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Citations sur Les Carnets du sous-sol (Notes d'un sous-terrain) (155)

La fin des fins messieurs, est de ne rien faire du tout. L’inertie contemplative est préférable à quoi que ce soit
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Je le répète, je répète et j’insiste : les hommes spontanés, les hommes d’action sont justement des hommes d’action parce qu’ils sont bêtes et limités. Comment j’explique cela ? Très simple : c’est cette limitation qui leur fait prendre les causes les plus immédiates, donc les causes secondaires, pour des causes premières ; ainsi parviennent-ils plus facilement et plus vite que les autres à se convaincre d’avoir trouvé la base indubitable de leur affaire – et ça les tranquillise ; et c’est là l’essentiel. Parce que, pour se mettre à agir, il faut d’abord avoir l’esprit tranquille, il faut qu’il n’y ait plus la moindre place pour les doutes. Mais, par exemple, moi, comment ferais-je pour avoir l’esprit tranquille ? Pour moi, où sont-elles donc, les causes premières qui me serviront d’appui, où sont les bases ? D’où est-ce que je les prendrais ? Je m’exerce à penser ; par conséquent, chez moi, toute cause première en fait immédiatement surgir une autre, plus première encore, et ainsi de suite jusqu’à l’infini. Telle est l’essence de toute conscience et de toute pensée.
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Ce que je faisais surtout à la maison, c'est que je lisais. Je voulais que des impressions extérieures viennent étouffer ce qui bouillait sans cesse au fond de moi. Et, pour moi, les seules impressions extérieures venaient de la lecture. La lecture, cela va de soi, m'aidait beaucoup - elle me passionnait, elle me comblait, me torturait. Mais, quelquefois, elle m'ennuyait à mort.
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Avant les hommes voyaient dans le meurtre un acte de justice, ils étripaient donc qui ils devaient sans remord de conscience ; maintenant nous avons beau savoir que le meurtre est une saloperie, nous la pratiquons de plus belle cette saloperie, et encore plus qu'avant. Qu'est ce qui est le pire ? A vous de décider.
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Non seulement je n'ai pas su devenir méchant, mais je n'ai rien su devenir du tout: ni méchant ni gentil, ni salaud ni honnête - ni un héros ni un insecte.
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Un homme intelligent du XIXe siècle se doit - se trouve dans l'obligation morale - d'être une créature essentiellement sans caractère; un homme avec un caractère , un homme d'action, est une créature essentiellement limitée.
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Je suis un homme malade...Je suis un homme méchant. Un homme repoussoir, voilà ce que je suis.
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Tout ce qui était juste mais humilié, mais écrasé, ils s'en moquaient d'une façon aussi scandaleuse qu'impitoyable. Ils prenaient le rang pour l'esprit ; dès l'âge de seize ans, ils rêvaient d'une bonne place. Bien sûr, c'était surtout de la bêtise, ou les mauvais exemples qui avaient toujours entouré leur enfance et leur adolescence. Ils étaient dépravés jusqu'à la laideur.
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Mesdames les fourmis ont commencé avec la fourmilière, elles finiront dans doute avec la fourmilière, ce qui fait honneur à leur constance et à leur caractère positif. Mais les hommes sont des créatures frivoles et pas jolies-jolies, et, comme le joueur d’échecs, peut-être, ils n’aiment que le processus qui mène au but, et non le but en tant que tel. Et, qui sait (on n’en jurerait pas), peut-être tout notre but en ce monde, ce but vers quoi l’humanité tend tellement, ne tient-il justement que dans le caractère continuel du processus de sa conquête, en d’autres mots – que dans la vie elle-même et non à proprement parler dans le but, lequel, cela est évident, ne doit être rien d’autre qu’un deux et deux font quatre, c’est-à-dire une formule, car deux et deux font quatre, ce n’est déjà plus la vie, messieurs, mais le début de la mort. Du moins les hommes ont-ils toujours eu peur, d’une façon ou d’une autre, de ce deux et deux, comme j’en ai peur moi-même à l’instant où j’écris. Supposons que les hommes ne fassent que rechercher ces deux et deux, qu’ils traversent les océans, qu’ils sacrifient leur vie dans cette recherche, mais – les trouver, les trouver pour de vrai, je vous le jure, ils en ont un peu peur. Ils sentent bien que dès qu’ils les auront trouvés, ils n’auront plus rien à chercher. Les ouvriers, à la fin de leur travail, reçoivent au moins de l’argent, ils peuvent faire un tour au bistro, se retrouver au poste – et voilà une semaine bien remplie. Mais les hommes, où peuvent-ils aller ? Au moins, chaque fois, remarque-t-on chez eux comme un malaise quand ils atteignent ce genre de buts. Ils aiment l’action d’atteindre, mais, le fait même – ils ne l’aiment pas du tout, ce qui, bien sûr, est terriblement drôle. Bref, les hommes sont conçus d’une façon comique: il y a sans doute là comme une espèce de calembour. Mais deux et deux font quatre reste quand même résolument insupportable. Deux et deux font quatre, mais c’est, à mon avis, si je puis me permettre, un sarcasme pur et simple. Deux et deux se pavane comme un coq, se dresse au milieu de votre route, les mains sur les hanches, et reste là à vous cracher dessus. Je vous accorde que deux et deux est une chose excellente; mais tant qu’à tout louer, c’est deux et deux font cinq qui peut être un engin combien plus adorable.

D’où vient que vous êtes si fermement, si triomphalement persuadés que seuls le positif et le normal – bref, en un mot, le bien-être – sont dans les intérêts des hommes ? Votre raison ne se trompe-t-elle pas dans ses conclusions ? Et si les hommes n’aimaient pas seulement le bien-être ? Et s’ils aimaient la souffrance exactement autant ? Si la souffrance les intéressait tout autant que le bien-être ? Les hommes l’aiment quelquefois, la souffrance, d’une façon terrible, passionnée, ça aussi, c’est un fait. Ce n’est même plus la peine de se rapporter à l’histoire du monde ; posez-vous la question vous-même si seulement vous êtes un homme et si vous avez un tant soit peu vécu. Quant à mon opinion personnelle, aimer seulement le bien-être, ça me paraît presque indécent. Que ce soit bien ou mal, mais casser quelque chose, c’est parfois très plaisant. Car ce n’est pas la souffrance, au fond, que je défends ici, et pas non plus le bien-être. Ce que je défends, c’est... mon caprice, le fait qu’il me soit garanti quand j’en ressentirai le besoin. (pp. 48-49)
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Je suis un homme malade ... Je suis un homme méchant. Un homme repoussoir, voilà ce que je suis.
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