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Maroc (Le Rif). 1911.
Ah ! Comme ils sont intelligents ces beaux officiers de Saint-Cyr ! Charger à la baïonnette contre les fellouzes ! Ah, les cons ! Les Allemands ont fourni aux Marocains des mitrailleuses Maxim qui se régalent à faucher nos fantassins…

Moi, adjudant Djibouti, j'ai pour mission de faire en sorte que nos « sentinelles » ne tombent pas entre les mains de nos ennemis. Les sentinelles font partie d'un programme très secret, alors ne comptez pas sur moi pour vous le dévoiler. Sachez juste que ce sont des pauvres types plus morts que vivants sur lesquels on a greffé des membres artificiels. Ils sont presque indestructibles. Presque… Car une fois leurs batteries à court de jus, ils s'effondrent. Pas encore morts, mais plus vraiment en état de vivre. Alors, c'est à moi de jouer…

Critique :

Mêlant habilement véritables infos historiques et steampunk, Xavier Dorison nous plonge au tout début de la Grande Guerre en compagnie d'un lieutenant de réserve, Féraud, qui détient une pile révolutionnaire, une pile au radium. L'armée, en la personne du colonel Alphonse Mirreau, voudrait s'approprier sa découverte. Gabriel Féraud, qui, bien qu'officier de réserve ne porte pas l'armée dans son coeur, refuse que sa pile serve à massacrer des gens. le colonel a beau lui dire que ce que l'armée est prête à payer chèrement aujourd'hui, elle l'obtiendra gratuitement demain par le miracle de la réquisition. le scientifique préfère cacher sa découverte et ses plans en attendant que la guerre se termine. Féraud va partir à la guerre et très vite va connaître sa douleur. Il aurait bien besoin d'une petite pile…
Ce scénario passionnant est servi par le dessin très caricatural d'Enrique BRECCIA, avec des personnages vraiment typés. Pas sûr qu'il plaise à tout le monde tant il se démarque mais il est fort bien adapté à ce récit.
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La France regorge de talents, mais il y a pénurie de décideurs pour permettre à leurs projets d'aboutir (mentalité IIIe République : être rentier, pas entrepreneur). du coup, il faut s'expatrier pour trouver chaussure à son pied… le projet rétrofuturiste consacré au personnage d'Ironman ayant été recalé par Marvel Comics, le talentueux Xavier Dorison a décidé de transformer son projet et on se retrouve avec les détournements grimdark de Captain American, Ironman et Rocketeer dans un mélange entre "Les Sentiers de la gloire" de Stanley Kubrick (vous savez, ce film interdit en France jusqu'en 1975 parce qu'il fallait laisser tranquille les bouchers de la WWI et de la Guerre d'Algérie) et "Robocop" de Paul Verhoeven (vous savez, le film qui parodiait l'agonie de la ville de Détroit euthanasiée par les remèdes de chevaux des Chicago Boys néolibéraux) !
On passe donc du cyberpunk au dieselpunk et on sent les influences des comics punk du magazine anglais 2000 A.D., qui était entré en résistance avant de déclarer la guerre à Margaret Thatcher : c'est violent voire gore, désespéré voire nihiliste, et dès qu'un soupçon d'espoir et d'amitié pointe le bout de son nez les auteurs décapitent toute tentative de faire preuve d'héroïsme en plongeant la tête des personnages dans toute la noirceur du monde… Gabriel l'humaniste est devient le premier exemplaire d'un machine à tuer, Djibouti le brave légionnaire est bien conscient d'être devenu un boucher accro à la violence, le Baron Hubert Marie de Clermont qui n'est qu'honneur militaire découvre les horreurs de la sale guerre… Et des milliers d'hommes meurent tandis les crevards continuent en salon leurs petits games of thrones à la con, où avant chaque décision on pèse le pour et le contre pour savoir qui sera loué en cas de réussite et qui sera vilipendé en cas d'échec car il faut offrir ses réussites à ses supérieurs et assumer leurs échecs à leur place… Et l'incorporation d'images d'époque nous plonge dans un contexte que nos ancêtres ont connu et vécu : une guerre totale qui s'enlise pour devenir une guerre d'attrition qui déshumanise, où chaque mètre gagné sur l'ennemi l'est au prix de milliers de vies pour que les crevards ploutocrates puissent compter bien tranquillement leur argent…


Dans ce tome 1, intitulé "Les Moissons d'acier", tout commence au Maroc où le colonel Alphonse Mirreau teste les nouveaux prototypes de son projet Sentinelles menés par un transfuge allemand qui tient autant du Docteur Frankenstein que du Docteur Mabuse… Face à ses échecs répétés, il est mis au placard par son supérieur hiérarchique le général Brouillard, mais il voit dans les travaux de Gabriel Féraud sur les piles au radium la dernière chance de pouvoir compléter la nouvelle étape de son projet Taillefer !
Lorsque durant l'été 1914 le scientifique pacifiste reçoit son ordre de mobilisation, il détruit tous ses travaux ce qui l'oblige Mirreau à envoyer Djibouti, un ancien légionnaire lui aussi prototype du projet Sentinelles, pour le ramener du front quel qu'en soit le prix… Tandis que Mirreau court-circuite Brouillard en jouant la carte du défenseur de Paris Galliéni, Djibouti parvient réussi à exfiltré son protégé, mais pas en un seul morceau… On laisse alors le choix au scientifique pacifiste entre garder ses convictions et revenir chez lui amputé des quatre membres, ou renier ses convictions et repartir au front en tant que nouveau fer de lance des armées de la République Française : Gabriel Féraud est mort, vive Taillefer !!!

Belles qualités et chouette potentiel pour cette série mais je n'ai mis que 3 étoiles seulement à ce gros tome d'introduction : j'ai été pris à froid par les partis-pris grimdark d'autant plus qu'on joue volontiers sur les stéréotypes pour mieux les détourner (le militaire carriériste, le savant fou), et de manière abrupte parfois
comme ce passage où Taillefer massacre une patrouille allemande parce qu'il pensait que les soldats allemands s'apprêtaient à violer une femme, alors qu'en fait ils la retenaient de se jeter dans les flammes pour sauver son enfant prisonnier d'un incendie…
Tout le monde n'aimera pas les dessins et les couleurs de l'artiste argentin Enrique Breccia, mais son travail colle parfaitement aux ambitions de la série. Et mention spéciale aux clins d’œil, notamment à "V pour Vendetta" ! ^^
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Les sentinelles, c'est l'histoire de la Première Guerre Mondiale revisitée par Xavier Dorison qui introduit subtilement des éléments de science-fiction à travers une arme secrète. C'est le récit étonnant d'un homme métallique à la manière d'un Frankenstein qui serait susceptible de faire basculer le cours de la guerre.

Outre que l'idée pas bien nouvelle soit géniale, c'est la façon de l'imbriquer dans une intrigue à caractère historique qui m'a le plus surpris. Bref, il y aurait presque de la crédibilité dans ce récit ponctué de photos d'archives d'époque. C'est du grand art ! On ne peut que souligner le génie créatif de Dorison. Il s'est d'ailleurs adjoint un dessinateur de talent qui a su réintégrer les codes d'un dessin jauni dans un parfait mélange rétro science-fiction.

Nous avons là une oeuvre contemporaine qui allie parfaitement le passé et le présent jusque dans sa technique. J'ai littéralement adoré donc vivement la suite !
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Juillet-Août 1914, Les Moissons d'acier est le premier tome de la série les Sentinelles de Xavier Dorison et Enrique Breccia.
En 1911 au Maroc, un projet de soldats transformés en androïdes quasi-indestructibles échoue. En 1914, le projet est relancé suite au début désastreux de la première guerre mondiale.
Une bande dessinée de superhéros français, ce n'est pas si courant. La violence est omniprésente, les dessins sont particuliers mais collent bien au projet. Un premier tome prometteur.
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J'ai apprécié cette bande dessinée et je la recommande car la Première Guerre mondiale est abordée mais romancée. le thème principal abordé selon moi est la guerre et je m'intéresse beaucoup à l'Histoire du 20e siècle. L'écriture propre à beaucoup de bandes dessinées est lisible et correspond bien au thème, elle est violente et accroche le lecteur. Il n'y a presque pas de cartouches, c'est une histoire racontée presque totalement par les personnages. L'histoire se suit mais quelques fois, sur la même page, on peut changer de scène, de lieu, ce qui est troublant et nous pouvons nous rattraper qu'au texte pour suivre car lors de changements de scènes, les images ne sont pas claires, lisibles. Les graphismes sont très intéressants, ils donnent une impression de réalisme et d'une colère impressionnante. La plupart du temps, les images sont variées. A l'intérieur d'une seule case, on peut trouver jusqu'à 9-10 couleurs. Je trouve les décors très intenses et importants, beaucoup de zooms sont faits sur des visages, parties du corps ou même des objets comme par exemple à la page 17 où le dessinateur a zoomé sur une tête, une jambe ou encore une main.. Les images sont destinées d'après moi à un but informatif, elles rajoutent un support au texte mais sont secondaires par rapport au texte, sauf à la page 46, où il n'y a qu'une case et juste une cartouche de deux mots pour la page entière. La lecture m'a motivé et j'avais envie de lire au fur et à mesure que l'histoire avançait.
J'ai rencontré quelques difficultés car il y a beaucoup de désordre entre les vignettes et quelque fois, nous avons du mal à nous repérer. J'ai eu aussi beaucoup de mal à entrer dans l'histoire mais lors que je l'ai compris, j'aimais beaucoup ce que je lisais. La fin n'était pas du tout prévisible, et il y a un tome 2 donc l'histoire n'est pas encore terminée.
Cette bande dessinée est très réaliste mais un peu fictive, ce qui ajoute un peu d'imagination et de fantaisie. La guerre est très bien représentée et violente. Cette bande dessinée est parfaite pour les amateurs d'histoire surtout s'il sont intéressés par la Première Guerre mondiale.
Aurélien B.
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Critique valable pour les tomes 1 à 4 :
Moi qui n'aime pas trop les uchronies habituellement, je dois dire que j'ai été pas mal séduit par cette vision de la grande guerre avec des hommes-machines... en tout cas, pour les deux premiers tomes, car à partir du troisième, cela devient malheureusement plus convenu, en particulier celui qui se déroule dans les Dardanelles. Après le super-boche, le super-turc... Mouais.
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La trame générale du récit n'est pas sans rappeler celle de RoboCop, à la différence qu'ici on se retrouve en pleine der des ders. Alors on se retrouve dans un récit steampunk.

Le contexte de la Grande guerre est bien planté : vocabulaire de l'époque, mentalités très va-t-en guerre. le dessin un peu désuet fait le jeu du récit.

Le récit part vers le steampunk en décrivant des essais de jonction entre organique et robotique. Avec la présence d'un savant un peu flippant et une créature qui a du mal à accepter sa nouvelle condition, on retrouve même l'ambiance de Frankenstein.

Ce qui est remarquable pour un album d'introduction c'est que c'est d'une grande densité.
Lien : https://lecturesdechiwi.word..
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La Première Guerre mondiale va bientôt éclatée et le Colonel Mirreau veut en profiter pour relancer le projet « sentinelles », des hommes améliorés mécaniquement.
De plus, un scientifique a découvert une source d'énergie qui pourrait rendre ses sentinelles bien plus performants... et justement, ce scientifique pourrait bien être le fer de lance d'une nouvelle génération de combattants !
J'ai un avis mitigé sur ce récit uchronique qui part d'un synopsis intéressant mais je n'ai pas été emballé par le dessin trop sombre et pas assez précis à mon goût. Tout comme les personnages dont j'ai du mal à m'attacher et le récit qui, je trouve, est trop haché.
Bref, le dessin ne m'a pas aidé à apprécier le récit... la lecture du second tome me fera peut-être changer d'avis...
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La grande guerre, théâtre d'expérimentation permettant l'avènement de super-héros français. le thème est prenant, ce qui différencie les capes à la françaises des masques américains, c'est qu'ils servent toujours l'intérêt et l'honneur de la nation avant de personnifier un idéal, ils sont plus fonctionnaires de la république qu'entrepreneurs à la destinée manifeste.

Je plaisante à moitié, mais la naissance du Taillefer, cet Ironman hexagonale, est dans la ligné de ce qui fait dans le super héroïsme français, le rôle social prime sur la personnalité. Ils n'ont pas de plans, mais des valeurs. Pas d'ambitions, mais des devoirs. Ils ne sont pas civils mais intégrés aux instances régaliennes de l'Etat. Leurs zones d'ombres ainsi gommées par le glorieux phare qu'est l'intérêt supérieur de la Nation et pleinement intégrés à sa vigie.

Dorison nous propose là un univers intéressant qui pourrait s'accommoder de poncifs en la matière et clichés culturels sus-cités, mais décide d'en faire un peu plus, de pousser sa logique plus en avant. En dotant son protagoniste rétif d'une âme il lui épargne le patriotisme sirupeux, lénifiant, lui rend sa croix afin que le chemin lui soit propre et non celui d'un peuple. Il l'américanise finalement, mais sans ôter sa patine française.

Un petit tour de force.
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Un premier tome au goût de Marvel avec la création d'un héros à la française pendant la période de la première guerre mondiale. le scénario de Dorison est très pointu avec des personnages ayant des caractères très différent. L'ensemble est assez violent et plutôt sombre ce qui correspond bien à la période.
Les traits de Breccia retrace bien cette noirceur et cette violence omniprésente. Graphiquement c'est un premier tome assez agréable à feuilleter qui reste très différent de ce qui s'est fait jusqu'à présent sur la première guerre mondiale. Ici les auteurs n ont pas eu peur de montrer l'horreur.
Personnellement j'ai beaucoup aimé et j'ai assez hâte de connaître la suite. le fait que le scénario est une pure fiction rajoute beaucoup à l'intérêt porté à cette bd.
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