice, rédige les premières pages alors qu'elle se trouve dans une salle d'attente de l'hôpital Cochin pour une PMA. Elle n'est pas accompagnée contrairement aux onze autres patientes.

Elle raconte l'histoire de sa famille, notamment celle de Darius, son père, sur trois générations. Famille nombreuse, son père a six frères + un : oncle numéro 1, oncle numéro 2......

Née à Téhéran, elle quitte l'Iran avec Sara, sa mère, et ses soeurs quelques mois après l'arrivée de Khomeini. Elles s'installent à Paris où elles retrouvent Darius. Kimia a dix ans.

L'ouvrage se compose de deux parties :

- "Face A" une plongée dans la vie et la culture orientale. kimia y raconte l'origine et le quotidien d'une famille aisée et intellectuelle en Iran à l'époque du Shah d'Iran : les liens affectifs entre générations, les relations amicales, mais aussi les difficultés dues aux activités politiques de Darius, journaliste de gauche, la révolution et l'arrivée de Komeini.

- "face B" autant la face A avait un côté heureux, la face B est beaucoup plus sombre. L'arrivée en France a lieu après une odyssée à travers l'Iran et la Turquie jusqu'à Istanbul, en voiture, à pied, à cheval par la montagne avec la neige. L'exil est difficilement supportable pour Sara et Darius. Leurs trois filles s'adapteront chacune à leur manière à leurs nouvelles conditions de vie. Puis survient l'EVENEMENT , "notre destin était la tragédie de la chute".

Les soeurs de Kimia se sont mariées. Kimia est homosexuelle, Elle trouvera l'amour auprès d'Anna. Grace à la PMA elles envisagent d'avoir un enfant.

Roman intéressant qui aborde de nombreux sujets politiques, sociétaux, exil, nationalité et culture.
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C'est d'abord un saga familiale qui, par certains aspects m'a évoqué La fiancée américaine. Par d 'autres, il est très éloigné du roman d'Éric Dupont car il s'intéresse à l'histoire d'une iranienne et de son exil. Cette histoire, on le comprend, est largement inspirée du vécu de l'autrice. Se désorienter pour elle a été non seulement perdre ses repères en tant qu'exilée mais se débarrasser de tout ce qui faisait d'elle une orientale dans le but de se fondre dans la masse occidentale, européenne. le livre raconte plus généralement son drame familial qui s'inscrit lui-même dans le destin non moins dramatique de son pays. Les notes en bas de page aident à nous remette dans le contexte historique sans alourdir la lecture. le livre aborde aussi la question de l'homosexualité, de la procréation médicalement assistée et je me suis dit par moments qu'il y avait trop de sujets abordés pour un seul roman, que l'autrice voulait « en faire trop ». Et puis , il y a aussi l'ÉVÉNEMENT annoncé comme dans le Livre des Baltimore de Joël Dicker, un truc de romancier pour attiser la curiosité du lecteur, un truc qui m'agace. Passer du coq à l'âne, c'est-à-dire du présent au passé, de Paris à Téhéran en un retour de chariot et ce, à longueur de livre, sans nécessité, m'a paru aussi du domaine de l'artifice: l'abus finit par lasser tout autant que le déroulement linéaire de l'action. Ce sont des irritants qui affaiblissent son moi l'ensemble mais ça reste, néanmoins, un roman très agréable à lire très au-dessus des romans contemporains primés. Finalement, en dépit de mes restrictions, je n'hésite pas à lui attribuer quatre étoiles.
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