Canadèche est un conte assez délirant, cocasse et certaines scènes restent gravés dans nos mémoires. Celle du cinéma par exemple, où l'on apprend les goûts cinématographiques très sûrs de Canadèche, ou encore celle durant laquelle le grand-père décide d'apprendre au volatile à voler, sans prendre en compte la loi de l'attractivité terrestre…
Les personnages sont profondément humains, inspirés, hors-normes et nous permettent d'évoluer dans un monde parallèle bienheureux, simple dans lequel ennemis et amis sont clairement identifiés. Tout coule dans l'univers de cette drôle de famille.
« On pense à
Richard Brautigan et son Général sudiste de Big Sur pour les divagations pacifistes, au
James Crumley de
la danse de l'Ours pour mille raisons, au
Denis Johnson de
Déjà mort pour les vies d'aventure remontées au petit bonheur, à
Will Oldham de Palace Music pour le trémolo dans la voix, à
Sherman Alexie pour l'eau de feu, les visions… à tous ces tendres déconneurs qui dans le effluves matutinaux de café remettent leur casquette, leur épaisse chemise à CARREAUX, et remontent dans le pick-up intersidéral de leurs vies cabossées. » ( Postface de Nicolas Richard)
Ce que j'ai moins aimé :
Trop court, je suis restée sur ma faim, surtout que j'en avais énormément entendu parler par la blogosphère.
Pour moi, ce court roman souffre d'un problème de construction : les premiers chapitres mettant en place l'action sont trop longs par rapport au court nombre de pages du roman : « Brève histoire de famille » présentant la famille des personnages court de la page 11 à 55, soit près de la moitié du roman, « Canadèche » centré sur le canard, partie plus drôle et intéressante à mon goût, de la page 59 à 105.
Les ellipses temporelles sont des tunnels occultant tout un pan de l'histoire des personnages, puisque l'on passe de Titou enfant à Titou adulte de vingt ans en quelques pages à peine.
Le tout aurait pu être plus fluide en étant plus travaillé à mon sens.
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