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Citations sur Le Joueur (184)

j'avais envie d'étonner les spectateurs par un risque dément, et - une impression étrange - je me souviens très bien que je fus soudain, et sans aucun appel à la gloriole, réellement envahi par une soif de risque démentielle. Peut-être, après être passée par tant de sensations, l'âme ne parvient-elle pas à se rassasier - elle ne fait que s'exciter toujours plus fort, elle a besoin de sensations nouvelles, plus fortes, toujours plus fortes, jusqu'à l'épuisement final.
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De Grillet est, comme tous les Français, gai, aimable quand il le faut ou quand cela rapporte, et terriblement ennuyeux quand la gaieté et l'amabilité ne sont pas nécessaires. Le Français est très-rarement aimable par tempérament ; il ne l'est presque jamais que par calcul. S'il sent la nécessité d'être original, sa fantaisie est ridicule et affectée ; au naturel, c'est l'être le plus banal, le plus mesquin, le plus ennuyeux du monde. Il faut être une jeune fille russe, je veux dire quelque chose de très-neuf et de très-naïf, pour s'éprendre d'un Français. Il n'y a pas d'esprit sérieux qui ne soit choqué par l'affreux chic de garnison qui fait le fond de ces manières convenues une fois pour toutes, par cette amabilité mondaine, par ce faux laisser-aller et cette insupportable gaieté.
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A l'étranger, les Russes sont quelquefois lâches ; ils craignent trop le qu'en dira-dira-t-on. Ils s'inquiètent beaucoup de savoir si une chose est convenable ou non. Ils ont l'âme dans un corset surtout ceux qui prétendent à une situation en vue. Mais le général m'a laissé entendre que sa situation personnelle est particulièrement difficile. C'est précisément à cause de cette situation particulièrement difficile qu'il était devenu tout à coup si lâche et avait changé de ton avec moi. Mais le lendemain ce sot pouvait changer encore et s'adresser aux autorités ; il fallait donc me tenir sur mes gardes. Je n'avais d'ailleurs aucun intérêt à irriter le général.
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Ce qui me parut, à moi, réellement laid et vil, - surtout au premier abord, - dans toute cette canaille qui compose le public de la roulette, c'est l'intolérable gravité des gens assis autour des tables. Il y a deux jeux : celui des gentlemen et celui de la crapule.
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Je suis enfin revenu de mon absence de deux semaines. Les nôtres étaient depuis trois jours à Roulenttenbourg. Je pensais qu'ils m'attendaient avec Dieu sait quelle impatience, mais je me trompais. Le général me regarda d'un air très-indépendant, me parla avec hauteur et me renvoya à sa soeur. Il était clair qu'il avait gagné quelque part de l'argent. Il me semblait même que le général avait un peu honte de me regarder.
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Mais le plaisir est toujours utile et un pouvoir absolu, sans limites, fût-ce sur une mouche, est aussi une sorte de jouissance. L'homme est un despote par nature : il aime faire souffrir.
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Le Français est rarement aimable de premier jet ; on dirait toujours qu'il est aimable par ordre, par calcul.
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Chose étrange, alors que j'avais tant de sujets de réflexion, je me plongeai tout entier dans l'analyse de mes sentiments envers Paulina. Il est vrai que je m'étais senti plus léger pendant ces quinze jours d'absence que maintenant, au jour de mon retour ; et pourtant, pendant mon voyage, j'avais souffert comme un insensé : je courais de côté et d'autre comme si j'avais le diable à mes trousses, et même en rêve, je la voyais continuellement devant moi. Une fois (c'était en Suisse), m'étant endormi en wagon, j'avais adressé tout haut la parole à Paulina et cela avait diverti tous ceux qui voyageaient avec moi. une fois de plus, aujourd'hui, je me suis posé la question : "Est-ce que je l'aime ?" Et une fois de plus, je n'ai pas su y répondre ; ou plutôt pour la centième fois, j'ai répondu que je la haïssais, oui, je la haïssais.
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Et comme je n'ai aucun espoir, et que je suis un zéro à vos yeux, le reste m'est indifférent. Pourquoi et comment je vous aime - je n'en sais rien. Vous savez que, peut-être, vous n'êtes pas belle du tout ? Figurez-vous que je ne sais même pas si vous êtes belle, même de visage. Votre cœur, je parie, il ne doit pas être très beau ; votre esprit - pas très honnête ; oui, oui, c'est bien possible.
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Ce dont il s’agit, voilà - un tour de roue, tout change, et ces mêmes moralistes sont les premiers (ma main au feu) à venir me congratuler, en plaisantant comme de vieux camarades. Et plus jamais ils ne se détournent de moi, comme tout le monde aujourd’hui. Mais qu’ils aillent au diable !
Aujourd’hui, qu’est-ce que je suis ? Zéro. Et demain, que puis-je être ? Demain, je peux ressusciter des morts et recommencer à vivre ! Je peux retrouver l’homme qui est en moi, tant qu’il existe encore !
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